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jeudi 6 octobre 2011

Tunisie : l'Union Européenne veut redorer son blason


Protestations d’amitié, promesses de dons… L’Union européenne et les États-Unis se livrent à une offensive de charme pour conquérir la Tunisie.

La révolution tunisienne n’a pas seulement fait tomber un régime, elle a aussi rebattu les cartes du jeu diplomatique. Symbole du Printemps arabe, la Tunisie suscite un vif intérêt chez les pays occidentaux, bien décidés à en faire une vitrine de la démocratie au Maghreb.
Le 28 septembre, Catherine Ashton, la chef de la diplomatie européenne, était à Tunis pour présider au côté de Béji Caïd Essebsi, le Premier ministre, la première réunion du groupe de travail Union européenne-Tunisie. « Nous voulons que vous réussissiez. Je suis ici pour relancer l’économie et créer des emplois », a-t-elle affirmé. Lors de cette réunion, qui s’est tenue en présence de représentants d’institutions financières (FMI, BEI, BERD, BAD), mais aussi de l’Union pour la Méditerranée et du partenariat G8 Deauville, la Tunisie a obtenu une aide de 157 millions d’euros, destinée à dynamiser son économie et à développer son agriculture.
À moins d’un mois des élections, l’UE envoie un signal fort. Sans doute est-elle désireuse de rattraper les erreurs commises en début d’année. En février, par exemple, Afif Chelbi, alors ministre de l’Industrie, avait qualifié de « ridicules » les 17 millions d’euros qu’elle proposait.
Tempo
Jugée bureaucratique et en proie à la crise, l’UE suscite peu d’enthousiasme dans l’opinion tunisienne. Beaucoup ont été déçus qu’elle ne leur accorde pas le « statut avancé » qu’avait obtenu le Maroc en 2008. « On a vécu une accélération de l’Histoire, mais nos partenaires, eux, sont restés dans le même tempo », déplore un ancien diplomate. En juillet, l’UE a nommé l’Espagnol Bernardino León représentant spécial pour le sud de la Méditerranée. Ce diplomate de carrière, qui a une très bonne connaissance du monde arabe, est chargé de redorer le blason de l’Europe dans la région.
Mais la véritable déception vient de la France. Malgré la visite de nombreux ministres à Tunis et la promesse d’Alain Juppé de débloquer une aide de 350 millions d’euros, les Tunisiens ont du mal à pardonner à Paris son attitude au début de la révolution. Quant à l’ambassadeur, le jeune et controversé Boris Boillon, il peine à reconquérir les cœurs. « La France a pris beaucoup de retard. Avant la révolution, elle n’avait pas de relais dans la société et était mal informée. Elle n’a plus la cote », explique le consultant Cyril Ghislain Karray.
Un désamour dont pourraient profiter les États-Unis. Le 7 octobre, Barack Obama doit recevoir Béji Caïd Essebsi à Washington. Décidés à gagner du terrain, les Américains ont été les plus prompts à saluer la révolution, et Jeffrey Feltman, sous-secrétaire d’État chargé du Proche-Orient, a été le premier haut responsable occidental à se rendre à Tunis après la chute de Ben Ali. Avec WikiLeaks, les Tunisiens ont par ailleurs découvert que, sous son règne, l’administration américaine préférait diversifier ses interlocuteurs en finançant lobbies, think-thanks et blogueurs. « Pour ce qui est des promesses de dons, les Américains restent très vagues », ajoute Karray. Prudents face à une opinion souvent hostile à leur égard, ils tiennent à rassurer contre toute tentative d’ingérence. « La transition démocratique tunisienne ne sera pas “made in America”. Nous respectons une totale neutralité sur le plan politique », a assuré le parlementaire républicain David Dreier, en visite à Tunis le 27 septembre.

mardi 4 octobre 2011

Processus démocratique en Tunisie : Malgré les islamistes, l’espoir demeure

Les Tunisiens se sont libérés du lourd poids qui pesait sur leurs épaules, celui de la peur, la peur de la police politique omniprésente du temps de Ben Ali.

