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samedi 18 juin 2011

«Les Tunisiens auront le rôle principal dans la reconstruction de la Libye»

C’est Mustapha Abdeljalil, président du Conseil national transitoire libyen (Cntl), qui a fait cette déclaration, samedi, au terme de son entretien, à Tunis, avec Béji Caïd Essebsi.   

«Les aides humanitaires fournies par la Tunisie, peuple et gouvernement, à la Libye et les positions fraternelles qu’elle a adoptées, valent beaucoup plus que la reconnaissance du Conseil national transitoire libyen», a affirmé M. Abdeljalil.
A l’issue de son entretien, au palais du gouvernement à la Kasbah, avec le Premier ministre du gouvernement de transition, M. Abdeljalil a tenu à exprimer sa «reconnaissance aux familles tunisiennes pour l’accueil chaleureux et la généreuse hospitalité qu’elles ont offerts aux réfugiés libyens». Il s’est déclaré optimiste quant à l’avenir des relations tuniso-libyennes, faisant remarquer que les Tunisiens auront le rôle principal dans la reconstruction de la Libye. «La Libye s’engagera dans une dynamique de développement à laquelle la main-d’œuvre tunisienne va jouer le rôle principal», a-t-il affirmé.
M. Abdeljalil a, en conclusion, salué la révolution tunisienne qui, a-t-il dit, est «la pionnière des révolutions arabes et l’initiatrice du printemps arabe.»
En recevant M. Abdeljalil, le Premier ministre tunisien a, en quelque sorte, reconnu officiellement l’instance que ce dernier préside et qui constitue, aujourd’hui, aux yeux de nombreux pays, comme la France, la Grande-Bretagne, l’Italie, Les Etats-Unis, l’Allemagne et le Canada, le représentant légitime du peuple libyen insurgé contre le régime dictatorial du colonel Mouammar Kadhafi.

Tunisie. La justice militaire promet de faire la lumière sur les snipers

Le tribunal militaire poursuit son enquête relative au meurtre d’innocents pendant la période du 17 décembre au 14 janvier. Aucun criminel n’échappera à la justice. Et le président déchu en premier!

C’est ce qu’a affirmé le colonel major Marouane Bouguerra, directeur général de la Justice militaire et représentant du ministère de la Défense nationale, vendredi lors de la rencontre avec les médias au Premier ministère.
«Le juge d’instruction militaire a émis un mandat d’arrêt contre le président déchu. Il est en train d’ajouter des éléments dans le dossier du président déchu pour demander à l’Arabie saoudite de l’extrader conformément à la convention de coopération judiciaire arabe du 6 avril 1983», signée par les deux pays. Par-delà le nombre de crimes, rendre la justice est une responsabilité nationale. «Nous devons poser deux questions: qui a tué et qui a donné l’ordre? La détermination des responsabilités va nous demander du temps. Ce n’est pas facile mais il ne faut nous précipiter. La prise en charge de l’instruction dans ces affaires par l’appareil judiciaire militaire n’est pas une opération simple, mais nous devons faire prévaloir les valeurs de sincérité et de transparence. Il ne s’agit pas non plus de vengeance. Les procès se dérouleront dans un cadre légal».
Par ailleurs, le colonel major a déclaré que 182 affaires enregistrées pendant la révolution seront examinées par trois tribunaux militaires permanents. Celui de Tunis se chargera de 130 affaires concernant 9 gouvernorats du nord et du Sahel, celui de Sfax examinera 51 affaires des gouvernorats du centre et du Sud-est et celui du Kef se chargera d’une seule affaire (celle de Thala-Kasserine).
Concernant l’affaire Slim Hadhri, tué par balle à Erramla (à Kerkennah) par un agent de la sécurité, le tribunal de Sfax examinera cette affaire de mort avec préméditation le 27 juin.
Interrogé par Kapitalis concernant l’affaire des snipers, le colonel a indiqué que le tribunal militaire a pris en charge depuis un mois cette affaire. «Les recherches se poursuivent à un rythme très accéléré pour dévoiler les circonstances des meurtres commis pendant cette période. L’appareil judiciaire militaire informera les Tunisiens des résultats de cette enquête, soit de confirmer ou d’infirmer l’existence de ces parties, et de révéler les circonstances des meurtres commis, au cours de cette période et dont la responsabilité incombe à tous ceux à qui on a attribué le nom de snipers.

Tunisie - « Confiscation de biens mal-acquis », d’une valeur de 3 milliards de dinars

Face à l’imminence du démarrage de la saison touristique, le ministère du Tourisme représenté par Habib Ammar a entamé le 9ème rendez-vous de la cellule de communication à la Kasbah le vendredi 17 juin 2011, en qualifiant la situation actuelle du secteur touristique en Tunisie, de « crise sans précédent ».

En effet, la révolution, suivie de la précarité de la situation sécuritaire et des différents troubles dans le pays, ont influé considérablement et négativement sur le tourisme. Le manque à gagner dans ce secteur est estimé selon M. Ammar à l’équivalent de 51% avec un taux d’afflux de touristes de 41% de moins que d’habitude. L’état de booking a connu également une baisse de 52%. Il s’agit effectivement de la crise la plus aigüe de l’histoire de la Tunisie, comparée à celles de la guerre du Golfe en 1991 ou bien celle des événements de la Gheriba en 2002.
Toutefois, le ministère du Tourisme se veut optimiste, car la crise cette année est survenue en hiver et au printemps donc légèrement décalée de la « haute saison ». On peut donc redresser la barre et rattraper la saison. « Ceci nécessite, selon M. Ammar, d’énormes efforts et il reste beaucoup à faire pour notamment ne pas mettre en péril les saisons de 2012 et2013. Le secteur connait depuis 10 ans une crise structurale faute d’engagement politique et par manque d’intérêt. La révolution Tunisienne sera l’occasion ou jamais d’ouvrir de nouveaux horizons avec une diversification des produits touristiques, tels que le tourisme culturel, balnéaire, et saharien. D’un autre côté, le ministère œuvre pour la promotion du tourisme dans les zones reculées, longtemps marginalisées.

La campagne de promotion touristique de cette année comporte le contrôle, l’encadrement et le conseil des hôteliers, des restaurateurs et des agents de voyage, afin d’améliorer leurs services. En outre, 300 000 dinars ont été alloués pour l’environnement avec le nettoyage, l’assainissement et l’embellissement, non seulement des zones touristiques, mais également à l’intérieur du pays. Des invitations faites à des journalistes étrangers ainsi que des responsables des agences de voyages et des tours opérateurs ont été lancées dans le but de faire de la promotion de notre pays. Pour la 1ère fois, une campagne publicitaire a été à ce propos organisée en Algérie avec une budgétisation qui s’est vue multipliée par 4,5 atteignant les 700 000 dinars. Le tourisme est certainement un vecteur fructueux mais il reste vulnérable tant qu’il se base sur le flux des étrangers. Une nouvelle politique d’incitation et d’encouragement du tourisme intérieur s’avère plus que nécessaire. Le Tunisien, d’après M. Ammar, devrait s’inscrire dans la culture de la programmation anticipée des vacances afin de bénéficier des réductions de prix, car recourir au « last minute » réservation reste toujours cher et peu accessible aux Tunisiens.


Par ailleurs, le ministère du Domaine de l’Etat et des Affaires foncières, a été au rendez-vous avec la présence de Mohamed Adel Ben Ismaïl, président de la commission de l’expropriation des biens. Le travail de cette commission commence, d’après lui, par cerner les biens à confisquer, que ce soit des biens immobiliers, de valeurs boursières, d’argent, …etc. Ce travail est difficile particulièrement pour les sociétés notamment des holdings. L’attitude des sociétés d’un même groupe et qui sont sujettes à l’expropriation a été de se recroqueviller sur elles-mêmes ce qui a encore compliquer davantage la tâche de la commission.
Pour le moment, la commission a recensé 600 titres fonciers de biens et 300 sociétés, dont la valeur est estimée à 3 milliards de dinars. Les sociétés sujettes à l’expropriation souffrent également, d’après M. Ben Ismaïl d’un manque de liquidités. A titre d’exemple, il a cité la société Sotudef, anciennement propriété d’Imed Trabelsi.

Représentant le ministère de la Défense, le colonel-major Mokhtar Ben Nasser a évoqué la rumeur qui circule ces derniers jours et selon laquelle, une base militaire française serait en cours d’installation à Gafsa. Il a formellement nié cette rumeur et a expliqué que la confusion émane du fait qu’une convention de collaboration sous forme de centre formation a été conclue récemment avec la France. Il s’agit, selon lui, du 13ème centre du genre et que les autres centres dans diverses régions ont été également implantés avec la collaboration de pays amis, tels que l’Allemagne et la France. D’un autre côté, Le colonel-major a rappelé la visite qu’effectue actuellement un haut responsable des Nations Unies dans le sud du pays. Cette visite, portant sur Remada, Tataouine et Dhehiba, rentre dans le cadre de l’aide accordée par l’ONU aux réfugiés et aux familles tunisiennes qui ont si généreusement abrité les frères libyens.
Représentant également le ministère de la Défense, le colonel-major Marwen Bouguerra a ensuite pris la parole pour traiter de plusieurs questions militaires. Il a commencé par évoquer les affaires judiciaires qui viennent d’être transférées vers le tribunal militaire. Il s’agit d’après lui, de 182 affaires réparties sur 3 tribunaux militaires régionaux. Ces affaires inculpant essentiellement l’ancien président et ses proches, concernent des meurtres commis par des agents de sécurité lors de l’exercice de leurs fonctions, ce qui explique leur transfert, conformément à la loi en vigueur. Le travail du tribunal militaire consiste, en cette première phase, selon le colonel-major, à enquêter en vue de cerner, qui a été tué, qui a exécuté le meurtre et qui a donné l’ordre de tuer. Toute une procédure longue et minutieuse qui garantit un jugement transparent et juste.

