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samedi 20 août 2011

Tunisie : l’existence des snipers confirmée


Le lieutenant colonel, Marouane Bougerra a affirmé pour la première fois depuis la Révolution du 14 janvier l’existence de snipers. La nouvelle a été annoncée lors de la réunion périodique avec les médias, tenue vendredi 19 aout au premier ministère.
La magistrature a achevé l’enquête dans le meurtre des contestataires durant le période entre le 17 décembre 2010 et le 14 janvier 2011 dans les régions de Thala et Kasserine du centre ouest tunisien.
Marouane Bougerra a indiqué que les enquêtes ont révélé l’implication d’agents de l’Intérieur dans ces meurtres : « 40 agents du ministère de l’Intérieur de différents grades, portant des cagoules sont montés sur les toits des maisons. L’objectif était l’assassinat des manifestants sans pour autant utiliser des armes de snipers. Ils ont tiré dans des endroits mortels tels que la tête, le cou et la poitrine. Ce sont les « snipers » dont tout le monde parle. Ces derniers n’ont pas un organisme spécifique au sein du ministère de l’Intérieur. Mais, ils ont reçu des instructions pour ramener le calme à Thala et à Kasserine en utilisant des balles réelles ».
Parmi les personnes impliquées, 11 ont été arrêtées et le reste est en état de liberté jusqu’à complément de l’enquête.
La magistrature militaire du Kef a pris en charge, l’affaire des martyrs de Tejerouine,(1) Kasserine(14), Thala(6) et Kairouan(1).

Tunisiens résidents à l’étranger: Le RCD a longtemps sévi...

 Depuis quasiment l’indépendance du pays, la communauté tunisienne à l’étranger était gérée sous un angle dans lequel le politique interférait beaucoup pour ne pas dire que la politique constituait l’essentiel de l’approche prônée par les pouvoirs publics à son encontre.
En pareille période, soit au début du mois d’août de chaque année, la Tunisie officielle fêtait les Tunisiens résidents à l’étranger (TRE). Les assises de la Conférence des Tunisiens résidents à l’étranger étaient une occasion pour débattre du vécu des quelque 1.100.000 Tunisiens vivant en dehors des frontières du pays, le un dixième de la population, et de marquer leur «attachement indéfectible au président Ben Ali».
Depuis quasiment l’indépendance du pays, la communauté tunisienne à l’étranger était, en effet, gérée sous un angle dans lequel le politique interférait beaucoup pour ne pas dire que la politique constituait l’essentiel de l’approche prônée par les pouvoirs publics à son encontre. Et ce malgré les mutations profondes connues par cette communauté dont le fait qu’elle s’est enrichie de nouvelles générations, des binationaux, qui ne pensent pas toujours au retour au pays d’origine et de nouvelles générations disposant de grandes compétences; rien à voir, donc, avec ses émigrés de conditions moyennes et au savoir limité.
A ce propos, les organismes chargés des Tunisiens vivant à l’étranger (le ministère des Affaires sociales et son bras exécutif, l’Office des Tunisiens à l’Etranger) ont beau dire s’adapter au nouveau contexte et mettre en place de nouvelles approches, les réflexes des premières années de l’indépendance sont restés les mêmes.
L’Etat avait adopté à l’égard des TRE la même approche que celle faite à l’endroit de toutes les composantes nationales. Une approche fondée sur le contrôle et le souci constant de la soumission. Là aussi, il s’agira du bâton et de la carotte.
Car il serait faux de dire que la communauté, qui était largement surveillée et encadrée, n’a pas bénéficié de quelques sollicitudes notamment au moment du retour pour les vacances au pays natal.
Le RCD avait ses structures, ses hommes et ses pratiques
Dans le schéma mis en place, le RCD (Rassemblement Constitutionnel Démocratique) et des organismes satellites avaient joué un rôle important. En France, par exemple, où réside près de la moitié des TRE, le RCD avait pignon sur rue. Il avait ses structures, ses hommes et ses pratiques.
De grandes villes comme Paris, Marseille ou encore Lyon avaient, comme pour Tunis, Sousse et Kairouan, pour ne citer que ces derniers gouvernorats, leurs comités de coordination avec à leur tête qui un secrétaire général ou un sous-secrétaire général adjoint. La dénomination officielle était le Rassemblement Tunisiens de France (RTF).
Qu’est-ce qui se cachait derrière. «L’association RTF n’est pas autonome financièrement en ce sens que son budget ne dépend nullement des cotisations de ses membres», peut-on lire sur le site 00216 mag, édité par un ressortissant tunisien vivant en France.
«En effet, la quasi-totalité de son budget annuel de fonctionnement (estimé à 600.000 euros, presque le double en dinars) est couvert par une subvention émanant de l’OTE (Office des Tunisiens de l’étranger), alors que le concours public aux associations indépendantes ne dépasse pas quelques petits milliers d’euros par an», ajoute la même source.
Il conclut: «A cet appui de l’OTE, le RTF peut également compter sur les dons de mécènes ou le déblocage de fonds spéciaux destinés à couvrir les commémorations diverses (fêtes nationales, visites d’officiels…) et/ou grandes échéances électorales» (Voir, à ce propos, Un regard calme sur le RCD en France et en Europe sur www.00216mag.com).
La mission du RTF et les structures qui lui ressemblent est –on le comprend- éminemment politique: mobiliser au tour du parti au pouvoir, mais aussi surveiller les «récalcitrants» et faire de la «délation» pour assurer la survie du régime.
Le RCD était, on le sait, une nébuleuse, avec ses fédérations, ses cellules, ses organisations d’étudiants, de femmes, dépendant plus ou moins directement des organisations nationales qui ont longtemps gravité au tour du défunt RCD.

Tunisie. Deux milliard de dollars pour produire l’énergie solaire à l’Europe







 
La Tunisie envisage investir 2 milliards dollars (environ 2.7 milliards de dinars) dans des projets d’énergie solaire destinés à l’Europe. 
  

Selon le ministère de la Planification et de la Coopération internationale, la Tunisie va construire 40 projets solaires avec des partenaires d’Allemagne et d’autres pays. Récemment cité par Bloomberg à Djeddah, Arabie saoudite, le ministre Abdelhamid Triki a indiqué que ces projets commenceront à fournir de l’électricité à l’Europe vers 2016. L’énergie produite sera transmise par câble trans-méditerranéen vers l’Europe à travers l’Italie. 
Environ 60% du financement de ces projets d’énergie solaire proviendront du secteur privé et le reste sera financé par le gouvernement et d’autres sources.
M. Triki a aussi dévoilé que la Tunisie a des plans pour des projets d’énergie éolienne.
L’entreprise britannique Nur Energie Ltd a récemment annoncé avoir conclu avec le gouvernement tunisien un accord pour transporter l’énergie tunisienne vers l’Italie. Selon le même accord, la firme italienne Terna a accepté d’importer 2000 mégawatt d’énergie solaire produite dans le désert tunisien.

Tunisie. Ben Jaâfar trouve des circonstances atténuantes au Premier ministre

Mustapha Ben Jaâfar, secrétaire général du parti Ettakatol, trouve «naturel que le Premier ministre se défende et défende son gouvernement.»

Interrogé à propos du discours de Béji Caïd Essebsi, jeudi, au Palais des congrès à Tunis, le chef du Forum démocratique pour le travail et les libertés (Fdtl), ajoute: «Il est vrai qu’il y a un laxisme dans l’investissement. Mais n’oublions pas que nous traversons par une période très dure à gérer et à tous les niveaux. Ce que j’ai constaté, c’est que le gouvernement est conscient de quelques lacunes et qu’il est prêt à prendre des mesures pour faire des réformes». Selon Dr Ben Jaâfar, le gouvernement fait ce qu’il peut pour sauver  le pays. «Avec le temps, tout va rentrer dans l’ordre et tout tiendra la route». Une route jusque là trop semée d’embûches.

Tunisie. Selon Ettajdid, le gouvernement doit être plus ferme avec les symboles de l’ancien régime

Pour Ahmed Brahim, secrétaire général du parti Ettajdid, «il n’y a aujourd’hui qu’un seul objectif: sauver le pays à tout prix».

Ahmed Brahim estime que dans le discours de Béji Caïd Essebsi, vendredi, au Palais du Congrès, il y a de la bonne volonté et que le gouvernement est à l’écoute de la rue et aux propositions des partis. Selon le leader d’Ettajdid, interrogé par Kapitalis, ceci est fondamental pour sauver le pays. «N’empêche que le gouvernement doit se montrer plus ferme en montrant au peuple plus de volonté pour rompre définitivement avec les symboles de l’ancien régime et démontrer sa bonne fois vis-à-vis des dossiers de la corruption en cours», a-t-il dit. Et de préciser qu’il y a encore des impunis qui courent dans la nature. «Pour ce, il faut des instances indépendantes pour donner un coup de fouet aux corrompus», a-t-il ajouté en soulignant que le Premier ministre a adopté la proposition d’Ettajdid, qui est que la Haute instance pour la réalisation des objectifs de la révolution se dépêche de lister les personnes impliquées dans l’ancien régime. «Et c’est ainsi que nous allons tourner définitivement la page de Ben Ali et nous tourner vers l’avenir du pays», a-t-il dit avec une pointe positive.

La Tunisie demande officiellement l’extradition de Ben Ali

C’est le tribunal militaire qui l’a annoncé, vendredi, lors de la rencontre avec la presse au siège du Premier ministère.

Le juge d’instruction a envoyé le 3 juillet à travers l’ambassadeur tunisien en Arabie saoudite une demande d’extradition de l’ancien président. C’est donc officiel, et nos amis Saoudiens sont dorénavant bien informés du dossier Ben Ali et n’ont pas intérêt de continuer à lui accorder refuge.
L’ancien président a fui, avec sa famille, la Tunisie dans la soirée du 14 janvier. Depuis cette date, il vit sous haute surveillance, à Ebha, au sud de l’Arabie saoudite.
Ben Ali est condamné dans plusieurs procès par contumace écopant jusqu’à 35 ans de prison. L’ancien président qui n’a jamais demandé pardon aux Tunisiens sera bientôt jugé non seulement pour des affaires de stupéfiants, d’armes..., mais pour avoir ordonné de tirer sur des civils.

