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samedi 19 février 2011

Manifestation «pour une Tunisie laïque» après des incidents avec les islamistes

«Arrêtez vos actes extrémistes», «Laïcité = liberté et tolérance»... Des centaines de manifestants manifestaient ce samedi à Tunis «pour une Tunisie laïque», sur l'avenue Habib Bourguiba, haut lieu de la contestation qui a provoqué la chute du président Ben Ali. Cette manifestation a été organisée au lendemain d'incidents avec des islamistes, qui ont attaqué une rue dédiée à la prostitution, et de la mort d'un prêtre.


Vendredi après-midi, dans le centre de la capitale, des dizaines d'islamistes ont tenté de mettre le feu dans la rue Abdallaah Guech où travaillent des prostituées. «Des habitants les ont empêchés de rentrer dans cette rue jusqu'à l'arrivée des agents des forces de l'ordre qui ont bloqué l'entrée en interdisant tout passage. Ils ont ensuite réussi à disperser ces manifestants», a raconté un policier tunisien sous couvert de l'anonymat le policier.

Par alleurs, sans désigner nommément les islamistes, les autorités ont attribué à des «extrémistes» le meurtre d'un prêtre polonais près de Tunis vendredi. Marek Rybinski, 34 ans, a été retrouvé «égorgé» dans le garage d'une école religieuse privée de la région de Manouba, où il était chargé de la comptabilité. C'est le premier meurtre annoncé à la fois d'un religieux et d'un étranger depuis la chute du régime de Ben Ali, le 14 janvier.

Un mois après la chute du président Ben Ali,
la peur d'une poussée de fièvre islamiste est dans tous les esprits.

 «Nous risquons un dérapage vers l'obscurantisme»

Ce samedi après-midi, les manifestants mobilisés après un appel sur Facebook scandaient : «Pour un pays laïque». «Nous avons appelé à cette manifestation pour montrer que la Tunisie est un pays tolérant qui refuse le fanatisme et afin de renforcer la laïcité dans la pratique et dans la loi», a déclaré un blogueur de 29 ans, Sofiane Chourabi. «C'est le combat de demain car nous risquons un dérapage vers l'obscurantisme», a affirmé un écrivain sexagénaire, Fraj Chouchan.

«Il y a une montée des islamistes qui ont manifesté pour faire fermer les maisons closes et devant la synagogue», s'est inquiété un étudiant de 19 ans, Amine Zidi. Le 11 février, juste avant le début de shabbat, un groupe d'hommes avait scandé devant la grande synagogue de Tunis : «Allez les Juifs, l'armée de Mohammed est de retour», selon des images diffusées sur internet.

«Cela ressemble à une manipulation des bénalistes pour semer la zizanie»

En revanche, plusieurs manifestants interrogés ont estimé que le meurtre du prêtre devait être le fait de personnes restées fidèles à l'ancien régime de Ben Ali. «Egorger, ce n'est pas dans l'habitude des Tunisiens. Cela ressemble à une manipulation des bénalistes pour semer la zizanie, à une propagande pour montrer que la nouvelle Tunisie n'est pas tolérante», jugeait Kaouther, 42 ans, employée d'un établissement occidental. Le régime autoritaire de , qui avait fait arrêter des milliers d'islamistes durant les années 1990, se présentait comme un rempart au fanatisme.

Tunisie: adoption d'une loi d'amnistie générale

TUNIS (AP) — Le gouvernement tunisien de transition a adopté vendredi, lors de la réunion ordinaire du conseil des ministres, la loi d'amnistie générale des prisonniers politiques réclamée avec insistance par l'opposition et les organisations non gouvernementales, a annoncé son porte-parole Taieb Baccouche.
Un décret-loi sera pris dans les prochains jours dans ce sens, a-t-il précisé.
Intervenant jeudi en boucle sur trois chaînes de télévision, le Premier ministre Mohamed Ghannouchi a assuré que "l'amnistie générale sera édictée en fin de semaine afin que tous ceux qui ont été jugés sous l'ancien régime puissent recouvrer leurs droits civiques et politiques et soient réintégrés dans la société tunisienne".
Cette mesure devrait bénéficier notamment à la plupart des détenus condamnés en vertu de la loi anti-terroristes jugée par la société civile comme étant "anticonstitutionnelle".
L'avocat Samir Ben Amor, spécialistes des dossiers liés au terrorisme, estime à plus de 2.500 les personnes condamnées ou poursuivies en vertu de cette loi, tandis que l'ancien ministre de la Justice Béchir Tekkari les ramenait à quelque 300.
Mercredi, son successeur Lazhar Karoui Chebbi a annoncé que plus de 3.000 prisonniers ont bénéficié de la libération conditionnelle depuis l'avènement du gouvernement de transition mis en place après la chute du régime Ben Ali le 14 janvier dernier.
Le porte-parole du gouvernement a fait état d'autres décrets-lois devant être promulgués par le président intérimaire Fouad Mebazzaâ et portant sur la mise en place de quatre commissions à caractère politique.
Outre celles relatives à la réforme politique et aux investigations sur les dépassements enregistrés lors des derniers événements et sur la corruption et les malversations, il a annoncé la création d'une "commission nationale pour la restitution des avoirs financiers à l'étranger acquis de manière illicite par les anciens dirigeants et leurs alliés".
Le conseil des ministres a, par ailleurs, adopté une série de "mesures sociales d'urgence" portant à 185.000 contre 135.000 auparavant le nombre des familles démunies bénéficiaires d'allocations mensuelles et non plus trimestrielles servies par le gouvernement aux familles démunies.
Il a décidé en outre d'augmenter de 25.000 le nombre des cartes de soin gratuites et d'améliorer la situation des ouvriers de chantiers. AP

Tunisie : Manif contre Boris Boillon via Facebook


Boris Boillon semble avoir commis l’irréparable lors de son déjeuner avec la presse jeudi dernier. Une campagne web est lancée contre le fraîchement nommé Ambassadeur de France en Tunisie. Les Tunisiens manifesteront, aujourd’hui, devant l’Ambassade.
Les activistes web restent en alerte. Pas besoin d’un conseil pour la protection de la Révolution pour poursuivre les protestations citoyennes. Boris Boillon en saura quelque chose. Plus de 2000 personnes ont déjà confirmé, via une page d’événement sur Facebook, leur participation dans une manifestation demandant son départ de Tunisie. Les protestants devront manifester, samedi 19 février, devant l’Ambassade de France à partir de 12h.
Rappelons que le peuple tunisien est particulièrement remonté contre la diplomatie française depuis que Michèle Alliot Marie, ministre des affaires étrangères, a proposé son aide sécuritaire au président déchu. Ce qui a encore versé de l’huile sur le feu? Les organisateurs de la manif expliquent sur la page dédiée à l’événement sur le réseau social américain : «Vous avez tous vu son arrogance face à la journaliste de Mosaique FM, on ne peut pas l'accepter» !
En effet, Boris Boillon a repoussé le micro de notre consœur Wissal Hasnaoui. L’ambassadeur français a qualifié son attitude de «lamentable» en réaction à une question posée au sujet des peurs des Tunisiens des orientations de la diplomatie française en cette étape de l’après-Révolution.
Et ils martèlent en citant l’une des déclarations de Boillon lorsqu’il occupait le poste d’Ambassadeur de la France en Iraq. Voici les propos qui les ont poussées à qualifier sa nomination en Tunisie d’«humiliante» : «La reconstruction en Irak est le marché du siècle : 600 milliards de dollars ! La France doit être aux avant-postes». Mais ce n’est pas tout. Plus de 5500 personnes se sont mobilisés sur une page Facebook créée sous l’étendard : «Boris Boillon Dégage».
Il semble que Boris Boillon a du mal à gagner la sympathie des Tunisiens. Et ce, malgré les efforts fournis par l’ambassadeur en personne sur Twitter. Le diplomate a, en effet, créé un compte sur le réseau du micro-blogging avant même son arrivée en Tunisie. «L’hospitalité tunisienne n'est pas un mythe : à peine arrivé ce matin, je suis déjà accrédité ! Merci à tous pour cet accueil fantastique» écrit-il dans son dernier tweet datant du 16 février. Va-t-il changer d’avis sur l’hospitalité tunisienne durant ce week-end?

Libye, Bahreïn : la rue arabe en ébullition


Dans plusieurs pays, les manifestations ont continué vendredi malgré une forte répression.
Les contestations populaires contre les régimes autoritaires de Libye, du Bahreïn et du Yémen se sont poursuivis vendredi. Réprimées par des démonstrations de force, elles ont fait plusieurs dizaines de morts depuis mardi.
Ces révoltes interviennent après l'éviction de deux autocrates depuis la mi-janvier, Zine el-Abidine Ben Ali en Tunisie et Hosni Moubarak en Egypte. Ces départs ont fait naître dans le reste du monde arabe le sentiment que la pression populaire pouvait apporter la démocratisation. Le point, pays par pays, en milieu d'après-midi.
Barack Obama a condamné vendredi le recours à la violence contre les manifestants et appelé au respect de leur liberté d'expression.