Sur un autre plan, le colonel-major a évoqué l’affaire de Samir Feriani pour préciser qu’une plainte a été déposée par le ministre de l’Intérieur à l’encontre de ce haut cadre de la police, suite aux accusations faites par celui-ci dans un journal tunisien, de pratiques illégales commises par les forces de l’ordre. Samir Feriani est accusé de divulgation du secret professionnel, de propos diffamatoires et d’incitation aux troubles. Le tribunal militaire se penche actuellement sur les preuves d’inculpation comme sur celles d’innocence. Le juge d’instruction est à la recherche de la « vérité » en auditionnant toutes les parties concernées avant d’émettre une quelconque sentence.

Tunisie: 182 affaires criminelles transmises aux tribunaux militaires

Les tribunaux militaires tunisiens auront à statuer sur 182 affaires à caractère criminel dans lesquelles sont impliqués l'ex-président Zine El Abidine Ben Ali, son ministre de l'Intérieur Rafik Haj Kacem et d'autres responsables de l'appareil sécuritaire, a révélé vendredi le directeur de la justice militaire, le colonel-major Marwane Bouguerra.
Ces dossiers s'ajoutent aux 93 affaires relevant des tribunaux civils mettant en cause le président déchu, son épouse Leïla et leur entourage.
Les deux premières affaires seront jugées à partir de lundi prochain en l'absence du couple présidentiel qui a fui en Arabie Saoudite le 14 janvier dernier, chassé par un soulèvement populaire après un règne totalitaire de 23 ans.
Elles portent notamment sur des faits d'abus de pouvoir, de malversations, de trafic de drogue, de recel de pièces archéologiques et de détention d'armes.
Les affaires du ressort de la juridiction militaire seront examinées par le tribunal de Tunis (130 affaires), de Sfax (sud/51 affaires) et du Kef (nord-ouest/une affaire) en vertu de leur compétence territoriale, a précisé le colonel-major Bouguerra.
"La plupart sont dans une étape préliminaire et leur instruction prendra du temps que nous essaierons de réduire du mieux que nous pouvons", a-t-il noté. Selon lui, "il importe d'établir les faits en toute clarté: qui a tué, qui a exécuté, qui a donné les ordres?".
"Il s'agit de délimiter les responsabilités de manière à ce que la justice prenne son cours normal dans le cadre de procès équitables où toutes les garanties sont assurées", a-t-il dit.
Il a néanmoins annoncé qu'un premier procès aurait lieu le 27 juin à Sfax sur la mort d'un citoyen, Slim Hadhri, dont l'auteur présumé est un agent de l'ordre.
Evoquant le mutisme observé par les autorités saoudiennes face à la demande d'extradition de Ben Ali et de son épouse, il a indiqué que la Tunisie continuerait de s'employer pour obtenir gain de cause en s'appuyant sur l'accord inter-arabe signé à Ryad en 1983 qui prévoit l'extradition des personnes accusées de crimes.

Revueltas árabes. España dará 300 millones para agua, energía y empleo a países del norte de África y Oriente Medio

La secretaria de Estado de Cooperación Internacional, Soraya Rodríguez, afirmó este martes que España aportará 300 millones, a través de una facilidad financiera reembolsable que negocia con el Banco Europeo de Inversiones, para los países de África del norte y Oriente Medio que se encuentran inmersos en revueltas sociales.

En una comparecencia en la Comisión de Cooperación Internacional para el Desarrollo del Congreso, Rodríguez apuntó que esta ayuda podría ir a todos los países de la ribera sur del Mediterráneo salvo Libia, ya que éste no es prioritario para la cooperación española por ser de renta media.

Esta financiación se destinará a obras e infraestructuras en el ámbito de agua y saneamiento, energía y eficiencia energética y apoyo a las pymes para la creación de empleo.

Rodríguez señaló que este instrumento financiero se perfilará el próximo 6 de julio, día en el que está prevista una jornada de trabajo en Luxemburgo con el Banco Europeo de Inversiones, tras la cual se clarificarán qué países recibirán la ayuda, sobre todo los que se encuentran en "transición a la democracia".

La secretaria de Estado, a preguntas de los portavoces del PP y de CiU, Gonzalo Robles y Carles Campuzano, respectivamente, aclaró que esta cantidad se computará como Ayuda Oficial al Desarrollo a través del Fondo para la Promoción del Desarrollo (Fonprode) y que podrían beneficiarse países como Egipto, Túnez, Argelia, Mauritania, Jordania y Argelia.

Por otro lado, Rodríguez señaló que el Gobierno español trabaja para apoyar la celebración de elecciones democráticas en estos países y mencionó que aportará un millón de euros a Túnez y alrededor de dos millones a Egipto.

"Es un apoyo técnico de censos electorales y puesta en marcha de los sistema electrónicos para la contabilización de los votos", añadió.

Por último, Rodríguez reconoció que los países occidentales, entre ellos España, "como poco hemos sido miopes" al defender "durante décadas" la estabilidad de los países árabes "frente a otros enfoques" como los derechos humanos.

Rodríguez apuntó que "esta visión equivocada" se ha traducido en "escenarios horrorosos" en los que la primavera árabe se ha convertido en algunos casos, como Libia, Yemen y Siria, en "inviernos teñidos de sangre con represión a los civiles desarmados".

Soraya Rodríguez:Europa ha sido miope con los países del sur del Mediterráneo

La secretaria de Estado de Cooperación Internacional, Soraya Rodríguez, cree que Europa ha sido "miope" en su visión hacia los países de la región de la cuenca sur del Mediterráneo, ya que durante décadas ha guiado su actuación priorizando "la estabilidad de la zona frente a la democratización".
De esta forma se ha pronunciado Soraya Rodríguez durante su comparecencia en el Congreso para informar sobre las propuestas y actuaciones realizadas por la cooperación al desarrollo española en los países de la cuenca del Mediterráneo: Magreb y Oriente Próximo.
Esta mirada "miope" de Europa, según Rodríguez, ha sido sobrepasada por los acontecimientos de los últimos meses, con las reclamaciones de una sociedad preparada para la democracia, que ha abierto "caminos de esperanza" y otros que, con "mayor dificultad y dejando muchos muertos", como en el caso libio, acabarán en sistemas de democratización.
Un escenario que, según ha insistido la secretaria de Estado, no hubieran podido imaginar los países europeos, entre ellos España, y de ahí la "escasísima capacidad de previsión".
Por ello, no estaba previsto en los presupuestos de cooperación la línea de financiación de 300 millones de euros que anunció el pasado mes de marzo el presidente del Gobierno, José Luis Rodríguez Zapatero.
Esta "facilidad financiera" irá dirigida a revitalizar el tejido socioeconómico de estos países de la cuenca sur, afectados por estas "revoluciones" que han hecho mella en el turismo, que se sigue resistiendo por la guerra en Libia.
La financiación estará dirigida sobre todo a la inversión de obras e infraestructuras en el ámbito del agua y saneamiento y de la energía y el cambio climático, así como a apoyar las pequeñas y medianas empresas.
La iniciativa española consiste en la creación de una "facilidad financiera reembolsable", que se está negociando con el Banco Europeo de Inversiones (BEI) y de la que se dará cuenta el próximo 6 de julio en una jornada de trabajo en Luxemburgo.
La situación en estos países del Mediterráneo "es histórica, sin precedentes, según Rodríguez, de ahí que la respuesta de España requiera "un incremento de estas características".
Este apoyo económico quedará también patente en las elecciones de Túnez y Egipto, por el que le han preguntado los portavoces de los distintos grupos parlamentarios.
España, a través del Programa de las Naciones Unidas para el Desarrollo (PNUD), aportará un millón de euros para apoyar técnicamente el proceso electoral de Túnez y el doble para el de Egipto.
Rodríguez ha repasado la ayuda humanitaria prestada ante la crisis de Libia, que ha valorado en cerca de seis millones de euros: se han movilizado más de 27.000 toneladas de alimentos y activado convenios con cinco organizaciones internacionales y ONG.
Este nuevo panorama de los países de la ribera sur del Mediterráneo, con situaciones muy diferentes, hacen tener también una nueva visión para la cooperación para el desarrollo.
Así, habría que hablar de los países con revoluciones pacíficas y que están poniendo en marcha procesos de transición pacífica, como Túnez y Egipto.
También de un segundo bloque de países como Jordania, Marruecos y Argelia, más encauzados en reformas institucionales, y de un tercero en el que se está utilizando la violencia contra la población civil desarmada como respuesta a una demanda colectiva de más libertad y de apertura, con países como Libia, Yemen y Siria.
Ninguno de estos procesos "está acabado", según Rodríguez, y todos ellos "tienen sus tiempos" y requieren respuestas distintas.