 Pour le journaliste qui a eu déjà à séjourner en Tunisie du temps de l’ancien régime, la différence est grande. Il était pratiquement impossible de discuter avec un universitaire ou un journaliste de politique ou d’un sujet sensible, y compris en dehors de la Tunisie.

 L’impression qui y régnait laissait croire que chaque Tunisien était surveillé de près et que chacun surveillait son compatriote. Et le fait de parler pouvait lui coûter cher. A l’aéroport de Carthage, on ne demande plus au journaliste algérien ce qu’il vient faire en Tunisie. Mais la question de savoir pour quel journal il travaille et dans quel pays est basé le media est de rigueur. Le comportement du policier de la PAF reste prévenant. Le chauffeur qui nous accompagne à l’hôtel nous confie que depuis l’apparition légale du parti islamiste Ennahda, sa femme porte le niqab et elle espère que lorsqu’Ennahda arrivera au pouvoir, il interdira la vente de la bière.

Les employés de l’hôtel sont décontractés et les regards ne sont pas aussi méfiants qu’avant vis-à-vis des étrangers. L’atmosphère policière a disparu avec la révolution. C’est, du moins, les premières impressions que nous avons en arrivant à Tunis.
Le tourisme fait vivre beaucoup de Tunisiens et pour Ahmed, réceptionniste, «si Enahda touche au tourisme, il aura contre lui les Tunisiens». Le secteur du tourisme emploie 400 000 Tunisiens. En 2010, 6,9 millions de touristes se sont rendus en Tunisie, selon des chiffres officiels, en majorité des Européens.
La révolution a libéré la parole chez les Tunisiens
Sofia, journaliste, est à l’aise quand elle nous déclare : «La dictature est tombée, maintenant il faut construire la démocratie». La question était simple : «Comment voyez-vous l’avenir ?» Le soir, le chauffeur qui nous emmène au centre-ville tient un  discours plus direct quand nous lui demandons comment il voit la situation. «Je ne compte sur aucun parti politique pour me régler mes problèmes, j’ai travaillé durement et je continue à le faire pour vivre», répond-il.
«D’ailleurs, je ne pense pas aller voter le 23 octobre prochain», nous affirme-t-il. Au retour, un autre chauffeur de taxi est plus prolifique quand nous lui posons la question de savoir comment il voit la situation actuelle après la révolution. Sa réponse est cinglante : «Je regrette la situation d’avant !» Pourquoi ? «La sécurité était assurée. Maintenant ce n’est plus le cas, il y a des agressions, des braquages, y compris des vols de véhicules», nous dit-il.Il est vrai que la situation actuelle a libéré la parole, mais aussi la délinquance qui était durement réprimée. Les jeunes désœuvrés n’ont plus peur de la police comme avant. Mais le chauffeur de taxi reste optimiste : «Il faudra attendre deux ou trois ans pour voir les résultats positifs de la révolution du 14 janvier.»
Policiers et militaires travaillent en équipe et sont postés à tous les carrefours de la ville, jour et nuit. Des patrouilles de policiers en uniforme ou en civil circulent la nuit, surtout aux alentours de la ville pour prévenir les éventuels actes d’agression. Au centre de Tunis, certains établissements ferment avant minuit. En réalité, la situation n’est pas très différente par rapport aux grandes villes dans le monde. Sauf qu’avant, il était possible de circuler la nuit à Tunis-ville en toute quiétude, même pour une femme seule.
Le record de l’Algérie a été battu avec 111 partis