Libye : la protestation violemment réprimée

En Libye, où le colonel Mouammar Kadhafi règne depuis 42 ans, les comités révolutionnaires, pilier du régime, ont menacé les manifestants d'une riposte "foudroyante", alors que la répression de la contestation a fait au moins 41 morts depuis mardi, selon un bilan compilé par l'AFP de sources locales. L'organisation Human Rights Watch parle elle de 84 morts.
Les mouvements de protestation, dont celui de jeudi qui répondait à un appel sur Facebook à une "journée de la colère", ont été violemment réprimés notamment à Benghazi, deuxième ville du pays et bastion de l'opposition où des milliers de personnes ont participé vendredi aux funérailles des victimes, et Al-Baïda, où 14 personnes ont été tuées depuis mercredi. Les deux villes sont situées sur la côte, à l'est de Tripoli.
L'ONG Human Rights Watch (HRW), évoquant 24 morts pour la journée de jeudi, a dénoncé une répression "sauvage" et "la brutalité de Mouammar Kadhafi face à toute contestation interne".

Bahreïn : un dialogue avec l'opposition ?

La police du Bahreïn a ouvert le feu sur des manifestants vendredi soir à Manama, faisant des dizaines de blessés. De son côté, le prince héritier du Bahreïn, Salman ben Hamad Al-Khalifa, a promis un dialogue avec l'opposition, une fois le calme revenu.
Jeudi, quatre manifestants ont été tués et 231 autres blessés lors d'une intervention de la police anti-émeute, venue disperser des militants rassemblés place de la Perle, dans le centre de Manama. Le dignitaire chiite le plus en vue de Bahreïn, le cheikh Issa Kassem, a qualifié de "massacre" cette intervention.
Des milliers de chiites ont enterré vendredi, dans un climat de tension et de colère, trois des leurs, tués dans la violente répression.

Yémen : le mouvement ne faiblit pas

Trois manifestants ont été tués vendredi soir à Aden, principale ville du sud, lors de la dispersion par la police de manifestations contre le président Ali Abdallah Saleh, au pouvoir depuis 32 ans. Plus tôt, deux manifestants avaient été tués et 27 autres blessés à Taez dans une attaque à la grenade contre des manifestants.
Au moins trois personnes avaient déjà été tuées et une vingtaine blessées par balles dans la nuit de jeudi à vendredi, lors d'affrontements entre police et manifestants à Aden.
Ce bilan porte à 10 le nombre des tués depuis le début du mouvement, qui ne faiblit pas en dépit des promesses de mesures sociales et économiques, dont une augmentation des salaires.

Egypte : la "marche de la victoire"

Une semaine après le départ d'Hosni Moubarak, des milliers de manifestants sont revenus vendredi place Tahrir au Caire pour fêter la chute de son régime et maintenir la pression sur l'armée, qui a pris les rênes du pouvoir, pour qu'elle libère les détenus et assure des réformes démocratiques. Selon l'agence de presse officielle Mena, deux millions de personnes se sont rassemblées place Tahrir et à ses abords.
Dans le reste du pays, des centaines de milliers de personnes ont participé à cette "marche de la victoire" visant aussi à rendre hommage au 365 victimes de la répression.
Place Tahrir, l’influent théologien qatari et mentor des Frères musulmans, cheikh Youssef Al-Qardaoui, a demandé à la foule, lors de la grande prière hebdomadaire, de faire preuve de patience envers l'armée.
Selon une source proche de la sécurité, le Premier ministre, Ahmed Chafik, devrait annoncer dimanche ou lundi un remaniement, où devraient entrer des personnalités de l'opposition, dans l'espoir de rassurer les manifestants et de remettre au travail le pays.

Iran : les leaders de l'opposition en ligne de mire

En réponse aux manifestations antigouvernementales de lundi, les autorités ont organisé vendredi une contre-manifestation dans le centre de Téhéran, à l'issue de la prière. Les orateurs officiels de cette contre-manifestation ont lancé les mêmes slogans, repris par la foule : "mort à Moussavi, mort à Karoubi", les deux leaders de l'opposition.

Thalasso n°1 organise ''L’envol des amis de la Tunisie'' le 3 mars

Raouf Benslimane, patron de Thalasso n°1 organisera le 3 mars prochain une journée baptisée "L’envol des amis de la Tunisie", en partenariat avec Tunis Air et l'ONTT. Le contenu de cet évènement reste encore secret. Mais le voyagiste promet la présence de politiques, acteurs économiques et people.

Thalasso n°1 et Ô voyages organiseront ''L’envol des amis de la Tunisie'' le 3 mars prochain en partenariat avec Tunis Air, l'Office national du tourisme Tunisien.

L'évènement sera également soutenu par Mehdi Houas, Ministre du Tourisme tunisien.

Il s'agit de réaliser un voyage aller/retour dans la journée, "avec un contenu à haute valeur symbolique sur lequel les partenaires de l’évènement souhaitent garder la confidentialité"

"Ce que nous pouvons dire c'est qu'il sera question à la fois d’émotion de séduction mais aussi de vraies échanges entre personnalités de haut niveau et à même de s’intéresser à la fois à l'aspect touristique mais aussi économique et business de la destination afin de revenir avec un vrai message de soutien et d’encouragement diffusé aux amis par les amis de la Tunisie", indique Raouf Benslimane patron de Thalasso n°1 

La presse française et tunisienne et des invités de "qualité : personnalités politiques et hommes d’affaires ainsi que people" feront le déplacement.

"Si la révolution Tunisienne a été une mauvaise nouvelle pour la profession , elle a été une excellente nouvelle pour les vrais amis et les amoureux de la Tunisie qui se rendront sur place pour signifier par leur présence leur solidarité avec le pays du jasmin et des plages éternelles.

Désormais la Tunisie sera « The place to be » !
conclut Raouf Benslimane

Le FMI croit à une reprise plus rapide en Tunisie qu’en Egypte


« Les perspectives économiques sont plus sûres à court terme pour la Tunisie que pour l’Egypte », a affirmé Masood Ahmed, directeur en charge, au Fonds monétaire international (FMI), de l’Afrique du Nord, du Moyen-Orient et de l’Asie centrale, lors d’une conférence de presse, le 16 février, à Washington.

Si, selon lui, les troubles politiques et sociaux auront un impact négatif sur le tourisme et les investissements directs étrangers (IDE) dans ces deux Etats d’Afrique du Nord, l’économie tunisienne devrait repartir plus vite. Masood Ahmed a, d’ailleurs, qualifié de « prévision raisonnable » le taux de croissance de 2 à 3 % annoncée pour cette année par les autorités tunisiennes. En revanche, il s’est abstenu de commenter les propos du ministre des Finances égyptien, estimant la hausse du produit intérieur brut de son pays entre 3,5 % et 4 % pendant l’exercice budgétaire de juillet 2010 à juin 2011.

Comme l’a écrit Le MOCI, très rapidement après la fuite en Arabie Saoudite de l’ex-président Zine El Abidine Ben Ali, le 14 janvier, la Tunisie s’est remise au travail. Par ailleurs, les flux d’IDE ne sont pas totalement taris. Coup sur coup, le fabricant français de pièces mécaniques Altia et le producteur suisse de composants électriques Huber + Suhner ont confirmé leur implantation prochaine en Tunisie. Le spécialiste de la signalétique Pano Boutique, pour sa part, veut y ouvrir deux boutiques. Le pétrolier italien Eni compte investir 500 millions de dollars en trois ans. Et Accor annonce son retour à Tunis.

Le tourisme est une activité majeure pour la Tunisie, qui a reçu 6,9 millions de touristes en 2009. Il représente 7 % du produit intérieur brut et quelque 400 000 personnes y sont employées. Alors que les entrées et les recettes ont chuté de 40 % en janvier dernier, les professionnels, à l’instar de Club Med et de Look Voyages, relancent leur activité sur place.

D’après le site tourmagazine.fr, « la Tunisie est la destination plébiscitée par les voyageurs français (…), Fram, Cadence Voyages - Hypervacances, Marmara, Thomas Cook affichent les promos Tunisie en tête de gondole (…) et tes tours-opérateurs "thématiques", tels que Allibert Voyages, Terre d'Aventure, Atalante, la Balaguère, rouvrent sur l’ensemble du territoire ».

Pour l'industrie touristique égyptienne, la situation se présente moins bien à court terme. Malgré le départ de l’ancien président Hosni Moubarak, la situation politique très instable en Egypte y pénalise plus le tourisme, qui représente 11 % du PIB et 17 % de l’emploi national. Le manque à gagner sera certainement très élevé dans un pays de 82 millions d’âmes, qui a accueilli 14,7 millions de touristes en 2010.