Tunisie : les oubliés de Gafsa



Directement à l’origine de la révolution, pour laquelle ils ont payé le prix fort, les habitants du bassin minier n’en sont que plus impatients d’en toucher les dividendes. Qui se font désespérément attendre 

Attablé à la terrasse d’un café, Béchir ne décolère pas: « Et dire qu’on est à l’origine de tout. La civilisation capsienne est née ici; notre sous-sol a donné à la Tunisie des richesses, mais nous n’avons reçu en retour que de la misère; c’est de chez nous que sont parties les révoltes du pays, et on nous oublie. » Cet ancien mineur exprime le sentiment général qui prévaut dans la région de Gafsa: cinq mois après la chute de Ben Ali, la contestation n’a toujours pas cessé. « Personne n’est content, renchérit un autre retraité des phosphates. Chaque jour, à Redeyef, Metlaoui, Oum el-Arayes, la liste des revendications s’allonge. On fait grève, on coupe les routes, mais les résultats sont maigres. La compagnie est comme un État dans l’État. »
Le coupable est tout désigné: la Compagnie des phosphates de Gafsa (CPG). Depuis plus d’un siècle, elle régente le tissu socioéconomique du bassin minier, aujourd’hui durement affecté par le chômage et la pauvreté, sous l’effet des coupes drastiques opérées par la CPG dans les effectifs – ramenés de 15000 à 5000 employés en dix ans – et de l’externalisation de différents corps de métiers. Pendant longtemps, la CPG a été la mère nourricière de la région; elle prenait en charge les besoins de la population locale, allant jusqu’à assurer la distribution de l’eau, de l’électricité, ainsi qu’une couverture médicale et sanitaire. Symbole de la place centrale de cette mono-industrie, le siège de la CPG, mastodonte oppressant de béton et de verre, domine la ville.
La CPG suscite d’autant plus le ressentiment qu’elle a affiché, en 2008, année de la révolte locale, un bénéfice de 500 millions d’euros. Depuis le 14 janvier, elle ne tourne qu’à 40 % de ses capacités. « La compagnie a servi à engraisser Ben Ali et ses acolytes », accuse Ali, fondateur d’une nouvelle association de développement. Les tensions nées de l’implosion de 2008 sont loin d’être retombées. Politologues et sociologues s’accordent d’ailleurs à voir dans ce soulèvement sans précédent, qui a paralysé le bassin minier pendant près de six mois, les signes avant-coureurs de la révolution. Ce conflit a mis en évidence la fracture entre, d’un côté, les salariés intégrés, ouvriers et cadres de la CPG, et, de l’autre, les laissés-pour-compte du marché du travail: les chômeurs – près de 40 % de la population locale –, les travailleurs précaires des chantiers municipaux, les lycéens, les familles d’ouvriers victimes d’accident du travail dans les mines.
« On nous a tellement divisés que nous ne nous reconnaissons plus. Il n’y a pas si longtemps, nous ne faisions qu’un, même avec les Algériens, les Libyens et les Marocains qui travaillaient ici. Aujourd’hui, on se massacre entre voisins. À tous, je pose la question: pourquoi? » Omezzine Guedria, ingénieur à la CPG, ne mâche pas ses mots lors d’une réunion avec les différents représentants de la société civile locale. Native de Gafsa et formée aux États-Unis, elle attend que ses enfants aient leur baccalauréat pour quitter la région. « On se méfie de tout et de tous; en vingt-trois ans, on nous a appris à nous “désaimer”, je ne veux pas de ça pour mes enfants. »
Depuis le 14 janvier, l’esprit tribal semble en outre prendre le dessus. À El-Aguel, les gens du cru exigent de Yazaki, le producteur de câbles automobiles nippon, de recruter en priorité leurs enfants, arguant que le terrain de l’entreprise était, il y a des années, propriété de leur tribu. En réalité, dans la confusion de la révolution, des responsables syndicaux ont manœuvré pour faire croire à un réveil du tribalisme. Pour sauver leurs privilèges, certains recourent au bon vieux « diviser pour régner ». Il a suffi de provoquer une bagarre entre deux écoliers pour mettre le feu aux poudres entre les Ouled Abid et les Ouled Bouyahia. Deux morts ont scellé la discorde. « Les gens ne doivent pas être dupes, met en garde Ameur Dhahri (lire portrait p. 43). Après les événements de 2008, un syndicaliste a reçu de l’argent du pouvoir pour organiser l’immigration clandestine de centaines de jeunes. Il y a même un membre du clan Trabelsi [famille de Leïla Ben Ali, NDLR] qui continue de manœuvrer au grand jour alors que ceux qui sont attachés à la région ont fini en prison. 
Inertie
Non seulement la manne des phosphates n’a pas profité à la population, mais l’environnement s’est considérablement dégradé; il est loin le temps où l’Oued Magroun, à Metlaoui, était un jardin connu pour ses roseraies. Aujourd’hui, des grilles aux fenêtres ont ôté à la ville son charme post-colonial, tandis qu’à Oum el-Arayes les inondations de 2009 ont effacé la révolte de 2008. Un géologue de la CPG pose la grande question: « Y aura-t-il ici un avenir après les phosphates? » Omezzine, qui en vingt ans n’a eu que trois promotions, dénonce l’inertie de sa hiérarchie: « Professionnellement, je suis aussi dans l’impasse, car la compagnie n’a aucun programme de recherche, même si elle dispose des équipements les plus sophistiqués. Alors que c’est la recherche qui a conduit à l’exploitation du site de Sra Ouertane. »
La région désespère de produire autre chose que des phosphates. L’agriculture souffre du déficit hydrique, la culture étagée de l’oasis est torpillée par des constructions anarchiques, tandis que l’oliveraie perd ses variétés locales au profit de cultures extensives qui pompent les ressources du sol et l’eau. Quant au tourisme, la région de Gafsa n’y songe plus; le train qui conduisait les touristes dans les gorges de Selja est à l’arrêt. Abderazzak Lejri, enfant du pays et chef d’entreprise, montre, découragé, les piscines romaines à l’abandon, tout en évoquant la richesse civilisationnelle qui a déterminé le caractère des gens de Gafsa. « À un moment donné, analyse Béchir, on a troqué la vraie culture contre celle des applaudissements à tout-va. Dans les années 1970, c’est dans la troupe régionale que les noms les plus illustres du théâtre tunisien actuel, Raja Farhat, Fadhel Jaïbi, Raouf Ben Amor et Fadhel Jaziri, ont fait leurs armes. Il y avait une volonté politique de décentralisation, très vite escamotée par une pseudo-délocalisation.
Lueur d’espoir
À défaut de vie culturelle, Gafsa a renoué avec son humour et sa verve à travers la radio locale, qui ouvre son antenne à toutes les actions citoyennes. C’est en reporter plus qu’en animateur qu’Amor Aloui, de Radio Gafsa, couvre les colloques. « Il faut faire parvenir l’information, dire ce qui se passe, expliquer. Il y a un apprentissage citoyen auquel la radio doit participer », souligne-t-il. Mais radio et télévision ne suffisent pas. Les jeunes ont bien du mal à trouver leurs repères. « Peu d’hommes politiques sont venus nous voir, raconte Hafedh. De toute façon, même si les islamistes ont fait salle comble, nous ne voulons pas de la politique politicienne. Ici, on se souvient surtout du temps où Rached Ghannouchi [fondateur du parti islamiste Ennahdha], alors professeur de philosophie, faisait les quatre cents coups avec une femme si maigre qu’elle était surnommée “Emna Spaghetta”. »
Tout projet de développement de la région implique son désenclavement et un réexamen des infrastructures, les routes mais aussi la ligne de chemin de fer, qui dépendait de la CPG et qui ne peut être raccordée au réseau national en raison d’écartements différents entre les rails. En 2011, 32,5 millions d’euros d’investissements publics sont prévus pour développer les transports et l’équipement dans la région. Une lueur d’espoir pour ces habitants du bassin minier mis à l’écart socialement et économiquement dans une région elle-même marginalisée.

Tunisie. Le pays se cherche encore

Cinq mois après la chute de Ben Ali, la Tunisie nouvelle se cherche encore, tout le pays respire un air de liberté et d'inquiétude mêlée. Mais nul doute que la raison l'emporte sur la ferveur révolutionnaire, maintenant que les élections viennent d'être fixées au 23 octobre.

 De notre envoyé spécial. Les bougainvillées n'ont rien perdu de leur couleur, et à première vue, la Tunisie n'a pas changé. Cela reste le pays le plus souriant du Maghreb, mais «maintenant, nous éprouvons un sentiment généralisé de bonheur», confie Fadhel Moussa, doyen de la faculté des sciences juridiques de Tunis, avec une candeur qui n'est pas de la naïveté. Comment pourrait-il en être autrement, après s'être délivré d'un État policier qui aura duré 23 ans ? Cette «Révolution du jasmin» déclenchée en Tunisie le 14janvier par la chute de Ben Ali, est un soulèvement que personne n'avait vu venir, ni les Tunisiens eux-mêmes, les premiers surpris, ni les analystes et experts de tous bords.

Une révolte sans leader
Une révolte sans leader ni opposition incarnée par une figure de proue identifiable. «C'est rare dans l'histoire, et vraiment extraordinaire pour le monde arabe, où le culte du raïs, le chef, est poussé à son comble», souligne Samir Annabi, avocat et membre de l'Instance supérieure pour la réalisation des objectifs de la révolution. Imprévue et sans tête, la révolution a été aussi relativement pacifique. Seuls les biens et les résidences ont été dévastés, pendant que les plus hauts dignitaires ont été mis en prison. «Papa, donne les Trabelsi, ils ont fait tant de mal», suppliait la fille du président déchu, en l'incitant à lâcher la mafia dont il s'entourait, rapporte le majordome de la raïssa Leila Ben Ali, qui raconte dans un livre stupéfiant la vie du despote et de son clan dans les palais de Carthage et de Sidi Dhrif livrés aux meddeb, les voyants, et aux affairistes les plus véreux(*).

Elections le 23 octobre
«Qui commande dans ce putain de pays ?» avait l'habitude de crier Leila Trabelsi du temps de son pouvoir. La question se pose toujours aujourd'hui, dans des termes plus courtois, en attendant les élections annoncées pour le 23octobre par le premier ministre, Beji Caïd Essebsi. Un chef de gouvernement provisoire de 84 ans pour un pays à la moyenne d'âge proche de 29ans: l'équation tunisienne ne se résume pas à ces deux chiffres, mais ils montrent le vide et le bilan du «benalisme», qui laisse un pays exsangue malgré une croissance de 3,8% l'an dernier.

