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samedi 5 mars 2011

Tunisie - Assemblée constituante: Qu'est-ce que ''ça'' veut dire?

Trois jeunes gens attablés au café de Tunis, juste devant le bâtiment du ministère de l'Intérieur. Ils ne parlent pas de filles ou de foot mais... du discours du 3 mars au soir du président Fouad Mbazaâ! Ils se demandent pourquoi les gens, tout autour, sont tellement contents de cette apparition et de ce discours dont ils ont retenu un mot-clef, répété à satiété en Tunisie ces dernières semaines: une Assemblée Constituante.

Et comme leur table est tout près de la mienne, j'entends évidemment tout. L'un d'entre eux demande à ses deux compagnons: ''Qu'est-ce que ça veut dire une Assemblée Constituante? Et à quoi sert-elle?'' Pas de réponse! Et c'est certainement le cas de beaucoup de Tunisiens qui ne savent pas du tout ou pas assez à propos de cette chose.
Sans autre forme de procès, je me suis tourné vers eux et j'ai dit ''Assalam alaykoum... pardon j'ai tout entendu... si vous voulez, je vais essayer de vous dire ce que c'est que cette Assemblée.'' Ils ne demandaient pas mieux (entre parenthèses, avez-vous remarqué que les Tunisiens sont devenus plus que jamais disposés à écouter et à apprendre?).
Et ici, je vais simplement reprendre ce que j'ai dit à ces jeunes gens: Une Assemblée Constituante est une institution collégiale avec pour tâche la rédaction d'une Constitution, c'est-à-dire le texte fondamental d'organisation des pouvoirs publics d'un pays. Il est à remarquer que la façon dont les membres de l'assemblée sont choisis dépend des circonstances et des pays. En Tunisie aujourd'hui, ils seront élus pour cette tâche d'écriture d'une Constitution entièrement nouvelle qui devra être entérinée par un référendum.
En vérité, il s'agit de l'une des plus importantes revendications du peuple tunisien après sa révolution contre l'ancien régime déchu le 14 janvier 2011, et c'est pour cela que son annonce le 3 mars par le président Mbazaa a tellement de sens. D'autant plus que des précisions ont été apportées sur la situation politique que beaucoup estimaient se complaire dans le brouillard.
Ces précisions sont à retenir:
- Engagement de Mbazaa à poursuivre sa mission après le délai du 15 mars 2011 et jusqu'au déroulement des élections.
- Adoption d'une organisation provisoire des pouvoirs publics, composée du président de la République par intérim et d'un gouvernement transitoire qui prendra fin le jour où l'Assemblée Constituante entamera ses travaux.
- Election libre, pluraliste et transparente de l'Assemblée Nationale Constituante le dimanche 24 juillet prochain.
- Fin mars, la Commission de la Réforme politique et de la transition démocratique présentera un projet de texte légal pour un système électoral spécial dans le but d'élire cette Assemblée démocratiquement et conformément aux principes de la Révolution.

Tunisie. Lettre ouverte à Ahmed Néjib Chebbi et Ahmed Ibrahim

Samir Abdelhafidh, universitaire, docteur en sciences économiques, interpelle ici les deux leaders et leur rappelle que la Tunisie a aujourd’hui besoin d’eux et de leurs partis, dans la rue et non au gouvernement.

Nous avons assisté à la démission de Mohamed Ghannouchi et à la désignation de Béji Caïd Essebsi en tant que Premier ministre du gouvernement provisoire. Certains ont vu dans ce changement une porte de sortie de l’impasse politique, économique, sociale et sécuritaire dans laquelle la Tunisie se trouve depuis la chute du dictateur déchu. D’autres continuent de marteler que ce changement à la tête du gouvernement ne répond pas aux aspirations du «peuple» au nom duquel ils se sont donnés le droit de parler au lendemain du 14 janvier 2011. Ils évoquent des raisons allant de l’absence de négociations les impliquant et conduisant à un consensus sur le nom du nouveau Premier ministre, à la nécessité de décréter immédiatement une convocation à des élections d’une assemblée constituante, à l’urgence d’une dissolution du parlement, de la chambre des conseillers, et du Rcd, à la reconnaissance du Conseil de protection de la révolution et à la dissolution pure et simple du gouvernement.

Une bonne présence médiatiqueSur ce dernier point, un argument souvent évoqué porte sur la présence du mouvement Ettajdid et du Parti démocratique progressiste (Pdp) dans le gouvernement, ce qui confèrerait à leurs leaders respectifs, Ahmed Ibrahim et Ahmed Néjib Chebbi, une avance confortable en matière de présence médiatique notamment.
Messieurs,
Vos détracteurs oublient que cette même présence est de nature à vous nuire ainsi qu’à vos partis puisqu’elle vous rend responsables, au même titre que tous les autres ministres, de toutes les erreurs qu’on a fait supporter au gouvernement de Ghannouchi et qu’on fera supporter à celui de Caïd Essebsi si vous en feriez un jour partie.
Vos détracteurs oublient aussi que, avec les moyens de bord et malgré votre manque d’expérience dans la gestion courante des affaires de l’Etat, vous avez initié des actions ambitieuses pour marquer un changement par rapport au passé. En tant qu’économiste, je constate que c’est dans l’actif de Ahmed Néjib Chebbi d’avoir cherché tout d’abord à faire face à l’urgence sociale par l’octroi d’aides financières directes qui ont ciblé en premier lieu les régions les plus défavorisées, les familles des martyrs et des blessées de la révolution, ainsi qu’aux catégories sociales les plus marginalisées. En tant qu’universitaire, je ne peux que reconnaitre que les premières initiatives prises par Ahmed Ibrahim ont répondu à des revendications très anciennes dans le secteur de l’enseignement supérieur (suppression de la police universitaire, élections prévues des doyens et directeurs dans tous les établissements universitaires, nouvelles élections à organiser pour les jurys des concours, nouvelles orientations pour le déblocage de la situation des enseignants contractuels...).
Contrecarrer les extrémistes de tous bords
Vos détracteurs oublient enfin que dans l’échiquier politique de l’ère du dictateur déchu, vous étiez parmi les rares à avoir eu l’intelligence et le courage de résister sur place pour manifester une opposition organisée et publique. Ils insistent à ne pas reconnaitre que cette attitude vous confère autant de légitimité, voire plus, que celle que l’on veut mesurer par les années passées en prison, en exil ou en silence.
M

Aide américaine de 50 000 dollars pour les réfugiés en Tunisie et Libye

L’ambassade des Etats-Unis d’Amérique fait un don de 50.000 dollars sous forme d’une assistance d’urgence au profit du Croissant Rouge tunisien, partenaire dans cette aide humanitaire sur les frontières tuniso-libyennes. 
Ce don a pour objectif de soutenir les efforts du Croissant Rouge tunisien qui consistent à venir en aide au nombre accru de Tunisiens, Egyptiens, et autres nationalités qui ont fui la violence en Libye.
Outre ce don de l’ambassade, la secrétaire d’Etat, Hillary Clinton, a annoncé que les Etats-Unis vont en premier lieu octroyer 10 millions de dollars pour soutenir les organisations internationales et non-gouvernementales contribuant à cet effort d’aide humanitaire.
Les Etats-Unis vont fournir 2 millions de dollars supplémentaires à l’Organisation internationale pour les migrations (Oim) afin de soutenir son projet d’évacuation et de stabilisation en Libye pour l’évacuation de ressortissants de pays tiers et leur rapatriement vers la Tunisie et l’Egypte.
Une équipe américaine d’assistance en cas de catastrophes naturels est arrivée en Tunisie le 3 mars pour évaluer la situation sur les frontières et déterminer les ressources additionnelles que les Etats-Unis pourraient apporter.
Eric Schwartz, secrétaire d’État adjoint pour la Population, les Réfugiés et la Migration, et Nancy Lindborg, administrateur adjoint du Bureau pour la Démocratie, les Conflits et l'Aide humanitaire au sein de l’Agence internationale de développement arriveront en Tunisie le 6 mars pour examiner la possibilité de contribuer davantage à l’aide humanitaire en collaboration avec le gouvernement tunisien et les organisations humanitaires internationales.
Le président Barak Obama a loué «les efforts déployés par le gouvernement tunisien afin de fournir l’aide humanitaire aux réfugiés en Tunisie fuyant la Libye.» L’ambassade des Etats-Unis observe, pour sa part, «avec admiration la générosité dont le peuple tunisien a fait preuve vis-à-vis de ce flux».

vendredi 4 mars 2011

Tunisie, Béji Caïd Essebsi demande un préjugé favorable et du temps

 
Dans sa première apparition publique, depuis sa nomination dimanche dernier en tant que Premier ministre, Béji Caïd Essebsi, a parlé à cœur ouvert aux Tunisiens, s’appuyant, à plusieurs reprises, sur des versets coraniques et des citations des compagnons du prophète, et appelant le peuple tunisien à accorder au gouvernement un préjugé favorable, et à lui donner du temps pour qu’il puisse donner des résultats tangibles. Il a annoncé que le nouveau gouvernement sera formé dans deux jours, avec l’accord du Président de la République par intérim.