La Tunisie a battu le record de l’Algérie avec plus d’une centaine de partis politiques agréés pour une population trois fois moindre. Il faut rappeler que l’instauration du multipartisme après 1989, en Algérie, avait donné lieu à la création de près de 60 partis qui avaient été agréés. Cette situation avait déjà eu un effet négatif sur l’opinion que se faisaient les citoyens sur le nouveau paysage politique, marqué par le multipartisme, même si la Constitution autorisait les citoyens à le faire.
Mais comment, dans un petit pays comme la Tunisie, peut-on se retrouver avec autant de partis en si peu de temps ? Est-ce que ce foisonnement de partis ne va pas avoir un effet négatif sur l’activité politique et peut-être éloigner encore davantage les citoyens de la chose politique ? Ce foisonnement de sigles pourrait profiter à une seule force politique qui arriverait à apparaître comme un bloc soudé. Pour comprendre cette situation, nous avons demandé à un militant des droits de l’homme ce qu’il en pensait. La réponse est simple, nous dit-il : «Derrière ces partis nouvellement nés, il y a de nombreux responsables de l’ex-RCD (Rassemblement constitutionnel démocratique), le parti de Ben Ali, qui était au pouvoir».
Après la dissolution du RCD, ils se recyclent dans de nouveaux partis. Malgré la présence d’autres formations sur la scène politique,  le RCD était hégémonique ; il a été dissous par décision judiciaire en première instance le 9 mars dernier. Le recours a été rejeté vingt jours plus tard. En 2008, le RCD revendiquait 2 196 323 membres pour une population d’environ 10 millions d’habitants, soit un Tunisien adulte sur quatre. Il était considéré comme un tremplin social. Après la révolution du 14 janvier, il a été exclu de l’Internationale socialiste dont il était membre.
Selon un décompte établi par le ministère tunisien de l’Intérieur, au 24 juin, le ministère avait autorisé 86 nouveaux partis pour arriver à un total de 94 partis, et était en train d’étudier 5 projets d’autorisation de partis et 31 nouvelles demandes. Le ministère a néanmoins refusé d’accorder l’autorisation d’exercer à 118 partis. Au mois de septembre, ils étaient environ 105 partis agrées. Dans la réalité, selon un observateur tunisien de la scène politique, ils seraient une douzaine de partis à avoir un ancrage réel.
Les femmes se méfient du parti islamiste Ennahda
Mais il n’y pas que les ex-responsables du RCD qui ont créé de nouveaux partis. Même les islamistes sont derrière ce foisonnement. Nous le saurons en discutant avec Imen, magistrate.Le statut de la femme en Tunisie est unique ; tout le monde le sait. L’apparition du mouvement islamiste, après le triomphe de la révolution du 14 janvier, et ses manifestations pour l’instauration du «khalifat»  sont un sujet d’inquiétude, surtout pour les femmes. Pour Imen, magistrate, «le paysage politique, aujourd’hui, est un peu ambigu. Donc, on n’arrive pas à saisir les vrais enjeux politiques ou sociaux. En tant que femme, la seule menace que présente ce nouveau processus dans cette étape postrévolutionnaire est relative aux droits de la femme, à la préservation des droits de la femme. On a un statut un peu connu partout dans le monde, le code du statut personnel, qui a préservé un certain nombre de droits pour la femme, des libertés sur le plan politique, sur le plan social ou sur le plan conjugal. Donc, on risque de déraper un petit peu sur  ce plan là».
Comment Imen voit-elle cette menace ? «C’est la montée des islamistes. On a Ennahda, mais on a d’autres nouveaux partis politiques qui ont opté pour quelques tendances ou idées adoptées par Ennahda. Le nom ou l’appellation politique du parti politique ne traduisent pas leurs tendances islamistes, mais nous, citoyens tunisiens, nous connaissons leurs dirigeants. On sait que le président ou le secrétaire général de tel parti ou tel autre a des tendances islamistes», répond-elle.