Un double atout
La Tunisie détient, cependant, un double atout. Elle est, et restera, la fille aînée des révolutions arabes, de l'Égypte au Yémen. Et même si l'insurrection libyenne à ses portes fragilise en retour la jeune démocratie tunisienne, cela lui vaut la reconnaissance du monde. Les femmes de Tunisie représentent, enfin, une force sans équivalent au sud de la Méditerranée. La polygamie y est interdite, et l'égalité des salaires une réalité, car sur ce terrain les Tunisiennes sont en avance sur la France. «Mais ce statut de la femme est plus inscrit dans le marbre que dans les mentalités», note une jeune juriste docteur en droit public, Salwa Hamrouni Gaddes, qui rappelle qu'une fille ne touche encore que la moitié de l'héritage par rapport au fils. Depuis la révolution, barbes et foulards islamiques ont fleuri dans l'administration, où ils étaient jusqu'ici interdits, et il ne faudrait pas que «les barbus» en cueillent tous les fruits.

vendredi 17 juin 2011

Un grupo de mujeres saudíes desafía la prohibición de conducir

Una campaña lanzada por Internet insta a este colectivo a ponerse hoy al volante.- El mes pasado, las autoridades detuvieron a una trabajadora por hacerlo 

Varias mujeres de Arabia Saudí han desafiado hoy supuestamente la prohibición de conducir impuesta por la monarquía ultraconservadora que rige el país, a juzgar por los mensajes dejados en Facebook, Twitter y otras redes sociales. La acción responde a la campaña Women2Drive que un grupo femenino árabe, animado por la ola de cambios en Túnez y Egipto, ha lanzado en Internet para que las mujeres saudíes logren que se les reconozca su derecho a conducir. El mes pasado, una mujer fue detenida por ponerse al volante e instar a otras a hacerlo.

Una joven que se identifica como Laila Sindi, de la ciudad costera de Yeda, asegura en Twitter que salió a primera hora de la mañana junto a una amiga y su prima en un vehículo descapotable y que las calles estaban tranquilas. "Volvemos del supermercado. Mi mujer ha decidido comenzar el día cogiendo el coche", escribe el editorialista Tawfiq Alsaif en Twitter. "Mi esposa, Maha, y yo regresamos de un paseo en coche de 45 minutos por las calles de Riad [la capital]", cuenta también en esa red social Mohammad al-Qahatani, presidente de la Asociación de Derechos Políticos y Civiles de Arabia Saudí.
Una mujer que se hace llamar Aziza Yusef y dice tener 54 años comenta que sobre las 11.00 condujo un vehículo por la calle Rey Fahd de Riad. "He pasado por delante de dos coches de policía y nadie me ha dicho nada", relata. Aparentemente, la primera mujer que ha desafiado la prohibición lo ha hecho de madrugada, mostrándolo en un vídeo colgado en la red YouTube. En la grabación, la conductora, que lleva un niqab (el velo que cubre toda la cabeza menos los ojos), enseña su teléfono móvil donde marca la hora y el día. "Queremos depender de nosotras mismas sin contar con conductores, tenemos derecho a conducir", dice la mujer antes de poner en marcha su vehículo por unas calles desiertas.
"Una barrera a su libertad de movimientos"
Ninguna ley escrita prohíbe conducir a las mujeres en Arabia Saudí, pero los principales clérigos del régimen han emitido varias fetuas -normas religiosas- en este sentido. En la práctica, las autoridades prohíben conducir a las ciudadanas y les niegan el derecho a obtener el carné, veto que se extiende a todas las extranjeras que viven en Arabia Saudí o visitan el país. Así las cosas, para poder desplazarse en automóvil las mujeres deben contratar a un chófer; si disponen de pocos recursos, dependen de la benevolencia de los miembros masculinos de la familia.
Destacados ulemas afirman que las mujeres al volante pueden crear "situaciones de tentación pecaminosa", en referencia a la eventualidad de que las conductoras tengan que interactuar con policías o mecánicos, en un país donde se practica la segregación sexual en la esfera pública, informa Ángeles Espinosa. Nadie parece reparar en la contradicción que supone compartir el pequeño espacio de un coche con un hombre ajeno a la familia al tener que recurrir a los servicios de un chófer.
"No permitir que las mujeres conduzcan supone una inmensa barrera a su libertad de movimientos y limita severamente su capacidad para llevar a cabo actividades diarias como ir al trabajo o al supermercado, o recoger a sus hijos del colegio", ha dicho Philip Luther, subdirector del programa de Amnistía Internacional para Oriente Medio y Africa del Norte.
El mes pasado, las autoridades de la ciudad de Al Khobar detuvieron a Manal al Sharif, una asesora de seguridad informática de 32 años, después de que hubiera conducido en más de una ocasión e instado a otras mujeres a hacer lo mismo a través de un vídeo colgado en la red YouTube. Al Sharif fue obligada a poner por escrito que no volvería a conducir y fue puesta en libertad 10 días después de su arresto. Desde su detención, varias mujeres han sido arrestadas por conducir y liberadas al poco tiempo después de forzarlas a firmar compromisos similares de cara al futuro.
Arabia Saudí es el único país del mundo donde las mujeres no tienen derecho a conducir.
Coincidiendo con esta jornada de reivindicación, la ONG Amnistía Internacional ha comenzado una "ciberacción" en la web www.actuaconamnistia.org dirigida al embajador en España de Arabia Saudí para que no arresten a las mujeres que quieran conducir. La organización pide que este país deje de tratar a las mujeres como ciudadanas de segunda fila y abra su red viaria a las conductoras. En la campaña promovida a través de Internet se pide a las mujeres con permisos de conducir internacionales que empiecen a conducir este viernes por las carreteras saudíes.

Túnez: Protesta para liberar a crítico del gobierno


El domingo 12, manifestantes salieron a las calles en la capital de Túnez para pedir la liberación inmediata de Samir Feriani, que criticó abiertamente el Ministerio del Interior. Feriani está bajo custodia desde el 29 de mayo.
Lo arrestaron después de la publicación de dos cartas en la revista Al-Khabeer [ar] (El Experto), en donde sostenía que los que ahora ocupan puestos clave en el Ministerio del Interior, son responsables del asesinato de manifestantes durante la revolución y que documentos altamente confidenciales que demuestran la relación del derrocado presidente Ben Alí con el Mossad israelí habían sido destruidos intencionalmente.
Se acusa a Feriani de “dañar la seguridad exterior del Estado”, de “publicar y distribuir información que puede ser perjudicial para el orden público” y de “acusar a un agente de violar la ley, sin tener pruebas”. Su caso fue transferido a un tribunal militar.
El 9 de junio, Human Rights Watch emitió un comunicado [en] pidiendo a las autoridades de Túnez la liberación inmediata de Feriani. La organización declaró que “las autoridades tunecinas deben poner en libertad al oficial de policía Samir Feriani, detenido militarmente, y retirar todo cargo que se base únicamente en su denuncia de irregularidades, y transferir cualquier otro cargo a un tribunal civil”.
La protesta no vio ningún enfrentamiento con las fuerzas de seguridad a pesar de que tuvo lugar cerca del Ministerio del Interior. El siguiente video muestra a decenas de manifestantes marchando por la avenida Bourguiba Hbib. Sostienen fotos de Samir Feriani y que cantan “el Ministerio del Interior es un ministerio terrorista” y “la gente exige la caída de Hbib Essid [el ministro del Interior]”.

“Si Túnez triunfa, el futuro podría ser optimisra en el Magreb”

osé Luis Calvo considera que la incertidumbre es el rasgo de las revueltas sociales.
La incertidumbre es el rasgo más característico en estos momentos de las revueltas sociales que se llevan a cabo en el Magreb, una afirmación que realizó ayer José Luis Calvo a la hora de exponer la segunda ponencia de las jornadas de Seguridad y Desarrollo en el Mediterráneo.
De este modo, Calvo explicó que la conflictividad es la tónica imperante en estos momento en el norte de África y señaló que en cualquier caso los mayores problemas se dan en Oriente Medio.
Pese a ello, matizó que “si Túnez triunfa, el futuro podría ser optimista en el Magreb”. Así, señaló que también habrá que ver el papel que cumple el Ejército en el marco de las revueltas, pues parece que está adoptando posturas distintas en función de cada uno de los países en cuestión.
De hecho, en Túnez se puso del lado de la sociedad civil, aspecto que posibilitó el inicio de la transición democrática en el país mediterráneo. En Egipto también se produjo una situación  parecida aunque con algunos matices propios.
Sin  embargo, en el caso de Siria o Yemen la situación sería distinta. En el primer país porque el Ejército está del lado del jefe del Estado, lo que está imposibilitando que se produzcan avances en un proceso de transición que no parece que vaya a comenzar.
En cuanto a Yemen, el Ejército está dividido, y parece que ya se ha iniciado una guerra civil con tintes tribales.
Calvo también aludió a la situación de Libia, pues ahí parece que Muamar Gaddafi no lo tendrá fácil para salir airoso del conflicto armado. “Habrá que ver si se produce un colapso rápido o no”, afirmó.
Finalmente, descartó que el rearme que se está produciendo en Marruecos y Argelia se deba a la intención de hacer frente a posibles revueltas sociales en estos países. “Tiene que ver más con la posición de estos países en la región”.

Túnez y Egipto pueden ser la alternativa a los Archipiélagos para la venta de último minuto

La incertidumbre rodea el comportamiento del mercado nacional para este verano. Y es que, como ha explicado Óscar González, director de Marketing para Europa de Iberostar Hotels & Resorts, “se unen distintos factores: la celebración de la Semana Santa muy próxima al puente de mayo, que además se ha salvado gracias a la venta de último minuto; una campaña de compra anticipada que no ha funcionado como se esperaba debido a la crisis; la comercialización de la mayor parte de las plazas de Canarias y Baleares en los mercados alemán y británico a unos precios más elevados que los del pasado año; junto con el escaso movimiento que se percibe entre la demanda, el gasto no está para muchas alegrías”.

Prueba de ello, explica González, es que “las grandes empresas de distribución están ampliando sus campañas de compra anticipada con descuentos más allá del 15 de junio, lo nunca visto en el mercado”. Por tanto el directivo advierte que cuando el mercado español quiera despertar aprovechando las ofertas de último minuto, puede encontrarse con ambos Archipiélagos copados por alemanes y británicos, por lo que “Túnez y Egipto pueden convertirse en una interesante alternativa para el turista nacional, siempre que los touroperadores monten la operativa aérea necesaria”. Porque ése es precisamente el hándicap de destinos que no están pasando por sus mejores momentos como Túnez, Grecia o Marruecos: al haberse retraído la demanda, la touroperación no coloca charters en el mercado, lo que dificulta la llegada de los turistas al destino.