Tunisiens, préservons notre république du fanatisme !

Maâtallah Gleya* écrit – Le but de la révolution du 14 janvier est de sauvegarder les acquis de la république et d’inscrire la nouvelle constitution dans une société démocratique, où le fanatisme n’a pas de place. 

«Ils n’iront pas loin, le peuple ne les suivra pas! La femme tunisienne est trop attachée à ses acquis pour se laisser faire, la majorité est pour un Etat démocratique moderniste et nul moyen de revenir en arrière…»

Un débat rétrograde et stérile Telle était l’évaluation globale de l’influence des islamistes que tout le monde croyait incapables de modifier le paysage social du pays. En fait, il n’en est rien et nous voilà aller de jour en jour vers une autre dictature redoutable pour tout ce qu’elle propose dans cette transition qui dure et peine: au grand désordre, s’ajoutent un fiasco idéologique, un débat rétrograde et stérile sur des sujets qu’on croyait avoir dépassé, depuis des décennies! Qui est musulman? Qui l’est moins? Quel avenir pour la femme? Quel modèle de société dans un pays où la femme émancipée d’hier doit revenir au foyer et accepter la polygamie?…
Il est tout de même aberrant que les choses aient changé aussi dans ce sens depuis le 14 janvier, à notre grande défaveur ! Et, nous qui devrions avancer dans la lutte pour les droits de l’homme, la justice sociale, les valeurs universelles dignes d’une démocratie du XXI, nous voilà entrainés dans un débat d’un autre temps: la polygamie, la fermeture des restaurants pendant le ramadan, l’interdiction des plages… Où sommes- nous? Pourquoi en quelques mois les islamistes font la loi dans le pays et dans l’impunité? Ce n’est pas seulement une question de «terrain libre», c’est plus complexe !
Pour un islam de fraternité, de tolérance et de libertéIl est bon de revenir sur certains points, quoique ma conviction profonde soit que le sujet véritable de ces derniers mois avant les élections est loin d’être celui-là !
Qui des Tunisiens ne se sent pas musulman de culture, de tradition? Un Islam simple et accessible à tous, par ses valeurs de fraternité, de tolérance et de liberté de foi, sans la moindre contrainte! Le Tunisien trouvait facilement ses références dans le Coran et n’avait nul besoin d’intermédiaire entre lui et son Dieu. La religion pouvait se limiter pour la majorité à un besoin de spiritualité, sans pour autant se sentir moins fidèle… Mais voilà que la population est confrontée à un nouvel islam inquiétant, dans lequel elle ne se retrouve guère! Par ces fanatiques qui, voulant imposer leur idéologie, sèment la terreur et la division partout où ils vont.
Sur les plateaux de télé, dans les journaux, une plus grande place est faite à un discours rétrograde, provocateur, qui, quelques mois plus tôt n’aurait pas eu lieu. Rached Ghannouchi a même osé dire dans une interview que «les islamistes sont les premiers habitants du pays et les laïcs des parvenus.» (‘‘Réalités’’ du vendredi 5 août 2011). Et de la polygamie aux interdictions qui bloquent la vie, on n’en finit guère! Le plus incompréhensible, c’est l’attitude de ces intellectuels, juristes, hommes de savoir… qui, au lieu de pousser vers une attitude moderniste, reculent avec le courant obscurantiste pour poser, dans le pays de la parité, le problème de la polygamie!
Les déclarations de Samir Dilou ne doivent engager que sa personne! Dans un pays où parents et grands-parents sont naturellement monogames, voilà que la génération de la Révolution va admettre la polygamie, la femme au foyer, le niqab et qui sait encore? En Islam, me semble-t-il, le Coran est clair: «Si vous craignez de ne pas être juste, et vous le serez guère même en y tenant, prenez- en une seule.»
En plus, la faisabilité, y a-t-on pensé? Est que l’homme tunisien est capable d’entretenir deux femmes, deux familles (ou plus)? A-t-on tenu compte du coût de la vie? De l’éducation des enfants? Des logements parce qu’il en faut un pour chaque femme, non? A ceci, il faudrait ajouter que ce seraient deux femmes diplômées mais au foyer!
Ne pas laisser faire, ne pas céder!Libérés de l’oppression qui avait sévi contre eux du temps de Ben Ali, ils se croient, après le 14 janvier, les seuls maitres de la situation, sinon les prioritaires: ils font la loi, dans tous les domaines, en exploitant la fragilité du gouvernement provisoire et la crise sociale et économique. Ils exploitent la misère des jeunes pour des mariages collectifs, celle des familles nécessiteuses avec des couffins de vivres, des aides financières… Pire encore, les actes de barbarie contre les restaurants, les cafés... Ce qui s est passé à Jendouba ne doit pas rester dans l’impunité! Il est inadmissible que les biens des gens soient saccagés, incendiés au nom de la religion! Il suffisait d’un takbir pour que les plus réticents se joignent au mouvement de violence! Est-ce bien ça l’Islam? Qui va rembourser les propriétaires par ces temps de crise? Où étaient les forces de sécurité pendant ces opérations de vandalisme? Les terrasses des cafés de l’Avenue vides, les chaises entassées et enchaînées de peur que le saccage les gagne! Les touristes se promènent avec des bouteilles d’eau…
Le devoir est de ne pas laisser faire, de ne pas céder! Le but de toute révolution est d’aller vers le meilleur. La révolution du 14 janvier 2011 ne doit pas déroger à la règle et les forces démocratiques du pays sont appelées à sauvegarder les acquis de la République et à inscrire la nouvelle constitution dans une société démocratique, respectueuse des valeurs universelles ou le fanatisme n’a pas de place.

Televisión iraní: Gadafi abandonaría el poder con destino a Venezuela

La misma fuente asegura que el líder libio pondría como condición que las fuerzas de la OTAN suspendan inmediatamente su operación militar

El portal de noticias Albawaba aseguró este jueves, citando fuentes militares, que Moammar Kadafi podría abandonar muy pronto el país con destino a Venezuela. El poder quedaría en manos del ministro de Justicia.
La misma fuente asegura que el líder libio pondría como condición que las fuerzas de la OTAN suspendan inmediatamente su operación militar.
Opinan los foristas
Esta decisión se habría tomado luego de una reunión secreta entre representantes de Kadafi y representantes del Comité Nacional de Transación, el órgano político que reune a las fuerzas de oposición, este lunes en Túnez.
La información asegura que dos aviones Airbus de SurÁfrica aterrizaron en el aeropuerto de Trípoli. El primer avión traía una delegación mientras que el segundo avión se encontraba vacío. Los aviones trasladarían a Kadafi, su familia y miembros de su gabinete hacia Venezuela. Algunas fuentes aseguran que Kadafi se encuentra enfermo y requiere urgente tratamiento médico.

Gobernabilidad: “La gente quiere trabajo”

“Lo que la gente necesita es trabajo”, declaró un manifestante en la reciente marcha en Tottenham, luego de la explosión social que estalló en el Reino Unido. En Túnez “a un joven que dice ‘quiero empleo. Estoy harto de la marginalidad; ya no la soporto’, no le importa si la culpa es del gobierno o del mercado”, señala el profesor Boughzala.
Se pueden recoger pareceres, en el mismo sentido, entre los llamados “indignados” en España o quienes se levantaron en Egipto, mayoritariamente jóvenes.
El 29% de la población de República Dominicana son jóvenes entre 10 y 24 años. La tasa de ocupación de aquellos entre 15 y 29 es de 44.7%; una de las más bajas en Centroamérica y el Caribe. La tasa de desempleo de jóvenes duplica la tasa nacional; y en el caso de mujeres jóvenes, la triplica.
Las complicaciones por la falta de empleo para la juventud no solo se dan en países afectados por la crisis económica que se inició en 2008 o en aquellos árabes, sino también en algunos como la República Dominicana cuya economía ha venido creciendo pero sin suficiente generación de empleo.
Como lo acaba de señalar el director general de la OIT, Juan Somavia: “Unos 81 millones de trabajadores jóvenes están oficialmente sin empleo, y muchos más están tan desalentados que han dejado de buscar trabajo. Más de una cuarta parte de todos los trabajadores jóvenes, es decir, 152 millones, ganan menos del equivalente a 1.25 dólares de los Estados Unidos al día, a menudo en la economía informal (…) Esta situación tiene un costo para las personas, las familias, las economías y las sociedades. Se pierde potencial humano y potencial productivo y se destruye la cohesión y la estabilidad sociales. En el ámbito de la seguridad social, la no acumulación de derechos a pensiones socava la base contributiva de los sistemas actuales, generando un pasivo social de personas sin protección para el futuro”.
A estos costos debe añadirse el resentimiento que la gobernabilidad democrática tiene cuando un colectivo significativo, como son los jóvenes, es invadido por la desesperanza.
No pocos de los jóvenes desempleados o subempleados en el mundo tienen título universitario. La promesa democrática de la movilidad social –“si se estudia y trabaja se puede progresar”– aparece incumplida en muchas partes del mundo, incluida América Latina.
En un último encuentro de Alto Nivel de Naciones Unidas, con motivo del Año Internacional de la Juventud, los representantes de los países miembros se comprometieron a luchar contra el desempleo juvenil y a velar para que los jóvenes encuentren trabajos decentes y productivos.
La promoción de empleo productivo y trabajo decente para los jóvenes tiene que estar entre las prioridades de la agenda de los países que buscan crecimiento económico con inclusión social para progresar, combatir la pobreza, eliminar la desigualdad y fortalecer la gobernabilidad democrática.
En Centroamérica, que quiere combatir integralmente la violencia y la inseguridad, coherentes estrategias nacionales para promover la participación de los jóvenes en el mundo productivo son cruciales.
Extensión de la educación escolar, acceso a universidades de calidad, actualización de la formación profesional y apoyo a la capacidad emprendedora –con una perspectiva de género– son políticas indispensables.