Ces partis sont-ils nombreux ? «On a fait un petit sondage sur facebook, je crois qu’ils sont au nombre de dix à quinze.» «Aujourd’hui, il  y a 111 partis autorisés et légaux et au moins une dizaine qui ont des tendances islamistes extrémistes.»
Quels enjeux pour les prochaines élections ?
«Tout reste ambigu et je suis assez pessimiste. Ce qui compte, pour moi, c’est la sécurité  des biens et des personnes. On assiste aujourd’hui à des actions de perturbation et de déstabilisation et des actions criminelles et je n’arrive pas à trouver le temps pour penser aux enjeux politiques», ajoute Imen.Selon une consultante européenne qui connaît bien la Tunisie, les islamistes seraient crédités de 30 à 40% d’intentions de vote pour les élections de la Constituante, le 23 octobre.
Adnen Hasnaoui, militant des droits de l’homme et journaliste, n’est pas du même avis, même s’il est d’accord avec les inquiétudes exprimées par Imen. Tout Tunis connaît Adnen qui avait déjà, en 2008, dans un article, interpellé Ben Ali alors pour un changement démocratique. Ce qui lui avait valu une interpellation par la police. Il serait le premier à avoir utilisé l’expression «révolution du Jasmin» pour illustrer la révolution du 14 janvier.
Consensus pour un Etat de droit
«Il est impossible que les islamistes d’Ennahda prennent la majorité aux prochaines élections de la Constituante du 23 octobre», nous affirme t-il. «Il est impossible que les Tunisiens leur donnent la majorité des suffrages», martèle-t-il. A propos de la situation politique actuelle, Adnen estime que «la situation d’aujourd’hui est la même que celle d’un malade qui était en salle d’opération. Il aurait pu subir une deuxième opération, mais il est sorti pour aller réanimation. Maintenant, il en est sorti et une deuxième intervention aurait pu lui faire perdre des forces. Il aurait été possible qu’il y ait une contre-révolution, elle n’a pas eu lieu... Maintenant, on va vers des élections, il y aura peut-être des problèmes, mais il y a eu un consensus pour des élections et pour qu’un nouveau gouvernement poursuive le processus démocratique».
A propos  de la peur que suscitent les islamistes, Adnen est objectif : «La peur que les gens expriment vis-à-vis du danger des islamistes est réelle, mais d’une autre côté, il y a des forces politiques qui gonflent cette peur pour gagner plus de sièges. Mais la peur vis-à-vis des islamistes est justifiée. Il ne faut pas oublier que  les islamistes en Tunisie ne sont pas les islamistes de 1987 ou des années 1990. Ils ont rendu public leur programme et se sont prononcés pour un Etat de droit et ils acceptent de travailler avec d’autres forces politiques pour gouverner. Ils ont déclaré qu’ils ne pouvaient pas régler les problèmes seuls, qu’ils doivent travailler avec les autres partis politiques, qu’ils ont besoin de l’aide la communauté internationale pour régler les vrais problèmes que vivent les citoyens comme le chômage et assurer le respect des libertés. Ils veulent même obtenir un statut avancé avec l’Europe.»
Pour preuve, ajoute Adnen, «la manière dont Ghannouchi a effectué un marathon pour  accueillir Erdogan à 11h du soir à Tunis, est aussi un signal qu’ils ont choisi la voie des islamistes turcs. Les islamistes ne sont pas dangereux pour les 5 ou les 10 prochaines années». «Pour asseoir la démocratie et construire un Etat de droit, les élites politiques doivent se préparer pour l’avenir et assurer la séparation des pouvoirs», nous confie-t-il encore.

