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vendredi 8 juillet 2011

Tunisie - Un consensus en vue à l'Instance de Ben Achour

Le Professeur Iyadh Ben Achour a rapporté, au cours de la séance de ce matin du mercredi 6 juillet 2011 de l’Instance supérieure de réalisation des objectifs de la révolution, de la réforme politique et de la transition démocratique, les propos échangés lors de la rencontre de conciliation tenue avant-hier au Conseil de l’ordre des avocats entre plusieurs composantes de l’Instance, dont notamment Ennahdha et le CPR.

Le Professeur Ben Achour a d’abord affirmé son attachement au ‘retour de l’unité au sein de l’Instance’ et remercié tous ceux qui ‘œuvrent pour le retour au consensus’. Il a ensuite rappelé certaines constantes comme ‘le fait que les élus au sein de l’instance soient intouchables, par respect même aux valeurs de la démocratie’. Il a finalement rapporté sa proposition d’installer une commission de concertation qui ‘aiderait le bureau de l’instance dans la préparation de son ordre du jour et la gestion de ses travaux’.
Le président de l’Instance a également proposé de ‘reporter à la semaine prochaine le vote de la loi sur les partis’ afin de laisser du temps à davantage de concertations, surtout qu’entretemps, le Premier ministre assistera le 13 juillet à une audience de l’Instance pour débattre avec ses membres sur l’avancement de l’action du gouvernement.

Les débats ayant suivi les propos de Ben Achour ont avalisé le report du vote sur la loi des partis, tout en insistant sur le fait que ‘le consensus ne doit pas se faire à tout prix’. Il doit respecter le statut de l’instance qui est de ‘légiférer en cette phase transitoire’. Les intervenants ont aussi rappelé que ‘les règles du jeu sur la base desquelles l’instance a commencé ses travaux, ne sauraient être révisées pour servir les intérêts des uns ou des autres’. Enfin, il a été convenu de se réunir de nouveau pour préparer la venue du Premier ministre et organiser les interventions lors de cette séance exceptionnelle.

Il est également à signaler que Mustapha Tlili, président de la commission chargée d’établir la liste des ‘mounachidine’, a précisé au cours d’une courte intervention que ladite liste ‘a besoin de quelques retouches’ car elle doit comprendre ‘des noms ayant personnellement appelé l’ancien président à se représenter en 2014 et ce, dans des articles personnalisés et en dehors des listes’. Il a promis ‘d’ajouter ces noms et de présenter la liste lors de la séance de jeudi prochain, 14 juillet’.

Catherine Ashton : l’UE sera avec la Tunisie et son processus démocratique

Catherine Ashton a tenu, mercredi 6 juillet 2011, une rencontre de presse, au siège du parlement européen à Strasbourg, exclusivement avec les journalistes tunisiens et égyptiens, invités du 3 au 8 juillet à Bruxelles.

Dans ses déclarations, la Haute représentante de l'UE pour les affaires étrangères et la politique de sécurité‎, a souligné le rôle important des armées des deux pays dans la gestion des périodes de crise réciproques. Par ailleurs, elle estime que les situations dans les différents pays arabes, qui ont vécu, au cours de ces derniers mois, des évènements violents (Tunisie, Libye, Egypte, Syrie) ne sont pas similaires Les résolutions adoptées ne peuvent pas, par conséquent, être pareilles. Le seul point commun à relever serait le rôle crucial des gouvernements dans l’élaboration et la mise en place d’un processus démocratique, qui prendra plusieurs années, voir décennies à s’établir convenablement.

Concernant les avoirs des anciens présidents en Europe, la Haute représentante a souligné que, actuellement, l’unique position légale de l’Europe vis-à-vis de cette problématique est de geler les avoirs. « L’Europe ne peut, pour l’instant, pas faire plus », ajoute-t-elle.
A une question d’un collègue concernant la réaction future de l’Union européenne à une éventuelle prise du pouvoir en Tunisie par un parti islamiste, Mme Ashton a déclaré que « l’Union Européenne ne compte pas abandonner la Tunisie, si elle persévère dans le choix du processus démocratique ».

En d’autres termes, il revient à la population de choisir son président et son régime futurs et aux partis politiques tunisiens de suivre les règles de la démocratie.

Moez Sinaoui : les pays du Golfe veulent nous aider et la balle est dans notre camp

Moez Sinaoui, au nom du Premier ministère a ouvert le bal lors de la 15ème rencontre de la cellule de communication réunie le 7 juillet 2011, pour faire part du bilan des visites diplomatiques du Premier ministre Béji Caïd Essebsi au Qatar, aux Emirats Arabes Unis et au Koweït. Il a déclaré, à ce propos, que le choix des destinations et même l’ordre chronologique des visites se sont faits sur la base des réactions positives successives de ces trois pays frères face à la révolution tunisienne. L’accueil réservé à la délégation tunisienne en compagnie du Premier ministre a été plus que chaleureux, a-t-il ajouté.

En définitive, il a qualifié la visite à Qatar « d’harmonieuse », celle aux EAU, de « reprise de la confiance » et celle du Koweït de « porteuse de promesses de coopération ». Ces trois pays a-t-il précisé, ont exprimé leur volonté d’entreprendre des projets économiques d’envergure, sauf que, c’est à la Tunisie de préparer les programmes et les horizons d’investissements. « La balle est dans notre camp », a dit M. Sinaoui.
« Le Qatar, par exemple, est prêt à recruter pas moins de 20 000 Tunisiens, mais certains obstacles risquent d’empêcher ces recrutements, tels que l’exigence de la langue anglaise et la demande de certaines compétences spécifiques ».Il incombe aux Tunisiens d’en prendre note et de veiller à envoyer « les bonnes personnes aux bons endroits ».

L’Instance Ben Achour appelle à une évaluation hebdomadaire des activités du gouvernement

La Haute instance pour la réalisation des objectifs de la révolution, la réforme politique et la transition démocratique a poursuivi, jeudi, l'examen des moyens de rétablir le consensus entre ses membres rompu après le retrait de certains partis politiques de l'Instance.
Réunis, jeudi, à la Chambre des conseillers, les intervenants ont appelé à l'organisation d'une rencontre hebdomadaire avec le gouvernement pour évaluer ses activités et identifier les orientations générales adoptées durant la phase de transition.
Ils ont souligné également la nécessité de constituer une "commission de l'ordre du jour" qui fixe les points devant être examinés par la Haute instance jusqu'à la date des élections.
Certains membres ont appelé à la création d'une "commission politique permanente" qui œuvre à rapprocher les vues entre l'ensemble des parties politiques et une autre commission pour évaluer le processus électoral. Le but est d'établir un trait d'union entre la Haute instance pour la réalisation des objectifs de la révolution et l'Instance supérieure indépendante pour les élections.

Les membres de la Haute instance ont préparé également la réunion de la semaine prochaine avec le Premier ministre du gouvernement de transition en fixant la liste des intervenants représentant les partis, les associations et les régions.
Les membres ont présenté, en outre, une version amendée du décret-loi portant organisation des partis politiques comportant les modalités de création et de gestion des partis, outre les aspects relatifs aux questions financières et aux sanctions prévues en cas d'infraction.
Une "commission d'appui et de secours en faveur des gouvernorats du sud" a été créée lors de la réunion de ce jeudi. Elle doit effectuer des visites sur le terrain dans les gouvernorats qui enregistrent une affluence massive de réfugiés fuyant la Libye.
La Haute instance reprendra ses travaux la semaine prochaine pour examiner notamment la liste des personnes ayant appelé le président déchu à se présenter aux élections de 2014 et la version amendée de la loi des partis.

Le Port financier de Tunis, toujours d’actualité ?

Le Port financier de Tunis ou The Financial Harbour TUNISBAY, méga-projet promu par Gulf Finance House (GFH), dans la banlieue Nord, près de Raoued est-il toujours d’actualité ?