Enfin, de façon plus générale, pour Masood Ahmed, « il est crucial que les gouvernements aident les ménages pauvres, en particulier lors de périodes de tensions et de difficultés comme celle-ci ». Le gouvernement tunisien vient ainsi de décider la création d’un fonds de développement social et économique.

jeudi 17 février 2011

Tunisie: l'UE va débloquer plus de 250 millions d'euros, la BAD s'engage aussi

L'UE va débloquer plus de 250 millions d'euros pour la Tunisie d'ici 2013 et espère aider à l'organisation en mars d'une conférence internationale sur les réformes politiques et économiques, a déclaré lundi à Tunis la chef de la diplomatie européenne, la Britannique .
"Nous allons immédiatement débloquer 17 millions d'euros pour aider le gouvernement. Mais il y aura 258 millions d'euros de l'UE d'ici 2013", a dit Mme Ashton en visite de quelques heures dans la capitale tunisienne.

Mme Ashton a par ailleurs indiqué que le Premier ministre tunisien Mohamed Ghannouchi organiserait en mars à Carthage une conférence internationale sur les réformes politiques et économiques avec l'aide de l'Union européenne.
"L'UE aidera activement à l'organisation de la conférence internationale que les Tunisiens souhaitent organiser en mars", a-t-elle dit.
L'Union accorde actuellement à la Tunisie entre 80 et 90 millions d'euros par an en aides non remboursables. Et la Banque européenne d'investissement (BEI) a octroyé en 2010 un prêt de 500 millions d'euros pour les infrastructures.
Mme Ashton a également espéré une ratification du "statut avancé" de la Tunisie auprès de l'UE après les élections présidentielle et législatives prévues dans six mois.
"Nous allons entamer la discussion du statut avancé avec les autorités de transition et nous espérons qu'il sera prêt à être ratifié par le gouvernement issu des élections", a-t-elle dit.
L'UE avait entamé en mai 2010, avec le régime du président déchu , des négociations en vue d'accorder à la Tunisie un statut avancé, ouvrant la voie à un traitement douanier préférentiel pour les échanges et à une libéralisation en matière de visas. Mais elles n'avaient pas fait de progrès sensibles depuis leur ouverture. Le Maroc en bénéficie déjà.
Par ailleurs, la Banque africaine de développement (BAD) s'est dite "prête" à assurer 500 millions à un milliard de dollars de crédits d'aide aux projets si le gouvernement tunisien de transition définit ses priorités, a déclaré lundi à Tunis son président Donald Kaberuka.
"La banque est prête à assurer une enveloppe de 500 millions à 1 milliard de dollars de crédits d'aide aux projets mais cela dépendra des besoins de l'Etat qui est en train de fixer ses priorités", a déclaré M. Kaberuka au cours d'une conférence de presse.
M. Kaberuka a indiqué avoir affirmé au Premier ministre Mohamed Ghannouchi "la disposition de la BAD à accompagner la transition démocratique et à l'aider dans les projets que le gouvernement élaborera pour lutter contre le chômage et les inégalités régionales".
Dans une interview à l'AFP la semaine dernière, M. Kaberuka avait indiqué que la Banque pouvait mettre à la disposition de la Tunisie de nombreux instruments tels que des appuis budgétaires directs au gouvernement, des financements de projets, des garanties et des financements pour le secteur privé, ainsi que des dons pour l?assistance technique et les études stratégiques.
La Tunisie est le deuxième client de la BAD avec un montant de plus de 4,5 milliards de dollars depuis 1968.
Le responsable a par ailleurs jugé lundi qu'à ce rythme "la croissance ne dépassera pas 1,5 % pour 2011". Fin janvier, le Fonds monétaire international (FMI) avait estimé que l'instabilité politique en Tunisie pourrait le contraindre à ramener à 3-4% sa prévision actuelle d'une croissance de 5% en 2011.
M. Kaberuka a enfin déclaré qu'il ne prévoyait pas de relocaliser le siège temporaire de la BAD, installé depuis huit ans à Tunis en raison de la crise politique à Abidjan, son siège historique.

L’UE veut être l’allié le plus puissant de la jeune démocratie tunisienne, indique Catherine Ashton

En visite en Tunisie, Mme Catherine Margaret Ashton, première vice-présidente de la Commission européenne et haute représentante de l'Union européenne (UE) pour la politique étrangère et la politique de sécurité, a déclaré au cours d’une conférence de presse que «l’UE est déterminée, à court et long termes, à être l’allié le plus puissant du peuple tunisien pour l’accompagner dans sa propension à édifier une démocratie moderne». 

Elle a ajouté que l’UE a commencé à revoir toutes ses politiques et instruments d’aide pour augmenter son appui à la Tunisie (y compris les moyens d'aborder la mobilité et l'accès au marché).

Concrètement, elle a annoncé une révision à la hausse de l’assistance européenne à la Tunisie laquelle totalise 258 millions d'euros pour 2011-2013. Mieux, Mme Ashton s’est engagée à décaisser, immédiatement, de l’argent frais. Quelque 17 millions d'euros seront mis dans les jours qui viennent à la disposition des Tunisiens. Une bouffée d’oxygène en ces temps difficiles.
Elle a ajouté qu’elle avait demandé à la Banque européenne d’investissement (BEI), bras financier de l’UE, de mettre l’accent sur la Tunisie et de mobiliser, cette année, en sa faveur, dans le cadre de la Politique de voisinage sud, jusqu'à 1 milliard d'euros. Cette enveloppe servira, selon Mme Ashton, à financer la création de nouvelles PME, des projets d'infrastructure de transport et autres projets favorisant la démocratie et le développement socioéconomique, particulièrement dans les régions intérieures du pays, a-t-elle tenu à préciser.
«L'Union européenne est de tout cœur derrière les aspirations du peuple tunisien pour la liberté et la démocratie», a-t-elle affirmé avant de poursuivre: «tous les acteurs politiques tunisiens et la société civile doivent continuer à travailler ensemble vers des élections libres et démocratiques plus tard dans l'année».
L'objectif est double: aider à développer et étayer l'ouverture politique et la transition démocratique et appuyer le développement économique et social.
Par delà cette révision à la hausse de l’assistance européenne et le souci de l’Union de la diversifier en vue d’en faire profiter les différentes composantes de la société civile (ONG, associations…..), l’UE est déterminée à aider la Tunisie à atteindre quatre objectifs.
Le premier consistera à accélérer les négociations sur le Statut avancé, le but étant de parvenir, avec le gouvernement provisoire, à un accord qui sera ratifié par le gouvernement issu des élections d’ici fin 2011.
Le deuxième est d’aider la Tunisie à organiser, au mois de mars prochain, une conférence de bailleurs de fonds sur la nouvelle donne démocratique et développementale dans le pays.
Le troisième se propose de faire bénéficier la Tunisie de l’expertise européenne en matière d’organisation d’élections libres, démocratiques et transparentes. Interpellée sur la date d’organisation de ces élections, Mme Ashton a déclaré que le gouvernement tunisien ne lui a rien révélé sur cette question.
Le quatrième vise à promouvoir, en Europe, la Tunisie en tant que site de production international attractif et d’encourager les entreprises européennes à s’y implanter.


Paris veut "ouvrir une nouvelle page" avec la Tunisie, selon le nouvel ambassadeur de France

TUNIS (AP) — Fraîchement débarqué à Tunis, le nouvel ambassadeur de France Boris Boillon a affiché jeudi la volonté de Paris d'"ouvrir une nouvelle page" avec la Tunisie.
"La France est parfaitement consciente du caractère historique et exceptionnel des changements en Tunisie, ce qui implique que l'on ouvre une nouvelle page dans l'histoire unissant les deux pays", a déclaré le diplomate lors de sa première rencontre avec la presse.
M. Boillon, 41 ans, qui parle arabe et a notamment été en poste à Bagdad, a mis l'accent sur "la ferme volonté de la France de prendre un nouveau départ avec la Tunisie, un départ qui s'inscrive dans l'air du changement et qui soit fondé sur la confiance et les échanges mutuels".
"La France a de l'admiration pour la Tunisie et a entièrement confiance dans l'avenir de son peuple qui a donné au monde une leçon universelle d'espoir et de quête de la liberté", a-t-il dit.
Il a assuré la "Tunisie nouvelle" du "soutien sans faille" de la France, notant que Paris a élaboré un plan d'action en concertation avec les Tunisiens, qui sera mis en oeuvre "pour le bien des deux peuples et des deux pays".
Il en a voulu pour preuve l'appui apporté par Paris à la tenue de la conférence internationale de Carthage sur les réformes politiques, économiques et sociales en Tunisie prévue fin du mars, début avril. Il a également cité le voyage attendu à Tunis le 22 février, de Christine Lagarde, ministre française de l'Economie.
"La France pèsera de tout son poids à l'échelle européenne et internationale pour soutenir la Tunisie, sensibiliser les bailleurs de fonds et augmenter l'aide multilatérale", a-t-il promis. AP

