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mercredi 29 juin 2011

Les Tunisiennes prennent possession de la Toile






WEB - Le site Aufeminin.com se lance en Tunisie. «20Minutes» a suivi ses équipes à la rencontre des militantes du Web tunisien...

Sur la terrasse d’un hôtel proche de Tunis, elles ont défilé, une par une, vendredi dernier, devant les caméras de l’équipe d’Aufeminin.com. Elles, ce sont des Tunisiennes dirigeantes d’entreprise, journalistes, blogueuses, spécialistes du Web ou des réseaux sociaux. Toutes très engagées pour la démocratisation de la Tunisie.
Aufemin.com, premier éditeur de sites féminin dans le monde, 40 millions de visiteurs uniques par mois, enregistre leurs témoignages pour la toute récente page d’accueil de sa version locale en Tunisie: http://tn.aufeminin.com. «C’est en raison de la situation très particulière des femmes en Tunisie que nous avons décidé de nous lancer dans ce pays, explique Marie-Laure Sauty de Chalion, PDG d’Aufeminin.com. Les femmes ont beaucoup plus de droits que dans d’autres pays arabes. Et les revendiquent, notamment sur Internet. Pendant la révolution, elles ont énormément utilisé le Web comme moyen de communication, de rassemblement. La Tunisie est le pays le plus connecté d’Afrique.»

Pas d’opportunisme

Aufeminin.com a ainsi constaté que son site recevait 285.000 visites de Tunisie par mois. Le Web, le networking est central ici, estime Amel Djait, journaliste et fondatrice de mille-et-une-tunisie.com. Les élections ont lieu en octobre. Je suis confiante, notamment grâce à Internet, quant aux possibilités pour notre pays et pour les femmes de réussir.»
Pourquoi alors ne pas justement avoir attendu octobre pour initier Aufeminin.com en Tunisie? «Tout le monde va recommencer à reparler de la Tunisie à ce moment-là, cela aurait paru opportuniste», estime Marie-Laure Sauty de Chalon.

La culture avant la pub?

L’initiative est bien accueillie car, comme le rappelle la militante Mouna Ben Halima «vous avez peut-être l’impression du contraire en France, mais ici les internautes ont eu le sentiment que le Web français avait mis du temps à soutenir les internautes tunisiens. Il y a eu Mediapart, Rue89 et Cécile Duflot qui ont été là dès le début sur Twitter. Mais beaucoup ont pris leur temps. Et comme on ne peut pas dire que les médias tunisiens soient encore tous libres, on se réjouit donc du lancement en Tunisie d’Aufeminin.»
A une condition, note cependant Nizar Chaari, directeur général du magazine «people culturel» Tunivisions: «que la Tunisie ne soit pas seulement pour ce mastodonte qu’est Aufeminin.com un marché publicitaire, qu’il y ait vraiment du contenu. La France a perdu pas mal de qualité dans ses échanges culturels avec la Tunisie, il faut que ça revienne, et si Internet peut en être le lieu, tant mieux.»

mardi 28 juin 2011

William Burns: «Le succès de la Tunisie est le succès des États-Unis»

La visite surprise et éclair de William J. Burns à Tunis n’a pas apporté de nouveau. Le Sous-secrétaire d’Etat américain chargé des Affaires politiques a réitéré lundi à Tunis «le soutiens total» de son gouvernement à la transition démocratique en Tunisie. 
Rappelant les propos du président Barack Obama, Burns n’a pas tari d’éloges aussi bien pour le rôle «pionnier» joué par la Tunisie dans «le printemps arabe» que pour «le chemin jusque là accompli sur la voie de la transition économique». Il a dit espérer voir la Tunisie «donner aussi l’exemple en réussissant le passage à la démocratie».
Plus d’investissement des pays du G8 en Tunisie
Le responsable américain est allé jusqu’à dire que «le succès de la Tunisie est le succès des États-Unis». C’est pourquoi, a-t-il annoncé, l’aide américaine au processus électoral et démocratique sera portée de 15 à 30 millions de dollars. Il a aussi laissé entendre que son gouvernement soutiendra «plus d’investissement des pays du G8 en Tunisie». C’est que, pense-t-il, «le plus le peuple a confiance en le processus démocratique (en Tunisie), le plus les investissements viendront».
Quant aux chances d’Ennahdha de remporter les élections du 23 octobre, Burns, qui avait déjà visité la Tunisie en février dernier, a réaffirmé que son pays n’y interviendra en aucun cas. «C’est aux Tunisiens de choisir», a-t-il dit et répété lors du point de presse qu’il a tenu à Tunis. «Notre unique objectif est de soutenir le processus démocratique, même si nous sommes ouverts à échanger avec tous les partis politiques».
Renforcer l’isolement de Mouammar Kadhafi Les États-Unis gardent les mêmes positions concernant la situation en Libye.
Burns l’a évoquée lors de ses entretiens avec le Premier ministre Béji Caïd Essebsi et le ministre des Affaires étrangères Mouldi Kéfi.
Se félicitant de «la position de la Tunisie sur la question libyenne», il a dit que les États-Unis «œuvrent, en collaboration avec leurs partenaires à renforcer l’isolement de Mouammar Kadhafi» et ne voient d’avenir en Libye «que dans le départ du régime actuel».