La question intrigue à plus d’un titre, car, si les autres mégaprojets suscitent toujours l’intérêt des Tunisiens eu égard aux emplois qu’elles créent, mais aussi à une probable dynamique de l’investissement qu’ils vont drainer, le Port Financier a été, un tant soit peu, « oublié » des discussions.
Mais, voilà qu’une insertion publicitaire le remet à la surface : il s’agit d’un appel d’offres pour des travaux d’infrastructures. Les chantiers concernent un terrain de golf, une importante partie du port financier, une marina, un hôtel...
Voici un projet qui a été décidé sous l’ancien régime, inscrit dans le programme électoral de l’ancien président et qui a suscité moult interrogations, tellement on s’est activé dans tous les sens pour ficeler (bâcler) le projet, le présenter aux deux chambres et l’assortir d’un décret loi sur la lutte contre le blanchiment d’argent …

Certes, conformément à la convention d’investissement conclue entre la République Tunisienne et la société Gulf Finance House B.S.C, la réalisation et l’exploitation du projet du «Port financier de Tunis », une SARL a été effectivement créée au capital de 30,6 millions de dollars, entièrement souscrit. Donc, l’entreprise est dans son droit d’entamer les travaux et de réaliser le projet.

Cependant, il importe de (re)voir le dossier du Port financier de Tunis, les besoins réels et la pertinence pour la Tunisie d’un tel projet ? Il s’agit, notamment, de la crédibilité du Site Tunisie. A bon entendeur !

Tunisie – La marche pour la liberté et contre la violence a failli tourner au vinaigre

19 h50, avenue Mohamed V, à côté de la désormais place « des sit-in », deux groupes se font face des deux côtés de la large artère. La tension est palpable, mâchoires et poings serrés, des slogans à la mémoire des martyrs sont entonnés, certains tentent de calmer le jeu et d’éviter le contact.

Finalement, plus de peur que mal, il n’y aura pas de grabuge. Les deux groupes se mêlent et chantent l’hymne national d’une seule voix. On discute, on s’explique et on comprend vite les causes de cette méprise. Le premier groupe, participant à une marche pour la liberté de pensée et contre le fanatisme, s’est cru confronté à un regroupement de salafistes, les quelques personnes portant la barbe islamique n’ont rien arrangé à l’affaire. Les seconds, venus de toute la Tunisie et qui ont posé leur campement pour protester contre le gouvernement provisoire, croyaient faire face à des anciens militants du RCD. Des activistes n’ont pas hésité à sortir l’explication, désormais, classique depuis le 14 janvier : la police politique, dont ils ont reconnu des membres d’ailleurs, ont tenté de semer le trouble pour casser les deux manifs.

Tout avait bien commencé pourtant. Quelques minutes avant 18h, les premiers participants ont commencé à affluer sur la place Pasteur. La canicule commençait à s’adoucir. Les visages avenants, l’humeur est au beau fixe, quelques uns en pompette. Des jeunes et des moins jeunes, seuls, en couple ou en famille, certains de blanc et de rouge vêtus ou drapés dans le drapeau national engageaient la conversation, essayant d’expliquer l’acharnement depuis quelques semaines contre le film de Nadia El Fani. Tous avaient répondu à l’appel lancé sur Facebook pour une marche pour la liberté et contre la violonce. Des militants associatifs (l’Initiative citoyenne, Lam Echaml) et de partis politique (Attajdid, PDM, Parti socialiste de gauche) brandissaient des banderoles affichant des slogans dans ce sens : « liberté pour tous », « pour une Tunisie moderne démocratique indépendante », « non à la régression ». Dans les discussions, Ennahdha et les islamistes en prennent pour leur grade, aucun doute, ils agacent. Un « barbu » désirant expliquer ses vues sur la liberté se mêle aux présents. Vite pris à parti, il préfère disparaître. Certains disent le reconnaitre : un militant d’Ennahdha ni plus ni moins. On taquine la vieille dame qui l’a affronté sans sourciller, elle-même porte le voile. J’ai fait le Hadj cette année, s’explique-t-elle le plus calmement du monde.

De nouveaux manifestants rejoignent la marche au fur et à mesure que celle-ci avancent sur l’avenue Mohamed V. Mais on ne risque pas de se perdre dans la foule non plus. On y aperçoit des hommes et des femmes de culture : Anouar Braham, Ibrahim Ltaïf, Nawfel Saheb-Ettabaâ, Sami Ben Ameur, Lotfi Abdelli en fin de cortège traînant sa mobylette … L’accent rive gauche est de rigueur, ça rouscaille bigorne dirait Gavroche. Défendre la liberté de penser et de croyance semble être le cadet des soucis du Tunisien moyen. Monia Ben Hamadi membre de l’association Génération Jasmin créée par des Tunisiens vivant à Paris après le 14 janvier nous avoue sa désillusion. La jeune femme pensait, quand elle a débarqué, récemment, à Tunis, trouver une condamnation massive, claire et sans détour de l’attaque de l’AfricArt. Quelle ne fut sa déception quand elle a entendu toutes les dénonciations molles mêlées de « mais », de ces déclarations condamnant la « violence du film » et de toutes les attaques personnelles et des quolibets injurieux lancés par des anonymes contre la réalisatrice. Les moqueries lancées par les quelques badauds croisant la marche ne trompe pas sur l’opinion de « l’homme de la rue ». « Eh les cocus ! », n’a pas hésité à crier un jeune, ou peut-être voulait-il signifier lèche-cul, le mot en dialecte tunisien pouvant prendre, selon le contexte, les deux sens.

19h20, la motivation de départ s’épuise lentement. Les forces de l’ordre présentes mais discrètes depuis le début, donnent des signes d’impatience. Arrivés au niveau de la Cité de la culture, les manifestants commencent à se poser des questions : poursuivre jusqu’au bout ou rebrousser chemin pour faire une sorte de circuit et regagner le point de départ. Les partis politiques se retirent provoquant l’ire des plus téméraires. Un homme s’en prend à un policier en civil qui visiblement dirige les opérations : vous leur avez fait peur (des infos sur un attroupement d’extrémistes cherchant l’affrontement commencent à circuler). Le policier agacé s’emporte à son tour : les forces de sécurité ne sont pas un « porte-manteau », on bloque le centre-ville pour vous depuis quatre heures, on ne fait que protéger.
Certains rebroussent chemin, une minorité impatiente d’en découdre avec « les ennemis de la liberté » poursuit son chemin.

20h les participants à la marche ont été invités avec une insistante toute orientale à venir sur la place des sit-in. Des discussions à bâtons rompus s’engagent. Certains y passeront peut-être la nuit pour refaire la nuit avec leurs camarades du jour.

Tunisie – Qui arrêtera la violence politique qui s’installe dans le pays ?

La violence semble s’installer dans le paysage et la pratique politiques en Tunisie. Les événements qui ont eu lieu dans la capitale et certaines villes du pays tendent à le confirmer ce qui préoccupe beaucoup de citoyens habitués à un pays où seules les structures de l’Etat ont le monopole de la violence et de la répression.

A l’occasion d’une manifestation culturelle organisée dimanche dernier au centre ville par le mouvement Lam Echaml pour soutenir les artistes qui ont été agressés ou harcelés ces derniers mois pour leurs positions, des islamistes radicaux ont saccagé la salle où la manifestation a eu lieu et s’en sont pris aux participants armés de bâtons et de couteaux. Ils voulaient interdire la projection d’un film.
Sans l’intervention, même tardive des forces de l’ordre, les dégâts auraient été plus importants et les blessés plus nombreux et plus graves. Le lendemain, ces mêmes salafistes se rassemblent devant le tribunal de Tunis pour réclamer la libération de sept de leurs collègues interpellés la veille et s’en prennent aux avocats. Les forces de l’ordre ont dû intervenir de nouveau pour limiter les dégâts. Deux avocats au moins ont été blessés dans cette descente islamiste.
Quelques jours avant, des jihadistes à Sousse s’en sont pris à l’église de la ville et ont voulu l’incendier. La porte, centenaire en porte encore les stigmates. Plus au sud, à Gafsa, des membres de Hezb Ettahrir sont allés jusqu’à remplacer le drapeau national par un drapeau noir, sous l’œil effaré des habitants, indignés mais terrorisés.

