"La légitimité constitutionnelle de ce gouvernement est arrivée à son terme le 15 mars dernier. La non-constitutionnalité actuelle ne signifie pas désordre. Un décret-loi a été promulgué portant organisation des pouvoirs provisoires, et qui fixe les attributions du président par intérim, du premier ministre et du gouvernement. Ce sont ces instances qui dirigent le pays, en présence d’influences et de pressions", a souligné en substance, Beji Caid Essebsi, lors d’une interview télévisée diffusée par la télévision nationale, Hannibal et Nesma TV. A la fois serein et alarmiste, le Premier ministre, a rappelé qu’il y a à peine un mois qu’il est aux commandes, et qu’il ne dispose pas de baguette magique pour résoudre tous les problèmes d’un seul coup. Il a fait remarquer néanmoins que le gouvernement n’est pas infaillible, et qu'il est prêt à mener d’éventuelles rectifications objectives, déplorant au passage des tentatives d’avorter la révolution.
Interrogé sur le limogeage Farhat Rajhi, le Premier ministre a tenu a préciser que "l’ancien ministre de l’Intérieur n’a pas été démis de ses fonctions, mais a été remplacé dans le cadre d’un remaniement partiel qui relève de mes attributions, en concertation avec l’intéressé". Farhat Rajhi sera investi d’une mission très importante qui sera dévoilée dans les prochains jours, a-t-il annoncé.
Au sujet des élections du 24 juillet prochain, Caïd Essebsi s’est arrêté à certaines personnes qui ne sont pas satisfaites de la tenue du scrutin et qui cherchent à le faire capoter. "Ces personnes là ne cherchent pas uniquement à élargir la composition de l’instance supérieure pour la réalisation des objectifs de la révolution, de réforme politique et de transition démocratique, mais ils veulent participer au gouvernement", a-t-il laissé entendre, "or, tant que je suis à la tête du gouvernement, je ne partagerai mes prérogatives avec personne", a-t-il asséné, indiquant que ladite instance est indépendante et qu’il n’interfère pas dans ses travaux.
Béji Caïd Essebsi a dit s’être engagé dès son accession à la primature de ne pas revenir sur ce qui a été fait par l'ancien gouvernement transitoire, histoire d’assurer la continuité de l’Etat. Interrogé s’il est pour le maintien de la date des élections, le Premier ministre ne s’est pas vraiment prononcé, estimant que cette date a été fixée avant son arrivée, et là, il a dû faire une petite méprise, puisque cette date a été annoncée le jeudi 3 mars par le président par intérim, quatre jours après sa nomination en tant que Premier ministre.
"La révolution a été faite par les jeunes, sans encadrement ni leadership, pourtant les conseils de révolution pullulent". Chose qui interpelle Béji Caïd Essebsi, d’où ils sortent ? se demande-t-il, "s’ils étaient tous des révolutionnaires, Ben Ali aurait fui il y a des années de cela". Et d’expliquer : "la révolution n’est pas la démocratie, soit elle dérape vers l’anarchie, soit elle emprunte le processus démocratique, ce qui requiert persévérance et loyauté. Le pays a besoin d’aller de l’avant et de régler les questions substantielles, car on l’a trouvé à genoux", a-t-il indiqué.
Les tribunaux se sont saisis des crimes de Ben Ali
Le Premier ministre a affirmé qu’il est pour l’indépendance de la justice. "Les avocats et les magistrats qui sont venus devant le premier ministère pour scander le slogan de l’indépendance de la justice se trompent d’adresse". Il a fait savoir que les tribunaux se sont saisis de grandes affaires concernant les crimes de l’ancien président, et du chef de sa garde présidentielle. "Tous ceux qui ont nui au pays et ont sali sa réputation seront poursuivis". Le Premier ministre a déploré que les tribunaux soient la cible de certaines personnes qui font du grabuge et égorgent des moutons, ce qui est de nature à ternir l’image de la justice et à attenter à son indépendance.