Tunisie : 30 millions de dollars d’aide américaine ?

Les Etats-Unis ont « doublé 15 fois le budget au profit de la Tunisie depuis le déclenchement de la Révolution, pour atteindre au cours des six derniers mois, 30 millions de dollars ». C’est ce qu’a déclaré William Burns, secrétaire d'État adjoint chargé des affaires politiques.
M. Burns a déclaré, lors d'une conférence de presse tenue lundi 27 juin 2011, à l'ambassade U. S. à Tunis, que "la transition démocratique ne peut pas atteindre l’objectif escompté sans le soutien et la revitalisation de l’économie et de la croissance". Il a souligné la détermination de son pays à doubler l'aide américaine à la Tunisie et à établir des partenariats à long terme.
Cette visite, sa deuxième en Tunisie depuis Février dernier, vise à confirmer le soutien des Etats-Unis d'Amérique à la transition démocratique en Tunisie. Il a rappelé à cet effet le soutien réitéré du président Barack Obama, dans ses différents discours envers la Tunisie et le printemps arabe.
Il a également souligné l'engagement du président américain durant le sommet du G8 à Deauville, en France, de convaincre les pays industrialisés d’aider l'économie tunisienne et la transition démocratique en Tunisie.
M. Burns a indiqué que les Etats-Unis sont désireux d'encourager les touristes américains à visiter la Tunisie, surtout après l'entrée de l’open sky. Il a noté qu'il a évoqué ce projet avec différents responsables tunisiens.

Tunisie/USA, le vice-président de Boeing veut l'instauration de l'Open Sky

Le sénateur américain, John Mac Cain qui devait arriver ce soir à Tunis, n’était finalement pas du voyage qu’il avait organisé pour accompagner une délégation d’hommes d’affaires américains. « Mr Mc Cain a raté l’avion qui devait le ramener de Paris, à cause d’un retard de son avion arrivant de Washington. Il est très navré et réitère son soutien à la Tunisie. Il réaffirme qu’il compte venir une seconde fois en Tunisie, mais sans donner de date précise », a expliqué l’ambassadeur américain à Tunis Gordon Gray, lors de la conférence de presse donnée ce soir à l’ambassade américaine. 

Mais comme l’avait promis Mc Cain lors de sa première visite en Tunisie, la délégation d’hommes d’affaires américains est quant à elle bel est bien arrivée à Tunis. Il s’agit de grosses pointures du monde des affaires comme Jeffrey L. Johnson, vice président de Boeing International et président de Boeing au Moyen Orient, Curtis A.Ferguson, le président de la région MENA de Coca Cola Company, Edwig D Fuller de la chaine hôtelière Mariott et Jeff Immelt, président directeur général de General Electric. Au total sept hommes d’affaires, qui ont rencontré ce matin Rafaa Ben Achour, ministre délégué auprès du premier ministre, et Jalloul Ayed le ministre des Finances. « Cette délégation est très représentative du secteur des affaires aux USA. Il faut que les hommes d’affaires américains voient ce qui se passe en Tunisie, voire comment il est possible de faire des affaires ici. Ce soir nous allons rencontrer des hommes d’affaires tunisiens pour parler de tout cela », avait affirmé Jeff Immelt. 

L’Amérique a réitéré son intérêt pour l’avenir de la Tunisie à maintes reprises. Obama lui-même  l’avait exprimé dans un discours, ensuite la secrétaire d’Etat américain Hillary Clinton, et enfin toutes les délégations gouvernementales qui sont passée par la Tunisie. Mais concrètement rien n’a été encore entamé. Jeff Immelt a évoque la question des infrastructures qui prennent du temps avant que les compagnies ne s’installent. «General Electric a déjà un partenariat avec une entreprise tunisienne, nous cherchons à en faire davantage, et c’est le cas de toutes ces entreprises représentées par les membres de la délégation ici présentes. Je ne peux pas donner de dates précises, mais nous y intéressons sérieusement».

Interrogés sur le fait s’ils ne craignaient pas d’investir dans un pays probablement non séculier, Jeffrey L. Johnson répond que tout ce qui importe c’est une sécurité économique, et des lois propices aux affaires. Immelt a pour sa part indiqué que les américains ont de tout temps fait des affaires en Tunisie, «  et nous sommes très optimistes quant à ce qui se passera ici », faisant allusion à l’avenir politique du pays.

Lors des réunions qui se sont déroulées ce matin, les hommes d’affaires américains ont chacun présenté des idées. Le Vice président de Boeing a exprimé sa volonté de voir s’ouvrir l’Open Sky entre la Tunisie et les USA et qu’il y ait concrétisation du vol direct prévu entre Tunis et New York. Est-ce que votre visite ici est aussi une façon de garder un œil sur la Libye ?  Le patron du Mariott répond : «nous avons ouvert un hôtel la bas une semaine avant le début des évènements, et nous avons l’intention d’y retourner pour en ouvrir encore d’autres ». Gordon Gray y répond autrement : «L’emplacement de la Tunisie est très intéressant, elle pourrait devenir une plate-forme des affaires en Afrique du Nord ». Il reste à espérer que ce ne soit pas un vœu pieux, puisque de tout temps les affaires avec l’amérique du Nord n’ont pas eu l’élan escompté. 