Face à cette déferlante de violence, les réactions ont été timides. Seuls quelques partis politiques dont notamment Ettajdid et le PDP, quelques organisations de la société civile comme l’Association des femmes démocrates et la Ligue des droits de l’Homme et quelques départements gouvernementaux tels que le ministère de l’intérieur et celui des Affaires religieuses ont réagi d’une manière claire et rapide. Les autres ont brillé par leur silence qui en dit long sur les convictions démocratiques et les calculs pré-électoraux des uns et des autres.

Quant au mouvement Ennahdha, son leader Rached Ghannouchi a exprimé lors d’une conférence de presse tenue lundi, ses simples regrets face à ces violences, les expliquant toutefois par les multiples provocations qui touchent à l’identité arabo-musulmane du pays.
Le dirigeant islamiste ne pouvait pas en effet ignorer ces violences, lui qui cherche aujourd’hui à donner à son parti l’image d’un parti islamiste assagi à la turque, mais ne pouvait pas non plus aller trop loin dans la condamnation des violences islamistes au risque de se couper de sa base.
Mais au-delà de cet aspect factuel et des réactions des uns et des autres, cette violence, qui prend de plus en plus un aspect idéologique et politique, interpelle l’ensemble de la société tunisienne, non pas parce qu’elle est une société pacifique qui refuse la violence mais parce que cette violence renvoie à des modèles de société antagonistes.

En effet, ces violences, enregistrées la période passée, opposent systématiquement des islamistes radicaux à des non islamistes. Qu’on appelle les uns Hezb Ettahrir, salafistes ou jihadistes ne change rien à leur identité ; une identité qui se réfère exclusivement à la religion dans son interprétation la plus radicale et qui cherche à imposer cette vision de l’islam à l’ensemble de la société comme étant le seul modèle acceptable dans un pays où la quasi-totalité de ses habitants sont musulmans. La position inconfortable du mouvement Ennahdha émane du fait qu’étant un parti islamiste, il ne peut que partager cette vision islamiste mais étant aussi plus calculateur et tactique, il se doit de se démarquer des méthodes utilisées par ces islamistes radicaux.
Qu’on appelle leurs opposants laïcs, athées, éradicateurs ou mécréants ne change pas non plus leur identité. Ils sont républicains, modernistes, attachés aux acquis de la Tunisie contemporaine, aux principes des droits de l’Homme et aux valeurs de la démocratie, de la liberté individuelle et de l’égalité.

Il s’agit en somme de la confrontation de deux modèles de sociétés. Le premier est un modèle religieux importé des pays du Golfe et de la région de l’Extrême-Orient asiatique. Il profite d’un soutien financier important. Il profite aussi d’une base qui, même si elle n’est pas très nombreuse, est très active, disciplinée et organisée.
Les militants de cette vision religieuse du monde et de ce modèle sociétal ne rechignent pas à utiliser tous les moyens allant jusqu’à soudoyer, intimider, violenter, agresser et terroriser. Ils profitent de la faiblesse toute compréhensible de l’Etat dans cette phase de transition pour essayer de s’imposer envers et contre tous.

Le second est un modèle de société installé depuis l’indépendance de la Tunisie sinon avant. C’est un modèle d’une société ancrée dans son identité arabe et musulmane mais attachée à son histoire riche et plurielle. C’est un modèle d’une société inscrite dans la modernité, ouverte sur le monde, jalouse de ses acquis notamment concernant l’éducation, les droits de la femme, la liberté de pensée et d’expression, l’attachement à la démocratie et aux valeurs de la république. C’est un modèle qui voit dans la révolution du 14 janvier 2011 une chance et une occasion pour consolider et fructifier ses acquis et non pas les renier.

Dans ce contexte, les tensions sont exacerbées et seul un Etat fort peut garantir la paix sociale et prévenir les risques de fratricides connus par d’autres pays proches ou lointains, avant nous. Autant dire que la vigilance s’impose.

Repsol firma un acuerdo de prospección con Túnez

La compañía española Repsol firmó hoy un contrato de prospección en las costas de Túnez con el Ministerio de Industria y Tecnología, según informaron a EFE fuentes diplomáticas españolas.
El contrato fue suscrito por el ministro de Industria, Abdelaziz Rafaa y por el director ejecutivo de exploraciones de Repsol, Marcos Mozetic, en la sede del ministerio, según el departamento de comunicación de la empresa.
El contrato, que tiene una duración de dos años, prorrogable a tres, permitirá hacer exploraciones en tres zonas situadas en el mar frente a las costas del norte de Túnez: Ras Korane, Ras Rihane y Nadhour.
El acuerdo, suscrito con la Empresa Tunecina de Actividades Petroleras (ETAP), incluye la posibilidad de hacer prospecciones en un área de 15.120 kilómetros cuadrados, repartidos entre las tres zonas, según la agencia de noticias tunecina TAP.
La agencia, que cita un comunicado ministerial asegura que "la sociedad española al termino de los dos años de trabajo podrá transformar el permiso de prospección en un permiso de perforación por un presupuesto de inversiones estimado en 16 millones de dólares, por cada uno de los permisos".
Abdelaziz Rafaa mostró su deseo de que "aumente la cooperación entre Túnez y la compañía Repsol a partir de ahora", así como " el éxito en el descubrimiento de gas y petróleo", en las zonas acordadas, según expresó durante la ceremonia de la firma.
La inversión inicial es de 3,8 millones de dólares en concepto de permisos, según precisaron las fuentes.
La compañía española se convierte con esta firma en la primera empresa en alcanzar acuerdos en el sector energético después del cambio político sufrido en el país tras la huida del país del presidente Zin El Abidín Ben Alí el pasado 14 de enero. EFECOM

mercredi 6 juillet 2011

Tunisie – Transport : La CTN carbure à plein régime en juillet

Avec 235 voyages programmés en aller-retour, ce qui équivaut à un taux de remplissage de 100%, la Compagnie tunisienne de navigation (CTN) va naviguer à plein régime en ce mois de juillet 2011.
Ce taux de remplissage permettra à la CTN d’enrayer la régression à laquelle elle faisait face depuis le début de l’année (d’environ -18%), affirme le chargé de la compagnie maritime, Hédi Elloumi, lors de la rencontre périodique avec les journalistes, tenue mardi 5 juillet, indique la TAP.
Cette remontée du taux s’explique sans doute par la campagne promotionnelle ''amitié Tunisie'' lancée par la CTN depuis le mois de mars 2011 qui consiste à accorder des tarifs avantageux (50% pour les personnes et de 75% pour les voitures).
Par ailleurs, M. Elloumi a également souligné que le nouveau navire ''Tanit'', avec une capacité de 3.200 voyageurs et 1.060 véhicules, actuellement en cours de construction en Corée du Sud, va remplacer le Car-ferry El Habib en 2012. Il coûtera la bagatelle de 450 millions de dinars, avec 20% d’autofinancement, le reste, c’est-à-dire 80%, sera financé par des banques étrangères.

Pourquoi l’Algérie cherche-t-elle à déstabiliser la Tunisie?

Les services algériens cherchent-ils à déstabiliser la Tunisie en laissant transiter des éléments armés à travers la frontière et en distillant des informations infondées pour noircir la situation sécuritaire dans notre pays?