Le nouveau premier ministre s’est engagé à s’acquitter de sa mission avec loyauté et probité, et dans une totale transparence, un engagement qu’il a dit s’appliquer à tous les ministres du gouvernement provisoire sans exception.

Il a dit avoir beaucoup hésité avant d’accepter cette lourde responsabilité, a fortiori qu’il a passé 35 ans au service de l’Etat tunisien. " Je pensais que cela était suffisant, et j’ai quitté de mon propre gré l’action politique et les fonctions suprêmes de l’Etat, pour m’occuper de mes affaires, et de ma famille".  Et d’ajouter : "  J’ai un âge, mais l’âge est un état d’esprit et non un état civil" .

Il a même évoqué les reproches que lui a faits son épouse," de couper les liens avec ses petits enfants, "mais, j’ai fait valoir le service de l’Etat, le temps qui me reste, je voudrais le passer au service de mon pays". Il a rappelé qu’il y a deux ans, il a offert un livre "le bon grain et l’ivraie" à la jeunesse de son pays, qui n’a pas vécu la période ayant permis à la Tunisie de construire une nouvelle République libre, indépendante souveraine, dont l’Islam est sa religion et l’arabe est sa langue. "Notre tache était facile, par rapport à ce qui nous attend aujourd’hui. Car, à l’époque, notre pays avait des leaders, alors que cette révolution populaire n’était pas encadrée au préalable, et n’avait pas de leadership".

Et de poursuivre : "Nous avons la chance, que nos ancêtres nous ont laissés un Etat purement tunisien, sans présence étrangère, un pays qui a émancipé la femme, généralisé l’enseignement à l’ensemble de ses enfants, et lutté contre l’analphabétisme", indiquant que le défi actuel est le chômage des diplômés du supérieur dont l’effectif augmente de jour en jour, avoisinant les 150 mille, sans compter les 80 mille qui se déversent tous les ans sur le marché de l’emploi, notre économie ne peut résorber qu’à peine la moitié.

Béji Caïd Essebsi a regretté que la Tunisie ait connu "deux décennies de ténèbres, avec une bande de corrompus, qui s’en est prise à la chair, au sang, à l’argent et aux acquis du peuple", indiquant qu’il n’ait pas trouvé le mot pour qualifier cette période. Le livre d’Ahemd Ibn Abi Dhiaf, "Ithaf Ahl Azzaman Bi Akhbari Muluki Tunis wa Ahd Al Aman", s’applique à ce qu’on a vécu. "Mais était-ce un loup ou un berger, on lui a confié la tâche de nous gouverner, il se retourne contre nous pour nous manger comme un loup", s’est-il interrogé au sujet du Président déchu.

"Ceux qui veulent partir du gouvernement qu’ils partent"

Béji Caïd Essebsi a martelé dans son long speech : "nous sommes devant une lourde responsabilité". "j’ai déjà dit que ceux qui veulent partir du gouvernement qu’ils partent, et ceux qui veulent travailler, ils restent", demandant au peuple de donner au gouvernement un préjugé favorable, et après c’est à lui que revient le jugement absolu. Il a dit que son gouvernement accepte les avis contraires, issus des hommes et des partis politiques. Et d'affirmer : "Le Président de la République par intérim et le Premier ministre se sont engagés à ne pas se présenter aux présidentielles.  Les ministres du gouvernement provisoire n’ont pas le droit de présenter leur candidature, sauf s’ils se retirent du gouvernement".

Le chef du gouvernement provisoire a indiqué que sa priorité est de redonner son autorité à l’Etat, car cette autorité s’est dégradée à un point insupportable, notamment pour ce qui est de l’aspect sécuritaire.  "Nous sommes au bord du précipice", a-t-il mis en garde. "Je veux que tout le monde sache que l’instauration de la sécurité n’est pas une chose négligeable, tellement elle est dans un état de pourrissement, de décomposition et de dégradation, qu’ il serait difficile de surmonter, et ne pensez pas que les choses seront réglées dans un, deux ou trois mois", a-t-il souligné, faisant état d’une amélioration de la situation sécuritaire, et promettant que le gouvernement va s’occuper avec sérieux et précision du rétablissement de la sécurité. Il a fait savoir que le ministre de l’Intérieur lui a fait parvenir un dossier. "Mais, donnez-nous du temps, car l’affaire n’est pas négligeable et de nombreuses parties y sont impliquées des jeunes, des adultes, des voleurs, le ministre de l’Intérieur va présenter un rapport clair, sans que cela ne touche indûment à la réputation de personne. Ce n’est pas toute personne qui porte un nom déterminé ou qui occupait une fonction donnée est objet de reproches".

Et de renchérir : "la mission du ministre de la justice n’est pas aisée ; ce n’est pas facile de démettre un juge, mais si cela s’impose, il le fera. On ne peut pas lui demander de démettre, d’un coup,  50 à 60 juges. Les procès en justice ne sont pas également faciles. Nous devons en une période courte rompre avec le passé d’une manière irréversible et  avec responsabilité sans être injustes envers personne. Celui qui a commis quelque chose, il sera jugé". Et de poursuivre : "je n’ai aucun doute et aucune hésitation que le Président déchu a commis une haute trahison, il a quitté ses responsabilités sans crier gare, en tant que chef suprême des forces armées, il s’est rendu coupable, dans le langage de la défense, de désertion. Et la peine préconisée dans ce cas de figure est la peine capitale. Nous allons nous réunir avec les ministres de la Justice, de l’Intérieur, et de la Défense, pour examiner cette affaire, celui qui y a participé est complice". 

La croissance est proche de zéro
Le Premier ministre a dit comprendre les réactions populaires, " je ne reproche pas à un peuple qui a vécu 20 ans sous la répression, l’oppression et le pillage, d’exploser". Il a dit comprendre les jeunes en Sit-in à al-Kasbah qui ont défié la pluie, le froid… pour faire entendre leur voix., ainsi que les manifestants de la coupole d’El-Menzah, "mais, avec la disparition des causes, les effets doivent disparaître, et ce qui a été annoncé par le Président de la République était clair pour que les choses rentrent dans l’ordre, car si les choses ne s’arrangent pas, on ira vers la catastrophe".

Et de poursuivre : "Pour créer des postes d’emploi, nous devons atteindre un taux de croissance de 8 à 9 %, alors maintenant la croissance est plutôt proche de zéro. On ne peut pas répondre aux exigences de l’heure si la situation ne change pas. La coopération internationale ne sera pas réactivée, en l’absence de sécurité. Idem pour le tourisme, notre source initiale, l’année touristique doit commencer aujourd’hui". Et d'ajouter : "Le ministre du Tourisme m’a informé sur des engagements, dont il se porte garant, et pense que l’on va pouvoir sauver la saison touristique de la détérioration". Caïd Essebsi a affirmé que personne n’est en train de travailler aujourd’hui, appelant à rompre avec le terme "dégage" et de trouver un mot plus positif, afin que les rouages de l’Etat reprennent leurs activités et les gens retournent au travail.