Ben Ali à l’article de la mort

Aucune confirmation officielle n’a été faite par les gouvernements tunisien et saoudien sur l’état de santé de l’ancien président tunisien Zine el Abidine Ben Ali. Toutefois un faisceau de déclarations tendent à confirmer le fait qu’il a été victime d’un grave accident vasculaire cérébral (AVC), et qu’il serait soigné dans un hôpital de Jeddah, en Arabie Saoudite. Nombre de Tunisiens se réjouissent d’avance de la prochaine fin du dictateur, tandis que d’autres se demandent si cette affaire n’est pas une simple manipulation médiatique.
L’Etat de santé réel de l’ancien président tunisien, Zine el Abidine Ben Ali, suscite bien des interrogations. Depuis que le journaliste français, Nicolas Beau, a révélé sur son blog que l’ancien chef d’Etat a été victime d’une attaque cérébrale et qu’il est hospitalisé à l’hôpital de Djeddah, en Arabie saoudite, le pays qui l’accueilli après qu’il a été chassé par la révolution tunisienne le 14 janvier dernier, la nouvelle fait grand bruit. Ben Ali a été victime « d’un AVC (accident vasculaire cérébral), il est dans un état grave », a déclaré jeudi en fin d’après-midi un proche de la famille contacté au téléphone par l’AFP dans un pays du Golfe. Le journaliste tunisien, Slim Bagga, ce même jour sur RTL, a déclaré avoir appris lundi la nouvelle de l’accident cérébral de Ben Ali et en avoir obtenu confirmation mercredi soir. D’après lui, l’accident aurait rendu hémiplégique le président déchu. Toutefois, ni les autorités tunisiennes ni le gouvernement saoudien n’ont voulu confirmer ou infirmer la nouvelle. Interrogé par l’AFP ce jeudi, le porte-parole du gouvernement tunisien, Taieb Baccouch, n’a pas été en mesure de dire si le président déchu avait été ou non victime d’un AVC.
Selon Nicolas Beau, spécialiste de la Tunisie, ancien journaliste au Monde, à Libération et ancien rédacteur en chef de Bakchich, l’ex-président tunisien Ben Ali serait dans un établissement hospitalier réservé aux princes saoudiens, où il aurait été admis sous une fausse identité pour raison de sécurité. Dans son blog, il précise que « son état est jugé très inquiétant », et que « son épouse, Leila Trabelsi, n’est plus à ses côtés ». Selon lui, elle serait réfugiée à Tripoli où Mouammar Kadhafi, un ami du couple, l’a accueillie. Nicolas Beau avance qu’une source proche de la Présidence lui a confirmé mercredi soir que le nouveau « Président tunisien, Fouad Mebazaa (…) était au courant depuis deux jours de l’hospitalisation de Ben Ali à Djedda et de l’état critique de son état de santé ». Le gouvernement tunisien devrait évoquer vendredi en Conseil des ministres l’état de santé de l’ancien chef d’Etat, indique l’AFP, dont les correspondants en Tunisie on rapporté le sentiment des Tunisiens de la rue. Ce n’est que « justice » et « bon débarras » sont les réactions qu’ils ont le plus souvent entendu. Certains sont même opposés à ce que sa dépouille repose dans son pays, s’il venait à mourir.
Certains Tunisiens s’interrogent sur la véracité de l’information véhiculée sur l’état de santé alarmant du président déchu. Sa diffusion ne lui servirait-elle pas à se préparer une sortie discrète – une étape nécessaire avant la construction d’une nouvelle vie ? Parmi les sceptiques, Moncef Marzouki, opposant rentré en Tunisie après la chute du régime. Très méfiant, il a estimé, interrogé sur RTL aujourd’hui, qu’il ne serait pas impossible que Ben Ali ait lui-même répandu cette rumeur pour se soustraire à la justice tunisienne. Selon lui, tant qu’il n’y aura pas de confirmation « par dossier, scan ou avis médical autorisé, il faudra tenir cette information pour de la manipulation très probable ».
L’ancien président tunisien, âgé de 74 ans, est malade d’un cancer de la prostate depuis plusieurs années. Une information confirmée par un câble diplomatique américain publié par WikiLeaks. Néanmoins, l’AVC de Zine el Abidine Ben Ali n’aurait rien à voir avec cette affection. Selon, Nicolas Beau, il aurait été « éprouvé par la révolution » qui l’a obligé à quitter le pays. Une thèse que le gouvernement tunisien devrait valider ou rejeter vendredi.

Ben Ali dans le coma: justice est faite, bon débarras disent des Tunisiens

TUNIS — Ben Ali dans le coma: ce n'est que "justice" et "bon débarras" disent des Tunisiens, un mois après la fuite du président déchu sous la pression de la rue, plutôt opposée à ce que sa dépouille repose dans son pays s'il venait à mourir.
"Si sa mort se confirme, je dis sans esprit de vengeance que la punition divine est vite tombée", réagit Amin, étudiant de 25 ans, après l'annonce jeudi par un proche de sa famille que Zine El Abidine Ben Ali, 74 ans, est tombé dans le coma il y a deux jours à Jeddah après un accident vasculaire cérébral (AVC).
Son hospitalisation prouve qu'il "y a une justice sur terre", juge également le juriste Yadh Ben Achour, président de la commission nationale chargée de mener les réformes politiques en vue des premières élections libres prévues dans six mois.
Après 23 ans de pouvoir autoritaire, où opposants, société civile, journalistes ont été muselés d'une main de fer, Zine El Abidine Ben Ali, 74 ans, avait fui son pays en Arabie saoudite le 14 janvier après près d'un mois de contestation populaire sans précédent réprimée dans le sang au prix de plusieurs dizaines de morts.
"C'est le sort de tous les dictateurs dans le monde", déclare l'un des plus célèbres opposants tunisiens, le communiste Hama Hammami.
Les Tunisois, encore ivres de liberté, étaient partagés entre soulagement à l'idée de le voir disparaître pour de bon et indifférence face au destin d'un homme qui pour la majorité d'entre-eux appartient désormais au passé.
"S'il meurt, c'est un dictateur qui est parti et je dis bon débarras. On tourne la page, on a d'autres choses à faire dans ce pays", dit Adel, enseignant de 50 ans. "La révolution l'a chassé. Il est déjà mort pour nous, pourquoi se fixer sur son sort", interroge la lycéenne Anissa, 16 ans.
Mais pour d'autres la disparition possible de Ben Ali ne met pas fin au souvenir de ces années de vie sous la surveillance de la police omniprésente qui a envoyé des dizaines de milliers de personnes en prison.
"Je ne pourrais pas l'oublier, il est encore en nous, il fait partie de notre passé et il vivra encore longtemps en nous", explique le journaliste dissident Taoufik Ben Brik, qui a connu les geôles du régime pour ses articles critiques.
Déjà se pose la question de savoir quoi faire de sa dépouille en cas de décès alors que la rumeur sur sa mort circule.
"Je refuse que notre terre bien aimée soit souillée", lance Adel l'enseignant. "Je vois mal le peuple accepter qu'il soit enterré ici, le sang des martyrs tués par les snipers de Ben ali n'a pas encore séché", dit Sabri Hmaidi, enseignant de 45 ans, en allusion aux plus de 200 personnes tuées lors de la contestation contre le régime en décembre et en janvier.
D'autres se montraient plus détachés. "Je ne vois pas de problème à ce qu'il soit enterré en Tunisie, nous sommes des musulmans tolérants", avance la lycéenne Maya Sanjahi, 17 ans.
Le gouvernement devait évoquer vendredi en Conseil des ministres l'état de santé de l'ancien président dont la chute a provoqué un vent de révolution dans le monde arabe.

Les avoirs de 48 proches de Ben Ali gelés par l'Union européenne

L'information est passée inaperçue : le conseil de l'Union européenne (UE) a décidé, le 4 février, de geler les "fonds et [les] ressources économiques" de personnes physiques proches de l'ancien président Ben Ali. En vertu de la décision, publiée au Journal officiel de l'UE, "aucun fonds ni aucune ressource économique [ne doit être mis] directement ou indirectement à la disposition des personnes physiques ou morales" qui figurent sur la liste, "ni utilisé à leur profit".
Pas moins de 48 noms figurent sur la liste. Pour chacune d'entre elles, les motifs qui expliquent le gel des avoirs décidé par l'UE est identique à la virgule près : "Personne faisant l'objet d'une enquête judiciaire des autorités tunisiennes pour acquisition de biens immobiliers et mobiliers, ouverture de comptes bancaires et détention d'avoir financiers sans plusieurs pays dans le cadre d'opérations de blanchiment d'argent."
Le premier sur la liste est le président déchu, Zine El Abidine Ben Haj Hamda Ben Haj Hassen Ben Ali, dont l'annexe de l'UE donne le numéro de la carte nationale d'identité : 00354671. Son épouse Leila Bent Mohamed Ben Rhouma Trabelsi est en deuxième position. Suivent 46 autres noms, certains appartenant au clan Ben Ali, les autres au clan Trabelsi. La plus jeune des personnes dont les avoirs sont gelés est Halima Ben Ali, l'une des filles du couple présidentiel. Elle n'a que 19 ans.