Depuis deux semaines, des médias algériens colportent des informations totalement infondées sur de prétendues agressions sexuelles subies par des touristes algériennes en Tunisie. On est en droit de nous interroger sur l’identité des commanditaires de ces campagnes d’intox et sur leurs desseins secrets.
Rien de vérifié, rien de précis, rien d’officiel Sous le titre alarmiste, ‘‘Des Algériens fuient la Tunisie’’, le blog ‘‘Algérie Info’’, hébergé par le très sérieux site du ‘‘Nouvel Observateur’’, parle de «plusieurs familles algériennes [qui] ont fait l’objet d’agressions, vol d’argent et de véhicules dans la capitale et dans plusieurs autres villes tunisiennes.»
L’auteur, utilement anonyme, évoque des «informations sur des agressions sexuelles qui ont été rapportées par plusieurs personnes et relatées par divers médias». Ces «informations», dont on appréciera l’imprécision, auraient été «confirmés par des sources sécuritaires».
A la vérité, l’auteur n’avance rien de vraiment vérifié, rien de précis, rien d’officiel… Son unique source, c’est «un quotidien arabophone ‘‘Annasr’’», qui citerait, de son côté, des «sources sécuritaires». Quelles sont ces sources? Algériennes ou tunisiennes? Y a-t-il eu des communiqués officiels relatifs à des faits aussi graves (agressions, vol d’argent et de véhicules, agressions sexuelles…)?
Les lecteurs avisés n’auront pas de mal à débusquer l’approximation caractéristique de la désinformation. Mais la grande masse des lecteurs, qui n’est pas outillée intellectuellement pour faire le tri entre une bonne information et une manipulation, risque d’avaler ces contre-vérités, sans discernement, et sans soupçonner la volonté de manipulation sinon la campagne de dénigrement dont elles participent.
Le pseudo-journaliste, honnêtement et courageusement anonyme, parle non pas d’un cas isolé d’agression, ce qui aurait été plausible, mais de «plusieurs cas d’agressions sexuelles sur des femmes algériennes […] enregistrés sur le territoire tunisien». Il va jusqu’à en désigner les auteurs: «des agents de sécurité tunisiens et des groupes de malfaiteurs». Les premiers, on le sait, ont bon dos: on peut tout leur attribuer, et parfois même, n’importe quoi. Quant aux seconds, ci-devant qualifiés de «malfaiteurs», on aurait beaucoup de mal à les identifier et à les débusquer. Et pour cause: ce sont des fantômes nés de l’imagination d’un désinformateur professionnel.
La Tunisie est-elle devenue un pays dangereux pour les Algériens? «A leur retour sur le territoire algérien, plusieurs femmes ont indiqué qu’elles avaient fait l’objet d’agressions sexuelles mais refusent de porter plaintes, craignant la réaction violente de leur époux et de leurs parents, a indiqué la source», écrit encore ‘‘Algérie Info’’. Les «femmes algériennes» (ainsi au pluriel) témoignent mais, curieusement, ne portent pas plainte! Si elles craignent vraiment «la réaction violente de leur époux et de leurs parents», pourquoi parlent-elles, et si elles ont réellement parlé, à qui ont-elles raconté leur mésaventure? Pas à leurs époux ou parents. Et encore moins à la presse. Et si elles ont confié leur mésaventure à des sources sécuritaires, algériennes dans ce cas, pourquoi ces sources gardent-elles le silence sur des abus aussi graves?
L’auteur n’indique pas, par ailleurs, si les femmes soi-disant agressées voyageaient seules en Tunisie, ce qui aurait été très étonnant, eu égard aux  habitudes de nos frères (et sœurs) algériens. Si elles étaient accompagnées de leurs maris ou parents, ce qui serait plus crédible, il aurait été difficile à des «agents de l’ordre» ou à des «malfaiteurs» tunisiens de les «agresser sexuellement», sans que cela provoque une grave crise diplomatique entre les deux pays.
Le journal ‘‘Annasr’’, cité par ‘‘Algérie Info’’, évoquait également – tant qu’on y est, pourquoi se priver? – «le cas d’une femme originaire de l’est algérien qui a été enlevée alors qu’elle était en compagnie de son mari. La jeune femme a été séquestrée pendant deux jours avant d’être jetée dans la rue.»
Dans un autre article intitulé ‘‘Une jeune mariée enlevée à Sousse’’, le même ‘‘Algérie Info’’ raconte l’aventure qu’un couple de nouveaux mariés originaires de la Wilaya de Sétif aurait vécu dans la ville balnéaire de Sousse: l’épouse S. Fatima, 26 ans, enlevée par des inconnus, et l’époux S. Chadli, 35 ans, agressé à l’arme blanche jusqu’à en perdre conscience !
Des terroristes infiltrés par la frontière algérienne La Tunisie étant ainsi devenue un pays très dangereux, particulièrement pour les Algériens – car, à l’exception des Algériens, il n’y a pas eu de ressortissants  d’autres pays qui se seraient plaints d’avoir été agressés dans notre pays –, «le même quotidien a indiqué qu’une autre femme âgée de 37 ans originaire d’Annaba a été enlevée alors qu’elle se promenait dans la capitale tunisienne.»
Cette dernière information publié par le tabloïd algérien ‘‘Al-Khabar’’, et reprise sans vérification par des médias tunisiens, a obligé le ministère tunisien de l’Intérieur à rendre public un démenti formel. «Nous avons mené notre enquête partout et non seulement à Sousse et il n’y a eu aucun enlèvement. C’est totalement infondé. C’est une rumeur, voire une campagne orchestrée contre la Tunisie et notre tourisme», a affirmé à Kapitalis un responsable dudit ministère.
Comment expliquer cet acharnement de certains médias algériens, qui s’échinent à vouloir noircir davantage la situation sécuritaire en Tunisie? Seule explication plausible: ce sont les services de renseignement algériens qui distillent ces rumeurs infondées via les médias qui lui sont inféodés.
L’Algérie officielle, celle du gouvernement Bouteflika et des généraux de l’Armée nationale populaire, ont, il est vrai, de bonnes raisons d’appréhender tout changement démocratique en Tunisie, car cela pourrait donner de «mauvaises idées» aux Algériens. La crainte de l’effet de contagion démocratique semble avoir incité cette Algérie là, dont on soupçonne les velléités d’ouverture démocratique, à multiplier les actes inamicaux (c’est un euphémisme) en direction de la Tunisie.
Parmi ces actes, on pourrait citer l’infiltration, par la frontière algérienne, d’éléments terroristes affiliés à Al-Qaïda, dont deux ont été tués à Rouhia et  d’autres arrêtés dans d’autres régions. Une quantité d’armes a aussi transité par la frontière, que les services de sécurité tunisiens ont découverte dans des caches dans les régions frontalières du sud et du sud-ouest.
La campagne de désinformation sur la situation sécuritaire en Tunisie et sur les vraies fausses agressions à l’encontre de touristes algériennes participe de cette même volonté de déstabiliser la Tunisie et de noircir davantage l’idée que l’opinion algérienne se fait de la situation dans le pays. L’objectif visé: dissuader les Algériens de passer leurs vacances en Tunisie, comme ils ont l’habitude de le faire, et aggraver ainsi la situation économique dans notre pays.
On peut parier que la Tunisie, qui a toujours eu une place dans le cœur des Algériens, restera toujours, pour ces derniers, un havre de paix, chaleureux et accueillants. Les régimes passent, les peuples restent: et ce sont eux qui forgent leur histoire.

France-Tunisie: Deux accords de coopération énergétique avec la France

ENERGIE -  Deux mémorandums de coopération énergétique entre la Tunisie et la France ont été signés, hier, à Tunis, au cours d'une séance de travail présidée par MM. Abdelaziz Rassaâ, ministre tunisien de l'Industrie et de la Technologie et Eric Besson, ministre français, chargé de l'Industrie, de l'Energie et de l'Economie numérique, actuellement en visite de travail en Tunisie. Le premier accord porte sur le partenariat en matière d'interconnexions électriques entre le consortium international Medgrid, siégeant à Paris (France), et la Société tunisienne de l'électricité et du gaz (Steg). En vertu de cet accord la Steg participera aux travaux de Medgrid pour la réalisation du schéma directeur des futurs réseaux électriques en L'initiative Medgrid est complémentaire d'autres initiatives pour le développement de la production d'énergie d'origine solaire.

La capacité d'énergie solaire, qui pourrait être installée dans les pays du Sud, serait ainsi de 20 Gigawatts, à l'horizon 2020, dont le quart sera éventuellement exporté vers le nord.

Le deuxième mémorandum, conclu entre le Commissariat francais à l'énergie atomique et aux énergies alternatives (CEA), la Soitec, société francaise leader du photovoltaique par concentration, et la Steg a trait au développement d'un projet de démonstration de stockage de l'énergie solaire photovoltaïque à concentration en Tunisie.