En Túnez, por ejemplo, Iberostar sólo ha cerrado su hotel Mehari Djerba, el más próximo al desierto que se nutría principalmente de grupos en sus excursiones por el país, aunque mantiene sus campañas en los emisores alemán, francés y belga, que no han caído tanto como el español; además de apostar por el mercado local con su primera promoción en la región, dirigida a la clase media-alta tunecina y argelina que les está permitiendo mantener los niveles de ocupación. Grecia, por su parte, “es un destino muy afín a nuestro mercado pero con pocas conexiones aéreas y reducción de capacidades de los grandes operadores, lo que dificulta las llegadas. Ocurre lo mismo en Marruecos, concretamente en Saïdia, cuyo desarrollo está en manos españolas aunque en la actualidad somos los únicos que estamos operando, nutriéndonos en gran parte de la clientela melillense”. Por todo ello, concluye Oscar González, “2011 será mejor que 2010, pero tampoco mantenemos unas expectativas tan optimistas como las que algunos están lanzando”.

España: Agentes de viajes de este país visitan Túnez invitados por Travelplan

España. La Oficina Nacional de Turismo de Túnez, en colaboración con Grupo Globalia, ha organizado el primer famtrip que la compañía realiza este año para sus agentes dedicados al mundo de los viajes y el turismo. En total, 150 profesionales han visitado diferentes destinos del país del norte de África, al que viajan cada año unos 130 mil turistas españoles y portugueses.
Los 150 agentes de viajes invitados por Travelplan han podido recorrer, acompañados por integrantes de la Oficina Nacional de Turismo de Túnez (ONTT) y por diferentes miembros del aparato económico y turístico del país, las diferentes zonas geográficas de interés turístico para el mercado español. Una iniciativa primordial de cara a que las principales agencias relacionadas con el touroperador Travelplan, puedan conocer, de primera mano, la realidad de la Nueva Túnez.
Este viaje, organizado conjuntamente por la Oficina Nacional de Turismo de Túnez, Travelplan, Tunisair, la cadena hotelera Vincci y Voyages Loisirs Tunisie, ha permitido a los agentes de viajes que ya conocían el destino confirmar la vuelta a la normalidad del país en términos de seguridad y estabilidad. Para los que viajaban por primera vez a Túnez, fue una oportunidad de descubrir sus principales reclamos y productos turísticos para el verano de 2011.
El programa diseñado ha tenido como objetivo dar a conocer la oferta turística de Túnez a través de la visita de los destinos más populares para las vacaciones y visitas culturales de verano. Han formado parte del programa Cartago, Sidi Bou Said, Hammamet, Yasmine Hammamet, Kairouan, Port El Kantaoui y Sousse, lugares atractivos para visitas de viajeros ávidos en descubrimientos y experiencias nuevas, principal perfil del turista español.
Los agentes han sido invitados a descubrir la infraestructura turística del país, que atrae desde finales de los años 90 a las principales cadenas hoteleras españolas, como Vincci Hoteles, que cubre, con su red de ocho establecimientos, la costa de norte a sur, de Hammamet a Djerba pasando por Sousse y Mahdia, destinos de sol y playa por excelencia con centros de balneoterapia y infraestructuras para viajes de incentivos y de congresos.
Esta acción de incentivo, difusión y formación turística dará sus frutos de cara a esta temporada estival, que se verá beneficiada por nuevas líneas aéreas regulares como la que enlazará Bilbao y Túnez a partir de próximo mes de Julio gracias a la compañía Tunisair.

Túnez muestra su interés en contar con ayuda española en materia de seguridad

El ministro del Interior del Gobierno de transición de Túnez, Habib Essid, ha manifestado hoy al vicepresidente primero del Gobierno y titular de Interior, Alfredo Pérez Rubalcaba, su interés por contar con la ayuda de España en materia de seguridad.
Según informa el Ministerio del Interior en una nota, durante la entrevista que ambos responsables políticos han mantenido esta tarde en Madrid el ministro tunecino ha destacado la importancia de la experiencia española en la transición política y se ha mostrado interesado en poder realizar en España actividades de formación para la policía de su país.
Por su parte, Rubalcaba ha expresado al pueblo tunecino la solidaridad del Ejecutivo español, así como el apoyo a los avances políticos y sociales logrados.
El vicepresidente también ha ofrecido a Túnez ayuda en programas de formación especializada en la lucha contra el tráfico de drogas y en el intercambio de experiencias, conocimiento e información.
Essid y Rubalcaba han tratado asimismo la situación que vive el norte de África desde el pasado mes de febrero y que se ha traducido en el aumento del flujo de inmigrantes ilegales hacia la Unión Europea.
Así, el vicepresidente primero del Gobierno ha destacado el "drama humano" que supone la llegada de más de 20.000 tunecinos a las costas italianas y ha insistido en la necesidad de que la Unión Europea articule mecanismos para facilitar que la inmigración se desarrolle por cauces legales y ordenados e impedir al mismo tiempo que se puedan beneficiar las organizaciones criminales.

Révolution tunisienne: fin du cauchemar pour le créateur de Bricorama Tunisie

Le cauchemar d'un ressortissant tunisien, réfugié politique en France, a pris fin jeudi avec l'annulation par la Tunisie d'un mandat d'arrêt international qui pesait sur lui sous le régime Ben Ali, en raison de ses démêlés avec Imed Trabelsi, neveu de l'épouse du président déchu.
La chambre de l'instruction de la cour d'appel d'Aix-en-Provence devait statuer jeudi sur la demande d'extradition de Faouzi Mahbouli, fondateur de Bricorama Tunisie.
Mais un courrier du ministère de la Justice, dont l'AFP a eu copie, a annoncé au procureur général près la Cour d'appel d'Aix que les autorités tunisiennes, installées après la révolution, avaient "demandé la cessation des recherches émises" à l'encontre de M. Mahbouli.
"La demande d'extradition (...) n'a donc désormais plus lieu d'être", conclut le courrier.
Une audience de la chambre de l'instruction avait eu lieu en mars, mais l'affaire avait été renvoyée afin de vérifier si la Tunisie, où un puissant mouvement populaire a conduit à la fuite de l'ex-président , maintenait ou non la demande d'extradition.
L'histoire de M. Mahbouli illustre l'affairisme et "la prédation" de la famille Trabelsi, a commenté auprès de l'AFP l'intéressé qui a eu maille à partir avec Imed Trabelsi, le neveu de Leïla Trabelsi, seconde épouse de l'ex-président Ben Ali, lors du lancement de Bricorama Tunisie.
Imed Trabelsi était d'abord rentré dans le capital, faisant valoir que le lancement de l'enseigne ne pouvait se faire que grâce à un "sponsor". Puis il s'était arrogé la majorité des actions avant d'exiger que M. Mahbouli lui cède ses parts, a raconté ce dernier, contraint à l'exil en France, à Montpellier, avec sa famille.
"J'ai demandé l'asile politique quand j'ai appris qu'il avait lancé un mandat d'arrêt international contre moi", a raconté M. Mahbouli. "J'avais un statut de résident en France, mais il fallait que je sois protégé face aux intimidations et au mandat d'arrêt international".
Après la révolution, M. Mahbouli est retourné en Tunisie et a déposé plainte contre Imed Trabelsi et Bricorama, qu'il accuse de "complicité d'extorsion de fonds", a-t-il précisé

Les jeunes progressistes tunisiens à la rencontre de la population àprès la révolution (Interview Ettajdid)