«Mon peuple, tu es la voix»: une chanson pour inciter les Tunisiens à voter


Enti Essout"..."tu es la voix": cette chanson est diffusée depuis quelques jours pour inciter les électeurs à aller voter le 23 octobre, premier scrutin de la Tunisie post-Ben Ali.

Une chanson composée par de jeunes artistes tunisiens, intitulée "Enti Essout" ("tu es la voix") est diffusée depuis quelques jours pour inciter les électeurs à aller voter le 23 octobre, premier scrutin de la Tunisie post-Ben Ali.
Soutenue et financée par le Programme de l’ONU pour le Développement (PNUD), la chanson est diffusées sur les ondes, téléchargeable gratuitement, et le CD sera distribué lors de caravanes de sensibilisation à travers le pays, indique le site officiel.
"Mon peuple, tu es la voix", dit le refrain de la chanson, en arabe et avec quelques passages en français: "Demande aux martyrs, c’est pas facile de partir/Il faut agir et foncer/Finir ce qu’on a commencé/Liberté, solidarité, démocratie".
Elle est interprétée par six jeunes chanteurs et musiciens, dont Bendir Man, un chanteur de 26 ans connu pour ses textes critiques sous le régime de Ben Ali.
Les Tunisiens sont appelés aux urnes le 23 octobre pour élire une assemblée constituante, qui devra rédiger une nouvelle constitution neuf mois après la fuite de l’ex-président Ben Ali, chassé le 14 janvier par un soulèvement populaire.

"Plus jamais peur" : témoignage sur la libération d'un peuple

Le 17 décembre 2010, un jeune vendeur ambulant de fruits et légumes s'immole à Sidi Bouzid, en Tunisie, pour protester contre la confiscation par la police de sa marchandise qu'il vendait sans permis pour faire vivre les siens. S'ensuit un mouvement de contestation générale contre le régime du président Ben Ali. La révolution tunisienne commence...


Plus jamais peur est une chronique des différents épisodes de la révolution tunisienne à travers trois figures emblématiques du mouvement : une cybermilitante, Lina Ben Mhenni, qui a défié le régime de Ben Ali en relatant sur son blog les moments clés de la contestation ; l'avocate Radhia Nasraoui, défenseuse des droits de l'homme, qui a payé cher son engagement, tout comme son époux souvent emprisonné ; et le journaliste indépendant Karem Chérif, qui a vécu les moments clés de cette révolution avec sa famille et le comité de son quartier.
Outre leur engagement et leur espoir d'une Tunisie plus libre, le dénominateur commun de ces personnages toujours susceptibles d'être arrêtés, cambriolés, c'est la peur. Cette peur, par métonymie, c'est aussi celle que connaissaient tous les Tunisiens et qui les a fait se taire pendant près d'un quart de siècle face à la dictature de Ben Ali. Peur d'être tabassé, envoyé en prison ou torturé...
Ainsi, l'un des slogans de cette révolution, entre "Dégage Ben Ali" et "Le pouvoir au peuple", était : "Plus jamais peur !". Au cours du documentaire, on comprend que cette peur a peu à peu changé de camp : au fur et à mesure que l'élan révolutionnaire prenait de l'ampleur, c'est le régime de Ben Ali qui se met à trembler devant ceux qui lui obéissaient encore quelques mois plus tôt.
Entre les manifestations de rue, les sit-in, les grèves de la faim et les répressions violentes, entre les grenades lacrymogènes, l'hymne national chanté comme un cri de guerre et les policiers qui montrent leur sympathie pour les révolutionnaires, Plus jamais peur rassemble les images fortes d'un peuple qui se libère après vingt-trois ans de régime dictatorial.
S'il ne fallait en retenir qu'une, ce serait peut-être celle de ce jeune diplômé qui s'est cousu la bouche pour montrer que la dictature de Ben Ali le réduit au silence, le musèle.
Tourné sur le vif, le documentaire restitue le sentiment d'urgence des révolutionnaires avec une caméra qui les suit au plus près, presque toujours portée à la main, et qui donne aux spectateurs le sentiment d'être au cœur de cette révolte historique.
A travers les personnages de la cybermilitante et de l'avocate, ce documentaire a aussi le mérite de souligner le rôle crucial des femmes dans cette révolution. Le réalisateur insiste également sur l'importance d'Internet et notamment de Facebook dans la propagation de cette révolte, soulignant ainsi le rôle qu'ont tenu les jeunes générations, instruites, ancrées dans la modernité, connectées au monde, ouvertes sur les autres cultures.