L'accord prévoit deux phases. La première consiste en l'installation, au premier trimestre 2012, d'un mécanisme combinant la production électrique et le pompage hydraulique, ainsi que l'irrigation et la deuxième porte sur la finalisation d'un démonstrateur production, stockage d'électricité.

L'objectif des deux accords est de répondre aux besoins croissants des ménages et des entreprises, dynamiser la recherche-développement, développer les compétences locales, créer de nouveaux emplois et contribuer au rééquilibrage territorial, outre la mise en oeuvre du Plan solaire méditerranéen, a précisé M. Besson.

De son côté M. Rassaâ a fait état de son espoir de voir se développer davantage, en Tunisie, la filière énergétique, soulignant la nécessité de favoriser l'échange des expertises dans le cadre de la coopération bilatérale.

Notons qu'au cours de cette séance de travail, les délégations tunisienne et francaise ont également évoqué des questions relatives aux énergies renouvelables, au secteur numérique et au textile-habillement.

Tunisie: report de l'adoption d'un texte sur le financement des partis

L'adoption d'un important projet de décret-loi sur le financement des partis politiques en Tunisie a été reporté mercredi par la Haute instance chargée des réformes politiques, en raison des dissensions au sein de cette institution.

Il veut mieux reporter les discussions autour du décret-loi à la semaine prochaine, afin de ramener les absents pour avoir plus de concertation sur ce sujet, a expliqué le président de la Haute instance, Yadh Ben Achour, en ouvrant la séance de travail.

Le projet de décret-loi qui devait être débattu mercredi instaure notamment l'interdiction de tout financement étranger des partis politiques tunisiens, et prévoit un plafonnement des dons de personnes privées. Il a suscité de fortes réticences de la part des grandes formations politiques, inquiètes de voir se réduire leurs marges de manoeuvre.

Le mouvement islamiste Ennahda et le Parti démocrate progressiste (PDP), principaux favoris des élections prévues en octobre pour une Assemblée constituante, sont les plus opposés au projet.

Nous essayons de dépasser la crise au sein de la Haute instance, a souligné M. Ben Achour. Les difficultés sont normales puisque la Haute instance est multicolore et regroupe différents courants idéologiques, a-t-il ajouté.

Plusieurs mouvements, dont Ennahda, se sont retirés en juin de l'institution chargée de piloter les réformes politiques dans la Tunisie post Ben Ali.

Une réunion de conciliation avait réuni mardi pendant cinq heures les différents représentants de la Haute instance, sous l'égide de l'ancien juge et militant des droits de l'Homme Mokhtar Yahyaoui.

Il y a des initiatives et des concessions acceptables, et d'autres que nous pouvons pas accepter, a déclaré mercredi M. Ben Achour, sans plus de précisions.

dimanche 3 juillet 2011

La banque islamique pour le développement finance des projets en Tunisie


Le ministre de la planification et de la coopération internationale du gouvernement provisoire, Abdelhamid Triki a invité le directeur de la banque islamique pour le développement à visiter la Tunisie pour signer deux accords de financements à la suite de leur rencontre en marge des réunions de la banque qui se sont déroulées à Djeddah.
La banque va financer à hauteur de 36.5 millions de dollars des projets de développements agricoles à Kasserine et au Kef, et à hauteur de 22 millions de dollars pour soutenir les petits projets.
Il est à noter que la Tunisie a été élue en tant que membre au conseil de la banque islamique pour le développement lors des réunions organisées le 29 et 30 juin à Djeddah.

Sihem Bensedrine: "La Europa oficial creía que la democracia no estaba hecha para los árabes"