Cet article est issue d’un séjour en Tunisie dans le cadre de mes études. Ces propos, fortement partisan, n’engagent que son auteur
Enthousiaste et renforcée dans ses convictions démocratiques. C’est l’état dans lequel on se sent après avoir passé trois heures auprès des jeunes militants d’Ettajdid. Leurs local se situe –sa ne s’invente pas- au 7 rue de la liberté à Tunis. Je conseille le déplacement à tous ceux qui, écœurer par la morosité de l’ambiance politique, serait tenter de baisser les bras. Le remède est extrêmement efficace. Après sa ni l’indécence de notre gouvernement et de nos ministres condamnées, de nos débats sur l’identité nationale, ni la médiocrité idéologique de PS, ni l’abstention grandissante ne paraitront insurmontable.
Après un échange bref avec quelques militants j’engage la conversation avec une jeune adhérente –25 ans maximum- qui me raconte l’histoire de l’organisation.
En 1991 le parti communiste fait le choix de s’ouvrir et de s’adapter à la société tunisienne dans sa composante progressiste. On enterre l’ancien PC pour fonder « le mouvement Ettajdid » (renouveau, de Tajdid, nouveau en arabe). En 2004 une invitation à rejoindre le mouvement est lancée à la société civile et aux indépendants. Ils promettent aux nouveaux venus une large part dans les instances dirigeantes de l’organisation. Promesse tenue, 50% des membres du bureau national actuel ne sont pas issue de l’ancienne organisation. Le parti à réussi son pari, construire une force politique imposante et unifié, qui soit à l’image de la Tunisie progressiste.
L’organisation, tolérée sous Ben Ali, n’a pas attendu la révolution pour s’opposer au régime. En 2004 et 2009 elle présente et maintien des candidats aux élections présidentielles. Ses détracteurs l’accuseront de se prêter à la mascarade démocratique et de faire le jeu du régime. La jeune fille ne l’interprète pas de cette manière. « Nous ne nous faisons pas d’illusion sur la nature des élections. Mais c’était une occasion de descendre sur le terrain et de parler aux gens. Alors on s’est dit on y va...et on y est allé »
Bien que semi légal le parti n’a pas été épargnée par l’ancien régime. Ses militants sont sans cesse sur écoute téléphonique et subissent les arrestations arbitraires et les humiliations. Elle me raconte comment la police politique surveillait en permanence le local et le logement des cadres. Mais elle décrit surtout la chape de plomb qui caractérisait la société tunisienne : «certaines personnes refusait de nous parler, beaucoup refusait les tracts et changeait de trottoir en nous voyant. Mais certaines personnes venaient nous voir, nous soutenait et appréciait notre démarche ».
« J’y ais toujours cru c’est ce qui ma pousser à continuer à lutter. De toute façon nous avions décidée depuis 1993 de n’avoir « plus jamais peur »* En 2009 nous avons été l’un des seuls parti à nous déplacer en masse pour soutenir les mineurs de Gafsa. »**
Pour elle la révolution tunisienne est la conséquence de la confiscation du pays par les Ben Ali-Trablesi. Une économie à bout de souffle, gangrénée par la corruption et le clientélisme, le détournement de la richesse du pays au profit d’une classe mafieuse, l’impossibilité d’investir sans appartenir au parti unique, le mal être d’une génération touchées de pleins fouet par le chômage, des diplômés sans débouchée dans un système ou l’armée et la police sont les seules moyens de promotion sociales…Autant de facteurs d’un mal être qui éclatera en janvier 2011. Le cri des manifestants bravant la police me reviens en tête : « vous pouvez tirer nous sommes déjà mort ».
Nous parlons de Bourguiba et de l’histoire de la Tunisie. Sa position sur le père de l’indépendance est nuancée. « Il a certes mis en place le système autoritaire mais il n’a jamais détournée le pays pour ses propres intérêts. Et il a permis aux tunisiens et au tunisienne d’accéder à des droits introuvable ailleurs sur le continent ». Elle fait ici référence au code civil et au statut des femmes très progressistes dans le pays.
Comme pour de nombreux tunisiens l’armée reste pour elle une référence, une « armée du peuple » Elle décrit comment l’armée à refuser d’obéir aux ordres en choisissant de ne pas tirer, accélérant ainsi la chute du régime. Elle décrit aussi les scènes d’émeutes ou les militaires ce sont interposés entre la police de Ben Ali –qui elle tire à balle réelle- et les manifestants. Plus tard on me racontera une anecdote similaire, celle de manifestants allant embrasser les soldats et leurs donnants des gerbes de fleurs.
La stratégie d’Ettajdid pour la constituante repose sur un seul principe : L’union des progressistes. « L’enjeu est trop important pour des querelles partisanes, on ne vote pas un programme économique, il s’agit de choisir le régime dans lequel nous voulons vivre. Actuellement on s’en fiche de l’avenir du parti, nous devons construire une constitution qui garantisse un pays libre moderne et démocratique ». Je me surprends un instant à rêver d’Ettajdid au front de Gauche.
Ils refusent cependant que les partis d’anciens RDCistes rejoignent l’alliance. Le puissant PDP et l’Afek ne sont pas conviés non plus car jugés trop libéraux. Je lui demande quelle position elle à vis-à-vis des islamistes « modérées »- pour reprendre l’expression d’une presse européenne mal informées- « Sa ne sont pas des démocrates, nous n’avons rien à voir avec eux. La loi et la constitution ne peuvent pas s’inspirer de la sharia ». Elle dénonce ensuite le double discours de l’organisation qui parle des droits de l’homme sur les plateaux télé avant de prêcher la sharia dans les quartiers. Elle insiste cependant à leurs droits à participer aux élections, tant qu’ils respectent le jeu constitutionnel. « Humainement je n’ai rien contre eux, c’est politiquement que nous avons des désaccords ». Le parti a en effet défendu ses pires adversaires lorsqu’ils subissaient la torture sous l’ancien régime. « Au nom des droits de l’homme tout simplement » précise-t-elle.
Les droits de la femme tunisienne sont aussi un point clef du programme du parti. Il défend la parité et à peser de tout son poids, avec succès d’ailleurs, pour obtenir la parité dans les listes candidate à la constituante. Elle me parle ensuite du volet écologique du programme. Ils ont signé un appel de la société civile pour le respect des droits de l’écosystème dans la nouvelle constitution. Elle passe d’un sujet à l’autre extremement vite comme si dans son enthousiasme elle ne voulait rien n’oublier.
On en vient à parler de la laïcité. Elle préconise un état qui prend en charge la religion et l’éducation, qui garantisse le respect de la liberté de culte notamment pour les communautés chrétiennes et juives, le droit de se voiler comme de se voiler (le voile est rependu en Tunisie notamment chez les femmes âgées).La Burka par contre non : « C’est une horreur et sa n’est même pas une prescription de l’Islam ». Je pose enfin la question fatidique. Alors laïque finalement ? « Non nous somme un pays arabo musulman. Mais nous souhaitons un état civil ou les lois ne s’inspire pas de la sharia ». Je ne peux m’empêcher que tout cela ressemble fortement au modèle de laïcité turque. Si le mot n’y est pas les principes en sont imprégnés. Et c’est déjà franchement pas mal.
Extrêmement confiante en l’avenir de la Tunisie elle m’explique que « même si Ennadha passe les tunisiens ne se laisseront pas voler leurs droits. Toute ces partis, ses syndicats, cette liberté d’expression, tout ces blogs ces discussions dans la rue… Plus jamais la Tunisie ne baissera la tête face à un tyran ». Je lui fais remarquer que l’explosion démocratique -120 partis en 4 mois- laisse perplexe un bon nombre de ces concitoyens. « Mais c’est naturel, me répond t’elle, les tunisiens veulent se réapproprier leurs démocratie. C’est aussi le contrecoup de la révolution les gens se sentent coupable de ne pays y avoir cru. Surtout les adultes ». Je pourrais lui faire remarquer qu’elle n’est plus mineure depuis quelques années déjà, mais cette bande militante incarne vraiment bien la jeunesse. « Nous menons un combat d’idée mais c’est avant tout des valeurs que nous défendons. La démocratie passe par la tolérance. C’est la condition pour que les tunisiens restent unis ».
Je lui demande ce qu’ils disent en 1er au jeunes qu’ils rencontrent : « de suivre ce qui se passe dans la société, d’aller voter, de s’impliquer. D’assumer les acquis de cette révolution. Allez voter pour qui vous voulez mais aller voter ».
Je récupère un coupon de présentation du mouvement. La devise prône « des citoyens libre dans une société juste ». Tout le contraire de ce qu’a connu la Tunisie depuis 23 ans.

Au cours de sa première visite officielle en Tunisie, la Directrice exécutive d’ONU Femmes met l’accent sur le rôle central des femmes dans la démocratie

Mme Bachelet appellera à une plus grande participation des femmes dans le processus actuel de réforme, au renforcement des opportunités économiques et à la protection des femmes et des filles, en particulier dans les régions frontalières.

New York, le 16 juin 2011 — Au cours de sa première visite officielle en Tunisie, Michelle Bachelet, Secrétaire générale adjointe et Directrice exécutive d’ONU Femmes, l’Entité des Nations Unies pour l’égalité des sexes et l’autonomisation de la femme, attirera l’attention sur le rôle crucial que les femmes tunisiennes ont joué dans le mouvement pour la démocratie, et sur le besoin de faire de l’égalité des sexes et de l’autonomisation de la femme la pierre angulaire du processus de réforme en cours.

Au cours de sa visite de trois jours, Mme Bachelet appellera à une plus grande participation politique des femmes, notamment au cours des prochaines élections d’octobre ainsi que dans le processus de renforcement de la constitution, soulignant que l’égalité des sexes est un préalable à la promotion de la démocratie et du développement économique.

« De la Tunisie et de l’Egypte jusqu’à la Syrie, le Yémen, la Libye et le Bahreïn, les femmes ont été des participantes actives qui ont appelé à la démocratie, à la dignité et à l’égalité. En Tunisie, le processus a atteint un stade où les appels à l’égalité des droits et à la justice doivent se traduire dans la politique et la pratique » a souligné Mme Bachelet.

L’adoption historique par la Tunisie d’un nouveau code électoral garantissant une plus grande parité entre les sexes et l’équité de la représentation politique pour les femmes et les hommes lors des scrutins est un exemple de tout premier ordre pour le monde. Beaucoup de travail reste toutefois à accomplir pour renforcer la participation des femmes au niveau du leadership et de la prise de décisions dans le pays, y compris dans les vastes régions intérieures.

Mme Bachelet prononcera dans ce contexte les remarques d’ouverture de la conférence internationale « Les femmes et les transitions démocratiques dans les pays arabes ». Cette réunion servira de plateforme nationale pour mener des consultations sur les meilleures stratégies à adopter pour promouvoir les droits des femmes dans les processus démocratiques, et verra la participation de groupes de femmes et d’acteurs de la société civile. Au début du mois, lors d’une réunion internationale similaire en Egypte, Mme Bachelet avait rencontré des dirigeantes égyptiennes et plaidé en faveur de l’égalité de l’influence et de la participation des femmes dans les processus de transition.

Lors de ses réunions avec les dirigeants tunisiens de haut niveau, dont le Premier ministre M. Beji Caid Essebsi, le ministre des Affaires étrangères M. Mohamed Mouldi Kefi, la ministre des Affaires de la femme Mme Lilia Laabidi, et le Président de la Commission électorale indépendante M. Kamel Jendoubi, Mme Bachelet se focalisera sur l’autonomisation économique des femmes et sur leur accès à l’emploi, ainsi que sur la protection des femmes et des filles, notamment à la frontière entre la Tunisie et la Libye.

ONU Femmes, la plus jeune organisation des Nations Unies, est devenue opérationnelle le 1er janvier 2011, et est chargé de promouvoir l’égalité des sexes. Il est le résultat de la fusion entre différentes parties du système des Nations Unies exclusivement centrées sur l’égalité des sexes et l’autonomisation de la femme.