Tunisie: les islamistes d'Ennahdha se retirent de la commission des réformes politiques

Le mouvement islamiste tunisien Ennahdha a annoncé lundi qu'il se retirait définitivement de la Haute instance chargée des réformes politiques et de la transition démocratique. Son président, Rached Ghannouchi, lui a notamment reproché de s'ériger en assemblée parlementaire, alors qu'elle ne dispose pas, selon lui, de légitimité issue des urnes.
Cette instance est l'une des trois commissions mises en place au lendemain de la chute du régime de l'ancien président Zine El Abidine Ben Ali, qui a fui le 14 janvier dernier en Arabie saoudite à la suite d'un soulèvement populaire. La principale tâche qui lui a été assignée est la préparation de l'élection d'une Assemblée constituante.
Les représentants d'Ennahdha avaient récemment suspendu leur participation à cette instance pour protester contre le report au 23 octobre prochain de l'élection de la Constituante, initialement prévu le 24 juillet. Ils l'avaient néanmoins réintégrée après des consultations avec le gouvernement et les autres partis politiques.
Sur le fond, Ennahdha reproche à la Haute instance de s'ériger en assemblée parlementaire, alors qu'elle ne dispose pas, selon lui, de légitimité issue des urnes. Anticipant ce départ, le président de l'instance, le juriste Yadh Ben Achour, avait assuré le week-end dernier à Tunis que le retrait du mouvement islamiste n'aurait aucun impact sur le travail de l'organe qu'il dirige. "Nous respectons son opinion, mais nous allons poursuivre la mission qui nous est dévolue", a-t-il déclaré.
Cheikh Ghannouchi a estimé que la Haute instance avait "dévié" de sa mission en tentant "d'imposer loin de tout consensus ni de consultation" un ordre du jour qui pourrait encore une fois mettre en cause la nouvelle échéance électorale du 23 octobre.
Outre la controverse sur le financement des partis, l'un des points de contentieux porte sur la question de la normalisation avec Israël. Le mouvement islamiste voulait que le refus de toute normalisation avec l'Etat hébreu soit inscrit dans le projet de pacte républicain en cours de discussion.
Dans un communiqué, Ennahdha a accusé lundi "une minorité dominante" ainsi que M. Ben Achour d'avoir "trahi l'esprit de consensus" sur lequel a été fondé cet organe. Toutefois, le mouvement islamiste laisse entendre qu'il peut réintégrer l'instance "au cas où celle-ci révisait son attitude pour faire prévaloir le principe du consensus".
Le chef d'Ennahdha a par ailleurs exprimé ses "regrets" à la suite de la manifestation violente survenue dimanche à Tunis lors de la projection d'un film sur la laïcité intitulé "Ni Allah ni maître". "Nous refusons toute forme de violence et respectons la liberté de culte", a martelé Rached Ghannouchi, tout en dénonçant les "provocations" dont ferait l'objet son mouvement.
"Certains tirent des sonnettes d'alarme en présentant Ennahdha comme un ogre qui menace les droits de la femme et le tourisme", s'est-il insurgé. Il y a perçu "un harcèlement qui conduirait à l'exclusion du mouvement, voire à de nouveaux procès à l'instar de ceux montés par le régime de Ben Ali contre les islamistes"

lundi 27 juin 2011

Tunisie: manifestation islamiste contre la projection d'un film sur la laïcité

Une centaine d'islamistes ont tenté dimanche de s'opposer à la projection à Tunis d'un film de la réalisatrice Nadia Féni, une Tunisienne résidant en France, traitant de la laïcité, a constaté un journaliste de l'Associated Press. Intitulé "Ni Allah ni maître", le film avait déjà été mal accueilli dans les milieux islamistes il y a plusieurs semaines.
Aux cris de "Allahou Akbar" (Dieu est le plus grand) et "la Tunisie est un Etat islamique", les manifestants, la plupart barbus et qui scandaient des slogans hostiles à la laïcité, ont brisé les vitres du "Cinéma Africa" en plein centre de Tunis. Huit d'entre eux ont ensuite pénétré dans la salle, où ils ont été interpellés par les forces de l'ordre accourues les lieux, sous les acclamations du public. Le patron de la compagnie "Familia Productions", Habib Belhedi a été agressé et avait l'oeil tuméfié.
"Les salafistes voulaient empêcher la projection du film. Nous leur avons suggéré de le voir pour ensuite donner leur point de vue, mais ils ont refusé", a déclaré à l'AP le critique cinématographique Naceur Saâdi, connu pour être un fervent défenseur de la liberté d'expression et de création.
La projection du film était une initiative de l'association "Lam Echaml" (Rassemblement de toutes les parties) visant à contrecarrer les actes agressifs dont plusieurs artistes tunisiens ont été victimes. Le réalisateur Nouri Bouzid, honoré lors du dernier festival de Cannes, a ainsi été dernièrement violemment agressé à la tête par un islamiste.

dimanche 26 juin 2011

Les grandes entreprises américaines à la conquête du marché tunisien

Ce qui rend cette région intéressante c’est que, pendant longtemps, son marché a été dominé par les entreprises européennes, lâche tranquillement Jeff Immelt président du Conseil général de General Electric.
 