Sihem Bensedrine sonríe, debe de hacer años que no sonreía tanto. "El lado positivo de la revolución es que cuando peleas, ganas" asegura esta mujer menuda. Y estando al lado de esta periodista y defensora de los derechos humanos tunecina es fácil de creer. Durante el transcurso de la entrevista ocurrió algo hermoso: esta periodista pudo ser testigo directo de cómo avanza la transición tunecina. Una llamada telefónica de su marido le hizo olvidar aquellos años en los que Ben Ali la perseguía hasta el extremo de obligarla a abandonar su país. Ahora ella era la ganadora; ella y los suyos habían logrado la primera licencia para un medio de comunicación independiente en el nuevo Túnez. Atrás quedaron los años en los que tuvo que refugiarse en Barcelona dentro del programa de escritores acogidos del PEN catalán. Tan atrás que se encontraba en la Ciudad Condal para darse de baja, queda mucho trabajo por hacer en el nuevo Túnez. Hoy, en algún lugar de la capital del país árabe, debe de estar festejando esta victoria de la revolución.
Tras el triunfo de la revolución. ¿Se ha instalado entre los tunecinos un sentimiento de decepción? ¿Avanzan las reformas?
Túnez vive su periodo de transición democrática. Una etapa en la que se lleva a cabo una batalla sorda pero muy fuerte entre dos potencias: las fuerzas del antiguo régimen, que tratan de volver hacia atrás, y las fuerzas revolucionarias, que miran hacia delante. Esto provoca que, a veces, la gente, sobretodo los jóvenes, se sientan decepcionados y piensen que nada ha mejorado, por que los cambios son lentos, pero quiero subrayar que hemos hecho avances reales.
Por tanto, es usted optimista.
Soy absolutamente optimista por que mido los avances. El primero y más grande es la formidable energía que se ha liberado, que es la fuerza del cambio. Ese ha sido el logro más grande a partir del cual vamos a hacer todo el resto. Esa energía revolucionaria ha hecho que no nos precipitemos y que no hayamos convocado de inmediato elecciones presidenciales. Celebrar unos comicios sobre la base de la antigua constitución era el camino más seguro para volver a la dictadura. Por eso hemos formado una Asamblea Constituyente que escribirá una nueva Constitución. El próximo 23 de diciembre elegiremos a los encargados de redactarla.
¿Tiene poder Ben Ali hoy en Túnez?
Ben Ali está muerto políticamente, e incluso sus antiguos aliados ya no lo defienden y lo han convertido en su chivo expiatorio. Nos quieren hacer creer que ellos no hicieron nada malo, pero todos sabemos que la dictadura es un sistema con muchas personas implicadas. Ahora ese antiguo régimen trata de entrar en el nuevo sistema de partidos. Para evitarlo, hemos conseguido disolver el partido de Ben Ali y la policía política. También nos hemos dotado de un nuevo código electoral para evitar que vuelvan al poder. La nueva ley prohíbe que los antiguos responsables del régimen sean elegibles, así como impone un límite en el financiamiento de los partidos para garantizar la igualdad de oportunidades entre todas las fuerzas políticas. También hemos prohibido la financiación extranjera de los partidos y hemos impuesto la paridad en las listas, que deben llevar a hombre y mujeres alternativamente, para evitar que las sitúen al final de la lista. Estamos muy orgullosos de estos avances.
Esta ley no debe gustar demasiado al antiguo régimen.
No están demasiado contentos, por eso tratan de vengarse en los sectores que todavía controlan: el poder judicial, los medios de comunicación y la policía. Luchamos por conseguir una verdadera independencia judicial, pero todavía no hemos ganado porque allí es donde el antiguo régimen tenía más apoyos. Otro lugar donde la resistencia es muy fuerte es en los medios de comunicación. Hemos heredado un sistema de comunicación que estaba fuertemente vigilado: unos medios públicos bajo las órdenes directas de la dictadura y un sector privado en manos de la familia de Ben Ali. A pesar de la caída del régimen y de la marcha del dictador, aquellos que dirigen los medios de comunicación todavía son gente designada por ellos. Las radios y televisiones independientes todavía están esperando sus licencias.
Es el caso de radio Kalima, que dirige su marido.
Sí, Omar, el director, lleva ocho días en huelga de hambre para exigir que nos concedan la licencia. Tenemos buenas esperanzas, y espero que hoy podamos anunciar que lo hemos logrado. Sin medios libres, la cobertura de las elecciones será un monopolio del antiguo régimen, y eso sería muy grave. Radio Kalima es la primera radio independiente en Túnez. Fue muy combatida por el antiguo régimen, nos obligaron a marcharnos del país y emitir desde el extranjero porque estábamos perseguidos. Conseguimos seguir desde Barcelona, cuando fuimos invitados por el PEN catalán. Nuestro equipo estaba dispersado entre Barcelona, Francia y Alemania y emitíamos por Internet. Cuando cayó Ben Ali, todo el quipo volvió a Túnez. Tenemos un nuevo local, nuevos colaboradores, pero no nos conceden la licencia a pesar de que se han comprometido a hacerlo. Por esta razón mi marido está en huelga de hambre desde el día 21 de junio. Si autorizan las emisiones de radio Kalima, nos convertiremos en el primer medio de comunicación independiente del panorama mediático tunecino.
La policía era la columna vertebral de la dictadura. ¿Serán capaces de integrarse en un sistema democrático?
Tras la caída de Ben Ali, la primera cosa por la que nos movilizamos fue por reformarla. Ahora tenemos un diálogo excelente con el nuevo ministro del Interior y ya hay cosas que hemos conseguido; como la expulsión de 43 altos funcionarios implicados en la represión. Estamos preparando una nueva ley, en la que se formará a los policías en materias de derechos humanos y se les prohibirá llevar pasamontañas e ir vestidos de civiles para reprimir las manifestaciones, de este modo serán más respetuosos con la ley. También hemos conseguido que el periodo máximo que se pueda tener retenida a una persona sean 24 horas, y no seis días, como antes. Esto no quiere decir que no siga la represión; siguen habiendo detenciones, se agrede a periodistas... Pero la policía tiene ganas de cambiar su imagen, de reconciliarse con la sociedad.
[ Lláman al teléfono de Bensedrine y ella responde emocionada. Habla brevemente en árabe con su marido, su cara se ilumina]
Aquí tenemos la buena noticia, hemos obtenido nuestra frecuencia! El combate siempre se paga, tenemos que pelearnos por todo, pero al final ganamos. El lado positivo de la revolución es que cuando peleamos, ganamos, como ahora. Es genial!
Túnez ha logrado algo que parecía imposible. Pero, han recibido la ayuda que esperaban de Occidente?
Para mi hay dos Occidentes, dos Ouropas. Está la Europa de la sociedad civil, que siempre nos ha ayudado. Sin su apoyo puede que hoy no estuviéramos vivos. Ha habido momentos en los que nuestras vidas han estado en peligro y sin su presión el dictador nos hubiera matado. Después de la revolución siguen estando a nuestro lado, creen que nuestra batalla es legítima y han sido decisivos para nuestra protección y para no perder la esperanza en los momentos más bajos.
Pero la Europa oficial nunca ha creído en nosotros, y no sólo eso, sino que ha respaldado siempre la dictadura. Mienten cuando dicen que apoyan la democracia, la libertad, la dignidad de los tunecinos. Han creído en un dictador, han creído que nosotros no éramos capaces de vivir en libertad. Tenían la concepción racista de que la democracia no estaba hecha para los árabes.
[Una nueva llamada telefónica interrumpe esta entrevista, se trata de la directora de antena de radio Kalima. Bensedrine habla con ella y le dice que hay que festejar la buena noticia]
El régimen de Ben Ali la trataba a usted de prostituta. ¿Hasta dónde llegó la persecución contra usted?
Lo último que hicieron fue cambiar mi imagen en Facebook por la de una mujer vieja desnuda y con una botella en la mano a la que le pusieron mi cara. La enviaron a todos mis amigos. Han hecho cosas muy sucias. Ben Ali fue un misógino hasta el final. No respetaba a las mujeres porque no respetaba nada. Para él, tener a una mujer como adversario era una cosa insostenible, por eso me maltrató y me trató de prostituta. Una mujer no podía tener el estatus de adversaria, una mujer sólo podía ser un objeto sexual y por eso me rebajaba a ese nivel. Pero finalmente he ganado yo y él ha perdido. Hoy no quiero hablar más de las cosas malas que he sufrido, sólo quiero hablar de cosas bellas!
[De nuevo, el tono del teléfono interrumpe nuestra conversa. Se trata de un colaborador. Bensedrine no puede parar de reír, y le habla con cariño:"Es nuestra victoria, se que has trabajado mucho"]
¿Cómo valora la evolución de la primavera árabe, que empezó en Túnez, en la región?
Túnez, con su revolución pacífica, ha inspirado a toda la región y continúa inspirando a los árabes y tal vez a Europa. Creo que permitirá a Occidente revisar la imagen que tiene de nosotros y la de él mismo. Esta energía nueva no es sólo nuestra, es el movimiento de todo lo que está vivo, todo lo creativo, tanto en Túnez como en Europa. Creo que igual que hemos inspirado al mundo árabe para la revolución, también les inspiraremos en el modelo de transición democrática. Estamos empezando a hacer un cambio profundo, lento, nos llevará mucho tiempo. Hace falta que la gente sea paciente, que comprendan que el proceso de transición será muy largo, no pasará en seis meses ni en un año, serán mínimo cuatro años. Pero cuatro años no es nada en la vida de un pueblo.

Túnez, 2º acto

Una vez barrido el poder mafioso de Ben Ali, la unión de las fuerzas sociales que han intervenido en el curso de la revolución tunecina se agrieta progresivamente. Es normal. En todo proceso revolucionario, el periodo de transición es en realidad una batalla campal entre aquellos que quieren ir hasta el final del cambio y aquellos que para conservar las posiciones adquiridas quieren detenerse. Eso es lo que ocurre hoy en Túnez. El principal problema institucional afecta a la naturaleza del régimen político que se adoptará. No hay consenso sobre este punto. Las elecciones para la Constituyente, que tenían que celebrarse el 24 de julio, se han retrasado por esta razón. En la pugna que se ha iniciado entre el poder de la revolución representado por la Alta instancia, presidida por Yad Ben Achur y los principales partidos de la oposición, incluidos los islamistas, frente al Gobierno compuesto por miembros del antiguo régimen y por viejos militantes del partido del Neo-Destur de la época de Burguiba, es la legitimidad revolucionaria la que ha ganado: las elecciones han sido aplazadas hasta el 23 de octubre de 2011.
El argumento de los partidarios de elecciones inmediatas era que había que poner rápidamente término a la ausencia de legitimidad institucional del poder y al caos económico; el argumento de los representantes de la sociedad civil es que un país que nunca ha conocido la democracia no puede adoptar un modelo institucional a la carrera: al contrario, hay que iniciar un debate en la sociedad para elegir unas instituciones sólidas que sean realmente garantes de la irreversibilidad del proceso democrático. El Estado de derecho no debe construirse de espaldas a los ciudadanos. Ha prevalecido esta solución.
Más allá de esta divergencia hay dos puntos conflictivos que mortifican al campo político: la cuestión social y la secularidad del Estado. Esas dos cuestiones están relacionadas. La primera no puede ser resuelta sin la puesta en marcha de una gran política de desarrollo en la que el Estado debería tener un papel estratégico. Pero los círculos de negocios que han apoyado a la dictadura querrían hoy una rápida reactivación de la actividad económica sin dar garantías sobre los derechos sociales de los asalariados. Defienden un liberalismo duro, mientras que la revolución es el resultado de los desastres económicos y sociales provocados por las privatizaciones de la era Ben Ali y la corrupción que constituía el corazón del régimen. No quieren un Estado social, que les impondría una parte de los sacrificios que todo el mundo está dispuesto a hacer. La cuestión social divide, pues, cada vez más. Y los partidos salidos de la revolución cabalgan sobre ella en la competición política por las elecciones.
El sindicato UGTT tiene el papel de un casi-partido; es un elemento clave de la lucha por un Estado social. Se redime así de su connivencia pasada con la dictadura. Pero nada indica que logrará conservar su hegemonía sobre los asalariados. Puesto que la economía tunecina está constituida en aproximadamente un 50% por el sector informal, los desempleados no sindicados son unos centenares de familias. La radicalidad religiosa está aquí al acecho. Los islamistas, que no han tenido papel alguno en la revolución, rivalizan en demagogia social para ganar legitimidad. Pueden seducir con sus propuestas extremas a una parte de la población, desorientada por la ausencia de cambio de su situación.
Segunda cuestión de fondo: la secularidad y las libertades individuales. Está en curso una batalla muy dura. Nadia el Fani, cineasta valiente, ha hecho una película significativamente titulada: Ni Alá ni amo. Ha proclamado en la televisión su ateísmo pidiendo respeto para quienes piensan como ella. Los fanáticos islamistas la han vilipendiado: ataques contra el cine que proyecta la película, amenazas de muerte contra la cineasta, actitud más que reservada del Gobierno en el apoyo a la libertad de conciencia. Por otro lado, los islamistas moderados del partido En Nahda acaban de abandonar la Alta instancia de la revolución, preparándose probablemente para pactar con los partidarios del antiguo régimen aún en el poder; a menos que se crean lo suficientemente fuertes como para separarse, ya, de una revolución secular que no es la suya. El mensaje es en todo caso claro para todos: el segundo acto de la revolución ha empezado. La batalla futura se convertirá inevitablemente en un enfrentamiento ideológico con los islamistas, que pretenden respetar la libertad de expresión, pero rechazan la secularidad del Estado. La revolución tunecina está lejos de haber acabado.