La Tunisie face aux enjeux régionaux : entre leadership et intégration

Introduction

Quelle sera la place de la Tunisie libérée dans le Maghreb, et plus largement dans le monde arabe ? 

Après Bourguiba, une diplomatie bien timide

Au cours de la longue présidence d’Habib Bourguiba, la Tunisie a acquis une position prépondérante dans la diplomatie arabe. Quoi que l’on puisse penser de l’homme, et en dépit des nombreuses dérives de son régime, Bourguiba a su mener une politique étrangère éclairée, portant ainsi la voix raisonnée de la Tunisie à l’occasion des grands débats diplomatiques qui ont animé le monde arabe, notamment en ce qui concerne les perspectives de résolution du conflit israélo-palestinien. De plus, l’esprit pacifique de la politique bourguibienne combiné à une politique de développement relativement efficace, des avancées en matière d’éducation et de droits de la femme, ont permis à cette Tunisie qui s’est distinguée, de bénéficier d’une certaine aura au sein du monde arabe, en dépit des nombreuses atteintes aux droits de l’Homme. Avec le règne de Ben Ali, c’est une Tunisie effacée, timorée et au visage terne, sinon morbide, qui a timidement arpenté les couloirs des chancelleries étrangères, sans le moindre éclat, hormis quelques éclaboussures sanguinolentes, témoins de la répression que subissaient encore journalistes, hommes de loi et militants des droits de l’Homme. En effet, arc-boutée sur les acquis de l’Indépendance que la Tunisie de Ben Ali n’a pas eu l’audace de surpasser, la diplomatie tunisienne avait peu de choses à « vendre » au monde, si ce n’est l’attrait d’une économie plus ou moins stable et des plages bradées au renfort de campagnes publicitaires qui n’ont pas su évoluer au fil des années.

Le nouveau souffle de la Révolution

Avec la Révolution du 14 janvier 2011, c’est une nouvelle voie qui s’ouvre à la Tunisie. La sombre page de Ben Ali étant tournée, la Tunisie, forte d’une nouvelle aura « révolutionnaire », a la possibilité de redéfinir sa diplomatie ainsi que la place qu’elle entend conquérir sur la scène diplomatique arabe. Bourguiba l’avait bien compris, ce ne sont ni nos maigres ressources financières ou minières ni notre population qui n’a pas encore dépassé la barre des 11 millions d’habitants, qui nous permettront d’accéder au rang de leader régional. Pour accéder à une position de leadership, la seule voie est celle d’une diplomatie intelligente, combinée à une économie performante et une culture dynamique. Jusqu’au départ de Ben Ali, la petite Tunisie timide et isolée avait perdu toute légitimité pour prétendre à restaurer son prestige et son influence diplomatique. Avec cette Révolution populaire qui se diffuse au-delà de nos frontières, nous avons construit l’embryon de notre propre légitimité internationale. Et c’est en continuant de tracer la voie que nous avons esquissée que nous pourrons acquérir un rôle majeur sur la scène diplomatique régionale et mondiale.

La Tunisie, leader dans la voie de l’intégration ?

Dans le cadre de ce dossier, nous envisagerons différentes pistes en vue de parvenir à ce nouveau leadership et d’en faire un usage salutaire pour nous-mêmes et pour les peuples voisins.
La clé, dans la poursuite de ce leadership utile, semble être l’idée d’intégration régionale. Cette intégration régionale a connu quelques balbutiements avec la construction maghrébine qui n’a pas porté ses fruits, dans le cadre d’une Union du Maghreb Arabe. En effet, l’UMA était continuellement convalescente, victime de divers blocages et de la mauvaise volonté des différents régimes autocratiques, la dictature ne favorisant ni l’intégration ni les abandons de souveraineté que cette dernière nécessite. Or, même si la Révolution tunisienne ne s’est pas exportée telle quelle chez tous nos voisins, elle a tout de même eu un impact majeur tendant vers une démocratisation de nombreux Etats arabes. Ce « printemps » arabe dont les mots d’ordre proviennent de la rue tunisienne change la donne en matière d’intégration. En effet, des peuples libérés et en possession de leur souveraineté ont plus d’avantages et de facilité à coopérer entre eux sur la voie de la prospérité que des autocrates jalousement assis sur leur pouvoir national.
Au fur et à mesure que la transition démocratique s’approfondira dans les pays arabes, ils pourront tendre vers une union économique et politique à l’instar de la construction qui a permis de fonder l’Union Européenne, tout en tirant des leçons des échecs européens[1], reproduisant uniquement les réussites de ce laboratoire à ciel ouvert qui nous fait face, de l’autre côté de la Méditerranée. En effet, ce n’est ni le panarabisme classique, frappé d’obsolescence, ni un nationalisme arabo-islamique nostalgique qui nous permettront de nous unir, car ces idéologies d’un autre âge ne reflètent pas la réalité de ce que nous sommes et font abstraction de la diversité et des sensibilités nationales au sein de la communauté des Etats arabes. A contre-courant d’un romanticisme nassérien ou de la poursuite d’un illusoire califat islamique transarabe, c’est dans une intégration fondée sur l’échange, la coopération, la raison et le droit que nous pourrons à la fois mettre en commun nos ressources, nous unir pour prospérer, tout en formant une communauté soudée mais respectueuse des souverainetés nationales et de l’identité culturelle spécifique à chaque population. Nous proposons un nouveau panarabisme rationnel et moderne, purgé de tout mysticisme et centré sur la recherche efficiente de la prospérité et sur des valeurs communes plutôt qu’une caricature d’identité.
Dans cette entreprise de construction régionale, l’impulsion pourrait venir de la Tunisie, qui ferait de l’intégration l’un des grands axes de sa politique étrangère. Déjà riche de sa position de pionnier de la marche vers la démocratie arabe, la Tunisie tirerait des avantages de l’intégration qu’elle proposerait à ses voisins. D’une part, outre les bénéfices directement tirés de l’intégration, le rôle d’impulsion que pourrait jouer la Tunisie lui offrirait un fort leadership régional sur le plan diplomatique. D’autre part, il y a l’attrait formidable que représente la possibilité de redessiner l’espace régional dans lequel nous nous insérons.
Premier exportateur de révolutions, ou devrions-nous dire de liberté, la Tunisie pourrait institutionnaliser la « Révolution » sur le plan régional. Il ne s’agirait pas tant d’exporter et encore moins d’imposer notre modèle ou notre révolution en tant que tels, mais d’inviter les peuples voisins à définir avec nous un socle commun à partir duquel chacun de nous moderniserait son modèle national. Le vecteur de cette construction serait la création d’une entité supranationale et interétatique sur le modèle de l’Union Européenne, ayant une vocation fonctionnelle. Cette institution pourrait être fondée par la Tunisie, avec un ou deux autres partenaires qui ont entamé leur transition vers la démocratie et l’état de droit. L’objectif pour la Tunisie et ses partenaires initiaux consisterait à créer une dynamique à partir de cette entité commune qui dessinera un ordre juridique supranational (réglementations communes, institutions communes etc.). En offrant un cadre institutionnel régional permettant d’assurer en commun la consolidation des acquis démocratiques des Etats qui auront choisi d’entamer leur transition, l’accès à cette union des démocraties arabes pourrait constituer un objectif attrayant pour les peuples de la région. En effet, l’existence d’une organisation régionale dotée d’un cadre institutionnel interétatique et articulée autour d’un axe démocratique pourrait constituer une perspective attractive pour les Etats de la région qui seraient incités à opérer à leur tour leur transition démocratique afin de prendre part eux aussi à cette construction et de bénéficier des avantages politiques, techniques et économiques de l’intégration. Cette démocratisation par l’incitation a fait ses preuves lorsque les Etats d’Europe Centrale ont modernisé leur législation en matière de droits de l’Homme et de libertés fondamentales afin d’intégrer l’Union Européenne.
Loin de la chimère de la fusion des Etats-nations à la mode sous Nasser et Kadhafi, cette union des démocraties arabes prendrait la forme d’une coopération renforcée par l’institution d’un ordre juridique supranational : des institutions communes pour appliquer des traités auxquels ont adhéré des Etats souverains et indépendants. Quant à l’identité de ces Etats, il n’est pas intéressant de se limiter aux Etats du Maghreb Arabe. Nous avons pu constater l’échec de l’UMA. C’est pourquoi il faut user de pragmatisme et construire les premiers partenariats avec tout pays arabe qui a entamé une transition démocratique et qui a la volonté de mettre en œuvre l’intégration proposée, afin de ne pas mettre en péril ce projet du fait des blocages que certains pays pourraient exercer. Il ne faut pas avoir peur de commencer à petite échelle avec un niveau de coopération renforcé entre un petit nombre de pays pour ensuite préparer l’extension de l’union lorsque celle-ci aura déjà commencé à porter ses fruits pour les membres fondateurs.

Que peut faire l’Europe pour la Tunisie postrévolutionnaire?

Le Réseau euro-méditerranéen des droits de l’Homme (Remdh) présentera, dimanche 19 juin à Tunis son rapport sur «les enjeux de la politique européenne en direction de la Tunisie postrévolutionnaire».

Le Remdh a pris l’initiative de commander un rapport sur «La Tunisie d’après le 14 janvier et son économie politique et sociale; les enjeux d’une reconfiguration de la politique européenne».
Ce rapport est basé sur les recherches approfondies conduites avant la révolution par l’équipe d’experts dirigée par Béatrice Hibou, directrice de recherche au Cnrs en France. Il a été mis à jour par des recherches de terrain menées en Tunisie et à Bruxelles entre janvier et mars 2011.
Ce rapport a été soumis à l’examen d’un panel d’économistes tunisiens à qui il a été demandé d’en faire la lecture critique et de participer à l’élaboration des recommandations.
Le Remdh a le plaisir de vous convier au point de presse qu’il organise dimanche 19 juin courant au siège de sa mission en Tunisie (26, rue d’Angleterre – 3ème étage, bureau 301 – Centre Commercial El-Jazira, à l’angle de la rue El-Jazira) au cours duquel le rapport sera présenté. Cette rencontre autour de Mme Béatrice Hibou et en présence du directeur exécutif du Remdh, Marc Schade-Poulsen, sera suivie d’un déjeuner.