Túnez: Más protestas, más violencia policial

El lunes 15 de agosto los manifestantes tomaron las calles de Túnez solicitando una reforma inmediata. Entre las exigencias de los manifestantes se encontraba la formación de un poder judicial independiente [en] capaz de llevar ante los tribunales a los funcionarios corruptos y a los asesinos de la “Revolución de los mártires”.

Los manifestantes también solicitaban la liberación inmediata del informante y ex oficial de alto rango del Ministerio del Interior de Túnez Samir Feriani, quien ha estado bajo custodia desde el 29 de mayo, luego de publicar dos cartas en un periódico de Túnez afirmando que las personas que tienen cargos importantes en el Ministerio del Interior eran responsables de la muerte de los manifestantes pacíficos durante la revolución en Túnez.
Los manifestantes también corearon “la gente quiere la caída del régimen” y “la gente quiere revolución nuevamente”.

El lunes, el centro de Túnez era testigo de tres manifestaciones al mismo tiempo, pero la que no estaba liderada por la Unión de Trabajadores de Túnez (UGTT) se dirigió hacia la prestigiosa avenida de Habib Bourguiba, donde se encuentra el edificio del Ministerio del Interior y terminó en un enfrentamiento entre la policía y los manifestantes.


La policía usó gas lacrimógeno para dispersar a los manifestantes. El Ministerio del Interior afirmó que un manifestante comenzó a lanzar dicho gas, y la policía tuvo la necesidad de responder.


El Gobierno de Túnez promete más dureza contra los antiguos aliados de Ben Alí

El primer ministro de Túnez, Beji Caid Sebsi, ha prometido este jueves que el Gobierno adoptará una postura más firme contra los aliados del depuesto presidente Zine al Abidine Ben Alí, en respuesta al creciente malestar entre la población, que ha vuelto a movilizarse esta semana para reivindicar mayor contundencia contra el antiguo régimen.

Miles de personas salieron el lunes a la calle, tanto en la capital como en otras ciudades, para protestar contra la forma en que el Gobierno interino ha perseguido los crímenes cometidos durante el régimen de Ben Alí. El detonante de esta movilización fue la liberación del ex ministro de Justicia Bechir Tekkari y la huída a París de Saida Agrebi, amiga de la esposa del dirigente depuesto.

Sebsi ha reconocido que la Justicia ha estado "más lenta en esos casos" y que "debe tener en cuenta" los deseos de la población". "Debería ser todo más rápido", ha apostillado, durante un discurso a la nación emitido por televisión.

El primer ministro ha añadido que entiende el malestar provocado entre los tunecinos por la libertad de varias personas cercanas a Ben Alí y, por este motivo, las autoridades adoptarán "medidas preventivas". Sebsi, sin embargo, no ha aclarado a qué medidas se refiere.

Asimismo, el jefe del Ejecutivo provisional ha pedido al Ministerio de Justicia que tome medidas contra los jueves que puedan estar implicados en casos de corrupción.

"PROTEGER LA REVOLUCIÓN"

Algunos sectores de la población sospechan que aliados de Ben Alí intentan recuperar parte del poder perdido gracias a la colaboración brindada por personas integradas en el actual Gobierno. Sebsi ha negado estas acusaciones señalando que la intención de su administración es "proteger la revolución" surgida en diciembre y que derivó, el 14 de enero, en la salida del poder del entonces presidente.

Túnez celebrará elecciones el próximo 23 de octubre para elegir una asamblea que debe redactar una nueva Constitución. El primer ministro se ha comprometido a que su Gobierno trabajará para que estos comicios, los primeros tras la salida de Ben Alí, sean justos y libres.

De hecho, Sebsi ha pedido a los ciudadanos que se sientan orgullosos de su "revolución" porque el país magrebí está gestionado actualmente por una administración civil interina y no por el Ejército, como sucede en Egipto.

mercredi 17 août 2011

Le Bras armé de Ben Ali en Tunisie

Tunisie Vidéo Privée Rare_Ben Ali ivre mort !

Révolution 2: Nouvelle marche de liberté et de justice | Tunis Tribune

Maitre Aouini attaque sans merci le gouvernement transitoire

TUNISIE

Tunisie : une transition à l'image d'une révolution de carte postale





(De Tunis) L'agitation post-révolutionnaire qui énerve et inquiète les Tunisiens au quotidien parait bien bénigne. Les signes positifs de la métamorphose du pays en cet été de transition démocratique sont pourtant visibles et si enviables en comparaison avec les douloureuses péripéties des autres révolutions arabes en cours.
Quand on leur fait remarquer combien ils ont de chance par rapport aux Libyens, aux Syriens et même aux Egyptiens, les pionniers du printemps arabe cessent de se plaindre. « Oh que c'est dur pour eux les pauvres ! », se reprennent-ils avec émotion et compassion pour ce qu'endurent ceux qui ont voulu suivre leur exemple.
Ils auraient préféré bien sûr voir Ben Ali et sa bande comparaitre devant les juges comme Moubarak et ses fils, au lieu qu'il soit condamné par contumace. Ils enragent de ne pas le tenir d'autant qu'ils continuent de découvrir l'étendue des dégâts causés par son régime, son système, sa mafia.
« Je ne peux oublier les images des piles de billets de 500 euros dans les coffres du palais de Carthage ! raconte Nabil, photographe à Zarzis. Je rentrais ce jour là avec une rage de dents terrible et j'étais
passé à la pharmacie pour acheter une plaquette de Doliprane.
J'ai été tellement sonné par le spectacle à la télé, que quand ma femme m'a demandé pourquoi j'avais un médicament à la main, je lui ai dit que j'avais une douleur mais qu'elle venait de passer ! Je m'étais mis à calculer combien de familles en difficulté auraient pu vivre avec toutes ces sommes volées. »

Des touristes en majorité Tunisiens, c'est révolutionnaire

Le marasme économique est en effet la première source de mécontentement et d'angoisse dans la Tunisie post-révolutionnaire où le taux de chômage continue de grimper et les mouvements sociaux se multiplier. La chute de la fréquentation touristique est ravageuse sur les côtes même si les émigrés, revenus d'Europe pour les vacances ont su profiter des tarifs préférentiels pour aller à l'hôtel.
La quasi absence des Allemands et des Italiens à Tabarka n'a pas empêché de servir des bouteilles de bière par dizaines dans les cafés le long du port, à la veille du Ramadan. Que les touristes soient en majorité des Tunisiens, est révolutionnaire en soi ! D'autant que ces vacanciers se préoccupent des affaires du pays. Les discussions politiques animées sur les terrasses rappellent combien la parole a été libérée en l'absence de surveillance.

« Ça va aller ! » assurent et se rassurent les Tunisiens

« Ce qu'on a perdu sur le plan économique est largement compensé par les gains démocratiques », rappelle Fadhel Moussa, doyen de la faculté des sciences juridiques, politiques et sociales de Tunis. Ce vieux militant pour la démocratie qui pratique au quotidien les difficultés de la transition, mesure la grande responsabilité des Tunisiens de relever le défi mais reste confiant.
La « dégage attitude » continue de se manifester chez beaucoup de gens mais la majorité comprend que la chute du régime Ben Ali marquait le début et non l'aboutissement de la révolution.
Quand on leur fait remarquer que l'agitation qu'ils vivent est normale compte tenu du bouleversement, beaucoup de Tunisiens assurent et se rassurent : « Oui, ça va aller ! »
Photo : un artisan grave des assiettes de bronze en hommage au printemps arabe, à Tunis, le 14 juin 2011 

Tunisie. Portrait de Ben Ali par Yadh Ben Achour

Le président la Haute Instance de réalisation des objectifs de la révolution brosse un portrait sans complaisance de l’ex-président, qui n’a pas su résister à «l’instinct irrépressible de jouissance du pouvoir absolu». 