"Nous avons une obligation de résultats. Si le résultat est mauvais, cela signifie que l’homme d'Etat est mauvais. Et je n’ai pas envie qu’on me dise que vous êtes arrivé tard dans une opération de sauvetage". Pour le Premier ministre, le chef de l’Etat intérimaire était on ne peut plus clair, "certains se sont posés la question sur la dissolution des deux chambres des députés et des conseillers, mais,  lorsqu’on annonce qu’il a été mis fin à la constitution du 1er juin 1959, cela signifie que toutes les institutions, dont les deux chambres, qui sont dans le cadre de cette constitution, sont désuètes".   Le Premier ministre a promis une opération électorale "crédible, transparente, et démocratique, sous le contrôle des observateurs internationaux", estimant qu’elle constituera le premier pas vers la démocratie.

Il a promis que ce gouvernement provisoire investi d’une mission de sauvetage travaillera avec fermeté, jusqu’à ce que le peuple dise son mot pour élire une assemblée constituante.

Avec beaucoup d’humour, ce politique chevronné a avoué "Dieu merci je ne possède rien du tout, je n’ai pas de maison, mais juste une voiture, citant l’adage arabe qui dit que "le contentement est un trésor intarissable".

Appelé à commenter les propos de Rached Ghannouchi qui aurait dit, à son propos,  qu'"on l'a sorti des archives", il a répondu sur un ton anecdotique, "cela ne me dérange pas qu’il ait dit qu’on l’a sorti des archives, ou du musée, nous avons été dans les archives de l’Etat tunisien. J’aime et je respecte Cheikh Rached, lui aussi il était dans les archives, mais nous n’avons pas été dans la même boîte".

Il a promis qu’un intérêt accru sera accordé aux médias locaux, afin que le peuple soit informé à temps sur toutes les activités du gouvernement, appelant les médias à aider le gouvernement à parvenir à l’unité nationale.

Tunisie: la "révolution" se donne du temps jusqu'à l'été


TUNIS — Constamment chahutées depuis la chute du président Ben Ali, les autorités tunisiennes de transition ont décidé de retarder les élections promises dans la foulée de son départ, le temps d'élire le 24 juillet une assemblée chargée de rédiger une nouvelle constitution.
En annonçant cette décision jeudi soir à la télévision, le président par intérim Foued Mebazaa a proclamé "l'entrée dans une nouvelle ère (...) dans le cadre d'un système politique nouveau qui rompt définitivement et d'une manière irréversible avec le régime déchu" du président Zine el Abidine Ben Ali le 14 janvier.
Le nouveau Premier ministre Béji Caïd Essebsi a d'ailleurs accusé vendredi ce dernier de "haute trahison", lors de sa première conférence de presse.
Jeudi soir, le président a expliqué qu'on voterait le 24 juillet pour une Assemblée nationale constituante (ANC) chargée d'élaborer une nouvelle constitution.
M. Mebazaa, qui a annoncé qu'il resterait en place à l'expiration le 15 mars de son mandat constitutionnel, n'a toutefois pas précisé de quelles élections il s'agirait ensuite: législatives ou présidentielle, ou les deux.
La presse était en tout cas unanime vendredi pour parler de l'avènement programmé d'une "deuxième république".
"Le grand débat qui s'ouvre désormais est: va-t-on vers un système parlementaire ou un système présidentiel", juge à cet égard un diplomate.
Pour de nombreux analystes, ce nouveau "meccano" institutionnel sonne comme une victoire de nombreux secteurs politiques et de la société civile qui depuis des semaines contestaient la légitimité du pouvoir mis en place après la chute de Ben Ali et réclamaient une nouvelle constitution comme préalable à la mue démocratique de la Tunisie.
Signe de l'instabilité permanente depuis la mi-janvier, le pays a déjà connu en un mois et demi deux Premiers ministres, Mohammed Ghannouchi et Béji Caïd Essebsi, et trois gouvernements.
Globalement, les partis d'opposition semblaient satisfaits vendredi tout en restant prudents.
"C'est une victoire du peuple et de la révolution", déclare à l'AFP Hamma Hammami, le chef du Parti communiste ouvrier tunisien (PCOT), estimant toutefois le délai de 4 mois et demi "trop court" pour élire une Constituante.
La "feuille de route" de Foued Mebazaa est "une victoire pour tout le monde, une victoire pour la Tunisie", juge Ahmed Ibrahim, chef d'Ettajdid (ex-parti communiste).
Acteur important dans la chute de Ben Ali et les débuts de la transition, la puissante centrale syndicale UGTT (Union générale des travailleurs tunisiens) s'est officiellement félicitée du nouveau cap "qui place la Tunisie sur la voie de la liberté et de la démocratie et institue une démarche claire pour la vie politique dans le pays".
"Le programme est clair, il n'y a plus de flou", avait déjà déclaré à l'AFP son secrétaire général adjoint, Ali Ben Romdhane.
Le président par intérim et le futur gouvernement de transition formeront "l'autorité publique" dont l'action "cessera le jour de l'élection de l'Assemblée nationale constituante", a affirmé jeudi Foued Mebazaa.
En vue de cette élection, a-t-il détaillé, "un système électoral spécial" sera préparé "au plus tard avant la fin du mois de mars" par la "Haute commission pour la réalisation des objectifs de la révolution, la réforme politique et la transition démocratique", une instance présidée par un juriste réputé, Yadh Ben Achour.
D'une certaine façon, estime un analyste étranger, la Tunisie va désormais continuer sa "transition démocratique" avec une sorte de cohabitation à la tête du pays: d'un côté un gouvernement de technocrates rebaptisé "autorité publique", de l'autre une Haute Commission qui sera le véritable architecte de la future Tunisie.

Tunisie : L'élection d'une assemblée constituante annoncée pour le 24 juillet







Cette Assemblée constituante aura pour tâche de préparer une nouvelle Constitution qui devra être "le miroir des principes de la révolution", a déclaré le président par intérim Fouad Mébazzaâ.

Le président tunisien par intérim Fouad Mébazzaâ a annoncé jeudi 3 mars dans la soirée l'organisation d'élections le 24 juillet prochain pour la mise en place d'une Assemblée constituante qui aura la tâche de préparer une nouvelle Constitution.
Il a déclaré que la nouvelle loi suprême devra être "le miroir des aspirations du peuple et des principes de la révolution".
Il a ajouté qu'elle remplacera l'actuelle Constitution "dépassée par les événements", déplorant qu'elle ait été entachée par des amendements successifs introduits par l'ancien régime.

Un nouveau code électoral au préalable

Dans une allocution radio-télévisée très attendue, Fouad Mébazzaâ a précisé que l'élection sera précédée par l'élaboration d'un nouveau code électoral par une instance qui regroupera des personnalités nationales, des représentants des partis politiques et des composantes de la société civile.
Le nouveau code électoral devra être fin prêt au maximum avant fin mars prochain, a-t-il déclaré.
L'élection de l'assemblée constituante, principale revendication des manifestants relayés par de nombreuses composantes de la société civile, et le futur code électoral sont les principaux éléments d'un "plan d'action pour la période à venir avec des échéances bien définies et la participation de toutes les parties concernées".

Tunisie: élection d'une Assemblée constituante le 24 juillet

Cette Assemblée constituante aura pour tâche de préparer une nouvelle Constitution qui devra être "le miroir des principes de la révolution", a déclaré le président par intérim Fouad Mébazzaâ.

Le président tunisien par intérim Fouad Mébazzaâ a annoncé jeudi 3 mars dans la soirée l'organisation d'élections le 24 juillet prochain pour la mise en place d'une Assemblée constituante qui aura la tâche de préparer une nouvelle Constitution.
Il a déclaré que la nouvelle loi suprême devra être "le miroir des aspirations du peuple et des principes de la révolution".
Il a ajouté qu'elle remplacera l'actuelle Constitution "dépassée par les événements", déplorant qu'elle ait été entachée par des amendements successifs introduits par l'ancien régime.

Un nouveau code électoral au préalable

 Dans une allocution radio-télévisée très attendue, Fouad Mébazzaâ a précisé que l'élection sera précédée par l'élaboration d'un nouveau code électoral par une instance qui regroupera des personnalités nationales, des représentants des partis politiques et des composantes de la société civile.
Le nouveau code électoral devra être fin prêt au maximum avant fin mars prochain, a-t-il déclaré.
L'élection de l'assemblée constituante, principale revendication des manifestants relayés par de nombreuses composantes de la société civile, et le futur code électoral sont les principaux éléments d'un "plan d'action pour la période à venir avec des échéances bien définies et la participation de toutes les parties concernées".