Festival de Carthage : le programme international



Dans quelques jours aura lieu le coup d'envoi du Festival international de Carthage qui devrait se poursuivre du 5 juillet au 4 aout.

Baptisée "Layal Carhage", cette 47eme session sera plus modeste que les précédentes et se déroulera sur quatre espaces : le Musée de Carthage, Ennejma ezzahra, El Abdellia et le Théâtre municipal de Tunis.
Largement consacrée aux artistes tunisiens de musique et de théâtre, le festival sera ouvert par 2 spectacles : le récital de l'Orchestre symphonique scolaire et étudiant de Hafedh Makni et une nouvelle production musicale de Ridha Chmak.
La clôture sera également double avec d'une part, le nouveau show de Raouf Ben Yaghlane et d'autre part, une troupe folklorique palestinienne.
Quant au programme international, il comprend un certain nombre de soirées ventilées entre musique et danse.
- Flamenco Jazz Fran Molinaz ( Espagne) - 9 juillet
- Ayo ( Nigeria-Allemagne) - 11 juillet
- Souad Massi ( Algérie-France) - 19 juillet
- Orchestre symphonique de Sicile ( Italie) - 22 juillet
- Craig Adams ( USA) - 26 juillet
- Ballets russes ( Russie) - 28 juillet
- Ballet Flamenco de Madrid ( Espagne) - 29 juillet
- Trio Jazz ( Italie) - 29 juillet
- Tango Nuevo ( Cuba) - 30 juillet
Plusieurs artistes arabes seront aussi de la partie
- Oumeima Khalil ( Liban) - 6 juillet
- Ballets Fahd Abdallah ( Liban) - 12 juillet
- Latifa Raafet ( Maroc) - 15 juillet
- Cheb Jilani ( Libye) - 15 juillet
- Abdou Driassa ( Algerie) - 17 juillet
- Nassir Chemma ( Irak) - 31 juillet
Par ailleurs, plusieurs Tunisiens vivant a l’étranger participeront a cette édition du festival. Citons entre autres Amel Methlouthi, Dhafer Youssef ou Khaled Ben Yahia.

La Suisse consolide sa présence en Tunisie par un don de 60 millions de dinars

L'ambassadeur de Suisse à Tunis, Pierre Combernous, a indiqué hier, selon la TAP, que la Suisse accordera une aide de 12 millions de dinars par an, sur cinq années, à la Tunisie.
Cette aide globale d'une valeur de 60 millions de dinars sera destinée aux régions du Centre tunisien, particulièrement les localités de Feriana et Thala, en finançant notamment des projets liés à la gestion de l'eau avec la mise en place de stations d'épuration et de recyclage des eaux usées, et ceci dans le but d'éradiquer les cas d'hépatites signalés à la suite de la contamination de la nappe phréatique.
D'autre part, l'ambassadeur suisse a souligné la volonté de son pays de consolider sa présence en Tunisie avec un consulat honoraire sur l'île de Djerba. Ce qui permettra de stimuler l'afflux de touristes helvètes vers notre pays.
Par ailleurs, il est important de signaler que la Suisse est l'un des pays qui renferme le plus d'avoirs du clan Ben Ali. En ce sens, certains diront qu'il serait plus simple de restituer cet argent au peuple tunisien au lieu de lui octroyer ces 60 millions de dinars sur cinq ans. Sur ce point, M. Combernous a déclaré que cette somme est un don, et non un prêt. De plus, les avoirs gelés du clan Ben Ali seront bel et bien restitués à la Tunisie. Mais cela peut prendre quelques années. L’ambassadeur a aussi fait remarquer que son pays est l'un des rares au monde à avoir déclaré le montant de ces avoirs gelés.

Tunisie: sites touristiques sous très haute surveillance cet été

TUNIS - Le ministère de l'Intérieur tunisien a annoncé vendredi un dispositif exceptionnel de sécurité pour la saison touristique estivale, pour prévenir toute menace de radicaux islamistes.

Cette année, il y aura une attention particulière portée sur les zones touristiques pour parer à des menaces d'agressions contre les Tunisiens ou les touristes étrangers, a déclaré le porte-parole du ministère, Néji Ziiri, qui a annoncé une présence très renforcée des forces de l'ordre.

Aujourd'hui, premier juillet commence une opération de sécurisation en trois phases: en juillet, en août et la première quinzaine de septembre, a précisé M. Ziiri lors d'un point presse au siège du gouvernement.

C'est la première fois qu'un tel dispositif est organisé, a précisé M. Ziiri à l'AFP.

Ce renforcement sécuritaire est décidé en raison des rumeurs circulant sur les réseaux sociaux parlant d'attaques d'islamistes radicaux contre ceux qui ne partagent pas leurs valeurs, a-t-il précisé, tout en assurant que ces rumeurs étaient infondées.

Société civile, partis politiques et associations se sont inquiétés d'une montée de la pression islamiste en Tunisie, après l'attaque perpétrée dimanche contre un cinéma de Tunis où était projeté un film de Nadia el Fani sur la laïcité, et à des agressions mardi par des militants salafistes contre des avocats devant le palais de justice.

Le ministre de la Culture Ezzedine Bachaouch avait demandé jeudi des mesures de sécurité nécessaires pour qu'aucun extrémisme ne triomphe.

M. Ziiri a également fait référence à des mouvements d'Aqmi (Al-Qaïda au Maghreb islamique) qui ont été observés à la frontière tuniso-algérienne ce dernier mois.

La garde nationale tunisienne a effectué il y a 10 jours des patrouilles dans une zone de la frontière algéro-tunisienne après une apparente incursion de quatre personnes en territoire tunisien, au niveau de Tamerza (sud-ouest).

Le mois dernier, un colonel et un soldat tunisiens avaient été tués dans des échanges de tirs avec des hommes fortement soupçonnés d'appartenir à Al-Qaïda.

Un Libyen et un Algérien avaient aussi été tués dans cet échange de coups de feu, à Rouhia, à environ 70 km de la frontière algérienne.

Peu importe l'origine de la menace, nous voulons veiller à la sécurité des citoyens, a déclaré M. Ziiri, avant de détailler les mesures prises.

Des postes de police éphémères seront aménagés sur toute la côte, en particulier dans les grandes villes, des numéros d'urgence seront activés, les festivals, les parcs, les plages seront particulièrement surveillés, a-t-il énuméré.

Les entrées et sorties des villes touristiques seront étroitement surveillées. Nous demanderons même aux bus touristiques de ne pas aller dans des zones où la sécurité n'est pas assurée. Des itinéraires seront déterminés en coordination avec le ministère du tourisme, a-t-il ajouté.