Dans un entretien au journal ‘‘Le Soir d’Algérie’’, Yadh Ben Achour parle de la mission de l’Instance qu’il dirige et des difficultés qu’elle rencontre en cette phase transitoire. Il s’attarde aussi sur le passé de la Tunisie pour présenter sa vision de la personnalité et de l’action de Ben Ali, un despote qui a eu une fin de règne encore plus piteuse que celle de son prédécesseur, Habib Bourguiba. «Le malheur d’un homme comme Ben Ali, c’est d’avoir oublié qu’il était mortel. Il s’est comporté, ainsi que son entourage, comme si la mort n’existait pas. Cette frénésie d’accumulation de pouvoir et de richesse ne s’explique pas autrement», explique Ben Achour. Extrais très édifiants…  
Le «changement» dévoyé: «Entre 1987 et 1992, le régime de Ben Ali n’était pas encore apparu sous son véritable jour. Il était venu en principe mettre un terme aux dérives catastrophiques du président Bourguiba. Le coup d’Etat de novembre 1987 a été accueilli avec allégresse par l’ensemble du peuple tunisien. Au cours de ses premières années, tout le peuple tunisien avait cru au ‘‘changement’’. C’était l’époque de la déclaration du 7 Novembre, de la proclamation du Pacte national, de la révision constitutionnelle de 1988, de l’institution du Conseil constitutionnel et de la consolidation apparente des libertés publiques. Ce qui s’est passé en 1992, l’année où j’ai démissionné du Conseil constitutionnel, c’est que celui-ci a eu à examiner un projet de loi sur les associations. Ce projet, en fait, était destiné à provoquer la mort de la Ligue tunisienne des droits de l’homme (Ltdh). Nous avons âprement discuté, mon collègue Abdelfattah Amor et moi-même, de la constitutionnalité de cette loi scélérate. Un certain nombre de nos collègues étaient d’accord avec notre analyse sur l’inconstitutionnalité manifeste de cette loi. Mais, au moment de la décision, nous nous sommes retrouvés, totalement, isolés. Dans la lettre que j’ai envoyée au président de la république, je lui avais signifié que cette loi était non seulement inconstitutionnelle, mais qu’elle contrevenait à la ‘‘conscience juridique’’.»
Une malice ‘‘flicardière’’ : «Je pense que Ben Ali était animé aux premiers temps de sa prise du pouvoir par de bonnes intentions. Il a certainement cru à sa mission rénovatrice. Il était entouré d’hommes politiques expérimentés et intelligents. Mais, après les incertitudes des premiers temps, son installation définitive au pouvoir a laissé à l’homme ‘‘réel’’ tout le loisir de s'épancher et de se développer. L’homme ‘‘réel’’ n’a aucune élévation d’esprit, ni culture véritable. Il dispose d’une malice ‘‘flicardière’’ – excusez le terme –  de bas étage qui ne convient pas à un chef d’Etat. Les meilleurs de l’équipe qui a pris le pouvoir se sont retirés. N’ayant plus aucun contre-pouvoir en face de lui, Ben Ali a alors plongé, avec une véritable ivresse et une irresponsabilité totale, dans la jouissance du pouvoir absolu. Sa deuxième femme et son entourage n’ont fait qu’aggraver cet instinct irrépressible de jouissance.»
L’homme aux mains sales : «Ben Ali n’a pas remis en cause les avancées sociales de Bourguiba, notamment le développement des droits de la femme. Ceci étant, Bourguiba n’est pas un homme sans faute. Il était le seul à disposer de la légitimité nécessaire, de la profondeur historique, de l’intelligence indispensable, de la culture universelle, pour préparer la Tunisie à vivre une vie réellement démocratique. Il a totalement raté cette mission qui ne l’intéressait pas, par rapport au culte de sa personnalité. Bourguiba, en effet, était dévoré par un instinct narcissique démesuré. Cela a englouti toutes les potentialités de cet homme exceptionnel. Mais il avait au moins une qualité, une vertu. Comme tous les vrais et grands politiques, l’argent ne l’intéressait pas. Cela est revenu aujourd’hui dans la mémoire des Tunisiens. L’homme ‘‘aux mains propres’’, voilà, pour nous aujourd’hui, la figure de Bourguiba. La leçon que Ben Ali n’a pas su retenir de Bourguiba c’est que l’intégrité morale d’un chef d'Etat, en politique, est un élément-clé de son gouvernement. Voilà ce que Ben Ali a totalement dilapidé.»
La loi contre le droit : «Utiliser la loi pour vider le droit de sa substance, telle a été la méthode de gouvernement de Ben Ali. Le malheur c’est qu’il a trouvé assez de juristes pour l’aider. Ce sont ces juristes que je ne comprendrai jamais. Notre Constitution, nos lois, sont devenus des pièges contre le sens du droit et la matérialité des droits. Prenez l’exemple de la Constitution. Elle a subi un certain nombre de révisions qui l’ont totalement défigurée. Il en est de même des grandes lois qui concernent la vie politique, comme le code électoral, les lois sur les associations, les partis politiques, la presse, etc.»
L’Etat policier: «La police, en particulier la police politique, était le centre de gravité [du système mis en place par Ben Ali, Ndlr]. Il faut que les chercheurs élaborent une théorie de ‘‘l’Etat policier’’, à partir de l’expérience de Ben Ali. L’Etat policier induit, dans toute la société, des effets d’une perversité complète. Il détruit l’autorité étatique. Il provoque le désintéressement de la chose publique. Il favorise, dans l’esprit civique majoritaire, cette mentalité de la débrouillardise, de la corruption et de la compromission. Il cultive l’instinct de violence et d’agression. Dans ce type d’Etat, les valeurs sont détruites, y compris la valeur la plus sacrée, celle du respect de la vie et de l’intégrité physique. L’Etat policier, c’est un retour à l’état de nature, dans lequel la volonté subjective tient lieu de loi. C’est la négation de la société civile.
La révolution contre «l’homme du changement»: «Il s’agit d’une explosion de fureur et de rage, mais d’une rationalité et d’une sagesse étonnante. Explosion de rage et de fureur contre l’opprobre et la bassesse de l’ancien régime. Rationalité et sagesse, par la nature des slogans, la légitimité des demandes, le sens du sacrifice, l’absence du sentiment de vengeance, la fraîcheur de ses partisans. Sur ce point également, il faudra encore quelques années pour théoriser le sens, la profondeur, les motivations de cette révolution.

Tunisie: dur, dur, la démocratie

Manifestations le 15 juillet à Tunis. Nombre de Tunisiens ont perdu confiance dans le gouvernement de transition.

La moitié des électeurs se sont inscrits sur les listes. A deux mois du premier scrutin libre, la plupart ne savent pas pour qui voter. Et se méfient des politiciens, nouveaux ou anciens.

Invités à s'inscrire sur les listes électorales avant le 14 août en vue de l'élection de l'Assemblée constituante du 23 octobre, les Tunisiens ne se sont pas bousculés au portillon. Seuls 3,7 millions des 7, 5 millions d'électeurs potentiels ont effectué cette démarche, soit environ 1 sur 2. Du coup, l'Instance supérieure indépendante pour les élections, chargée d'orchestrer l'ensemble du processus électoral, a dû se résoudre à compléter ses listes en utilisant celles constituées par l'ancien régime.  
Pourquoi ce premier scrutin libre ne suscite-t-il pas davantage d'ardeur républicaine ? La torpeur estivale et la communication parfois défaillante des organisateurs n'expliquent pas tout. "On demande aux gens de s'inscrire alors qu'ils ne connaissent pas encore les candidats. Du coup, pour beaucoup d'entre eux, l'élection reste virtuelle", analyse Sofiene Belhaj, l'un des facebookers de la révolution, devenu membre de la Haute Instance, l'assemblée qui pilote la transition. 
Des figures de l'ancien régime soupçonnées d'agir en coulisses
Autre facteur : l'émiettement de la classe politique. Plus de 100 partis ont aujourd'hui pignon sur rue. Quelques-uns s'efforçaient déjà du temps de la dictature de faire entendre leur différence. Mais la plupart d'entre eux se sont constitués au lendemain de la révolution. "Confrontés à cette offre pléthorique, les Tunisiens n'arrivent pas à faire leur choix", souligne Mounir Kchaou, professeur de sciences politiques à l'université de Tunis. Beaucoup d'électeurs et d'observateurs soupçonnent aussi quelques figures de l'ancien régime de parrainer en coulisse une partie de ces groupuscules... Chez les plus jeunes, assoiffés de changement, la défiance s'étend aux partis plus anciens. "Cela fait presque trente ans qu'ils font partie du paysage, en votant pour eux j'aurais l'impression de voter pour l'ancien régime !" confie Sonia Zid, une étudiante de 24 ans, qui a choisi de s'abstenir. Le climat de précampagne n'arrange pas les choses. Les querelles de personnes, les chamailleries au sein de la Haute Instance, censée fixer les règles du jeu, les surenchères de certains partis, prompts à s'ériger en gardiens de la révolution dès qu'ils sont mis en minorité, brouillent le message. A en croire les sondages, 2 Tunisiens sur 3 ne savent pas pour qui ils iront voter en octobre.  
La corruption est toujours là, le fonctionnement de la justice n'a pas changé 
La désillusion concerne aussi le gouvernement de transition, dont le capital de confiance s'est émoussé au fil des mois. En cause, l'insécurité et le chômage, mais aussi le fonctionnement de l'appareil judiciaire, loin de répondre aux attentes d'une opinion qui ne veut plus de l'impunité. "Les autorités manquent de détermination pour entamer les poursuites, la justice ne punit pas comme elle le devrait, les procès n'abordent pas les questions de fond. Tout cela contribue à alimenter un climat de défiance", analyse Mustapha ben Jaafar, secrétaire général du Forum démocratique pour le travail et les libertés et vieux militant de la démocratie. "Beaucoup de gens sont dégoûtés à cause de la corruption, qui est toujours là, et du fonctionnement de la justice, qui n'a pas changé même si quelques juges ont été mutés", renchérit Sofiene, l'internaute.  
De l'issue du scrutin dépendront pourtant les choix institutionnels du pays. D'abord peu motivée pour s'inscrire sur les listes, Hana Malek, une jeune comptable de 27 ans, a décidé de franchir le pas. "Certains disent que ce sont les islamistes qui vont l'emporter. Cela m'a réveillée. Pour la première fois de ma vie, j'irai voter. Pour leur barrer la route." 

mardi 16 août 2011

Les voitures des Ben Ali sont à vendre

Plus de deux cents voitures appartenant à la famille des Ben Ali ont été saisies pour être mises en vente aux enchères.