Concernant la dissolution du RCD, le chef du gouvernement provisoire trouve cette question terminée. Reste que justice doit être rendue. Il a rappelé qu’au lendemain du 7 novembre, Ben Ali et ses compagnons allaient créer un nouveau parti, mais certains les ont dissuadé. "Comment abandonner un parti qui a libéré le pays, et construit l’Etat indépendant", leur ont-ils confié. Le président déchu s’est donc emparé du RCD, fait sortir les honorables, les militants du néo-Destour, et en a fait sa propriété privée, a regretté Béji Caïd Essebsi, jugeant peu probable que les anciens du RCD, impliqués dans des affaires de mauvaise gestion notamment, se constituent dans de nouveaux partis, "car, ils ont honte".
Le Premier ministre a déclaré qu’aussi bien avec Bourguiba qu’avec Ben Ali, "on a dérapé du régime présidentiel au régime présidentialiste". "A l’époque de Ben Ali, on a assisté à une crise morale de l’Etat, on trouvait une vipère à chaque tiroir",a-t-il noté, en allusion aux nombreux crimes commis par le président déchu. "Si on veut rétablir l’autorité de l’Etat, il faut qu’on tire les enseignements des expériences passées, et il faut que la conduite des responsables, notamment au sommet de l’Etat, soit irréprochable".
Au sujet de la situation économique, le Premier ministre a déclaré que le pays a besoin de travail, a fortiori que les entreprises économiques sont dans un état déplorable. Il a rappelé que 5 millions de personnes vivent du tourisme. La priorité est de rétablir la sécurité, a-t-il martelé, "car, sans sécurité, il n’y aura pas de reprise économique, pas d’investissement, pas de touristes". "La situation sécuritaire connaît une amélioration, mais elle est insuffisante, et les efforts doivent être axés pendant la période à venir sur le rétablissement de la sécurité. Quant aux Sit-in, ils ne peuvent continuer d’une manière indéfinie, sinon ce sera l’anarchie et le chaos", a-t-il estimé.
Le Premier ministre a évoqué un sauvetage économique en deux temps : une intervention urgente à la faveur d’un projet purement tunisien, réalisé par des experts et des investisseurs tunisiens. Ce projet vise à améliorer le niveau de vie dans les régions démunies et il sera annoncé et expliqué dans les prochains jours par les responsables du gouvernement.
Le second programme sera financé par des pays européens, avec cet élan des pays amis qui se sont empressés d’aider la Tunisie, a-t-il indiqué. Le ministre des finances va tenir une conférence de presse vendredi prochain pour faire la lumière sur ces nouvelles mesures. Par ailleurs, des ministres de l’Agriculture et du développement régional se déplaceront aux régions pour annoncer ces projets, en expliquer la teneur aux habitants et leur dire, que de tels projets leur appartiennent et qu’il ne faut pas les brûler.
Le Premier ministre a annoncé la restructuration radicale du budget de l’état. Les crédits seront orientés vers les régions, et d’ici mai, un nouveau budget et une nouvelle restructuration seront dévoilées, avec une priorité aux régions et des incitations aux entreprises, pour pouvoir créer des emplois. En l’état actuel, quelque 150 mille tunisiens diplômés du supérieur sont au chômage, la situation économique est au plus bas, le taux de croissance varie entre O et 1. Il y aura 80 mille demandeurs qui se déverseront sur le marché du travail tous les ans, vu les circonstances, on ne va pouvoir employer que 20 mille cette année. Par ailleurs, on compte à ce jour, 121 mille revenants de Libye, et on va donner des subventions aux régions pour qu’elles puissent les accueillir. Béji Caïd Essebsi a lancé un appel aux hommes d’affaires pour qu’ils soient confiants, contribuent à la reconstruction du pays, et "qu’ils n’insultent pas l’avenir, même si le présent reste à discuter".
Concernant la situation en Libye, le premier ministre a souligné que les Tunisiens et les Libyens forment un seul peuple, disant bien connaître les personnes qui sont au pouvoir en Libye et leur mode de fonctionnement. L’important est que le peuple libyen sorte de cette crise asphyxiante. Quant au journaliste tunisien d’al-Jazeera Lotfi Massoudi, et le fait que sa libération n’ait pas eu lieu, à cause, selon toute vraisemblance, de la décision du gel par la Tunisie des avoirs du colonel libyen, le Premier ministre a rappelé que ce gel est prévu par la résolution du conseil de sécurité, et que la Tunisie a toujours eu une constante dans sa politique étrangère, celle de se référer à la légalité internationale. Il est toutefois resté évasif sur le cas du journaliste tunisien encore en détention.