La UE concede ayudas a Túnez y apoya la vía hacia una «profunda democracia»

Los Veintisiete concederán unos fondos inmediatos de 17 millones de euros y otros de 258 millones de euros de aquí a 2013

La jefa de la diplomacia de la Unión Europea (UE), Catherine Ashton, ha anunciado hoy que se concederá una ayuda inmediata de 17 millones de euros a Túnez y otra de 258 millones de euros de aquí a 2013 al tiempo que ha mostrado su pleno apoyo a una "profunda democracia" en el país magrebí.
En una conferencia de prensa en la capital tunecina tras reunirse hoy con el primer ministro, Mohamed Ghanuchi, y otros dirigentes y líderes opositores del país, Ashton ha dicho igualmente que la UE "agilizará" las negociaciones para conceder a Túnez un "estatuto avanzado" de asociación. "Espero que ese estatuto esté listo para ser ratificado por el Gobierno que salga de las elecciones" en Túnez, previstas para dentro de seis meses, dijo la representante europea.
La UE había comenzado en mayo de 2010 con el régimen del depuesto presidente Zine el Abidín Ben Alí las negociaciones para la concesión del estatuto avanzado a Túnez, que incluirían un tratamiento aduanero preferente en los intercambios comerciales y una flexibilización de la concesión de visados. Sin embargo, las conversaciones para ese estatuto, del que ya disfrutan otros países como Marruecos, no habían progresado prácticamente desde su inicio.
"La Unión Europea está de todo corazón detrás de las aspiraciones del pueblo tunecino por la libertad y la democracia", ha afirmado Ashton, quien ha recalcado que "todos los actores políticos y de la sociedad civil deben continuar trabajando juntos hacia unas elecciones libres y democráticas". Ashton ha señalado que había mantenido entrevistas "muy constructivas" con Ghanuchi y con varios miembros del Gobierno de transición, además de con representantes de la sociedad civil como la Liga Tunecina de Defensa de los Derechos Humanos (LTDDH) o de asociaciones de mujeres.
"La democracia profunda solo puede echar raíces y florecer con la implicación de una amplia gama de ONG's y hay muchas cosas que la UE puede hacer para apoyarlas", ha indicado la jefa de la diplomacia comunitaria, quien ha subrayado que los 27 representan "el aliado más potente del pueblo tunecino en el camino a la democracia". Además, ha dicho que la UE "ayudará activamente" a la celebración de una conferencia internacional sobre las reformas políticas y económicas que el Gobierno de transición tunecino prevé organizar el próximo marzo en Cartago.

Ayudar a pequeñas y medianas empresas

La alta representante para la Política Exterior y de Seguridad ha explicado que ha entablado negociaciones con el Banco Europeo de Desarrollo para movilizar hasta 1.000 millones de euros este año para la región vecina del sur del Mediterráneo, "centrados principalmente en Túnez". A su juicio esta cantidad permitirá ayudar a las pequeñas y medianas empresas y relanzar las infraestructuras de transporte. Ashton ha resaltado que el objetivo es doble: ayudar y apuntalar la apertura política y la transición democrática y apoyar al mismo tiempo el desarrollo económico y social.
Asimismo, ha recalcado que el apoyo a la sociedad civil desempeñará un importante papel en la actividad europea, así como la ayuda al proceso electoral y las acciones en beneficio de quienes precisan más ayuda en las regiones más desfavorecidas del país. "El futuro de Túnez está en las manos del pueblo tunecino y la Unión Europea está dispuesta a ayudar por todos los medios posibles", ha aseverado. Ashton no ha hablado sin embargo, en la conferencia de prensa de hoy sobre la crisis desencadenada entre Túnez e Italia por la llegada masiva de emigrantes ilegales, parte de ellos tunecinos, durante los últimos días a la isla italiana de Lampedusa.
El Ministerio de Exteriores de Túnez ha afirmado que rechaza "cualquier injerencia extranjera" en relación con ese éxodo de emigrantes, aunque se ha mostrado "dispuesto a cooperar" con los países europeos para frenar la salida de personas. En declaraciones a la agencia oficial tunecina TAP, un responsable "autorizado" del departamento de Exteriores, cuyo titular dimitió el domingo, mostró su "asombro" por las declaraciones del ministro italiano de Interior, Roberto Maroni, quien dijo ayer que pedirá autorización para desplegar policías italianos en Túnez. "Al mismo tiempo que Túnez está fuertemente comprometida a preservar la relación de amistad y de cooperación con Italia y a promoverla, expresa su asombro ante esa posición", dijo la fuente a la agencia oficial.


Le peuple tunisien doit réinventer son Etat

Il y avait plus de morosité que de douceur dans la vie tunisienne. L'odeur du jasmin prenait un relent d'amertume aux tanins de révolution. Personne ne l'avait senti. Il y avait une paille dans le régime de fer, la charpente d'acier était si fragile. Qui le savait ? 

"Seules les époques fatiguées de vie ont désiré la grandeur !", lançait Hannah Arendt dans son journal de pensée, en janvier 1953, en pensant à la guerre à peine achevée devant les plaies non cicatrisées des cratères des shrapnells. Mais aussi en repensant aux révolutions réussies et puis à celles qu'elle qualifiait d'échouées. La révolution française était une révolution ratée, avortée, elle n'avait en rien changée ni le pouvoir dans ses attributs ni dans sa façon de l'exercer. La Révolution française n'avait pas changé le pouvoir royal elle s'était contentée de le confier à de nouvelles mains et de couper des têtes. La révolution américaine – elle – avait réinventé le peuple, réinventé le pouvoir et redéfini les contours de l'Etat et jeté rois et reines à la mer, raccompagné sur les jetées de l'atlantique les autocrates !
Au travers de cette grille de lecture, la révolution tunisienne est-elle échouée ou exaucée ? Il est trop tôt pour le dire ! Elle sera échouée si, demain, le pouvoir n'est pas modifié, si seuls les marionnettistes changent et si les ficelles restent les mêmes, si l'Etat corrompu et discrédité ne connaît par une réinvention de ses modes d'intervention, et même de ses limites. Elle sera une grande révolution, une de celles que l'histoire distingue avec grandeur, si au lieu et place de cette persistance rétinienne de la caricature de démocratie d'hier, vient se substituer un nouveau pouvoir, repensé, réinventé. Un nouvel Etat en harmonie avec la société tunisienne, dans sa jeunesse, sa vigueur et ses envies. Il faut des femmes et des hommes jeunes neufs et libéraux pour cette jeune Tunisie.
Seule une nouvelle définition de l'exercice du pouvoir, dit-on en lisant Arendt, qui ne peut venir que de la rue et de l'expression d'un suffrage libre, sera en mesure de satisfaire l'attente de la jeune et solidaire société tunisienne qui a les moyens de s'inventer un nouveau pouvoir et une nouvelle relation avec un Etat redéfinit. Elle en a exprimé l'envie. Elle en a manifesté le besoin, elle en a payé le prix. Le peuple tunisien est parti seul dans cette quête d'une nouvelle pensée politique, sans leader, sans idéologie autre que celle de la liberté. Il convient maintenant de transformer cette voix du peuple en voie de la nation. Entre une démocratie occidentale, hypocrite soutien des dictatures et les révolutions islamistes sanglantes, répressives et corrompues, gageons qu'il y a un chemin et que la Tunisie a les moyens de l'exemple. Les moyens de sa grandeur, aux douces odeurs de jasmin.

Jean-Marc Fedida, avocat, et Karim Guellat, chef d'entreprise et universitaire

La France adopte un plan d'action pour la Tunisie

François Fillon a présenté hier un plan d'action pour la Tunisie qui sera dévoilé aux autorités du pays le 22 février par Christine Lagarde et Laurent Wauquiez.

Le gouvernement français prépare sa visite politique en Tunisie. Le Premier ministre, François Fillon, a présenté hier en Conseil des ministres un plan d'action pour le pays. Il sera soumis aux autorités tunisiennes par les ministres de l'Economie et des Affaires européennes, Christine Lagarde et Laurent Wauquiez, qui se rendront à Tunis mardi.
A ce stade, ce plan d'action reste très général. Trois priorités ont été retenues en vue « d'accompagner le gouvernement et le peuple tunisiens sur le chemin de la démocratie et du progrès économique et social », indique le compte rendu du Conseil des ministres : « l'accompagnement de la mise en place de la démocratie et de l'Etat de droit et de la lutte contre la corruption » ; « la modernisation de l'économie et le développement de l'emploi » ; « le renforcement des contacts entre les sociétés civiles ».