La délégation d’affaires américaine (GE, Coca Cola, Boeing, Mariott…) en visite en Tunisie et qui devait être conduite par le sénateur John McCain finalement empêché par un retard d’avion, compte s’appuyer sur « l’optimisme » généré par le printemps arabe et qui s’est répandu dans la région pour provoquer de nouvelles opportunités d’affaires. Conquérir un marche tunisien de 10 millions d’habitants n’est pas le plus intéressant pour ces mastodontes du business américain et mondial mais reste le challenge de faire de la Tunisie, et ce grâce à son emplacement stratégique, une plateforme d’échange avec le Maghreb et l’Afrique en général, explique M. Immelt lors de la conférence de presse qui a couronné cette visite.
Cette délégation « diversifiée et parfaitement représentative du monde des affaires américain » s’est rendue en Tunisie parce qu’il est « opportun » d’y être en ce moment et d’y investir, déclare Jeff Immelt.
 
Des rencontres ont été effectuées avec les autorités dont notamment le ministre des Finances mais pas seulement. Edwin D. Fuller, président de Mariott a révélé que deux projets dont il ne peut dévoiler les détails sont en cours de finalisation avec des partenaires locaux. Jeffrey L. Johnson, vice-président Boeing du Moyen-Orient espère que l’Open Sky (synonyme de vols direct des Etats-Unis vers la Tunisie) qui a été un des points discutés  avec les autorités, permettra de créer de nouveaux partenariats entre le géant de l’aéronautique et Tunisair.
Les opportunités existent et les responsables affichent une volonté claire pour favoriser une politique de transparence, pense Jeff Immelt. Sauf que les projets pour développer l’infrastructure sur tout le territoire, et sur lesquels il faudra mettre l’accent, prendront du temps, atténue-t-il un peu plus tard. En conclusion : « une vision est nécessaire pour assurer un développement économique sur le court terme avec un impact sur le long terme ».
 
Interrogé sur l’appréhension de l’arrivée possible au pouvoir des islamistes, Jeffe Immelt a clairement signifié son total désintérêt du jeu politique : « nous sommes des hommes d’affaires et nous ne croyons pas aux politiciens, ce dont nous avons besoin c’est d’honnêteté, d’un marché libre, d’une main d’œuvre qualifiée… ».

Tunisie : Ennahdha compte sur les femmes et prédit le chaos si…



Les dividendes de la révolution en Tunisie pourraient s’envoler si les élections étaient de nouveau reportées ou fondre sous l’effet des violences d'inspiration politique, avertit Rached Ghannouchi, le chef d'Ennahdha, le principal parti islamiste.

Dans une interview au quotidien britannique « The Guardian », il a prévenu que le report du scrutin - du 24 Juillet to 23 Octobre – pourrait ne pas être le dernier, et la tenue d'une élection au début de l'année scolaire et universitaire dans un contexte de contestation estudiantine et de grèves ouvrières pourrait fournir une occasion pour fomenter le chaos. Il a estimé que le report du scrutin est une tentative menée par les partis qui ont cohabité avec la dictature de Ben Ali pour regagner leurs positions. «Ils tentent d'échapper aux urnes. Ceux dont le poids est faible, ne veulent pas monter sur la balance."
Ennahdha et le Parti démocratique progressiste ont conclu des compromis pour maintenir le processus électoral sur les rails, étant convaincus que la transition démocratique est plus importante que le résultat. Ennahdha accepté à contrecœur le report de l'élection, après que tous les autres partis l’ont accepté, mais elle n’est pas convaincue du bien-fondé des raisons invoquées.
"Il est maintenant question d'organiser des élections présidentielles ou d’introduire des amendements à la constitution et d'organiser un référendum, ou encore de convertir le Conseil pour la réalisation des objectifs de la révolution en un parlement ayant vocation à légiférer. En fait, il accomplit déjà cette mission bien avant l'élection de l'assemblée constituante, ce qui montre que cette assemblée est, aux yeux de certaines personnes, une chose indésirable ", affirme Rached Ghannouchi.
Il n'existe pas de sondages d'opinion fiables sur ce qui va arriver aux 80 partis politiques en Tunisie. Le chef d’Ennahdha a indiqué que le représentant dominant de l’ancien échiquier politique était le parti Ettajid, l'ancien parti communiste tunisien pour lequel son parti était l'ennemi numéro un. "Ils n'ont pas confiance dans leur capacité à croiser le fer avec Ennahdha , et c’est pourquoi ils appellent de leurs vœux des reports de scrutin, l’un après l'autre . Fixer la date des élections pour le début de l'année universitaire pourrait être pour un motif de les reporter à nouveau, parce que pareille date coïncide avec une grande instabilité et une agitation estudiantine et ouvrière ", a-t-il dit.
Ghannouchi estime que la révolution est irréversible: «Le peuple tunisien s’est libéré et n'acceptera jamais un nouveau dictateur, sous n'importe quel nom, islamique ou autre. Mais il y a une peur du chaos, si la période de transition est longue et si le pays perd du temps. ».
Le tourisme a diminué de moitié et le chômage a doublé depuis le soulèvement. La vie de la plupart des Tunisiens est plus difficile maintenant, mais, dit-il, les Tunisiens retrouvent le sourire. «Ils se sentent en confiance, et ceci est visible sur le plan psychologique : Il ya moins d'accidents de la route, le taux des divorces est en baisse, et moins de gens sont traités en psychiatrie. Les Tunisiens sont plus confiants dans l’avenir et il y a davantage de solidarité et de cohésion sociale. "
D’autre part, Il s’est déclaré confiant dans la capacité de son parti à fonctionner dans une société pluraliste de la démocratie multipartite.
"Quand la loi électorale a été discutée, il était prévu que la disposition relative à la parité homme-femme dans les listes des partis devrait semer l'embarras dans les rangs des islamistes. C’est le contraire qui s’est produit, parce que nous étions en mesure de mobiliser davantage de femmes se réclamant de notre mouvement dans les zones rurales que tout autre parti pouvait le faire ", a-t-il conclu.