S'agissant de la situation des Tunisiens sur l’Ile de Lampedusa, le Premier ministre a indiqué que l’on compte 15 mille Tunisiens sur l'Ile italienne, presque le triple de ses habitants estimés à six mille. "Ces émigrés sont partis dans une période de laisser-aller, avec la complicité de ceux qui sont censés surveiller les frontières". Pour que cette situation soit résolue, il faut que l’on reprenne les choses en main et on restaure notre souveraineté, a-t-il déclaré, annonçant l’intention de la Tunisie de discuter avec l’Europe la question de la circulation des personnes et des biens.
Au sujet des élections du 24 juillet prochain, Caïd Essebsi s’est arrêté à certaines personnes qui ne sont pas satisfaites de la tenue du scrutin et qui cherchent à le faire capoter. "Ces personnes là ne cherchent pas uniquement à élargir la composition de l’instance supérieure pour la réalisation des objectifs de la révolution, de réforme politique et de transition démocratique, mais ils veulent participer au gouvernement", a-t-il laissé entendre, "or, tant que je suis à la tête du gouvernement, je ne partagerai mes prérogatives avec personne", a-t-il asséné, indiquant que ladite instance est indépendante et qu’il n’interfère pas dans ses travaux.
Béji Caïd Essebsi a dit s’être engagé dès son accession à la primature de ne pas revenir sur ce qui a été fait par l'ancien gouvernement transitoire, histoire d’assurer la continuité de l’Etat. Interrogé s’il est pour le maintien de la date des élections, le Premier ministre ne s’est pas vraiment prononcé, estimant que cette date a été fixée avant son arrivée, et là, il a dû faire une petite méprise, puisque cette date a été annoncée le jeudi 3 mars par le président par intérim, quatre jours après sa nomination en tant que Premier ministre.
"La révolution a été faite par les jeunes, sans encadrement ni leadership, pourtant les conseils de révolution pullulent". Chose qui interpelle Béji Caïd Essebsi, d’où ils sortent ? se demande-t-il, "s’ils étaient tous des révolutionnaires, Ben Ali aurait fui il y a des années de cela". Et d’expliquer : "la révolution n’est pas la démocratie, soit elle dérape vers l’anarchie, soit elle emprunte le processus démocratique, ce qui requiert persévérance et loyauté. Le pays a besoin d’aller de l’avant et de régler les questions substantielles, car on l’a trouvé à genoux", a-t-il indiqué.
Les tribunaux se sont saisis des crimes de Ben Ali
Le Premier ministre a affirmé qu’il est pour l’indépendance de la justice. "Les avocats et les magistrats qui sont venus devant le premier ministère pour scander le slogan de l’indépendance de la justice se trompent d’adresse". Il a fait savoir que les tribunaux se sont saisis de grandes affaires concernant les crimes de l’ancien président, et du chef de sa garde présidentielle. "Tous ceux qui ont nui au pays et ont sali sa réputation seront poursuivis". Le Premier ministre a déploré que les tribunaux soient la cible de certaines personnes qui font du grabuge et égorgent des moutons, ce qui est de nature à ternir l’image de la justice et à attenter à son indépendance.
Concernant la dissolution du RCD, le chef du gouvernement provisoire trouve cette question terminée. Reste que justice doit être rendue. Il a rappelé qu’au lendemain du 7 novembre, Ben Ali et ses compagnons allaient créer un nouveau parti, mais certains les ont dissuadé. "Comment abandonner un parti qui a libéré le pays, et construit l’Etat indépendant", leur ont-ils confié. Le président déchu s’est donc emparé du RCD, fait sortir les honorables, les militants du néo-Destour, et en a fait sa propriété privée, a regretté Béji Caïd Essebsi, jugeant peu probable que les anciens du RCD, impliqués dans des affaires de mauvaise gestion notamment, se constituent dans de nouveaux partis, "car, ils ont honte".