Un statut avancé

La France entend apporter son « appui » au développement économique du pays et à l'octroi, par l'Union européenne, d'un statut avancé à la Tunisie avant la fin de l'année. En visite à Tunis lundi, la chef de la diplomatie européenne, Catherine Ashton, a souhaité une ratification du statut avancé de la Tunisie auprès de l'Union européenne après les élections présidentielle et législatives qui pourraient se tenir fin juillet. Ce statut ouvrirait un traitement douanier préférentiel à la Tunisie pour ses échanges avec l'Europe.
Avec ses 1.200 entreprises et les 110.000 emplois qu'elle génère en Tunisie, la France occupe la première place en termes d'investissement, devant l'Italie et l'Allemagne. Et elle entend, selon les propos du chef de l'Etat Nicolas Sarkozy hier en Conseil des ministres, être « au premier rang » pour aider la Tunisie sur le chemin de la démocratie. Les autorités françaises se rendront pourtant dans le pays après leurs homologues américaines, britanniques, allemandes et italiennes. « Il fallait laisser passer quelques péripéties », ironise un observateur français, qui voit d'un bon oeil l'arrivée de Christine Lagarde à Tunis plutôt que celle de Michèle Alliot-Marie.
Cette visite politique devrait en précéder une autre, plus économique, avec des chefs d'entreprise et très probablement le secrétaire d'Etat au Commerce extérieur, Pierre Lellouche, au printemps. Les entreprises françaises ont les yeux rivés sur les contrats potentiels en vue dans le pays. Du projet de réseau ferroviaire rapide (RFR) de Tunis aux milliards de dollars en vue dans le secteur énergétique avec le projet Elmed en passant par les extensions de lignes pour le tramway ou le projet de ligne à grande vitesse trans-Maghreb, les occasions de susciter l'intérêt des entreprises ne manquent pas.
M.-C. C., Les Echos


Catherine Ashton promet d’accroître son aide financière à la Tunisie


TUNISIE. "L'Union européenne est de tout coeur avec les aspirations du peuple tunisien à la liberté et à la démocratie." Dans le discours de clôture de sa visite en Tunisie lundi 14 février 2011, Catherine Ashton a apporté son soutien à ce pays au lendemain de la révolution de Jasmin.
La chef de la diplomatie européenne a rencontré le premier ministre Mohammed Ghannouchi et plusieurs membres du grouvernement de transition pour des discussions qu'elle a qualifié de "constructives."
Elle a également conversé avec des représentants de la société civile, des militants des droits de l'homme, des groupes de femmes et des représentants de la jeunesse au siège de la Ligue tunisienne des droits de l'homme.
"Tous les Tunisiens, qu'ils soient acteurs politiques ou de la société civile, doivent continuer à travailler ensemble vers des élections libres et démocratiques cette année."
Catherine Ashton s'est engagée à revoir l'assistance apportée par l'Union européenne à la Tunisie qui prévoit une enveloppe de 258 M€ jusqu'en 2013. Elle a d'ailleurs annoncé une aide supplémentaire de 17 M€ et prévenue qu'elle discutait avec la Banque européenne d'investissement (BEI) pour "mobiliser plus d'un milliard de prêts cette année." Cette somme sera affectée à l'aide aux Pme et à l'amélioration des infrastructures de transport..

France et Italie accorde des aides d'urgence

L'Union européenne a également fait savoir qu'elle encourageait la tenue d'une conférence internationale pour aider les investissements en Tunisie qui est prévue en mars à Carthage.
"Le futur de ce pays est fermement entre les mains du peuple tunisien. Notre travail, mon travail, est d'être prêt à aider de tous les moyens que nous pouvons" assure Catherine Ashton. 

Ces promesses d'aides financières de l'Union européenne arrivent alors que la France vient d'annoncer une aide d'urgence de 350 000 € et l'Italie de 5 M€ pour ce pays.
 
 

mercredi 16 février 2011

The massacre behind the revolution

Kasserine, Tunisia) - The earth around Kasserine is deep red, contrasting with the lush green vegetation further north. The terrain in the centre of the country becomes noticeably tougher and sparser, giving way to prickly pear cacti and olive trees. 
The town of Kasserine lies near the Algerian border, in the shadow of Jebel ech Chambi, Tunisia's highest peak. It was the blood that was spilt here over a weekend in January that transformed what had been a regional uprising into a genuinely nationwide movement.
It was the massacring of protesters in the centre of the country pushed the middle classes of Tunis into the streets.
The bloodshed lasted from January 8-12. Under pressure from protesters and the military, President Zine El Abidine Ben Ali was forced to call an end to the shooting of protesters.
"Enough firing of real bullets," he said in his final speech on January 13. "I refuse to see new victims fall."
Emboldened, the first mass protest on Avenue Habib Bourguiba took place in the capital the very next day. 
Ben Ali's speech had come too late to save his presidency, and the mood on the streets was unforgiving.
Breaking the threshold of fear
The protests began on December 17 in the town of Sidi Bouzid, about 75km to the east of Kasserine, after a young street seller named Mohamed Bouazizi set himself on fire.
By late December, the protests had spread to other towns in what is one of the poorest regions of the country, including Thala, Regueb, Menzel Bouzaiane and Kasserine.
"Mohamed Bouazizi broke the wall of fear. But the real centre of this revolution is Kasserine, and the neighbourhood of Ezzouhour by excellence," Moez Bannani, a teacher at a local high school, said.

These protests became more regular and increased in size after students returned to school on January 3.
The fighting between protests and security forces intensified in Kasserine on January 7, after a local man set himself on fire, echoing Bouazizi's act.
Local police had done little to disperse the protests. Then large numbers of anti-riot police known as the BOP (Brigades de l'Ordre Public) were brought in from other towns.

These units beat protesters and used teargas and rubber bullets against them.
Responding to the attacks, youths threw stones at police. Some hurled Molotov cocktails, but protests were mostly peaceful. There were no cases of demonstrators using firearms against security forces.
Then came a number of unidentified agents wearing different, slicker uniforms from either the BOP or the local police.
They used live bullets for the first time on January 8.
Amongst the first victims were Mohamed Mbarki, 17, and Slah Dachraoui, 19.

Like most of the shootings in Kasserine, Mbarki and Dachraoui were shot at the Monguela roundabout in the poor neighbourhood of Ezzouhour.
The following day, four agents stormed the women's hammam, a traditional sauna, on Monguela roundabout, where several women were relaxing with their young children.

Rebah Rebhi, the owner of the hammam, said the agents swore at the women and shot teargas into the hammam, blocking them from escaping. When the women, desperate for fresh air, opened a window, agents shot another teargas canister in through the opening, she said.
One of the agents who raided the hammam was a woman whose long blond hair flowed out from beneath her helmet. The other three were men, Gadbar said. All were dressed in black uniforms.
The terrified, semi-clothed women were only allowed to flee the gas-filled hammam after several minutes, coughing and choking. Rebhi's elderly mother had to be hospitalised, as did some of the children.
Saber Rtibi, a 23-year-old who was about to move to France with his father, came to the defence of one of the fleeing women. The young man had just been to the grocery store when he saw his neighbour, Monia Omri, running up the street from the hammam with her young daughter, both coughing from the gas, according to Sourour Abdallah, an 18-year-old who was standing on the street that day.
The blond agent was chasing Omri and swearing at her. Rtibi tried to intervene, but the agent shot him in the stomach, killing him slowly.
After shooting Rtibi, the blond sniper removed her helmet, tossed her hair and blew kisses in the direction of his body, Abdallah and other witnesses present that day said.

Abdallah believes the agents gassed the hammam and insulted the women to provoke a reaction from the youth.
"They were doing that so that boys would come to protect their mothers, so they could shoot them," Abdallah said.
Security forces also blocked the funeral procession for Mbarki that Sunday, and opened fire on the attendees at Monguela roundabout. Amongst those killed at the funeral was Walid Massoudi, who played football with Mbarki. The most brutal massacre of the Tunisian Uprising would take place the following day, at Massoudi's own funeral.
The funeral massacre
Security forces tried to forbid locals from joining the funeral procession for Massoudi on January 10. Despite the warning, more than 200 people chose to accompany the young man's coffin through the streets of Ezzouhour to the cemetery.
Sayhi Ahmed, a friend of Massoudi who took part in the procession, said they marched to mark the death of Massoudi, and to protest "for freedom, for rights, for human values and for jobs".
Anti-riot police refused to allow the cortege to pass, however, blocking its route. Security forces launched teargas, while youths responded by throwing rocks.
Shortly after midday, at least five snipers standing on rooftops suddenly started firing on the procession, according to Ahmed. Most of them appeared to be women, he said, wearing helmets and black uniforms, automatic rifles in hand.
Amongst those killed was his friend Mohamed Khadraoui, 22, who was felled by a bullet in the head.
"He was killed in front of me," Ahmed said. "They killed without pity."
Khadraoui's killer, standing on the roof of a cafe, gave the thumbs-up sign after hitting her target.
Nasr Ghodhbani's cousin, Abdelkhader Ghodhbani, was also shot during the massacre. He was filming the snipers on his cellphone when he was targeted.
The 23-year-old ran into the courtyard of a house belonging to Saida Rebhi to try to escape the shooting, Rebhi said. But the agent pursued her target, broke down the door and gunned the young man down.
"The police targeted the youths who were leading the protests, those who were the most courageous, those who had a camera or a cellphone," Nasr Ghodhbani said.
Compared to earlier shootings, in which security forces hit their targets mainly in the arms or legs, Ezzine Ben Abdallah, head of forensics at the Kasserine Hospital, said the shootings that took place on January 10 were clearly intended to kill.
"We were [in the days prior to January 10] reassured that they weren't aiming at vital parts of the body. But they then changed strategy, brutally," Abdallah said.
According to hospital records, eight people were killed in Kasserine that Monday.
At least 21 people were killed with live ammunition in Kasserine and Thala between January 8 and 12, according to Human Rights Watch.
Yakin Karmazi, a seven-month-old baby, died after her lungs were destroyed by teargas.
Intentionally lethal
International human rights organisations, including Amnesty International and Human Rights Watch, have condemned the Tunisian security forces' "disproportionate use of force" against protesters and bystanders during the uprising.
Human Rights Watch said the evidence their team gathered in Kasserine suggested the security agents had breached Tunisian law.
The law states that security forces must give clear warning that they will use firearms, and that they should only fire in self-defence. Only when other means to disperse the crowd have been exhausted is shooting at protesters permissible. 
Sayhi Ahmed said the security forces skipped usual techniques of crowd control.
"They went straight for the bullets," he said.
Ezzine Ben Abdallah said there is clear evidence that the killings were deliberate.
Most of the victims were shot at a range of 50 to 100m, he said. Some of them were shot from behind. Issa Griri, shot during the funeral procession for Mbarki, was one of several people to be shot in back of the head. Others were shot as many as five times.
Most security forces did not just opt for live bullets rather than non-lethal rubber bullets. According to Ben Abdallah, they used expanding, "dum-dum" bullets, which are even more deadly than regular ammunition.
"It's a type of bullet that explodes at the moment of contact," he said. "When someone is wounded in the abdomen or the thorax, they can't be saved."
Mysterious militia
All witnesses in Kasserine agreed that the "snipers" responsible for most of the shootings were neither part of the regular police, or members of the BOP.
There has been speculation that they were members of the elite presidential guard. But according to a source with ties to the interior ministry, speaking on condition of anonymity, the shooters were members of a special militia that was organised independently from the presidential guard, although they were under the same command.