Transition démocratique

 "Nous entrons aujourd'hui dans une nouvelle étape qui consacre la souveraineté du peuple avec la mise en place d'un système politique nouveau qui rompt avec l'ancien régime", a-t-il affirmé.
Le président intérimaire a par ailleurs déclaré qu'il continuera d'assumer ses fonctions après le 15 mars, date d'expiration de son intérim, comme stipulait par l'article 57 de l'actuelle Constitution.
Il infirmait ainsi les informations selon lesquelles il envisageait de ne pas prolonger son mandat intérimaire, ce qui aurait entraîné un vide constitutionnel.
Fouad Mébazzaâ a mis l'accent sur sa ferme détermination et son souci de mettre en oeuvre ce programme afin d'assurer la transition démocratique du pays et pour "bâtir la Tunisie de demain, la Tunisie de la liberté et de la dignité", a-t-il martelé.

Amélioration de la situation sécuritaire

 Auparavant, il s'était félicité de "l'amélioration notable de la situation sécuritaire en Tunisie" en rendant hommage aux forces de sécurité et à l'armée qui "ont conjugué leurs efforts" à cet effet.
Il a, au passage, dénoncé "les tentatives de certaines parties" qu'il n'a pas nommées "d'entraver le processus de la révolution et la transition démocratique du pays", en empruntant des "procédés suspects et illégaux", sans plus de précisions.
Il a appelé les Tunisiens à renoncer à leurs revendications personnelles et sectorielles "dans cette phase très délicate, surtout aux frontières" avec la Libye, avec un flux massif d'expatriés tunisiens.
"Nous devons faire preuve de vigilance et de solidarité avec nos frères venus de Libye", a-t-il lancé.

jeudi 3 mars 2011

Tunisie, Mebazaa annonce l'élection d’une assemblée constituante

Foued Mebazaa, Président intérimaire, vient d’annoncer qu’il poursuivra sa mission après le 15 mars, contrairement à ce qui a été avancé,  et que l'élection d’une assemblée nationale constituante se tiendra le dimanche 24 juillet 2011.

 Le Président de la République par intérim a rappelé ce soir, lors de son adresse à la nation, que "notre pays est passé ces derniers jours par une période délicate et exceptionnelle", en rassurant sur "l’amélioration de la situation sécuritaire grâce à la conjugaison des efforts des forces armées, des forces de la police et des citoyens".

Foued Mebazaa a condamné "les tentatives de certains de semer la terreur dans les esprits, en utilisant des moyens suspects et illégaux, en vue de troubler la transition démocratique pacifique et civilisée". Le Président par intérim a appelé chaque Tunisien à avoir "le sens de la responsabilité, par le biais du retour au travail et en renonçant aux revendications personnelles". Il a rappelé "la situation délicate sur nos frontières sud vu les événements en Libye, qui nous imposent vigilance et solidarité avec nos concitoyens de retour de Libye ainsi qu’avec nos frères que l’on doit aider à regagner leur pays d’origine".

Le Président de la République par intérim a dit "s’engager en fidélité à la mémoire des victimes, à poursuivre sa mission après le 15 mars, jusqu’à la tenue des élections. "Toute réforme politique sérieuse et profonde requiert une base constitutionnelle nouvelle, reflétant la volonté du peuple, a-t-il souligné, faisant remarquer que "la constitution actuelle ne répond plus aux aspirations du peuple après la révolution ayant été travestie par de nombreux amendements qui empêchent une vie démocratique, et qui constituent un obstacle à l’organisation d’élections transparentes, et à l’instauration d’un climat politique où tout un chacun bénéficie de l’égalité, et de la liberté."

Le chef de l'Etat intérimaire a annoncé "une nouvelle période, où la souveraineté complète reviendra au peuple, avec un régime politique qui rompt d’une manière irréversible avec le régime déchu, et consacre la légitimité populaire à travers l'élection d’une assemblée nationale constituante chargée d’élaborer une nouvelle constitution qui sera le miroir reflétant les aspirations du peuple".

Foued Mebazaa a annoncé la feuille de route du déroulement de l’opération électorale, avec une continuité des pouvoirs publics soit un Président de la République intérimaire et un gouvernement transitoire dont la composition sera annoncée par Béji Caïd Essebsi, Premier ministre. Ces pouvoirs publics temporaires prendront fin avec l’élection et l’entrée en fonction de l’assemblée constituante.

Le Président intérimaire a fait savoir qu’il promulguera un décret stipulant la tenue de l'élection de l’assemblée constituante le dimanche 24 juillet 2011.

La commission des réformes politiques et de la transition démocratique se chargera de l’élaboration d’un système électoral, en consultation avec les différents partis politiques et des représentants de la société civile à Tunis et dans les régions, et qui doit être publié avant la fin du mois de mars. "C’est avec l’élection d’une assemblée constituante que l’on saura bâtir la Tunisie de la liberté et de la dignité", a-t-il conclu.

Tunisie: élection d'une Assemblée constituante le 24 juillet

Le président tunisien par intérim Foued Mebazaa a annoncé jeudi soir, dans un discours télévisé à la nation, l'élection le 24 juillet d'un Assemblée constituante, chargée d'élaborer une nouvelle Constitution pour l'après-Ben Ali.

Le président tunisien par intérim Foued Mebazaa a annoncé jeudi soir, dans un discours télévisé à la nation, l'élection le 24 juillet d'un Assemblée constituante, chargée d'élaborer une nouvelle Constitution pour l'après-Ben Ali.
"Nous proclamons aujourd'hui l'entrée dans une nouvelle ère (...) dans le cadre d'un système politique nouveau qui rompt définitivement avec le régime déchu", a déclaré M. Mebazaa.
Pour cela, des élections seront organisées le 24 juillet pour "la formation d'une Assemblée nationale constituante qui élaborera une nouvelle constitution", a-t-il ajouté.

Parte el avión español a Libia para trasladar a 4.000 refugiados egipcios


Trinidad Jiménez ha presenciado desde la base de Torrejón de Ardoz (Madrid) el avión de evacuación que el Ministerio de Asuntos Exteriores y de Cooperación ha enviado a la frontera entre Libia y Túnez para evacuar a refugiados egipcios y trasladarlos a El Cairo en distintas tandas.
Este envío responde a la solicitud de colaboración por parte del Gobierno egipcio para acelerar la evacuación de sus nacionales en la frontera con Túnez y al llamamiento del Alto Comisionado de Naciones Unidas para los Refugiados (ACNUR) ante la crítica situación de hacinamiento en la frontera, donde el organismo estima que hay 75.000 personas.
De esta forma, el Gobierno español ha sido el primero en iniciar la evacuación de desplazados que dejan los enfrentamientos en Libia entre los rebeldes y las fuerzas gubernamentales de Gadafi.
El avión fletado por la Agencia Española de Cooperación Internacional para el Desarrollo (Aecid) ha partido con cinco toneladas de ayuda humanitaria.
La intención es que esta misma aeronave realice tres rotaciones diarias entre la isla tunecina de Djerba y El Cairo, con el objetivo de trasladar a unas 4.000 personas a lo largo de una semana.
Posteriormente, se sumarán otros países de la Unión Europea, entre ellos Reino Unido, con el objetivo de poner fin a la emergencia humanitaria en un plazo de dos o tres semanas.

Ayuda para abastecer hospitales

Además, las autoridades del bastión rebelde de Bengasi solicitaron recientemente ayuda humanitaria a España. En respuesta, la secretaria de Estado de Cooperación, Soraya Rodríguez, ha asegurado que la Agencia Española de Cooperación Internacional para el Desarrollo (Aecid) está intentando que un avión con ayuda médica pueda aterrizar hoy mismo en Bengasi, para a partir de ahí establecer 'corredores humanitarios' en el país árabe.
El objetivo es llevar ayuda médica a hospitales con problemas de abastecimiento en el país africano, en especial medicinas para enfermos crónicos e instrumental sanitario, de ginecología y para enfermedades infantiles, informa Efe.