Les nombreuses, belles et onéreuses voitures de la famille Ben Ali seront bientôt vendues aux enchères.
Pas moins de 234 voitures de luxe ont été saisies chez les Ben Ali, a rapporté la presse tunisienne. Initiée par le ministre des Finances, Jaloul Ayed, cette démarche devrait rapidement déboucher sur une vente aux enchères.
Ces voitures de luxe (Porsche, Ferrari, Rolls-Royce, etc.) appartenaient au président déchu ou à ses proches. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que la famille tunisienne aimait les voitures, et pas n’importe lesquelles. On apprend ainsi dans Tunis-Hebdo qu’une des voitures saisies, de marque allemande, avait été spécialement «tunée» pour Leïla Trabelsi, la femme du président.
Elle lui avait été offerte par son époux pour la modique somme de 700 000 euros... On apprend également que Halima, fille cadette du couple présidentiel, avait 10 voitures dans son garage, alors qu’elle n’était encore qu’étudiante. Et il semblerait qu’il ne s’agissait pas de Renault 4L... Non seulement ces voitures étaient chères, belles et nombreuses, mais il semble en plus que la famille du président avait le droit à quelques privilèges par rapport à la loi en vigueur.La presse locale précise que beaucoup de ces voitures avaient des vitres teintées et des plaques minéralogiques avec leurs prénoms inscrits dessus, ce qui était absolument interdit aux Tunisiens.
La commission d’expropriation en charge de ces saisies, a, par ailleurs, précisé que des liasses de billets, des bijoux et bien d’autres objets de valeur ont été saisis dans le palais présidentiel après la chute de Ben Ali.
Rappelons qu’au début de la révolution, une voiture appartenant à Slim Chiboub, le gendre de Ben Ali, a été transportée par des manifestants qui l’ont hissée avec un engin de chantier pour faire le tour de la ville. Un autre exemple, un Tunisien, qui, à l’aide d’un gros chariot élévateur, a tout simplement récupéré la superbe Ferrari 599 GTB Fiorano jaune de Ben Ali.
Ces images sont passées en boucle sur les télévisions locales. Le conducteur de l’énorme engin aurait sobrement déclaré au journalis-
te : «Ben quoi ? C’est notre propre argent, après tout...» Cette voiture est devenue un joli symbole post-révolutionnaire...
Ainsi, si certains véhicules, dont de superbes Ferrari, avaient été vandalisés, vendus ou utilisés pour faire des barrages lors de la destitution de Ben Ali, aujourd’hui, la plupart de ces bolides se trouvent sous la haute protection de l’armée, en attendant un meilleur sort.
On compte notamment parmi ces nombreux bijoux ayant appartenu aux proches du président tunisien déchu, la superbe Ferrari 599 GTB Fiorano jaune de Mohamed Slim Chiboub, gendre de Ben Ali.

Tunisie : Said Boujbel empêché de quitter le territoire


Selon Shems FM, l'homme d'affaires Said Boujbel et gendre de la famille Trabelsi a vainement tenté de quitter le territoire de la Tunisie, mais il en a été empêché.
Et c’est de l'aéroport international de Tunis-Carthage aux alentours de 14h00 que l’homme d’affaires et président d’un club sportif de la région du Cap Bon a essayé de quitter, une interdiction de quitter le territoire, selon un responsable au ministère de l'Intérieur, a usé de prétexte pour le stopper. S. Boujbel court un jugement de 6 mois de prison et une amende dans l'affaire de l'aéroport de Tunis-Carthage par le juge du tribunal de première instance de Tunis.

lundi 15 août 2011

Tunisie. Listes électorales: les retardataires à la queue leu-leu

Pour s’inscrire aux élections de l’Assemblée constituante, ils ont attendu la dernière minute. Ces retardataires ont entre 18 et 80 ans. Après hésitation, ils ont décidé de ne pas louper la chance de leur vie. Reportage de Zohra Abid
Comme prévu, le dernier jour des inscriptions aux listes électorales, fixé par Kamel Jendoubi et ses camardes de l’Instance supérieure et indépendante pour les élections (Isie) au 14 août, a connu une grande affluence. Les quelque 950 bureaux d’inscription répartis sur tout le territoire, sans parler des bureaux ambulants, ont été pris d’assaut dès les premières heures de la journée de dimanche. A l’Ariana, à titre d’exemple, on parle d’un taux très élevé par rapport aux autres jours. Kapitalis s’est rendu dans certains de ces bureaux.
Pourquoi à la dernière minute? Le 14 août, deux heures de l’après midi, il y a foule à la mairie de la Cité El Khadhra. Devant le bureau des inscriptions, deux rangs interminables. Un  pour les femmes et un autre pour les hommes. «Ouf, éloignez-vous de moi, à quoi ça sert de me coller et bousculer. Ça me suffit la chaleur du jour, puis on va tous passer», lance une jeune dame à une autre d’un certain âge. En attendant leur tour, les femmes, dans leur rang indiscipliné, parlent de tout et de rien. Elles se proposent même des recettes pour la rupture du jeûne.
Dans leur file indienne, les hommes bavardent beaucoup moins. On avance sans faire du bruit. L’un après l’autre, et chacun quitte la mairie avec sa petite preuve d’inscription.

15 heures et quelques, à El Menzah VI. La place de la mairie est pleine de luxueuses bagnoles... à craquer. A l’intérieur, les retardataires sont bien au rendez-vous et ils ne sont nullement dérangés de se pointer à la dernière minute. C’est, pour eux, comme une seconde nature. «C’est comme ça. Vous ne connaissez pas encore le Tunisien! Dans toutes les occasions, il ne se présente que peu de temps avant la fermeture des guichets. Avez-vous vu un jour quelqu’un payer ses factures avant la date limite ?», explique avec le sourire un jeune faisant tranquillement la queue avec des hommes et des femmes. Ici, c’est mixte et tout le monde fait la queue ensemble. Changement de lieu, passage de classe, choc de cultures…

 16 heures moins dix. C’est-à-dire dix minutes avant que la charmante dame n’éteigne son ordi, ramasse ses outils et ferme la porte. On a dit qu’elle va fermer la porte ! Non, pas possible. «Eh, vous plaisantez madame, et nous !», s’inquiète un quinquagénaire. D’autres se rallient à sa colère.
Une prolongation inespérée
Dix, vingt, trente... hommes et femmes à tirer la gueule. «Je sais bien que c’est le dernier jour, mais à l’affiche, c’est écrit noir et blanc jusqu’à 18 heures. Puis, nous n’avons pas été prévenus que les bureaux allaient fermer deux heures avant», réagit une jeune fille en tenue d’été, lunettes signées, cheveux longs et frisés. Elle vient de rentrer de la plage. Comme cette belle créature, son compagnon prend les choses au sérieux. «Vous aurez dû fermer la porte d’entrée, un peu avant. Mais là, nous sommes en train d’attendre depuis une heure. Et je ne sortirai pas d’ici avant d’être inscrit. Même par la force. Débrouillez-vous», s’adresse-t-il à la dame qui s’occupe des inscriptions dans le seul bureau ouvert de la mairie. Cette dernière est d’une très mauvaise humeur et prête à insulter tout le monde. Il faut dire qu’elle a passé toute une journée à inscrire machinalement des noms et elle n’en peut plus. Il ne faut pas oublier, non plus, que ce n’est pas facile pour un jeûneur de passer son dimanche à travailler. «Vous auriez dû venir un peu plus tôt. La semaine dernière, les inscriptions se comptaient au nombre des doigts. Ça ne me regarde pas si vous allez vous inscrire ou non», répond-t-elle, cassante. L’air épuisée, elle regarde sa montre et compte les secondes qui lui restent pour en finir avec les inscriptions et rentrer enfin chez elle.

3.882.727 Tunisiens inscrits sur les listes électorales

3.882.727 Tunisiens, sur 7,5 électeurs potentiels, se sont inscrits sur les listes électorales de la Constituante du 23 octobre, précise l’Instance supérieure indépendante pour les élections (Isie).

Le plus grand nombre d’inscrits se trouvent successivement à Ben Arous (234.804), Sousse (227.771), Tunis 2 (225.734) et Sfax 2 (209.451).
L’opération d’inscription exceptionnelle démarre aujourd’hui et se poursuivra jusqu’au 12 octobre prochain, indique le communiqué de l’Isie. L’inscription exceptionnelle concerne les militaires et les agents des forces de l’ordre intérieur qui ne sont plus en exercice. Sont concernés également par cette mesure les jeunes ayant atteint l’âge de voter entre le 15 août et le 12 octobre prochain, toute personne ayant recouvert ses droits ainsi que les Tunisiens résidant à l’étranger se trouvant en Tunisie le jour du vote.
L’Isie donnera mardi une conférence de presse à son siège à Tunis pour présenter le bilan des résultats des inscriptions des citoyens tunisiens sur les listes électorales, les modalités de l’inscription à titre exceptionnel, l’établissement des listes électorales, les délais de réclamation et de recours.

Toute la lumière sur les biens mal acquis par les clans Ben Ali et Trabelsi

un.15.08.11
• 251 affaires ont été portées devant la justice pour la désignation de séquestres ou d’administrateurs judiciaires dont 243 ont eu une issue favorable
• 320 sociétés confisquées et 155 décisions prises pour l’enregistrement de titres fonciers au nom de l’Etat
• Les créanciers ont jusqu’au 13 septembre prochain pour déposer leurs requêtes

Les biens mal acquis, un concept peu connu par les Tunisiens avant la révolution et qui signifie  selon le Centre national de coopération et de développement (Cncd), en Belgique, «tout bien meuble ou immeuble, tout avoir ou fonds susceptible d’appropriation privative soustrait illégalement du patrimoine public et qui a pour effet d’appauvrir le patrimoine de l’État». Pour être plus explicite, ce sont les biens obtenus de manière illicite par le moyen de détournement de fonds, de malversation, de corruption ou encore par abus de pouvoir. Les investigations et les procédures engagées après le 14 janvier dernier sur les fortunes de l’ancien président, de sa femme et de leurs familles respectives ont permis de découvrir comment la loi a été instrumentalisée pour faire profiter ces deux clans et leurs affidés. Et comment leurs pratiques délictueuses ont été couvertes pour leur permettre de s’enrichir par l’utilisation de mécanismes opaques, de sociétés écrans et l’extorsion de fonds publics.