Le Premier ministre a déclaré qu’aussi bien avec Bourguiba qu’avec Ben Ali, "on a dérapé du régime présidentiel au régime présidentialiste". "A l’époque de Ben Ali, on a assisté à une crise morale de l’Etat, on trouvait une vipère à chaque tiroir",a-t-il noté, en allusion aux nombreux crimes commis par le président déchu. "Si on veut rétablir l’autorité de l’Etat, il faut qu’on tire les enseignements des expériences passées, et il faut que la conduite des responsables, notamment au sommet de l’Etat, soit irréprochable".
Au sujet de la situation économique, le Premier ministre a déclaré que le pays a besoin de travail, a fortiori que les entreprises économiques sont dans un état déplorable. Il a rappelé que 5 millions de personnes vivent du tourisme. La priorité est de rétablir la sécurité, a-t-il martelé, "car, sans sécurité, il n’y aura pas de reprise économique, pas d’investissement, pas de touristes". "La situation sécuritaire connaît une amélioration, mais elle est insuffisante, et les efforts doivent être axés pendant la période à venir sur le rétablissement de la sécurité. Quant aux Sit-in, ils ne peuvent continuer d’une manière indéfinie, sinon ce sera l’anarchie et le chaos", a-t-il estimé.
Le Premier ministre a évoqué un sauvetage économique en deux temps : une intervention urgente à la faveur d’un projet purement tunisien, réalisé par des experts et des investisseurs tunisiens. Ce projet vise à améliorer le niveau de vie dans les régions démunies et il sera annoncé et expliqué dans les prochains jours par les responsables du gouvernement.
Le second programme sera financé par des pays européens, avec cet élan des pays amis qui se sont empressés d’aider la Tunisie, a-t-il indiqué. Le ministre des finances va tenir une conférence de presse vendredi prochain pour faire la lumière sur ces nouvelles mesures. Par ailleurs, des ministres de l’Agriculture et du développement régional se déplaceront aux régions pour annoncer ces projets, en expliquer la teneur aux habitants et leur dire, que de tels projets leur appartiennent et qu’il ne faut pas les brûler.
Le Premier ministre a annoncé la restructuration radicale du budget de l’état. Les crédits seront orientés vers les régions, et d’ici mai, un nouveau budget et une nouvelle restructuration seront dévoilées, avec une priorité aux régions et des incitations aux entreprises, pour pouvoir créer des emplois. En l’état actuel, quelque 150 mille tunisiens diplômés du supérieur sont au chômage, la situation économique est au plus bas, le taux de croissance varie entre O et 1. Il y aura 80 mille demandeurs qui se déverseront sur le marché du travail tous les ans, vu les circonstances, on ne va pouvoir employer que 20 mille cette année. Par ailleurs, on compte à ce jour, 121 mille revenants de Libye, et on va donner des subventions aux régions pour qu’elles puissent les accueillir. Béji Caïd Essebsi a lancé un appel aux hommes d’affaires pour qu’ils soient confiants, contribuent à la reconstruction du pays, et "qu’ils n’insultent pas l’avenir, même si le présent reste à discuter".
Concernant la situation en Libye, le premier ministre a souligné que les Tunisiens et les Libyens forment un seul peuple, disant bien connaître les personnes qui sont au pouvoir en Libye et leur mode de fonctionnement. L’important est que le peuple libyen sorte de cette crise asphyxiante. Quant au journaliste tunisien d’al-Jazeera Lotfi Massoudi, et le fait que sa libération n’ait pas eu lieu, à cause, selon toute vraisemblance, de la décision du gel par la Tunisie des avoirs du colonel libyen, le Premier ministre a rappelé que ce gel est prévu par la résolution du conseil de sécurité, et que la Tunisie a toujours eu une constante dans sa politique étrangère, celle de se référer à la légalité internationale. Il est toutefois resté évasif sur le cas du journaliste tunisien encore en détention.
S'agissant de la situation des Tunisiens sur l’Ile de Lampedusa, le Premier ministre a indiqué que l’on compte 15 mille Tunisiens sur l'Ile italienne, presque le triple de ses habitants estimés à six mille. "Ces émigrés sont partis dans une période de laisser-aller, avec la complicité de ceux qui sont censés surveiller les frontières". Pour que cette situation soit résolue, il faut que l’on reprenne les choses en main et on restaure notre souveraineté, a-t-il déclaré, annonçant l’intention de la Tunisie de discuter avec l’Europe la question de la circulation des personnes et des biens.
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