Responder al 'clamor' popular

La ministra de Asuntos Exteriores, Trinidad Jiménez, ha declarado que el Gobierno se ha sentido incitado por el "clamor" en las redes sociales reclamando el envío de ayuda humanitaria a los desplazados por el conflicto civil en Libia.
En Djerba, está el aeropuerto más cercano a la frontera oriental de Libia con Túnez, por cuyo paso de Ras el Jedir están huyendo miles de refugiados, principalmente egipcios, de los enfrentamientos entre partidarios y opositores del líder libio, Muamar Gadafi.
El jefe del Gobierno, José Luis Rodríguez Zapatero, anunció este miércoles en Túnez que España movilizaría aviones y barcos para trasladar a los refugiados que llegan desde Libia.

Zapatero ofrece a Túnez 300 millones y barcos y aviones para los refugiados


El presidente del Gobierno, José Luis Rodríguez Zapatero, quiso situar ayer a España en primer línea del apoyo internacional al "histórico" proceso de transición de Túnez, ofreció una línea de créditos de 300 millones de euros para apoyar su desarrollo y defendió el Estado aconfesional.
Zapatero, el primer jefe de Gobierno europeo que viaja a Túnez desde la caída del régimen de Zine el Abidine Ben Alí, se reunió ayer con los máximos responsables del gobierno de transición para ratificarles el respaldo de España y decirles que no quiere dar lecciones, sino escuchar y acompañar. La mayor urgencia de Túnez en estos momentos es atender a los miles de refugiados que cruzan la frontera desde Libia y Zapatero avanzó que está dispuesto a movilizar aviones y barcos para trasladarlos a sus países de origen y evitar una crisis humanitaria.
Zapatero se reunió también con la oposición civil tunecina, a la que aseguró que la UE "no va a equivocarse" y apoyará el desarrollo de su país y les advirtió de que para avanzar hacia la democracia "habrá que hacer en una parte cirugía y en otra sólo terapia". Fuentes del Ejecutivo resumieron así parte del mensaje que Zapatero trasladó a las principales organizaciones civiles, algunas todavía ilegales, con las que almorzó en Túnez, como el Foro Democrático para el Trabajo y las Libertades, el Colegio de Abogados, la Liga Tunecina de Derechos Humanos o la Asociación de Lucha contra la Tortura. Zapatero puso como ejemplo la transición española y su propia experiencia vital, con un abuelo fusilado en la dictadura y un padre que vivió sin democracia. Ahora es presidente: "no sabéis cómo se puede disfrutar de la democracia", señaló.
Por otro lado, el Gobierno enviará mañana un avión con ayuda humanitaria para asistir a las personas que se encuentran en la frontera entre Libia y Túnez y que posteriormente se empleará para evacuar a los ciudadanos egipcios que no pueden regresar a su país, según fuentes de Exteriores. La propia titular de Exteriores, Trinidad Jiménez, será la encargada de despedir el avión de la Agencia Española de Cooperación Internacional para el Desarrollo, el segundo que envía España, tras el que viajó la semana pasada con 30 toneladas de ayuda.

En Libye, des milliers de réfugiés attendent aux frontières


D'interminables files d'attente s'étiraient le long de la route bordant le camp de Choucha, à 7 kilomètres du poste-frontière de Ras Jédir, et où quelque 15.000 personnes sont accueillies par l'armée tunisienne, le Croissant-Rouge et l'ONU.





Environ 100 000 personnes sont massées aux frontières pour tenter d'échapper aux violences, LEXPRESS.fr fait le point sur la crise humanitaire.

Les organisation humanitaires et la communauté internationale mettent en place un véritable pont aérien d'urgence et sont engagées dans une course contre la montre et le chaos pour aider les dizaines de milliers de réfugiés massés dans des conditions précaires à la frontière entre la Libye et la Tunisie.  
L'ONU a recensé près de 100.000 personnes aux frontières avec la Tunisie et l'Egypte, principalement des travailleurs égyptiens et tunisiens, dont plus de 80.000 à la frontière de Ras Jedir (Tunisie) depuis le 20 février. 
Le Haut commissariat aux réfugiés (HCR) avait ces derniers jours lancé un appel urgent pour que "des moyens financiers et logistiques massifs dont des avions, des bateaux et du personnel spécialisés" participent à l'effort d'évacuation. Un haut responsable de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a mis en garde jeudi à Tunis contre "le risque d'épidémies" parmi les dizaines de milliers de déplacés qui ont afflué dans le sud tunisien depuis la Libye. 
Louant "l'incroyable" élan de solidarité des Tunisiens vers les déplacés, le sous-secrétaire de l'OMS pour les interventions sanitaires en cas de crise, Eric Laroche, a estimé à 3 millions de dollars les besoins immédiats de l'OMS dans le sud tunisien. Le HCR a indiqué ce jeudi qu'il prévoit de doubler les capacités d'accueil du camp installé en Tunisie à la frontière avec la Libye, d'où fuient des dizaines de milliers de personnes. 

Tunisie : La BEI entre en lice avec 3,6 milliards de dinars


Phillippe de Fontaine Vive, vice-président de la Banque Européenne d'Investissement a effectué, les 2 et 3 mars, une visite en Tunisie pour rencontrer les nouvelles autorités  et s’informer des attentes économiques et sociales du pays.
Lors d'un point de presse tenu, jeudi au siège de  la délégation de l'Union européenne, le vice- président de la BEI a précisé que celle-ci "a pu évaluer les besoins prioritaires des Tunisiens en matière de développement économique et sociale et propose avec le gouvernement de transition des actions primordiales à savoir, l'accélération de la mise en ouvre de projets publics, en particulier dans le secteur de l'assainissement, de l'énergie et des infrastructures routières, ce projet est estimé à  1milliard d'euros, soit prés de 2 milliards de dinars ».
De plus, il s’agit d’ accompagner la création et le développement de PME à travers la mobilisation des lignes de crédit BEI auprès des banques et sociétés de leasing tunisienne pour un enveloppe de 260 millions d'euros, soit 500 millions de dinars, utre le soutien de la construction de la nouvelle usine de Mdhilla du groupe chimique tunisien, une unité moderne élaborée aux meilleures normes environnementales. Ce soutien permettra de consolider la position de ce groupe à l’exportation, un montant global de 140 millions d’euros, soit 270 millions de dinars.
S’y ajoute la mise en œuvre d'un vaste programme de modernisation routière, réalisé par la direction des ponts et chaussées à travers le pays, ce projet est  estimé à 160 millions d'euros, soit 310 millions de dinars ainsi que le financement  de projets  significatifs dans les domaines de petites et moyennes entreprises en particulier dans les zones défavorisées (énergie, eau potable...), le montant global attribué sera de l'odore de 310 millions  d'euro millions de dinars. A-t-il observé.
Le responsable de la BEI  a précisé  que le montant total de ces projets est de l'ordre de 1.87 milliards d'euros, soit  plus de 3.6 milliards de dinars. La mobilisation  concrète sur le terrain des projets permettra d'injecter ces fonds dans l'économie tunisienne.
Toujours selon lui, ces projets auront un impact direct sur la création d'emplois en Tunisie, ils constituent le fer de lance d'une coopération  européenne appelée à se renforcer de manière significative  dans les pays méditerranéens.
" La liberté que les tunisiens sont en train de retrouver peut leur permettre d'avoir un taux de croissance accrue de plusieurs points de PIB par an, a affirmé Phillipe de Fontaine Vive lors de cette conférence de presse, précisant que " nous sommes conscients qu'il faut agir vite et de manière très  efficace afin que l'espoir  d'un avenir meilleur ne cède pas à une conflagration économique et sociale importante".
Il est à rappeler que depuis le 20 janvier 2011, la BEI avait assuré les Tunisiens  de son soutien dans la réalisation de leurs priorités économique  et sociale. La BEI est un partenaire de longue date et de long terme de la Tunisie. Elle est aujourd'hui le principal partenaire financier extérieur ; à ce jour, un montant total de plus de 4.4 milliard d'euros de financement a été accordé à la Tunisie. Son portefeuille de financements actuellement en cours de mise en œuvre se compose de 61 prêts et de 20 prises de participation dans des fonds d'investissement.