C’est dans un vieil immeuble sis rue du Niger, jouxtant l’avenue Hédi-Chaker et à quelques mètres de la rue de Palestine que la direction générale du contentieux de l’Etat a élu domicile. Devant le bureau du chef du contentieux, des citoyens venus s’enquérir de l’issue de leurs dossiers attendent d’être reçus par le premier responsable dont le bureau ne désemplit pas. Entre deux réunions, il nous reçoit pour les besoins de notre enquête. Sur son bureau s’amoncellent des dossiers. «Ce sont des requêtes de citoyens, des plaintes en justice, des dossiers   des biens, confisqués et autres» confie M. Mahmoud Chaouchen, le chef du contentieux général de l’Etat, qui vient d’être nommé à ce poste au mois de mai dernier.  Tâche harassante en ce début de mois de Ramadan et avec cette chaleur étouffante.  «Le volume de travail est énorme et les moyens humains et matériels sont restés les mêmes. Avec 6.000 nouvelles affaires tous genres confondus dont 500 ayant trait aux malversations dans lesquelles sont impliqués l’ancien président, sa famille et celle de sa femme, nous croulons sous le poids des dossiers. Mais nous faisons contre mauvaise fortune bon cœur», ajoute le chef du contentieux qui se présente comme l’avocat de l’Etat. En fait, c’est lui qui représente tous les ministères, les établissements publics à caractère administratif et même les établissements publics à caractère non administratif et les entreprises publiques, s’ils en font la demande, devant les différentes juridictions, pénale, civile, administrative aussi bien en Tunisie qu’à l’étranger. Le contentieux général de l’Etat n’agit pas de son propre chef. Il reçoit mandat de la part d’un ministère ou d’un organisme public pour le représenter auprès de la justice et déposer plainte en son nom. Auparavant, il doit étudier le dossier, bien l’examiner avant de le transmettre à la justice. Comme il peut se trouver dans le cas inverse dans le rôle de défendeur quand c’est l’Etat qui est en cause.

C’est pourquoi il est chargé d’assurer le suivi auprès de la justice de tous les dossiers de malversation. «La situation est exceptionnelle et nous devons assumer notre mission jusqu’au bout», assure-t-il.

Travail sous pression
Avant la promulgation du décret-loi n° 13 du 14 mars 2011 relatif à la confiscation des biens mobiliers et immobiliers des 114 personnes soupçonnées d’être impliquées dans des opérations de malversation et d’avoir acquis leurs biens de manière douteuse, le contentieux général de l’Etat a reçu des dossiers et des requêtes de la part du doyen des juges d’instruction, de la propriété foncière ou encore de simples citoyens. «Plus de 500 dossiers que nous sommes dans l’obligation de avant de prendre les décisions qui s’imposent», ajoute traiter un à un M.Chouchène. A son tour, la propriété foncière a préparé une liste des biens immobiliers inscrits aux noms de personnes suspectes. Des plaintes ont alors été déposées devant les tribunaux pour mettre la main, celle de l’Etat, sur ces biens en demandant la nomination de séquestres s’il s’agit de personnes physiques ou d’administrateurs judiciaires s’il s’agit de personnes morales, c’est-à-dire des sociétés. Au total, 251 affaires ont été portées devant la justice dont 243 ont eu une issue favorable. Les autres ont été rejetées mais le contentieux général a interjeté appel et il est même allé jusqu’à se pourvoir en cassation. Trois cas ont suscité beaucoup de réactions de part et d’autre. Celui, d’abord, de Hédi Jilani, l’ancien patron de l’Utica, qui a gagné l’affaire en appel. Le deuxième cas est celui de Moncef Materi, père de Sakher Matéri le gendre de l’ancien président qui, également, a obtenu gain de cause en appel. Le troisième cas est celui du producteur de télévision Sami El Fehri qui a, également, gagné l’affaire en appel mais le contentieux général de l’Etat a demandé et obtenu la non-application de la sentence en attendant l’arrêt de la Cour de cassation. C’est une mesure conservatoire qui l’a empêché de débloquer l’argent avant l’issue finale de la plainte. Et le cas de l’ancien Premier ministre Mohamed qui a été relayée par certains «C’est une supercherie ? Ghannouchi médias sans vérification préalable» répond-il, ajoutant que «ce n’est pas le contentieux général de l’Etat qui a déposé la plainte contre l’ancien Premier ministre, mais plutôt le collectif des 25 avocats». Cette plainte  concerne une affaire qui remonte au début des années 1990 alors que M. Ghannouchi était à la tête du ministère de la Coopération internationale. A l’époque l’ancien président avait nommé par décret non publiable au JORT l’une de ses filles de son premier mariage comme chargée de mission au cabinet du ministre de la Coopération internationale avant de l’affecter au bureau tunisien aux Nations unies à New York où elle y était restée pendant 14 mois avant de rentrer à Tunis. Un emploi fictif en somme. D’ailleurs, l’affaire a été classée pour prescription.

 «Nous travaillons sous pression et nous faisons face à des difficultés de plusieurs ordres. Manque de personnel mais aussi au niveau de la gestion de ces biens», précise le chef du contentieux général de l’Etat. Certains administrateurs judiciaires ou séquestres ont reçu des menaces non pas de la part «des propriétaires» mais de la part de citoyens qui estiment que ces biens leur reviennent de droit. Certains n’ont pas hésité à occuper de force des terres agricoles. Il exhibe la démission d’un administrateur judiciaire  que sa secrétaire vient de lui déposer sur le bureau. Cet administrateur a été désigné pour gérer une société de mise en valeur d’une superficie d’environ 200 hectares, sise au Nord-Ouest. Ce ne sont pas «les propriétaires» qui l’ont menacé mais plutôt quelques voisins. Tout comme dans cette autre société au Cap Bon, la récolte n’a pas été ramassée à temps ce qui a poussé quelques téméraires à pénétrer par effraction dans les champs et procéder à la moisson pour leur propre compte. C’est que les administrateurs ne sont pas toujours originaires des régions concernées, ce qui affecte énormément leur rendement.

Et l’argent ? Et les biens immobiliers détourné et placé dans des banques étrangères ? «Là c’est une autre paire de et les sociétés créées en dehors du pays manches», réplique Mahmoud Chouchène. Une commission spéciale a été créée et présidée par le gouverneur de la Banque centrale. Et le rôle du contentieux général de l’Etat consiste à saisir les tribunaux étrangers. Mais les procédures sont à la fois longues et compliquées. Et les cabinets d’avocats étrangers contactés pour les besoins de la cause se sont montrés intransigeants quant à leurs honoraires allant jusqu’à demander de prendre ces affaires en contrepartie d’un pourcentage élevé : les voies de l’argent sale sont impénétrables). (Lire encadré

Mutation des propriétés à l’Etat
La création auprès du ministère des Domaines de l’Etat et des Affaires foncières d’une commission de confiscation ne semble pas avoir allégé outre mesure les charges du contentieux général de l’Etat ni aplani les difficultés qui résident dans la réalisation de l’inventaire des sociétés surtout, car certains ont plus d’une société où ils sont actionnaires dans d’autres. Cette commission créée par le décret-loi susmentionné est présidée par un haut magistrat, Adel Ben Ismail en l’occurrence. Installée dans de nouveaux bureaux au 6e étage de l’ancien immeuble de la Banque de l’Habitat qui abrite trois autres commissions, l’Instance supérieure de la réalisation des objectifs de la révolution, la Commission d’établissement des faits et la commission des investigations, cette commission est une véritable cellule de crise qui s’active pour inventorier, recenser et arrêter les listes des biens mal acquis. Ce qui n’est pas une sinécure. «Opération à la fois compliquée et délicate», explique son président. S’emparant d’une feuille de papier et d’un stylo, il explique comment il faut procéder pour extirper les parts des membres des familles de l’ancien président et de sa femme, sans toucher aux droits des autres associés. Le capital d’une société qui «est une somme de valeurs acquises d'avance» est divisé en «actions attribuées aux personnes ayant participé à la création de l’entreprise». Les prises de participations peuvent être directes ou indirectes et, par conséquent, il faut agir avec beaucoup d’adresse et de doigté pour ne pas léser et les associés et l’entreprise et surtout les employés dont les droits doivent-être sauvegardés voire consolidés. Or, ajoute M.Ben Ismail, «certains agissements ont contribué à compliquer la situation» donnant l’exemple «d’une entreprise  qui a rompu unilatéralement son contrat avec une société de gardiennage qui lui doit une somme de 800 mille dinars pour engager une autre en la payant au Ce qui est une erreur puisque cette première société a porté comptant. l’affaire devant les tribunaux qu’elle a gagnée et il a fallu négocier pour renouveler son contrat et arrêter la procédure judiciaire fortement préjudiciable à toutes les parties». La commission a, aussi, pour mission d’intervenir pour régler les problèmes qui surgissent, qu’ils soient d’ordre social ou financier ou encore de gestion. Certains créanciers ont recouru aux tribunaux pour demander la mise sous séquestre de biens ou de sociétés appartenant au clan de l’ancien président et de sa femme. Or, dans le cas d’espèce, ils doivent déclarer leurs créances à la commission dans un délai de six mois  comme le stipule le décret-loi  du 13 mars précédemment cité. C’est-à-dire au plus tard le 13 septembre prochain. Toutefois, le ministère des Finances est appelé à s’acquitter des dettes dues aux personnes et aux sociétés confisquées et contre lesquelles un jugement définitif a été prononcé, et ce, dans la limite de ce qui est disponible. Quant aux personnes physiques et morales ayant contracté des dettes vis-à-vis des personnes dont les biens sont confisqués, elles devaient le déclarer à la commission au plus tard le 12 juin dernier, sinon elles devraient s’acquitter de leurs dettes à l’égard de l’Etat en plus des intérêts et des amendes  prévues par la loi.

La commission travaille sur le recensement des biens et des valeurs immobilières, des sociétés, des parts et des actions, des comptes et même des sociétés écrans, pratique courante. Elle coordonne avec les administrateurs judiciaires, les séquestres et les autres intervenants comme la propriété foncière. Elle fait, également, un travail d’investigation et de recoupement d’informations pour déterminer ce que possède chaque personne dont le nom figure sur la liste des 114 en attendant la liste complémentaire qui devra comprendre 47 autres noms. «C’est que, précise le président de la commission de confiscation, il y a des biens qui sont enregistrés et d’autres qui ne le sont pas et la priorité va aux biens qui n’ont pas de pour pouvoir mettre la main dessus avant la mutation de la titres propriété à l’Etat conformément à la règlementation en vigueur». Pour le moment, 155 décisions ont été prises pour l’enregistrement de titres fonciers au nom de l’Etat. En bonne et due forme.
Jusque-là 320 sociétés ont été confisquées par arrêtés dont copies doivent-être transmises aux parties concernées et publiés dans le Journal officiel de la République tunisienne. Mais la commission peut élargir ses opérations de confiscation pour toucher toute autre personne ayant acquis des biens ou des valeurs de manière illicite grâce à la complicité des membres de la famille de l’ancien président. Nul n’est donc à l’abri d’une quelconque confiscation de la part de la commission qui peut demander toutes les informations et tous les documents dont disposent les structures administratives et les établissements publics et privés ainsi que les tribunaux, informations et documents susceptibles de l’aider dans l’accomplissement de ses missions. Pour le moment, la commission a jusqu’au 12 septembre prochain pour remettre son rapport final. Délai jugé trop court. Prorogation en vue.