The militia was formed by General Ali Seriati, the former head of presidential security, Rafik Belhaj Kassim, the former interior minister, and Leila Ben Ali, the former First Lady. 
They recruited members of the national police force and the presidential guard who had been discharged for serious infractions.  These agents were given comfortable front positions as civil servants in various government ministries. To guarantee their loyalty, they received a second salary and other perks.
During the uprising, the agents were called up for duty. Some were used as snipers or to commit acts of vandalism, whilst others feigned pro-Ben Ali protests, such as the one on the night of Ben Ali's speech.

"[The strategy] was aimed at creating chaos, but luckily it didn't work," the source said.
Regular police and the army were, overall, against shooting at protesters.
Soldiers arrived in Kasserine on January 8, but were not involved in the massacres. They were there strictly to protect banks, government buildings and the RCD offices, Adel Baccari, a local magistrate, said.
"From the beginning, [the army was] against shooting at people. That is what prevented an even higher death toll," Baccari said.
The type of automatic rifles used by the snipers also suggests they were part of a separate entity.

Several people interview noted the fact that the snipers did not carry weapons from the Austrian arms manufacturer Steyr Mannlicher, unlike the rest of the Tunisian security forces.
"Steyrs aren't precision weapons. These snipers were not using Steyrs," Ahmed said.
After the massacres
Seriati and Kassim were arrested days after Ben Ali left the country. They were charged with plotting against state security and for "provoking disorder, murder and pillaging".
The blond-haired shooter and her fellow militia members have, for now, disappeared back to wherever they came from.
The moment Ben Ali left, the people of Kasserine set about commemorating their dead. Monguela roundabout has become Martyrs' Square. They have erected a memorial with their own hands.
Noomen Lobna, was one of a group of artists from Tunis who travelled to Kasserine Hospital last week with medical and food supplies in an act of solidarity with the locals.
"We're here to thank them, because the revolution happened here while other Tunisians were still too scared to speak up," Lobna said.
"These people were the first to become martyrs. We got our country back thanks to them."

'Tunisia's revolution isn't over, but the fear has gone'



Tunisia's future remains uncertain, but for many young people the end of Zine al-Abidine Ben Ali's reigns means the end of living in a police state 

At 19, Ghazi Megdiche, the son of an administrator from central Tunis, knew his baccalaureate certificate wasn't worth the paper it was printed on. Going to university would leave him with barely a one in 10 chance of ever finding a job, so he turned up at one of Tunis's burgeoning call centres – the modern-day sweatshops of Tunisia's unemployed university graduates. Working 10 hours a day, sometimes seven days a week, on customer relations for a French paper firm, and earning on average £1 an hour, Megdiche says he can not complain. "At least I saved myself the agony of the kids who study for five years, can't find a job and fall into a deep depression," he says.
Tunisia's polyglot youth, at the forefront of the street protests that toppled the dictator Zine al-Abidine Ben Ali, is one of the most highly educated in the Arab world. With a 78% literacy rate, and 40% of the 10 million population aged under 25, the regime's propaganda machine used to love boasting about its bright young things. The official unemployment rate is 14%, but in reality, more than a third of graduates have no hope of finding a job unless their parents can pay heavy bribes to corrupt officials with connections in the ruling party.
The curse of unemployment and the young generation's disgust at corruption were key to the protests that ousted the dictator and led to contagion on the streets of Egypt.
But on the streets of Tunis, even after the revolution, the country's youth say their problems go deeper. "Psychologically, we were in a bad place. What defined us was not lack of job prospects, but lack of the most basic freedoms: being a teenager in a police state," Megdiche says. "It was absolute stress at all times, we were contorted by nerves and fear and living on edge every day. Anything you did, you were watched, you couldn't talk about politics even in your own home. If a young guy went out to pray, he'd be lifted by police, if you went for a drink, you'd be lifted by police. If you went out on Saturday night you had to think of taking extra cash in case stopped by police. Even my parents at home whispered. We never knew our neighbours, never said hello in the entrance hall, for fear everyone was spying and an informer. You trusted no one."
Megdiche briefly worked in a music shop. Like most young Tunisians, he is a fan of the local rapper Balti and the underground hip-hop scene that often spoke of the mental horrors of life under a north African Stasi. At the shop, Megdiche and some friends got around internet censorship to download footage of coverage of the Iraq war. Plain-clothes police swooped on them and he was arrested on accusations of being an Islamist terrorist. "I'd never even prayed in my life. I was held for two days in a detention centre," he says.
Mariem Chaari, 21, an arts student, took part in the demonstrations that toppled Ben Ali and considers herself a symbol of women's freedoms in Tunisia. She wears what she wants and once lived with a boyfriend. "The revolution isn't over. The [ruling] RCD party is still everywhere and I'm not sure what role the Islamists want to play, even though Tunisians don't want an Islamist state. It will take a while for our psyches to adapt. I still can't believe police in the streets are smiling, I still think I'll be woken up and find it's all a dream and there are hidden cameras everywhere."
Soria Jabri, a student of German, who wears a headscarf, didn't take part in Tunisia's weeks of protests. "I was so fearful. I could barely pay for the cost of my student halls in Tunis [around £30 a term]. The head of the halls was an RCD party member, we couldn't talk for fear of being overhead. The net was censored. I never emailed about anything other than boring family things. Wearing a headscarf meant I was constantly stopped by police and asked for ID. Just the fact that I can talk in the street now is great. The revolution isn't over yet. But the fear has gone, even if it takes a while to adjust."
Like her friends in the women's student halls, Jabri listens to rap and Celine Dion, dreams of moving to Europe to find a job. "My father's unemployed so can't pay a bribe to get me a position," says Mourhene Sahraoui, 21, from the rural interior. "So I've got little choice but to go abroad."

Miles de personas festejan en Túnez el primer mes tras la caída de Ben Alí

Túnez 14 feb (EFE).- Más de 3.000 personas se congregaron hoy en la avenida Habib Burguiba del centro de Túnez para festejar de manera jovial y colorista el primer mes que se cumple hoy tras la caída del presidente Ben Alí el pasado 14 de enero, según supo EFE.
Los congregados, en su mayoría jóvenes acompañados de sus parejas, se han reunido en la principal arteria del país para celebrar, según expresaron, el bautizado como "Día de la Santa Revolución" en lugar del tradicional día de los enamorados de San Valentín.
Muchos de los jóvenes portan ramos de rosas rojas y corazones rojos con la inscripción de "Yo amo a Túnez" escrita en inglés.
En la escalinata de la puerta del Teatro Municipal este nuevo eslogan se acompaña con grandes fotografías de Mohamed Buazizi, el joven que se quemó a lo bonzo el 17 de diciembre en la región de Sidi Buzid, y prendió con ello la mecha de la revuelta social en el país.
Banderas de Palestina y Egipto ondean junto a cientos de corazones rojos y de jóvenes de ambos sexos que corean "Yo amo a Túnez", mientras otros entonan estrofas del himno nacional.
Una joven con una pancarta pide "sólo amor y respeto" por su país, mientras que un joven escribió "el pueblo sólo quiere salir del paro".
Portando ramos de flores y globos de colores, algunas parejas de novios los entregaron a los militares que permanecen en sus puestos de control en la avenida o los depositaron en los carros de combate.
Otros jóvenes deshojan los pétalos de las rosas y, mientras los lanzan al aire sobre la masa de gente, gritan "viva Túnez libre".
Numerosas cámaras de televisión de canales internacionales realizan entrevistas con las jóvenes parejas que afirman preferir cambiar "el día de San Valentín por el de la Santa Revolución".
Además, en esta jornada de júbilo, varias caravanas solidarias han salido de las principales villas costeras, como la turística Sousa o la industrial Sfax, la segunda del país, en dirección a las regiones desheredadas del interior donde se inició la revolución.
Según fuentes sindicales de El Kef, ciudad fronteriza con Argelia, una caravana de solidaridad procedente de varios puntos del país llegó hoy con alimentos, ropa y medicamentos que están siendo distribuidos entre los pobres de la ciudad.
A las regiones de Sidi Bouzid y de Ain Draham también llegó hoy esta "ayuda simbólica como forma de agradecerles el esfuerzo llevado a cabo en los dos últimos meses", según declaró a EFE, Othman Uneis, uno de los organizadores de estas manifestaciones.
"Es en memoria a los mártires, y en agradecimiento a todos los que han contribuido al triunfo de la revolución y a la caída del antiguo régimen y de sus símbolos, que hoy salimos a las calles", afirmó Uneis.
Los tunecinos apenas han tenido tiempo para festejar la huida de Ben Alí, que se produjo la noche del 14 de enero y cuando el país se encontraba todavía bajo un estricto toque de queda.
Los disturbios posteriores no permitieron manifestar la alegría y sólo con motivo de la caída del presidente egipcio, Hosni Mubarak, habían podido hasta ahora expresar su jubilo en las calles. EFE