BEI/ Tunisie, 800 millions d’euros de prêts en 2011

Arrivé à Tunis hier, le vice-président de la Banque européenne d’Investissement, Philippe de Fontaine Vive, a déjà rencontré le Premier ministre, et plusieurs représentants de la société civile pour recueillir les attentes commerciales et sociales de la Tunisie. Cet après-midi, il a donné une conférence de presse au siège de la délégation européenne, à Tunis.  Il a disséqué aux micros des journalistes les cinq décisions immédiates qui ressortent de ces réunions. 

« D’abord je tiens à préciser que la BEI a décidé d’augmenter son soutien à la Tunisie en 2011 », a-t-il dit. Les décisions immédiates sont axées sur 5 projets phares. Le premier  consiste à accélérer la mise en œuvre de projets publics, en particulier dans le secteur de l’assainissement, de l’énergie et l’infrastructure routière, qui sont au coût total de 1 milliard d’euros, « les contrats de ces projets ont déjà été signés par les deux parties, et nous voudrions accélérer le décaissement des fonds », précise le De Fontaine Vive. Le deuxième point traité, est d’accompagner la création et le développement de PME à travers la mobilisation des lignes de crédit BEI auprès des banques et sociétés de leasing tunisiennes. Un projet qui requiert  260 millions d’euros, soit 500 millions de dinars.  Ensuite, il s’agit de soutenir la construction de l’usine de Mdhilla du Groupe Chimique Tunisien, dont le financement de la BEI s’élève à 140 millions d’euros. Le quatrième point, est la mise en œuvre, d’un vaste programme de modernisation routière, réalisé par la Direction des Ponts et Chaussées à travers le pays au coût de 160 millions d’euros. Enfin, le vice-président de la BEI, a mis l’accent sur l’engagement de l’organisme européen à financer plusieurs projets significatifs dans les domaines suivants : Petites et Moyennes Entreprises en particulier dans les zones défavorisées, énergie (secteur du gaz), équipement des collectivités locales sur l’ensemble du territoire (voirie, éclairage public, eau potable, traitement des eaux usées, traitement des ordures ménagères, équipements socio-collectifs), et micro-crédit. Le montant global attribué sera de l’ordre de 310 millions d'euros.

«Nous comptons faire grimper les investissements de 40% dans les régions. Les projets qui nous intéressent le plus, sont ceux qui créent le plus d’emplois et profitent aux régions défavorisées », précise le responsable de la Banque. Les prêts accordés à la Tunisie en 2010 ont été de l’ordre de 490 millions d’euros, « ils dépasseront les 800 millions d’euros », affirme Philippe de Fontaine Vive. Par ailleurs, d’autres projets sont envisagés par la BEI, notamment pour soutenir les PME, à travers une enveloppe de 300 millions d’euros, qui sera redistribuée par la BFPME, et les organismes de micro-crédits. «Je rends hommages par l’occasion aux  cadres de la Tunisie, car nous avons confiance que la population tunisienne joue un grand rôle dans cette volonté d’aller de l’avant ». Interrogé sur les pratiques frauduleuses qui sévissaient du temps de Ben Ali, et de la manière avec laquelle la BEI compte agir pour éviter que cela ne se reproduise avec les sommes qui lui seront versées, de Fontaine Vive répond : «  la BEI fait preuve de tolérance zéro quand il s’agit de corruption ou de malversations. Nous avons l’avantage de ne décaisser qu’après réception de facture, mais aussi en cas de soupçon de fraude, on arrête tout et on demande d’être entièrement remboursé dans ce qui a été déjà payé. Mais jusqu’à ce jour aucun cas de corruption n’a été relevé ». 

Selon lui, la Tunisie est un partenaire admirable, qui jouit de la confiance de ses partenaires européens «c’est pourquoi nous ne voulons pas donner l’impression qu’il y a un doute là-dessus, en annulant une quelconque dette. Cela pourrait être interprété comme étant un manque de confiance par les autres partenaires de la Tunisie», répond-il à une question en rapport avec une éventuelle annulation de dette tunisienne.

France:début du rapatriement d'Égyptiens

Des avions français doivent effectuer des rotations à partir d'aujourd'hui et jusqu'à lundi pour rapatrier plus de 5000 Egyptiens réfugiés en Tunisie, a annoncé aujourd'hui le ministère des Affaires étrangères.

Ces avions "commenceront à effectuer des rotations entre la Tunisie et l'Égypte dès aujourd'hui, ils permettront de rapatrier un total de plus de 5.000 Égyptiens en lien avec les autorités tunisiennes, égyptiennes et le Haut-commissariat de l'Onu pour les réfugiés", a précisé lors d'un point-presse régulier le porte-parole du ministère, Bernard Valero.

Six avions, prévus aujourd'hui, permettront d’acheminer 1.084 personnes dès la première journée. Deux avions, à raison de trois rotations quotidiennes, seront engagés lors des 4 prochains jours, a précisé Bernard Valero.

Par ailleurs, il a confirmé que le porte-hélicoptères Mistral doit effectuer une rotation maritime du port de Zarzis vers le port d’Alexandrie. Le navire devrait quitter Toulon samedi à destination de Zarzis, selon le Quai d'Orsay.

M. Valero a précisé par ailleurs que l’équipe de personnels médicaux et les cinq tonnes de matériel médical, qui sont partis mardi de France et qui sont acheminés via l'Égypte afin de rallier la ville libyenne de Benghazi par voie terrestre, "sont actuellement en train de passer la frontière libyenne".

La France a également décidé de répondre à un appel du Haut commissariat aux réfugiés (HCR) et de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), en allouant 500.000 euros pour appuyer les programmes d’assistance aux populations fuyant la Libye.

L'Europe et la Tunisie : le bon exemple espagnol

Le premier chef de gouvernement européen à s'être rendu dans la Tunisie post-Ben Ali a été José Luis Rodriguez Zapatero. Le président du gouvernement espagnol a voulu marquer, mercredi 2 mars, la solidarité de l'Espagne et de l'Europe avec le mouvement de démocratisation en cours dans le monde arabe. Il l'a fait sans forfanterie, prononçant les mots qu'il fallait : "Nous sommes là pour écouter et aider à construire un avenir fait de démocratie, de liberté et de dignité." Rien qui ressemble à de l'ingérence, à une vision angélique de l'avenir ou à une posture de donneur de leçons. Le ton et les mots adéquats.
Il faut remercier M. Zapatero, au nom de l'Europe. Il a comblé un vide. On peut comprendre que la France, qui avait salué la "progression de l'espace des libertés" dans la Tunisie de Ben Ali, n'ait pas été la première à célébrer sur place l'ère nouvelle qui s'annonce sur la rive sud de la Méditerranée.
Dès la mi-février, la chef de la diplomatie européenne, Catherine Ashton, avait, c'est vrai, fait le voyage de Tunis pour assurer l'appui de l'Union au nouveau régime. Mais, sans vouloir jouer les esprits chagrins, le sentiment qui domine est tout de même celui d'une Europe peinant à être au rendez-vous d'une histoire majeure, et qui la concerne au premier chef - parce qu'elle se passe à sa frontière sud.
Ce n'est pas que l'Union ait mal fait en se préoccupant prioritairement d'un possible afflux massif de réfugiés à ses portes. Elle a raison. C'est une question effectivement prioritaire pour des pays comme l'Espagne, l'Italie et la France. Dans les conditions de contrainte budgétaire qui sont celles de la plupart des pays de l'UE, qui peut dire que la période est propice à l'accueil de milliers de migrants ?
M. Zapatero a annoncé le déblocage d'une enveloppe de 300 millions d'euros, par le biais des crédits de la Banque européenne d'investissement (BEI), au profit de la Tunisie. Pour aider les pays arabes qui font le pari de la démocratie, il propose de mobiliser le secteur privé.
Comme le président français, il suggère de redonner vie au projet d'Union pour la Méditerranée (UPM). Lancé en juillet 2008 par Nicolas Sarkozy, ce programme d'intensification des échanges entre l'Europe et sa rive sud n'a jamais décollé. Attendu cette semaine au Caire - bonne nouvelle -, Alain Juppé, le nouveau ministre des affaires étrangères, veut, lui aussi, reprendre le dossier.
Tout cela est bien. Mais on eût souhaité, de la part de l'Europe, l'affichage d'un effort de solidarité politique à la hauteur de l'événement.
On attend un geste qui marque la communauté de destin entre l'Europe et cet Orient si proche. On attend les mots qui diront que l'UE, pour être fidèle à ce qui la constitue, ne peut être indifférente à la nature des régimes qui l'entourent. Elle ne saurait donner des leçons ni ignorer tel ou tel pays. Mais, dans ses relations extérieures, il doit y avoir une "clause de la nation la plus favorisée" au profit des Etats les plus respectueux des droits de l'homme.