De París 1968 a Túnez 2011



Túnez, Egipto, Libia, Yemen, Barhein, Siria, brotes en Jordania y Marruecos. Pero también indignados en España, rebote en las calles francesas e italianas, manifestaciones explosivas en Grecia, incipientes en Alemania… ¿Un nuevo Mayo francés? Quizás no, pero no por eso menos agudo para estudiarlo.

Ayer
Aquella fue una auténtica contracultura, una revolución musical, cultural, sexual, libertaria, transversal y trascendente. Era el resultado de un fuerte descontento con el sistema de Berlín a Puebla, de Londres a Ciudad del Cabo, que pretendió ser disimulado con el mote de “conflicto generacional” o “neoclasista” para tapar la indignación (porque también lo fue) contra la desigualdad, la injusticia, los condicionamientos.
El establishment, claro, lo vivió como “desobediencia”; y para la soberbia autoritaria eso implicaba “castigo”. Pero los jóvenes se rebelaron en las plazas californianas contra Vietnam y se subieron a los tanques que Moscú mandó a Praga. Había expectativas en los intelectuales. Los jóvenes encontraban eco en las demás generaciones y se sentían Pulgarcito contra los gigantes (EEUU y la URSS).
Hubo un error (¿inexperiencia?). Faltaba organizarse y eso los (nos) debilitó, fue dispersando el movimiento; incluso en la década siguiente lo que sobrevivía creyó que la salida era la radicalización y los ‘70 fueron la antítesis de la Paz que reclamábamos en los ´60. La violencia imperó, se pasó del romanticismo a la exaltación. Y quizás el último estertor de aquel tiempo fue la esplendorosa fiesta de la Caída del Muro de Berlín, cuando a muchos ya nos había abandonado la adolescencia y otros caían en un neo-conservadurismo cuarentón.
Quedó el recuerdo imborrable, quedó un nuevo espacio para la mujer, quedó una nueva concepción del arte, quedó un fondo musical que sobrevivió en nuestros hijos/nietos de la mano de inmortales como Lennon y Jagger. Y la idea de que en la juventud podían estar las semillas de una realidad distinta; y que aún desarmada, cantando, festiva, irónica y mordaz, sin necesidad de tomar las armas, se podía construir una avanzada poderosa contra la lógica blindada del poder.

¿Hoy?


Estudiantes y jóvenes profesionales, como aquéllos, llegaron a inmolarse en Túnez reclamando democracia, libertades y trabajo. Los mismos que en Egipto fueron capaces de “ablandar” al histórico ejército y derrumbar al remedo de faraón que pretendió ser Mubarak. Los mismos que se hartaron del delirio de Khaddafi, de los abusos del régimen yemenita, de la falta de respuestas sirias, de la asfixiante opresión saudí.
Pero habría más. Cruzando el Mediterráneo, esa misma masa crítica social envió un mensaje de renovación de la conciencia cívica en paz, claramente en paz, para quitar justificativo a toda represión. De hecho, en la revuelta de los “indignados” se vetó a los que abogaban por el camino del destrozo. Reconociendo la primavera árabe como ejemplo de acción contra las injusticias, pusieron en blanco sobre negro su rechazo hacia dirigentes políticos, Bolsas y Bancos, contra la que llamaron “oligarquía económica” y “tiranía de déspotas”, apostando a otra mundialidad posible opuesta a la mundialidad financiera.
Como reacción ante “las injusticias” del sistema se instaló primero como un campamentismo urbano con algo de folklore hippie resucitado, para luego, a caballo de la escasa respuesta pública (y la que hubo fueron palos) multiplicarse a través de las redes sociales. Alcanzaron asambleas de barrio y ganaron vitalidad expresiva de su hartazgo, desencanto e incomprensión. Ya no es un arranque madrileño, lo vivieron de norte a sur: Barcelona, Valencia, Sevilla y varios centros en Galicia, con diferente intensidad.
¿Piden lo mismo que los jóvenes de la ”Primavera árabe”? No, por cierto. Arranca parecido, con juventudes motivadas a través del general Facebook, el mariscal Twitter y la comandante Internet. Pero mientras los árabes piden lo que nunca tuvieron (democracia, canales de expresión, mejor calidad de vida), los jóvenes europeos reclaman no perder lo que fue parte de su modus vivendi. Es decir, unos quieren lo que los otros tuvieron, y éstos sienten que lo están perdiendo.
Las autocracias del Norte de África y Oriente Medio les cerraron la boca. Las democracias europeas no dan respuestas, sumidas en la tormenta perfecta desatada por los mercados financieros. Se sumó la juventud francesa, en especial los hijos de inmigrantes que han nacido en suelo galo y no se les reconoce como tales. Con ellos, muchos más salieron a la calle pidiendo democracia real al grito de “París, despierta!” sin olvidar el pasado: “Mayo 68 pidió lo imposible, Mayo 2011 lo conseguirá”. Y adhirieron a los indignados jóvenes ingleses, irlandeses griegos e italianos.
Se habla de diversidad en el mundo, cultural, religiosa, política. Pero existen fuerzas unificadoras: la asfixiante tenaza financiera, la búsqueda de una mejor distribución, el rechazo a la dirigencia sorda. Hay un objetivo: transformar la realidad. Hay una masa crítica común: los jóvenes. ¿Es más lo que los une o lo que los diferencia? ¿Los separa el qué o los separa el cómo? Una cosa deberán aprender: no alcanzan carpas ni pancartas. Una cosa aprendieron: no sirve la violencia. Otro mundo es posible, o mejor dicho, otro mundo es necesario.