Tunisie - justice : Afek Tounes appelle au grand nettoyage

Suite aux propos, qu’il a jugés diffamatoires, livrés par les avocats de Abderrahim Zouari, le parti Afek Tounes réagit avec virulence à ces déclarations tenus à l’occasion d’une conférence de presse organisée par lesdits avocats.

Bref, sans chercher donc à défendre Afek Tounes ni son leader, ce scénario hollywoodien organisé par les avocats de l’un des « symbole bien connu de l'ancien régime et de l'appareil du RCD qui a gangréné le pays, l’économie et la société », comme le décrit le communiqué publié à l’occasion par le parti politique, ne peut en effet représenter autre chose que « une opération de diversion visant à tromper l'opinion publique et une stratégie de défense appartenant à la politique de mensonge de l'ancien régime et de son bras, l'appareil RCD ».

De quoi alerter justement les citoyens « sur les dangers du retour en force constaté du système RCD et des forces contre-révolutionnaires alliées au RCD », comme le souligne Afek Tounes qui rappelle que « ce retour en force a été encouragé par les problèmes et lenteurs de la justice à l'encontre des symboles de corruption de l'ancien régime ».

Partant du principe que la construction de la démocratie passe obligatoirement par l'établissement d'une justice intègre et indépendante du pouvoir exécutif et que la démocratie naissante en Tunisie ne peut s'installer que si on rompt définitivement avec les pratiques de l'ancien système en traduisant en justice ses symboles notoires, Afek Tounes appelle ainsi au nettoyage du système judiciaire des juges corrompus et de ceux qui sont responsables de condamnation d'innocents. Il appelle également à la poursuite de tous les responsables de l'ancien régime impliqués dans des affaires de corruption et d'abus de bien publics.

Manifestations et heurts avec la police en Tunisie

La Tunisie a vécu une journée de colère, lundi 15 août, contre le gouvernement provisoire de Béji Caïd Essebsi, entre marche syndicale autorisée et manifestation dispersée à coups de gaz lacrymogènes par la police dans le centre de la capitale. Une troisième manifestation s'est déroulée sans incident devant le palais de justice, non loin de la casbah, qui avait abrité de longs sit-in dans la foulée de la chute du régime de Ben Ali, le 14 janvier.
Quels que soient l'endroit ou l'appartenance, les protestataires ont exprimé leur colère contre les autorités de transition, certains appelant à la chute du gouvernement de Béji Caïd Essebsi.
La police a fait usage de gaz lacrymogènes pour disperser une manifestation au cœur de Tunis et a chargé des manifestants qui tentaient de se regrouper sur l'avenue de Carthage, dans le centre de la capitale, dans l'après-midi. Le porte-parole du ministère de l'intérieur a indiqué à l'Agence France-Presse (AFP) que la police avait chargé "lorsqu'un des manifestants a jeté une bombe lacrymogène dans sa direction".
Les premiers protestataires, qui avaient commencé à se rassembler en fin de matinée sur l'artère centrale Habib-Bourguiba, ont été empêchés de progresser vers le ministère de l'intérieur, une dizaine de blindés de la police en barrant l'accès.
Des colonnes de fumée s'élevaient de la place Ibn-Khaldoun, devant la cathédrale, jusqu'à la porte de France, à l'entrée de la médina, alors que des manifestants criaient "Nouvelle révolution", "Ministère de l'intérieur terroriste", "Le peuple veut la chute du système", "Fidèles à l'âme de nos martyrs". Repoussés sur la place d'accès à la médina, des jeunes manifestants se sont heurtés à la police, lui jetant toutes sortes de projectiles. Des commerçants et marchands ambulants pris par surprise ont déserté dans la panique.
Au même moment, la marche de protestation autorisée rassemblait sans incident deux mille Tunisiens, selon la police, à l'appel de l'Union générale tunisienne de travail (UGTT, unique centrale syndicale sous Ben Ali) sous le slogan : "Fidèles aux âmes des martyrs et pour la réalisation des objectifs de la révolution."
Défilant sur l'artère Mohamed-V, périphérique du centre, et encadrés par un important dispositif policier, les protestataires ont crié "Indépendance à la justice", "Purge des magistrats et avocats corrompus", "Tunisie libre, les voleurs dehors", "Le peuple veut le départ du gouvernement" ou encore "Le peuple ne doit plus être humilié", dénonçant le gouvernement de transition de Béji Caïd Essebsi et le cherté du coût de la vie en plein ramadan.
Des représentants du parti islamiste Ennahda et d'autres formations politiques ont participé à cette marche de l'UGTT, y compris d'anciens membres du gouvernement de transition. "Il est capital que la magistrature soit indépendante, nous devons résoudre nos problèmes pour réussir l'élection" d'une constituante le 23 octobre, a déclaré à l'AFP l'ancien ministre des transports, Yassine Brahim, qui a intégré un nouveau parti politique.
"Militons pour une égalité réelle entre l'homme et la femme", "Peuple révolte-toi contre les résidus de l'ancien régime", "Economie nationale au service du peuple", pouvait-on lire sur des banderoles blanc et rouge, les couleurs nationales.
Lors du soulèvement du 14 janvier qui devait balayer le régime de Ben Ali, l'UGTT a joué un rôle de premier plan dans les régions. Certains de ses dirigeants se joints brièvement au gouvernement de transition. La centrale se pose en gardien contre "toute récupération du mouvement révolutionnaire".

Tunisie – ISIE : un taux d’inscriptions de 52%

Les inscriptions sur les listes électorales pour la Constituante ont pris fin dimanche 14 août à 16h, avec 3.882.727 millions d'inscriptions, soit environ 52% d’électeurs potentiels.
D’après les dernières statistiques de la Haute instance indépendante pour les élections, le plus grand nombre d'inscrits se trouvent successivement à Ben Arous (234 804), Sousse (227 771) Tunis 2 (225 734) et Sfax 2 (209 451)
Cependant, 138.827 électeurs se sont inscrits à la Manouba, tandis qu’à Zaghouan, seulement 61.466 citoyens se sont dirigés vers les bureaux d’inscriptions.
L’ISIE a annoncé que l'opération d'inscription exceptionnelle démarre lundi et se poursuivra jusqu'au 12 octobre prochain.
A noter que l'inscription exceptionnelle concerne les militaires et les agents des forces de l'ordre intérieur qui ne sont plus en exercice.
Les jeunes ayant atteint l'âge de voter entre le 15 août et le 12 octobre prochain, sont concernés également par cette opération ainsi que les Tunisiens résidant à l'étranger se trouvant en Tunisie le jour du vote.

Tunisie : Ettakatol appelle à une marche pacifique

Le parti politique, Ettakatol vient d’appeler, dans un communiqué publié sur sa page « facebook », tous les Tunisiens et Tunisiennes à participer à une marche pacifiste organisée pour l'expression du rejet de certaines pratiques. Cette marche est organisée lundi 15 août 2011 à partir de 12 heures sur l’Avenue Mohammed V dans la capitale.
Cet appel vient suite à la difficulté du « systéme judiciare » à ouvrir les dossiers chauds et juger les personnes impliquées dans l’assassinat de plusieurs centaines de martyrs entre le 17 décembre 2010 et le 14 Janvier 2011. Il s’agit également de tenir responsables ceux qui ont donné l'ordre de tirer sur les manifestants.
L’appel a été appuyé par la tendance à remettre au lendemain le jugement des symboles de la corruption qui ont sévi durant l’ère de Ben Ali en dilapidant l’argent du peuple et en utilisant leur influence pour se servir eux-mêmes et leurs maîtres.
Ettakattol a exprimé son étonnement à l’égard de la poursuite des tentatives de détourner le procès public de ces accusés dans des questions secondaires.
De ce fait, un appel au maintien de la vigilance et au soutien des efforts, afin de déjouer les tentatives des entités contre révolutionnaires de faire échouer la Révolution ou de se l’accaparer.
L’objectif de cette manifestation pacifique est d’assurer le succès de la transition démocratique et le maintien des élections pour l'Assemblée nationale constituante le 23 Octobre 2011, de réformer le système judiciaire et de le débarrasser de la corruption et des corrompus.

Tunisie : Ettakatol mobilise ses adhérents à Nabeul et Hammamet


Ettakatol ne cesse de sillonner villes et campagnes pour présenter son programme et toucher plus d’adhérents. C’est dans ce cadre que s’inscrit la visite du secrétaire général d’Ettakatol, Dr Mustapha Ben Jaafar, samedi et dimanche 13 et 14 août à Nabeul et à Hammamet. Dr Ben Jaafar a été chaleureusement accueilli tout au long de cet itinéraire. Le but de cette tournée, c’est d’avoir une vraie discussion, franche. Ecouter, parler. Ça tombe bien : dès la descente de sa voiture, Dr Ben Jaafar a commencé à discuter avec les citoyens à l’entrée du souk de Nabeul. Le secrétaire général d’Ettakatol aime bien être dans un contact direct avec les Tunisiens.
« Bonne fête à toutes les femmes à l’occasion du 13 août », dit-il en dialoguant avec certaines femmes. Plus loin, il fut abordé par les artisans. On parlait business et saison touristique. A l’entrée du marché municipal, dans un franc-parler politique habituel au leader politique d’Ettakatol, Dr Ben Jaafar a invité les citoyens à s’impliquer avec courage dans le processus du changement et à se rendre aux bureaux pour s’inscrire aux listes électorales.