"La démocratie est la seule langue que doivent parler les peuples aujourd'hui", selon Zapatero

En visite à Tunis dans le cadre d'une tournée dans le monde arabe, le président du gouvernement espagnol José Luis Zapatero a peu après son arrivée dans la capitale tunisienne donné le ton: "La démocratie est la seule langue que doivent parler les peuples aujourd'hui".
"La mondialisation n'est pas seulement économique, mais politique aussi. La liberté est aussi forte que le commerce", a-t-il lancé, avant d'ajouter: "Nous sommes dans un moment historique. Le vent de la liberté et de la démocratie qui a soufflé sur la Tunisie va souffler partout".
A ses yeux, "ce qui a commencé en Tunisie peut changer la carte du monde et des relations internationales dans la période à venir", a-t-il estimé.
Premier chef de gouvernement à se rendre en Tunisie depuis la chute du régime Ben Ali, le dirigeant socialiste s'adressait à la presse à l'issue de ses entretiens avec le président par intérim Fouad Mébazzaâ et le tout nouveau Premier ministre Béji Caïd Essebsi qu'il a qualifié "d'homme d'expérience, mais qui a des idées jeunes et de modernité".
Ancien ministre de Bourguiba, premier président de la Tunisie indépendante, M. Caïd Essebsi a succédé à Mohamed Ghannouchi, démissionnaire dimanche, au lendemain des violences qui ont secoué la capitale tunisienne. Le jour de sa prise de fonctions a été marquée par une cascade de démissions, pas moins de sept membres du gouvernement transitoire.
Venu à Tunis pour "encourager le processus historique de changement que traverse la Tunisie", José Luis Zapatero s'est dit "particulièrement ému" de s'y trouver "au moment où ce pays retrouve la liberté et la démocratie".
"Nous sommes là pour écouter et aider à construire un avenir fait de démocratie, de liberté et de dignité", a-t-il ajouté en excluant "toute idée d'ingérence et encore moins de donner des leçons".
Il a affiché la détermination de l'Espagne "d'être cette fois-ci non seulement au rendez-vous, mais au premier rang pour défendre la démocratie au Maghreb, en Afrique et partout".
"L'Europe doit être à la hauteur des circonstances et de ce mouvement qui se produit avec tant d'intensité de la Tunisie, à l'Egypte, à la Libye et ailleurs", a-t-il suggéré.
Concernant plus précisément la Tunisie, il a fait état du "ferme engagement" de l'Espagne et de l'Union européenne "pour accompagner ce changement et ouvrir de meilleures perspectives économiques".
Madrid est prête à débloquer une enveloppe des 300 millions d'euros, via des crédits de la Banque européenne d'investissement (BEI) pour faciliter la reprise économique en Tunisie.
Cette annonce intervient alors que l'agence de notation Fitch vient d'abaisser la note de la Tunisie, rétrogradée à BBB- en raison des incertitudes économiques et politiques du pays, et dans la foulée des violences du week-end.
Prévoyant que les changements en cours dans le monde arabe "vont s'étendre", Zapatero a pour sa part estimé qu'ils étaient à même de renforcer le projet de l'Union pour la Méditerranée (UPM), car "le regard d'avenir des pays du Maghreb est tourné vers le Nord, vers l'Europe".
José Luis Zapatero a également assuré Tunis du soutien de Madrid pour faire face à "la situation grave" qui prévaut à ses frontières du fait du flux massif de réfugiés qui fuient la Libye.
Après avoir acheminé un premier avion transportant 30 tonnes d'aides alimentaire, l'Espagne va en affréter un second et envisage de mobiliser un navire pour rapatrier les réfugiés vers leur pays d'origine, a-t-il déclaré.
Avant de regagner Madrid, M. Zapatero devait rencontrer des représentants de l'opposition tunisienne et les présidents des trois commissions mises en place après la chute du régime du président Zine El Abidine Ben Ali, qui a fui en Arabie Saoudite le 14 janvier.
Il s'agit de la commission des réformes politiques, de celle chargée d'enquêter sur les abus commis lors du mouvement de contestation sociale et d'une troisième qui se penche sur les affaires de corruption dans lesquelles sont impliqués les responsables de l'ancien régime.

Tunisie: l'Histoire en images

mercredi 2 mars 2011

Tunisie : Mehdi Houas optimiste pour l’avenir du tourisme


Comment et avec quels moyens peut-on soutenir la relance du tourisme en Tunisie ?
La réponse à cette question nécessite une « forte » rencontre tuniso-française qui rassemble Mehdi Houas, ministre tunisien du Commerce et du Tourisme, et Frédéric Lefebvre, secrétaire d’Etat français au Tourisme.
A cette occasion, les deux décideurs du tourisme ont tenu aujourd’hui une conférence de presse au siège du ministère du commerce et du tourisme au cours de laquelle plusieurs journalistes de la presse locale et étrangère ont assisté.
Accompagné d’un nombre important de responsables du secteur, M.Lefebvre a précisé que cette visite s’inscrit dans le cadre d’une mission de travail, dans laquelle il va entamer des visites avec son équipe aux touristes français, mais aussi aux acteurs du tourisme en Tunisie. Une étape cruciale afin de montrer au monde l’image de la nouvelle Tunisie après la révolution.
Par cette même occasion, M.Lefebvre a salué la forte volonté du peuple tunisien, tout en précisant que « Ce qui s’est passé aujourd’hui nous a prouvé à quel point le peuple tunisien est capable avec sa force et sa dignité de relever ses défis et de décider son destin… pour des millions de français, le peuple tunisien est aujourd’hui un réel exemple de fierté ».
De même le ministre français a révélé l’intention de son pays à accompagner les entreprises françaises opérantes dans le secteur du tourisme afin de mieux découvrir la Tunisie et d’augmenter notamment leur confiance après les récents événements qui ont survenus le pays. « Aujourd’hui tout le monde a une vrai mobilisation en France au-delà du gouvernement, au-delà de moi-même pour aider la Tunisie avec tous les moyens de communication et de financement afin de relancer le tourisme »a-t-il expliqué.
Par ailleurs, M.Lefebvre a souligné que cette visite vise notamment, la mise en place d’autres programmes qui contribuent à l’amélioration de la formation dans le secteur du tourisme. Cependant le ministre français a proposé de faire un mélange entre les secteurs de l’Artisanat et du commerce avec le tourisme, qui constituent selon lui un privilège pour innover le produit touristique tunisien.
Le ministre a ainsi fait rappel que la Tunisie est toujours considérée la première destination pour l’Europe et notamment la France dont plus de 400 milles de touristes français ont visité ce pays au cours de l’année 2010.
De sa part, le ministre tunisien a indiqué que « tous les tunisiens sont responsables aujourd’hui sur la relance de notre économie et notamment notre tourisme qui est toujours considéré un pilier de l’économie en Tunisie ».
D’autre part, M.Houas a souligné qu’un séminaire commun est en programme. Ce séminaire sera, en effet, organisé avant l’été « pour échanger les idées et nourrir l’un à l’autre par nos expériences ». En outre, il a ajouté que le ministère travaille actuellement sur la recherche des moyens possibles pour sauver la saison touristique de cette année « On a encore du temps pour rattraper tous ce qu’on a perdu… et je suis optimiste pour l’avenir de ce secteur »
Interrogé sur la compagne de communication « I love Tunisia » qui a été lancée un mois après la révolution tunisienne, le ministre tunisien a précisé que cette dernière a pour objectif d’inciter les touristes étrangers à visiter la Tunisie « libre » et « démocratique », et d’exprimer entre autre leurs amours envers le pays après la révolution. « On a choisi le logo militant, « I love Tunisia », à l’occasion d’un mois après la révolution et simultanément avec la fête du Saint-Valentin.» a-t-il déterminé. Concernant l’avenir de la compagne M.Houas a fait savoir que le ministère va continuer cette stratégie « c’est un travail à long terme et la compagne« I love Tunisia », n’est que le début » a poursuit le ministre.