La paradoja belga

Curioso: siendo un país más bien “conservador”, Bélgica se volvió el sueño de indignados y anarquistas. Disciplinados como son, se las ingeniaron para pasar más de un año sin gobierno y para que la vida siguiera como si tal cosa. No se partió en dos, no se derrumbó su economía, sigue siendo la sede de la Unión Europea y no entró en caos. Sus manifestantes callejeros protestan comiendo papas fritas (literal) o dejando de afeitarse.
Desde que en junio de 2010 el partido independientista flamenco N-VA ganó las elecciones pero no la mayoría, que no puede formar gobierno superando a Irak que llegó a estar 289 días sin contar con autoridades consolidadas. Los diarios locales ya lo toman con mucha sutileza: “Bélgica está en pie, no se evaporó, simplemente es un poco menos belga”, publicó Beatrice Delvaux, editorialista jefe de “Le Soir”.
El colmo de la ironía provino de la senadora socialista Marleen Temmerman quien, parafraseando a la “Lisístrata” de Aristófanes, dijo a la cadena radial RTL: "Si todas nos ponemos de acuerdo en la abstinencia sexual hasta que se decidan, estoy convencida de que podremos lograr que las negociaciones para formar gobierno avancen más rápido. Ya se sabe qué prioridad le dan los hombres en esas cosas". Genial. Muy, pero muy belga.

En Tunisie, « on s'est débarrassé de la peur »

Six mois après le geste désespéré de Mohamed Bouazizi dont l'immolation par le feu a fait de la ville de Sidi Bouzid l'épicentre du séisme qui a amorcé la révolution tunisienne avant de gagner le monde arabe, sa région natale et le reste du pays hésitent entre fierté et désenchantement. 
La révolution de la dignité et de la liberté est celle du 17 décembre et non du 14 janvier », lit-on sur un mur de l'avenue Habib-Bourguiba à Sidi Bouzid, à 270 km au sud-ouest de Tunis. Le 14 janvier est la date de la fuite du président tunisien Ben Ali ; le 17 décembre, celle de l'immolation par le feu de Mohamed Bouazizi. Le suicide de ce jeune marchand de fruits excédé par des humiliations policières a déclenché la Révolution de jasmin en Tunisie avant de se transformer en printemps arabe.
Six mois plus tard, le désenchantement a gagné la ville de Sidi Bouzid. « Depuis des mois, les journalistes du monde entier défilent et ma situation n'a pas changé pour autant », déplore Youssef, un jeune vendeur de légumes. « Avant, je me faisais 100 dinars (50 E ) par semaine ; depuis la révolution, une vingtaine (10 E) », se plaint-il, en cachant à peine son regret du temps de « ZABA », acronyme de l'ex-président Zine el Abidine Ben Ali. « Il paraît qu'il pleut des milliards sur Sidi Bouzid. Je n'ai pas vu un centime », lâche un autre vendeur de légumes.

Dans la Maison des jeunes toute proche, trois membres de l'association Al-Karama (la dignité en arabe) sont réunis pour élaborer des solutions de développement. Après le 14 janvier, « les critiques ne sont valables qu'assorties d'alternatives », tranche Hichem Daly qui propose ainsi « un projet de "comité de développement régional" réunissant des représentants de l'État, des communes et de la société civile qui débattront en public des priorités pour leur région ».