Túnez tras la revolución

El jueves 14 de enero Ben Ali, el hombre que gobernó Túnez con mano de hierro durante tres décadas, tuvo que rendirse a la evidencia: ninguna de sus tretas, de sus amenazas ni de sus promesas vacuas le servirían ya para mantener el control. Temiendo un final parecido al de los Ceausescu, el tirano huyó, dejando sembrada tras suyo la semilla del caos, tal vez con la esperanza de volver triunfal a rescatar el país del desastre. Un mes después, tras unos primeros momentos difíciles, Túnez sigue la senda democrática, y Ben Ali continúa confinado en su exilio saudí. El éxito de la transición que apenas comienza dependerá de los tunecinos, fundamentalmente, pero Europa debería asegurar que esta democracia incipiente reciba el apoyo que merece por ella misma, y como faro para toda la región.

El caos, nada espontáneo, fue lo primero a lo que los tunecinos tuvieron que hacer frente. La retirada total de la policía dio pie a una ola de saqueos e incidentes que sacudió el país entero: cabe atribuir algunos a los presos escapados (más exacto sería decir soltados); otros a ciudadanos que se ensañaron con símbolos de la opresión (como las comisarías o las propiedades de la familia del dictador); probablemente algunos miembros de las fuerzas de seguridad participaron directamente en otros; y no faltaron oportunistas y desesperados que se sumaron al momento de confusión.
Pero el país resistió con entereza ese primer intento de sembrar el caos y la división, con el apoyo del Ejército y autoorganizándose en barrios y pueblos para restablecer la calma. El primer intento de formar un Gobierno de transición con colaboradores de Ben Ali fue abortado por manifestaciones y sentadas, y un segundo Gobierno, depurado de ministros del anterior presidente, consiguió la suficiente legitimidad como para empezar a trabajar. Para tratar los asuntos más urgentes y delicados el nuevo Gobierno ha puesto en marcha tres comisiones nacionales independientes: una para esclarecer responsabilidades en la represión durante la revolución; otra encargada de investigar los grandes casos de corrupción, y una tercera, con la misión de preparar las reformas políticas imprescindibles para celebrar elecciones limpias.
El Gobierno actual es discutible y discutido -todos y cada uno de los aspectos de esta inesperada transición son debatidos con pasión por un país que ha recobrado la libertad de expresión. A pesar de haber trabajado con el odiado Ben Ali, el primer ministro Ghanuchi es lo suficientemente respetado como para poder liderar esta etapa preparatoria de elecciones con un Gobierno mezcla de tecnócratas del régimen anterior, líderes de algunos partidos políticos de oposición, retornados del extranjero, personalidades de renombre de la sociedad civil, y alguna figura de la revolución como Slim Amamou, el bloguero detenido durante la revuelta y nombrado, tras su liberación, secretario de Estado de Juventud.
Los primeros pasos del Ejecutivo han sido prometedores: amnistía para los presos políticos, eliminación de toda censura en Internet y en los medios de comunicación, permiso a los exiliados para volver al país, legalización de todos los partidos políticos, detención de los más próximos allegados a Ben Ali que no consiguieron huir e indemnización a las familias de los fallecidos en la revolución. Es muy significativa la decisión de ratificar o eliminar las reservas a importantes convenciones y protocolos internacionales contra la pena de muerte, las desapariciones forzosas y la discriminación contra la mujer, además del estatuto de la Corte Penal Internacional.
Estas medidas, y la llegada a Túnez de organizaciones internacionales y de organismos de Naciones Unidas para investigar los abusos del aparato de seguridad, causaron gran nerviosismo entre las fuerzas de seguridad. La tensión desembocó en un gravísimo segundo intento de desestabilización del país por parte de elementos fieles a Ben Ali: asaltos a escuelas y a una universidad, difusión interesada de bulos alarmantes y toma del Ministerio del Interior y humillación del nuevo ministro, Farhat Rajhi, por una multitud de hombres armados que contaban con apoyo dentro del propio ministerio. Con auxilio del Ejército y de algunas fuerzas antiterroristas el ministro logró escapar. Al día siguiente expulsaba a 34 altos cargos de forma fulminante y en esa misma semana cambió a todos los gobernadores provinciales. De momento, los complots contrarrevolucionarios han sido contrarrestados, pero el temor a otras acciones desestabilizadoras sigue vivo, como lo demuestra la llamada a filas de reservistas del Ejército.
El fin de la opresión ha desencadenado numerosos conflictos laborales y huelgas en las empresas, en las que los trabajadores han podido, tras largos años de represión, expresar sus reivindicaciones. A los costes de la propia revolución se suman así los de este periodo turbulento, la caída en picado de los cruciales ingresos por turismo y la congelación de algunos de los principales activos económicos del país sospechosos de apropiación indebida por parte de los allegados de Ben Ali. A pesar de su bajo nivel de deuda pública, las agencias de rating han decidido bajar la nota a Túnez, complicándole las cosas todavía más al nuevo Gobierno. Si a finales del año se estimaba que la economía crecería un 4,6%, ahora la previsión apunta a un -1,5%.
El cambio más fascinante e inmediato, sin embargo, está en la calle y en las casas. No es solo el legítimo orgullo por lo conseguido y el sentimiento de pertenecer a un país por el que vale la pena trabajar. Es además la recobrada libertad de expresión, la politización de los jóvenes, el debate abierto y sin miedo, en voz alta, sin temor a la escucha y a la delación. En la prensa y en Internet, en sus casas y en los cafés, los tunecinos critican y opinan, se indignan y reclaman, y construyen así, cada día, este nuevo país libre de miedo. Todo está en tela de juicio: la legitimidad del Gobierno, la validez de la Constitución, el momento para las elecciones, incluso el paso o no a un régimen parlamentario.
Muy difícil lo tendrá el Gobierno provisional, y el que salga de las urnas en su momento, para responder a las enormes expectativas y a los problemas que causaron el estallido revolucionario. Las provincias del centro-oeste, epicentro de la revuelta y motor de la revolución, sufren graves problemas de desequilibrio territorial. Estos problemas no serán sencillos de resolver, y requerirán acciones inmediatas incluso antes de que un Gobierno electo tome posesión. El país deberá además afrontar el reto del paro juvenil justamente cuando pase factura la caída del turismo y, posiblemente, de algunas inversiones. Establecer el control sobre unas fuerzas de seguridad sobredimensionadas no será fácil, como demuestra la persistencia de incidentes de violencia policial en las zonas alejadas de la capital. La llegada masiva de emigrantes tunecinos a la isla italiana de Lampedusa en los últimos días despierta uno de los fantasmas recurrentes de Europa, pero el nuevo Gobierno apenas tiene medios para controlar el éxodo. Y por encima de todos estos problemas inmediatos está el reto de sentar las bases del consenso sobre el que construir una nueva democracia que responda a las aspiraciones de los tunecinos.
Túnez lo tiene muy difícil, pero no son pocas las ventajas de las que goza: una de las poblaciones mejor educadas de África, una estructura social en la que predominan las clases medias (menos del 7% vive con menos de dos dólares al día), posición de vanguardia en el mundo árabe en cuanto a derechos de las mujeres, ausencia de conflictos abiertos con sus vecinos, algunos sectores económicos de éxito (turístico, agroalimentario, componentes del automóvil, textil) y sociedad sin grandes líneas de división interna. La consolidación de la democracia está en manos de los tunecinos. Pero la ayuda internacional puede marcar la diferencia, sobre todo si Europa contribuye a la reforma, a resguardar a la economía de Túnez del castigo implacable de los mercados financieros internacionales y a restablecer la confianza en el país. Es hora de poner en práctica la promesa de la UE al Mediterráneo -ayuda a cambio de reformas- precisamente ahora que la ciudadanía ha conquistado esas reformas.