Tunisie: adoption d'un pacte interdisant la normalisation avec Israël

TUNIS — La commission de réforme politique tunisienne a annoncé vendredi l'adoption à la majorité d'un "pacte républicain" visant à servir de socle à la future constitution, qui stipule notamment le refus de toute forme de normalisation avec Israël.
Le président de cette commission, Yadh Ben Achour, s'est contenté lors d'une conférence d'annoncer l'adoption de ce pacte sans donner des précisions sur son contenu.
Mais la presse arabophone a publié le contenu de ce pacte qui définit la Tunisie comme un pays démocratique et libre, sa langue est l'arabe et sa religion est l'Islam.
Ce pacte qui doit servir de socle pour la nouvelle constitution tunisienne refuse catégoriquement "toute forme de normalisation avec l'Etat sioniste" et soutient la question palestinienne.
Cette mention a été l'objet d'un désaccord entre les membres de la commission, certains ayant jugé qu'elle n'est pas nécessaire dans une déclaration de principes, alors que d'autres, dont le mouvement islamiste Ennahda, qui s'est retiré fin juin de la commission, avait insisté sur son inclusion.
Parmi les principes fondamentaux de ce pacte, "la séparation entre les domaines politique et religieux", l'indépendance personnelle de chaque citoyen dans ses croyances et son droit à pratiquer les rites religieux.
Le pacte républicain prône également pour la préservation des acquis de la femme tunisienne et la séparation entre les pouvoirs législatif, exécutif et judiciaire.
M. Ben Achour a annoncé par ailleurs avoir envoyé ce matin au président tunisien par intérim "un décret présidentiel" déterminant les postes et les fonctions des membres du parti unique de l'ex-président Ben Ali le Rassemblement constitutionnel démocratique (RCD) qui ne pourront pas se présenter aux élections de l'Assemblée constituante prévues le 23 octobre.
L'exclusion des anciens responsables du RCD devrait toucher notamment les membres du bureau politique, du comité central, des comités de coordination, des présidents de cellules et de fédérations, selon le texte de ce décret.
La commission pourrait annoncer la semaine prochaine la liste des personnes ayant appelé le président déchu Ben Ali à briguer un nouveau mandat, a-t-il encore indiqué.

Tunisie. 3C Etudes part en guerre contre le mauvais usage des sondages

3C Etudes lance un baromètre mensuel de mesure d’audience et présente les résultats d’une enquête d’opinion politique en Tunisie au cours d’une conférence de presse, mercredi, à l’Hôtel Golden Tulip à Tunis.

L’institut d’études marketing et de sondages d’opinion 3C Etudes investit, à son tout, un secteur fréquemment décrié en Tunisie, et lance un baromètre de mesures d’audience télé et radio et un sondage d’opinion politique. Pour ne pas laisser le terrain libre devant les cabinets déjà engagés dans ce secteur sans avoir nécessairement la maîtrise méthodologique et sans offrir les garanties minimales de rigueur et de crédibilité.
Etude de tendances ou manipulation d’opinions?  «Depuis mars 2011, Hichem Guerfali, directeur général de 3C Etudes ne cesse d’attirer l’attention du grand public sur le fait que les sondages d’opinion peuvent être manipulateurs de l’opinion avec un effet multiplicateur quand les méthodologies canoniques ne sont pas respectées», note 3C Etudes dans un communiqué. Le bureau d’études a joute que son directeur général «a commencé par proposer de mettre en place une réglementation du secteur et un contrôle à tous les stades de la réalisation de sondages d’opinion politique», mais, «ne percevant aucun pas fait dans ce sens en Tunisie, il a appelé à l’interdiction de la publication des sondages d’opinion politique dans les médias en les limitant à l’usage privé de leurs commanditaires.»
Le gouvernement n’ayant pas réagi et les cabinets spécialisés ayant continué à publier les résultats de sondages réalisés en dehors de tout cadre réglementaire et de tout contrôle des méthodologies assez primaires utilisées, les responsables de 3C Etudes on estimé qu’ils ne peuvent plus «se permettre de laisser le champ libre» et de publiera donc, à leur tour, les résultats de leurs premiers sondages d’opinion politique.

Tunisie: inquiétudes et vifs débats autour de l'intégrisme islamiste



L'attaque récente par des salafistes d'un cinéma de Tunis a catalysé les craintes dans les milieux culturels et associatifs tunisiens qui s'inquiètent d'une montée de la pression islamiste et multiplient les appels à la vigilance.

Dimanche dernier, une cinquantaine de militants brandissant le drapeau du parti salafiste Tahrir (non légalisé) envahissent le cinéma Afric'art pour tenter d'empêcher la projection du film de Nadia el Fani "Ni Allah, ni maître" (rebaptisé depuis d'un titre plus neutre, "Laïcité Inch Allah!").
Deux jours après, des avocats sont agressés devant le palais de justice où doivent comparaître les manifestants salafistes arrêtés à l'Afric'Art.
Ces événements ont relancé avec force le débat sur l'islamisme en Tunisie: vrai danger ou faux prétexte pour occulter les véritables problèmes ? Ennahda --le grand parti islamiste durement réprimé sous ben Ali et légalisé après la révolution-- joue-t-il double jeu ou doit-il être considéré comme un partenaire démocratique à part entière ?
Le parti est en tout cas généralement considéré comme l'un des favoris des élections du 23 octobre prochain pour choisir une assemblée constituante.
Artistes, syndicalistes et intellectuels de gauche ont multiplié cette semaine les réunions et manifestations pour mettre en garde contre "l'intégrisme et l'extrémisme", fustiger "l'inertie" des autorités et l'"ambiguïté" d'Ennadha vis à vis des actions salafistes. Le parti islamiste a condamné l'attaque du cinéma, mais selon eux il tient "un double langage".
"On ne laissera pas passer la violence dans ce pays profondément tolérant. On ne s'est pas débarrassé de la dictature d'un type pour passer sous la dictature d'une idéologie", martèle Habib Belhedi, membre de la direction du cinéma Afric'Art.
"Les gens, même les plus ouverts, nous reprochent de tomber dans la provocation en projetant un film sur la laïcité. Mais où on va ? On n'a pas fait une révolution pour en arriver là quand même!", s'indigne de son côté Nohra Sekik, membre du collectif Lam Echalm, qui regroupe quelque 80 associations.
Au-delà de l'affaire du film de Mme el Fani, beaucoup s'inquiètent de la visibilité de plus en plus importante des radicaux islamistes.
"J'ai peur. J'ai vu hier des images à Kairouan (centre) où l'on a abaissé le drapeau tunisien pour monter le drapeau noir des salafistes", déplorait samedi Raja Bourguiba, professeur d'italien, venue participer avec sa fille à un sit in contre la violence et l'extrémisme.
D'autres citaient des manifestations contre les "atteintes aux valeurs de l'islam" organisées vendredi après la grande prière à Sfax ou Sidi Bouzid (sud).
En outre, les rumeurs se multiplient, sur internet ou dans la rue: femmes agressées sur la plage parce que pas assez couvertes, intrusion d'islamistes dans des fêtes privées pour saisir les bouteilles d'alcool...
"C'est invérifiable, évidemment. On est entré dans le cycle des rumeurs", reconnaît Mme Sekik.
Interrogé samedi par l'AFP, Samir Dilou, membre du bureau exécutif d'Ennahda, ne cache pas son exaspération. "On en a marre d'entendre répéter la même chose, ce sont des procès d'intention de la part de gens qui pratiquent l'amalgame. Les vrais problèmes de la Tunisie c'est la stabilité sécuritaire, la prospérité économique", lance-t-il. "La politique n'est pas faite de faits divers, il faut sortir de l'exagération et de la victimisation", ajoute-t-il, avant de rappeler que le terme d'islamisme recouvre "un spectre large" allant d'Ennahda, autorisé, aux salafistes, non légalisés.
"Il faut prendre de la distance, et faire la distinction entre les différents courants islamistes", approuve le politologue Slah Jourchi, qui met en garde contre une bipolarisation du débat entre "modernistes" et "islamistes".