Apparition de plus de 90 partis
Au-delà de Sidi Bouzid, de nombreux Tunisiens trouvent que les choses ne vont pas assez vite. Mais, selon un baromètre de l'institut Sigma conseil, plus de 70 % de la population se dit confiante dans l'avenir, même si une liberté retrouvée ne fait pas oublier toutes les difficultés.
Dans la colonne positive du bilan des six derniers mois, Pierre Vermeren, historien spécialiste du Maghreb, constate : « Une vie politique s'est mise en place avec la création de nombreux partis, le pays n'a pas basculé dans la guerre civile ou un degré de violence trop grand et il ressent une grande fierté nationale d'avoir été à l'origine du printemps arabe. » Sur le plan politique, après de longues tergiversations, les autorités, les partis et la commission électorale se sont entendus pour fixer au 23 octobre la date des élections qui désigneront l'assemblée chargée d'élaborer une nouvelle Constitution pour la Tunisie. La scène politique est toutefois extrêmement morcelée avec l'apparition de plus de 90 partis.
Côté négatif, la crainte du marasme d'une économie tirée vers le bas par la baisse considérable d'une de ses principales ressources, le tourisme, assombrit le paysage. La guerre en Libye pèse aussi sur la Tunisie avec les quelque 500 000 réfugiés qu'elle a dû accueillir.
La blogueuse Lina Ben Mhenni tire pour sa part un bilan simple mais éloquent des six derniers mois en Tunisie : « On s'est débarrassé de la peur.

La Tunisie, prochain membre de la BERD

La Tunisie vient de déposer une demande officielle afin de joindre la Banque Européenne pour la Reconstruction et le Développement (BERD), en qualité de membre et en qualité de pays recevant, a indiqué la BERD dans un communiqué rendu public vendredi 24 juin 2011.
La BERD avait exprimé le mois passé « sa volonté d’étendre ses domaines d’intervention au-delà de l’Europe de l’ouest et de l’Europe Centrale, et se lancer dans des investissements dans les nouvelles démocraties dans les pays de l’Afrique du Nord ». La banque de développement, qui traite déjà une demande égyptienne, a annoncé que le Maroc a à son tour formulé une même demande.
Dans une lettre adressée à Thomas Mirow, Président de la BERD, Abdelhamid Triki, ministre tunisien de Planification et de la Coopération Internationale a indiqué que « son pays est en train de s’engager dans des réformes politiques, économiques et sociales pour réussir la transition démocratique. Dans ce même contexte, je voudrais vous informer de notre grand intérêt à recevoir le soutien de la BERD pour parfaire ce processus ».
M. Triki ajoute que son pays souhaiterait que sa demande soit traitée dans de brefs délais. La BERD avait indiqué qu’elle serait en capacité d’investir 2.5 Milliards d’euros par an dans la région de l’Afrique du Nord et le Moyen Orient, sans demander de nouveaux fonds.

Des officiers libyens réfugiés en Tunisie jugent la situation dramatique

Des officiers libyens de haut rang ayant fait défection en Tunisie ont fait état vendredi d'une "situation dramatique" en Libye.
Depuis plusieurs semaines, les dissidence se multiplient dans les rangs des forces gouvernementales libyennes. De nombreux groupes sont arrivés en bateau en Tunisie au port de Ketf, dans la région de Ben Guerdane frontalière avec la Libye, et d'autres par voie terrestre, en passant par le poste frontalier de Wazen contrôlé par les insurgés ou en empruntant des pistes sahariennes.
L'agence de presse officielle tunisienne TAP a fait état de l'arrivée jeudi de 49 réfugiés libyens, dont 19 officiers de l'armée et de la police, précédés mercredi encore au port de Keft par 38 autres Libyens, parmi lesquels de hauts responsables militaires.
Trois officiers supérieurs ont accepté de livrer leur sentiment à l'Associated Press, sous le couvert de l'anonymat, par crainte de représailles du régime du colonel Moammar Kadhafi contre leurs familles restées en Libye. Ces informations n'ont pas pu être vérifiées de source indépendante étant donné le chaos qui prévaut sur place.
"Nous sommes venus ici (en Tunisie) non pas pour fuir la mort mais en raison du massacre perpétré contre le peuple libyen. Nous n'acceptons pas de tuer les enfants de notre pays", a expliqué l'un d'eux.
Jugeant "la pression de plus en plus insoutenable", il a confié avoir attendu plus de deux mois pour "sauter sur l'occasion" de partir qui s'était présentée à lui et à ses compagnons.
Selon lui, de nombreux autres militaires n'attendent eux aussi que le bon moment pour faire de même. "Il est arrivé que certains de nos collègues à bout de nerfs se tirent des balles sur eux-mêmes. Certains sont morts, d'autres se sont grièvement blessés", a-t-il assuré.
Il a aussi mentionné un bataillon de 150 militaires "disparus" pour s'être opposés à des "ordres insensés". Pour ce militaire, le colonel Kadhafi est devenu un "Satan" auteur de "crimes horribles".
"Nous vivons des drames tous les jours. Chaque heure, il y a des victimes qui tombent", a renchéri un autre officier. Il a avancé un bilan de plus de 15.000 morts depuis le début de la crise libyenne et estimé le nombre de prisonniers à plus de 30.000.
Le troisième officier a déploré les effets dévastateurs de la guerre à Misrata, deuxième ville du pays et dernière encore tenue par l'opposition dans l'ouest du pays. "Misrata était une belle ville. Aujourd'hui, c'est la désolation. Elle n'est méconnaissable", a-t-il témoigné.
A leur arrivée en territoire tunisien, les militaires libyens dissidents sont interceptés par les unités de l'armée et de la garde nationale tunisiennes qui ont renforcé leur présence dans les zones frontalières.
"Ils nous rendent leurs armes et nous les conduisons en lieu sûr. Certains vont rejoindre leur famille réfugiée en Tunisie", a déclaré le porte-parole du ministère tunisien de la Défense, le colonel-major Mokhtar Ben Nasr, qui a refusé de préciser leur nombre.