L’évolution des médias en Tunisie en-deçà des espérances

«Le black-out médiatique, le harcèlement des journalistes et la désinformation existent toujours en Tunisie après la révolution de la liberté et de la dignité», estime un rapport présenté, jeudi, à Tunis par le groupe Tmg de l’Ifex.

«Après la révolution du 14 janvier, la Tunisie a réalisé une légère amélioration en matière de liberté d’expression», mais des craintes persistent quand à une éventuelle régression du secteur de l’information et de la liberté d’expression dans ce pays qui était à l’origine de toutes les révolutions de la liberté dans le monde arabe.
De profondes cicatricesSelon le rapport de mission préliminaire présenté, jeudi, à Tunis, par le Groupe d’observation de la Tunisie de l’Echange international de la liberté d’expression (Tmg de l’Ifex) intitulé «L’oppression a laissé de profondes cicatrices: évaluer les exigences cruciales de la liberté d’expression pour la transition démocratique en Tunisie», le réseau mondial pour la liberté d’expression est conscient des principales inquiétudes et défis immédiats concernant la censure et la liberté d’expression en Tunisie.
«Les progrès réalisés, depuis le 14 janvier, demeurent en-deçà des espérances», a constaté l’Ifex, passant en revue, à ce propos, les principales questions soulevées par les journalistes, les activistes politiques et les défenseurs des droits de l’Homme qui ont été unanimes à affirmer la nécessité d’élargir la participation du peuple au processus de transition démocratique.
Au terme de son rapport, le Tmg de l’Ifex a présenté les recommandations qu’il a formulées au gouvernement de transition, aux instances de la société civile et aux médias, afin de consacrer la liberté d’expression en Tunisie.
Selon le rapport, ces recommandations s’articulent autour des moyens de se libérer des séquelles de l’ancien régime laissées dans les médias tunisiens et d’associer le peuple tunisien à la définition des contours de son avenir.
Il s’agit, aussi, de contribuer au perfectionnement des journalistes tunisiens, de favoriser leur accès aux sources d’information et de leur apporter toutes les garanties juridiques et morales nécessaires pour protéger leurs sources, dans le droit fil de la consécration de la liberté de la presse dans le pays.
En-deçà des espérancesLors de la présentation de l’avant-projet de rapport, Virginie Jouan, représentante de l’Association mondiale des journaux et des éditeurs de médias d’information (Wan-Ifra) et présidente de la mission pour la Tunisie, a indiqué que les dix experts étrangers ayant participé à l’élaboration du rapport durant la période s’étalant du 9 au 16 avril dernier avaient rencontré et écouté plusieurs représentants des organisations de la société civile, des défenseurs des droits de l’Homme, des journalistes, des blogueurs et des politiciens.
La situation de l’information en Tunisie demeure en-deçà des espérances, a-t-elle affirmé. Selon les témoignages de plusieurs journalistes et défenseurs des droits de l’Homme qu’elle a rencontrés, jeudi, cette situation s’est légèrement améliorée. «Le black-out médiatique, le harcèlement des journalistes et la désinformation existent toujours en Tunisie après la révolution de la liberté et de la dignité», a-t-elle indiqué.
La représentante d’Ifra a appelé le gouvernement de transition à garantir le droit à la liberté d’expression, à favoriser l’accès à l’information, à assurer la sécurité des journalistes et à traduire les auteurs des attaques contre les journalistes en justice.
Craintes d’un retour en arrière
L’Ifex, a-t-elle relevé, prévoit un ensemble de programmes au profit des journalistes tunisiens, au cours de la prochaine période, dont l’organisation des ateliers de formation et le renforcement de l’information régionale et locale, afin de consolider son adhésion au processus de transition démocratique.
De son côté, Youssef Ahmed, représentant de l’instance Index On Censorship, a indiqué que «l’étape que traverse la Tunisie suscite des inquiétudes et des craintes quant à un retour en arrière».
La Tunisie a enregistré des progrès en matière de liberté d’expression, mais, a-t-il indiqué, la route est «encore longue pour instaurer réellement la liberté d’expression dans le pays».
Pour sa part, Mme Fatou Jagne-Senghor, représentante de l’organisation Article 19 a souligné la nécessité pour le gouvernement de transition d’apporter son soutien logistique et financier à l’Instance nationale pour la réforme de l’information et de la communication (Inric) afin de lui permettre de s’acquitter, pleinement, de sa mission et de remplir ses engagements, à travers la consécration de la liberté d’expression et de la presse.
Le Tmg est une coalition formée de 21 organisations membres de l’Ifex engagées dans la défense de la liberté d’expression. Il a été crée, en 2004, pour surveiller les atteintes à la liberté d’expression en Tunisie avant et après le Sommet mondial sur la société de l’information (Smsi) tenu, à Tunis en novembre 2005.
La 8e mission formelle du Tmg de l’Ifex en Tunisie, dont les résultats sont présentés dans ce rapport, a eu lieu dans le cadre d’un projet de 30 mois intitulé «Observation et plaidoyer pour le soutien aux défenseurs des droits de l’homme indépendants en Tunisie», financé par des donateurs européens et géré par l’organisation britannique Index On Censorship.

Tunisie. Deux avocats commis d’office pour défendre le couple Ben Ali

L’Ordre national des avocats tunisiens (Onat) a désigné les deux avocats pour représenter les deux accusés, le président déchu Ben Ali et son épouse Leila Trabelsi. Ils sont chargés de les défendre à leurs procès. 

Les deux avocats, désignés suite à une demande du président du tribunal de première instance de Tunis, sont Mohamed Rached Fray, secrétaire général de l’Ordre, et Abdessattar Massaoudi ?
L’Ordre national des avocats précise, dans un communiqué signé par le bâtonnier Abderrazak Kilani et publié jeudi, que la désignation des deux avocats entre dans le cadre du respect de «la loi qui protège le droit de chaque citoyen à la défense, dans un procès équitable, conformément aux lois du pays et des conventions et chartes internationales».
L’ancien président et son épouse seront jugés par contumace, l’Arabie saoudite, où ils sont réfugiés, n’ayant pas donné suite à la demande d’extradition présentée par la Tunisie. Ce qui réduit de l’intérêt de ce procès au regard des Tunisiens, qui auraient souhaité voir l’ex-dictateur et son épouse répondre eux-mêmes de leurs forfaits dans un procès public auquel assisterait, notamment, la presse.

Nouvelles opportunités d’affaires entre Les Etats-Unis et la Tunisie

«Nous sommes solidaires avec le peuple tunisien et prêts à promouvoir l’image de la Tunisie en tant que site plein d’opportunités».

C’est ce qu’a déclaré, jeudi, à Tunis, Jose W. Fernandez, secrétaire d’Etat adjoint américain chargé des Affaires économiques, de l’Energie et du Commerce, qui a ajouté que son pays cherche à appuyer de nouvelles formes de partenariat avec la Tunisie.
M. Fernandez, qui se trouve actuellement en visite en Tunisie à la tête d’une délégation d’hommes d’affaires et d’opérateurs économiques pour prendre part au Forum de Tunisie sur l’Investissement 2011 (16 et 17 juin à Gammarth), s’est dit «très content de se trouver en Tunisie en ce moment crucial que le pays connaît». Il a indiqué que les entretiens qu’il aura avec les responsables du gouvernement et les acteurs du secteur privé, en Tunisie, seront axés sur les moyens de promouvoir l’entreprenariat, de renforcer la création d’emplois au profit des jeunes, «un défi principal à travers le monde», et de booster la coopération commerciale et économique avec les Etats unis.
Initiative américaine pour un partenariat nord-africainUn intérêt particulier sera porté, également, à la concrétisation de l’Initiative américaine pour un partenariat nord-africain pour les opportunités économiques (Napeo), s’agissant notamment du renforcement des échanges commerciaux non seulement intermaghrébins mais entre les opérateurs économiques d’un même pays, en l’occurrence la Tunisie.
Des discussions seront, par ailleurs, engagées avec les autorités tunisiennes concernant l’ouverture du ciel avec les Etats-Unis dans l’objectif d’intensifier les échanges bilatéraux, sachant que les Etats-Unis ont déjà 102 accords d’open sky avec le reste du monde.
L’encouragement de l’établissement de partenariats entre universités tunisiennes et américaines et la consolidation de la coopération dans les domaines technologiques seront également abordés.
Concernant le tourisme, d’autres efforts sont à consentir afin d’augmenter le flux de touristes américains vers la destination Tunisie, moyennant notamment l’attraction de chaînes hôtelières américaines qui viendraient s’y installer et seraient par conséquent «la meilleure publicité pour la Tunisie».
L’hôte de la Tunisie a mis en exergue la générosité dont le peuple tunisien a  fait preuve face à l’afflux de réfugiés venant de la Libye, rappelant que les Etats-Unis ont mis à la disposition de la Tunisie un montant de 54 milliards de dollars pour gérer cette crise.
Le sénateur John McCain de retour en Tunisie
En réponse à une question sur les secteurs dans lesquels les entreprises américaines voudraient investir en Tunisie  M. Fernandez a affirmé que la délégation d’hommes d’affaires qui accompagnera en Tunisie, au cours des prochains jours, le sénateur américain John McCain, sera composée de représentants de multinationales opérant dans les domaines de l’infrastructure, du transport, des télécommunications et du tourisme.
Gordan Gray, ambassadeur des Etats unis d’Amérique, à Tunis, s’est quant à lui dit «confiant» en l’avenir du partenariat entre les deux pays, d’autant qu’aucune entreprise américaine n’a quitté la Tunisie lors des évènements de la Révolution du 14 janvier 2011.