Il a souligné le fait que la Tunisie est à la veille d’un changement historique, dont le peuple reste le concepteur. Au marché municipal, Dr Ben Jaafar a causé avec les commerçants des légumes et des fruits. Partout où il passe, les doléances des populations sont les mêmes : « La cherté de la vie, la Constituante, les élections ».
Dimanche, une autre rencontre politique a été programmée à Hammamet où Dr Ben Jaafar a sillonné rues et artères de la ville. La mobilisation était au rendez-vous, ce qui témoigne de l’adhésion de la population aux valeurs défendues par ce parti : « Nous n’allons pas nous arrêter au Cap Bon. Nous visiterons également toutes les villes du pays pour leur apporter les mêmes messages », a rassuré Dr Ben Jaafar.

Tunisie. Manœuvres pré-électorales et désillusion de la population

Désaffection des électeurs, effritement de l’autorité du gouvernement, manœuvres des partis… l’ambiance n’incite pas à l’enthousiasme, mais les Tunisiens n’ont pas droit à l’échec.

Le faible taux des inscriptions aux listes électorales a surpris beaucoup d’observateurs. Une véritable alerte, symptomatique d’un état de lassitude extrême de la population, qui a fait planer des doutes sur la poursuite du processus politique de transition démocratique, en cours, et la réalisation des objectifs de la révolution.
La désaffection de Tunisiens
Les statistiques sont, en effet, alarmantes puisque et jusqu’au 30 juillet, à deux jours de la clôture de la campagne des inscriptions – initialement fixée pour le 2 août –, 23,5%, seulement, sur les 7,5 millions des électeurs tunisiens se sont inscrits pour le vote du 23 octobre. Un taux très faible qui tranche, d’une façon surprenante, avec d’autres chiffres, plutôt rassurants, d’une enquête réalisée par la Fondation internationale pour les systèmes électoraux (Ifes), durant la période fin mars-début avril, qui avait montré que près de 92% des personnes interrogées entendaient participer au vote –  initialement prévu pour le 24 juillet – et 86%, d’entre elles, s’attendaient à des élections libres (36%) ou plutôt libres et transparentes  (51%).
La population, qui semble à bout de patience, a donc, rapidement changé d’opinion, en l’espace des cinq derniers mois. Ses conditions de vie restent, en fait, encore difficiles et se sont même aggravées, ces derniers temps, avec une augmentation du taux du chômage de 13% à 19% et une hausse, libre, des prix de nombreuses denrées alimentaires.
Le désintérêt manifesté par les Tunisiens pour les inscriptions sur les listes électorales a désorienté la l’Instance supérieure indépendante des élections (Isie) qui a fait preuve d’un manque de savoir-faire inquiétant et mis beaucoup du temps pour réagir. Son peu d’empressement, initial, à mobiliser la population et la convaincre de l’importance de l’opération, a laissé perplexe. Le gouvernement provisoire a du intervenir pour l’inciter à prolonger le délai, de douze jours supplémentaires et augmenter le nombre des bureaux d’inscription, tout en les rapprochant du citoyen, dans des zones isolées, d’accès difficile.
C’est la centrale syndicale, l’Union générale tunisienne du des travail (Ugtt), grand acteur de la scène politique avec quelques sociétés civiles et les représentants des deux principaux pôles politiques dans le pays, le Parti démocratique progressiste (Pdp), libéral, et le parti Ennahdha, conservateur, islamiste, accrédités des taux les plus élevés de vote, qui ont volé au secours de l’Isie, en se mobilisant pour inciter les habitants de leurs fiefs à s’inscrire aux listes électorales, allant jusqu’à faire le tour des commerçants, un-à-un et du porte-à-porte. Ces deux partis, avec d’autres moins importants, comme le Congrès pour la république (Cpr), semblent avoir vu juste, en exprimant, après le report du rendez-vous électoral du 24 juillet au 23 octobre, leurs craintes des risques d’une prolongation excessive de la période de transition et en soulignant la nécessité de mettre en place, rapidement, un gouvernement, légitime, capable de réaliser de profondes réformes et de prendre toutes les dispositions nécessaires pour améliorer la situation sociale et économique du pays. Mais le report des élections a été, de l’avis de la plupart des protagonistes, même ceux qui s’étaient opposés, avant de se raviser, à cette décision, une nécessité technique et une force majeure, qu’on ne pouvait contourner.
L’effritement de l’autorité du gouvernement La désaffection des Tunisiens pour tout le processus de transition, de plus en plus perceptible, est aussi un sérieux revers pour le gouvernement provisoire, qui semble avoir entamé, sérieusement, son capital de confiance auprès de la population. Il se retrouve dans une situation peu confortable, confronté, à la fois, au désenchantement de la rue, mécontente d’attendre un changement qui tarde à se réaliser, à la nécessité de tenir ses obligations d’organiser les élections de la constituante dans les meilleurs conditions, le 23 octobre, au milieu d’un marasme général et à l’animosité de nombreux courants politiques, qui, profitant de la mauvaise humeur de la rue, font monter la pression et critiquent sa gestion de la transition, l’accusant même d’agir en continuité avec l’ancien régime et de connivence avec ses anciens symboles.
L’effritement de l’autorité du gouvernement provisoire se poursuit dangereusement. Ses adversaires exploitent sa faiblesse chronique, ses contradictions et une série de ses bavures dont les dernières ont concerné l’appareil judiciaire. L’approche de l’échéance électorale semble, également, en cause, dans l’embrasement soudain de la scène politique et la poussée de fièvre, observée sur les réseaux sociaux.
Le paysage politique change à grande vitesse; une redistribution des cartes et une redéfinition des alliances semblent s’opérer, rapidement. On a assisté, ainsi, à une volte-face de la Haute instance pour la réalisation des objectifs de la révolution qui a haussé, subitement, le ton. Ses membres sont montés au créneau pour dénoncer la libération, impromptue, de certains responsables, des plus emblématiques, de l’ancien régime. Ils ont décidé, à l’improviste, de changer leur fusil d’épaule et de reprendre leur rôle de gardien de la révolution, aux dépens de celui de législateur de la transition qu’ils avaient affectionné, jusqu’à présent. Ils se sont, ainsi, nettement démarqués du gouvernement provisoire et rapprochés de ses détracteurs, en particulier, le groupe des avocats libres et l’association des magistrats, très critiques sur l’assainissement, jugé insuffisant, de l’appareil judiciaire et la gestion, trop laxiste, des poursuites intentées contre les responsables de l’ancien régime.
Les partis à la manœuvre Certains partis de gauche, qui étaient, aussi, proches du gouvernement provisoire et son Premier ministre, ont décidé de changer de cap et de rejoindre les rangs de ses opposants, renchérissant sur son manque de vigueur dans la lutte contre la spéculation, l’augmentation du coût de la vie et le chômage. Les associations féminines ont élevé le plafond de leurs demandes et se ont réitéré, lors de la célébration de la journée de la femme, à haute voix leurs revendications, concernant en particulier l’égalité dans l’héritage, déjà formulées dans le passé mais d’une façon plus timide. Même le ministère de l’Intérieur semble vouloir s’affranchir du rôle de grand frère, du gouvernement provisoire. Il a réussi à jeter de nouveaux ponts d’amitié avec la population, en dévoilant, d’une façon très médiatisée, le rôle déterminant, joué par certains de ses cadres, héros des premières heures de la révolution, qui ont agi, rapidement, pour empêcher la fuite des membres de la famille, par alliance, de l’ancien président et organiser la cérémonie officielle, transmise à la télévision, qui annonça au peuple, la fuite du dictateur et la passation de ses pouvoirs au premier ministre de l’époque.
Le pôle moderniste et libéral, apparait de plus en plus nerveux à l’approche de l’épreuve des urnes, redoutant qu’il ne pâtisse des bavures commises sous le gouvernement provisoire actuel, son allié objectif. En effet, la tentation est grande dans la rue de lui imputer la responsabilité de l’inefficience de la Haute instance pour la réalisation des objectifs de la révolution et sa transformation en un forum anti islamiste qui a fait voler en éclats le consensus de départ, entre les différentes factions politiques, si important dans la réussite de tout processus de transition, après une dictature.
Les Tunisiens n’ont pas droit à l’échec Les Tunisiens en ne montrant pas beaucoup d’engouement pour la campagne des inscriptions sur les listes électorales ont voulu, sans doute, exprimer leur profonde déception et leur impatience face aux maigres progrès réalisés, jusqu’à maintenant, dans la voie d’un assainissement rapide de la vie politique et économique du pays et la mise en place d’un nouveau régime représentatif et démocratique, sous l’égide d’hommes politiques intègres et compétents, mus par une volonté sincère de servir le pays et le faire sortir de la grave crise actuelle, qu’il traverse. La désillusion de la population risque d’être exacerbée, dans les jours à venir, par une violente campagne de désinformation, de déploiement de linge sale, de fuites organisées de données compromettantes et de provocations, qui risque, dans le contexte actuel, d’engendrer une situation explosive, incontrôlable, très préjudiciable à l’organisation des prochaines élections dans des conditions sereines. Le gouvernement provisoire peut-être tenté, pour renforcer l’ordre et la loi, par la manière forte.
Les Tunisiens doivent faire preuve d’une grande maturité, de vigilance et de patience face à toutes les manipulations pré-électorales qui vont sans doute, se multiplier, à l’approche de la date du scrutin. Ils doivent refuser de suivre les appels des ennemis de la révolution qui rêvent de faire échouer le processus politique de transition démocratique et d’empêcher la tenue d’élections libres et transparentes. C’est de la réussite de leur première expérience démocratique dont dépend le sort de la démocratie en Egypte et dans les autres pays arabes qui ont suivi leur exemple et ont déclenché leur révolution. Les Tunisiens ne doivent pas lésiner sur un dernier effort pour pouvoir relever ce grand défi historique. Ils n’ont pas droit à l’échec. Ils doivent réussir.