Tunisie: la BEI signe son premier financement de l'après-Deauville

Un mois après le sommet du G-8 de Deauville, la Banque européenne d'investissement (BEI) a opéré vendredi son premier financement en Tunisie par l'octroi d'une enveloppe de 163 millions d'euros destinée essentiellement à cofinancer un programme de modernisation routière.
Une convention a été signée à cet effet dans la journée à Tunis par le ministre tunisien de la Planification et de la coopération internationale Abdelhamid Triki et le vice-président de la BEI, Philippe De Fontaine-Vive.
D'un coût global d'environ 300 millions d'euros, le projet devrait contribuer à la création de 7.000 emplois. Il vise également le développement économique des régions de l'intérieure de la Tunisie défavorisées, en facilitant leur désenclavement.
Le financement de la BEI est remboursable sur 25 ans dont quatre ans de grâce, avec un taux d'intérêt fixé à chaque demande de décaissement.
Le sommet du G-8 avait adopté en mai dernier le principe d'un appui de 40 milliards de dollars sur deux ans, en faveur de la Tunisie et l'Egypte dont une partie doit être financée par les banques multilatérales de développement.
M. De Fontaine-Vive qui a eu des entretiens avec le Premier ministre Béji CaÎd Essebsi, plusieurs membres du gouvernement et des représentants du monde des affaires, a mis l'accent sur la volonté de la BEI, premier investisseur en Méditerranée, "à conduire une action rapide, concrète et efficace" en Tunisie d'où est parti le "printemps arabe" pour l'aider dans sa transition démocratique, économique et sociale, et améliorer les conditions de vie quotidienne des Tunisiens.
Il a fait état d'autres financements prévus en faveur des PME, du développement du micro-crédit, de l'emploi et de l'industrie.
Le responsable de la BEI a relevé "l'atmosphère sûre" qui prévaut en Tunisie, déplorant que "cette réalité n'est pas perçue actuellement par les investisseurs potentiels européens".

Tunisie: grève de la faim du directeur de radio Kalima pour "déni d'existence légale"

Le directeur de la radio tunisienne Kalima, dissidente sous le régime Ben Ali, Omar Mestiri, a annoncé samedi avoir décidé d'entamer une grève de la faim illimitée pour protester contre ce qu'il qualifie de "déni d'existence légale".
Dans un communiqué transmis à l'Associated Press, Radio Kalima s'élève contre la non obtention de l'autorisation devant lui permettre d'accéder aux fréquences, malgré une promesse faite par le gouvernement. Elle déplore également "l'inertie" de la nouvelle instance de réforme de l'information et de la communication (INRIC).
La direction de la radio estime que "six mois après la révolution, l'audiovisuel est toujours accaparé par les mêmes monopoles mis en place par la volonté de l'ancien président" tunisien Zine El Abidine Ben Ali, qui a fui en Arabie Saoudite en janvier dernier à la suite d'un soulèvement populaire.
Elle considère comme "un paradoxe" le fait que "les médias alternatifs qui ont combattu l'appareil" du régime "et contribué à le discréditer, en payant le prix fort, demeurent rejetés hors de l'espace médiatique légal". "La scène publique a vu apparaître plus de 90 nouveaux partis politiques, mais aucun média audiovisuel", regrette le communiqué.
Les responsables de la station proclament leur refus d'utiliser des fréquences pirates ce qui "serait une insulte à la Révolution tunisienne", optant pour un "combat pour la légalité et une reconnaissance légale de Kalima et de toutes les radios libres".
Opposante notoire au régime de Ben Ali dont elle dénonçait régulièrement les atteintes aux libertés et aux droits de l'Homme, la fondatrice de cette radio, Sihem Ben Sédrine, a été emprisonnée et longtemps en butte aux harcèlements de la police du président déchu qui avait fermé les locaux de la station et saisi ses équipements.

Tunisie: Imed Trabelsi condamné en appel à quatre ans de prison

Un proche de l'ancien président tunisien Zine El Abidine Ben Ali, Imed Trabelsi, a été condamné samedi en appel à quatre ans de prison ferme et une amende de 3.000 dinars (environ 1.500 euros) pour détention et consommation de stupéfiants, a rapporté l'agence officielle TAP.
La 14e chambre correctionnelle de la cour d'appel de Tunis a ainsi doublé la peine prononcée en première instance contre ce neveu de l'épouse de M. Ben Ali, Leïla Trabelsi. Début mai dernier, il avait écopé de deux ans de prison et 2.000 dinars d'amende (1.000 euros).
Personnage décrié, Imed Trabelsi est poursuivi dans plusieurs autres affaires. Selon le porte-parole du ministère de la Justice, Kadhem Zine El Abidine, il est impliqué dans des affaires de corruption, de constitution de bande pour commettre des atteintes aux biens et aux personnes de trafic de pièces archéologiques et d'octroi illicite de visas pour le pèlerinage à La Mecque.
Il fait partie de la liste des 114 proches du clan Ben Ali/Trabelsi dont les biens pourraient être confisqués par une commission nationale.