Les réfugiés continuent à affluer par dizaines de milliers à la frontière tunisienne

Les réfugiés continuent à affluer par dizaines de milliers à la frontière tunisienne sans pouvoir toujours aller plus loin faute de moyens de transports. Le Haut commissariat au réfugiés s'alarme. Le point avec son porte-parole à Paris.


Les réfugiés étrangers qui fuient la Libye continuent à affluer aux frontières tunisienne et égyptienne, au rythme maintenant de 10.000 à 15.000 par jour.
Si l'Egypte semble parvenir à organiser leur évacuation vers leurs pays d'origine, avec l'aide de la communauté internationale, côté Tunisie c'est l'engorgement (lire ici le reportage de notre envoyé spécial).
Le Haut commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), dont le bureau à Tripoli a été fermé l'année dernière par le régime mais qui a conservé des relais locaux sur place, a envoyé plusieurs équipes d'urgence à la frontière. Elles y rencontrent une situation alarmante, ainsi que le rapporte William Spindler, porte-parole du HCR à Paris.

La situation est-elle en train de tourner au chaos à la frontière entre la Tunisie et la Libye ?
On a atteint un seuil très critique. On estime maintenant à près de 80.000 le nombre de personnes ayant traversé la frontière depuis le début de la crise. Une grande partie a pu être évacuée mais les moyens de transports restent insuffisants, ce qui provoque une situation de congestion.
La situation empire de jour en jour, on est au bord de la catastrophe humanitaire. La plupart de ces réfugiés sont des travailleurs migrants égyptiens, mais aussi chinois, vietnamiens, nigériens...
Certains avaient des contrats en bonne et due forme dans la construction ou l'industrie pétrolière en Libye, d'autres sont clandestins. Ces hommes – on compte très peu de femmes et enfants, restés au pays – se retrouvent confrontés à des conditions très dures à la frontière: ils dorment pour beaucoup dehors alors que les températures le soir sont glaciales, qu'hier il s'est mis à pleuvoir. Les conditions sanitaires sont très difficiles. Un collaborateur du HCR sur place me disait tout-à-l'heure qu'il comptait 300 personnes dans la queue pour les toilettes.
Et pour l'hébergement, la nourriture ?
La communauté locale sur place est très généreuse, les civils distribuent ce qu'ils ont, l'armée et les autorités tunisiennes font ce qu'ils peuvent, de même que le Croissant-Rouge, mais tous sont dépassées par le nombre.
Le HCR a acheminé 2000 tentes, chacune pour 6 à 8 personnes. Les migrants nous aident à les monter, comme pour beaucoup ils travaillent dans la construction, ils sont efficaces! Deux autres vols devraient arriver demain avec des tentes, des bâches, du matériel de secours. Mais cela ne suffira pas: l'urgence reste bien d'accroître les moyens d'évacuation de toutes ces personnes vers leur pays d'origine.
Nous en appelons à la communauté internationale, qui doit fournir d'urgence des moyens financiers et logistiques massifs, dont des avions, des bateaux et du personnel spécialisé.
Quelles nouvelles avez-vous de vos collaborateurs libyens à Tripoli ?
Une sorte de hotline a été mise en place depuis le bureau de Tripoli. Ils reçoivent de nombreux appels de détresse de réfugiés restés coincés en Libye et qui sont victimes d'attaques, de vols.
Ils sont soupçonnés d'être des mercenaires et se retrouvent pourchassés. Certains racontent que des compatriotes ont été tués. Notre bureau à Tripoli est maintenu ouvert pour eux mais encore faut-il qu'il puissent y arriver.
Le HCR avait enregistré avant la crise 8000 à 9000 réfugiés en Libye, non reconnus comme tels par le régime puisque la Libye n'a pas signé la convention de Genève relative au statut des réfugiés. Il s'agit pour la plupart de Somaliens, d'Irakiens, d'Erythréens, de Soudanais.

L'Italie et la France déclarent s'inquiéter de l'afflux en Europe de centaines de milliers de réfugiés... Est-ce réaliste? Est-ce déplacé?
Jusqu'à présent, ce n'est pas le cas. Ça peut arriver, mais il serait choquant que les pays européens évacuent leurs ressortissants et laissent à leur sort les Yéménites, les Irakiens, les ressortissants d'Afrique subsaharienne qui tentent de fuir la Libye mais que leurs propres gouvernements n'ont pas les moyens de rapatrier.
Il est essentiel de maintenir ouvertes les frontières terrestres, maritimes et aériennes. Cela n'empêche pas que l'on examine dans un deuxième temps les situation de chacun, mais pour l'heure il y a une urgence humanitaire.

Frontière Libye-Tunisie : Paris va évacuer 5.000 Egyptiens

L'Onu a lancé mardi un "appel urgent" à la communauté internationale en vue d'une évacuation humanitaire massive de dizaines de milliers de personnes fuyant la Libye.

 La France utilisera des rotations d'avions gros porteurs et un navire pour évacuer prochainement vers l'Egypte au moins 5.000 travailleurs égyptiens réfugiés à la frontière tuniso-libyenne, a annoncé mercredi 2 mars le ministère français des Affaires étrangères.

L'Onu a lancé mardi un "appel urgent" à la communauté internationale en vue d'une évacuation humanitaire massive de dizaines de milliers de personnes fuyant la Libye et attendant actuellement du côté libyen de la frontière avec la Tunisie de pouvoir entrer dans ce pays.

Le Haut Commissariat aux réfugiés (HCR) et l'Organisation internationale pour les migrations (OIM) ont lancé en commun cet appel.
La situation à la frontière entre la Libye et la Tunisie a atteint un niveau critique après le passage de 70.000 à 75.000 personnes ayant fui les répressions depuis le 20 février, et environ 40.000 personnes, notamment des Egyptiens, attendent aujourd'hui à la frontière côté libyen, selon le HCR.
Dans leur communiqué, les deux organisations indiquent avoir mis au point, en "consultation avec les gouvernements tunisien et égyptien, un programme commun d'évacuation qui vise à améliorer considérablement les efforts" pour faire face à "la crise humanitaire à la frontière de la Tunisie".
Elles demandent à la communauté internationale de "fournir d'urgence des moyens financiers et logistiques massifs, dont des avions, des bateaux et du personnel spécialisé". 

Libye : l'ONU appelle à une évacuation massive de réfugiés




La communauté internationale a considérablement renforcé sa pression mardi sur Kadhafi. La Libye a été suspendue du Conseil des droits de l'homme de l'ONU. Le Conseil de sécurité menace le pays de nouvelles sanctions. Le chef d'Etat libyen n'entend pas céder. Pourtant seuls Tripoli, Syrte et le sud du pays son encore sous sa gouverne. Il a été lâché qui plus est par Moscou. Pendant ce temps, les forces navales et aériennes américaines sont en plein déploiement autour du pays.

Soulignant le risque de réactions négatives du monde arabe, la France s'est distinguée des Etats-Unis et de la Grande-Bretagne, en mettant en avant la nécessité d'un feu vert de l'ONU pour créer une zone d'exclusion aérienne en Libye. L'ONU a lancé un «appel urgent» aux gouvernement pour une «évacuation humanitaire massive de dizaines de milliers de réfugiés» actuellement massés en Tunisie, près de la frontière libyenne. L'Italie a envoyé une mission.

En Tunisie, la démission des ministres proches de Ben Ali se poursuit. La création d'une Assemblée constituante est acceptée par le Premier ministre.  A Tunis, la situation s'est relativement calmée : des magasins ont rouvert, d'autres tentaient de réparer leurs devantures endommagées par les violences du week-end ayant fait cinq morts.