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mercredi 22 juin 2011

Les hôtels réduisent leurs tarifs de 50% en faveur des familles tunisiennes

Une réduction de 50% au profit des familles tunisiennes a été décidée par plusieurs hôteliers, a affirmé Mohamed Belajouza, président de la Fédération tunisienne de l'hôtellerie (FTH) lors d’une réunion de travail avec Mehdi Houas ministre du Commerce et du Tourisme. A l’ordre du jour, la promotion du tourisme intérieur et l’examen des conditions d'accueil et de séjour, les tarifs hôteliers ainsi que l'accès aux établissements touristiques.

Mehdi Houas a insisté sur la nécessité de faire adhérer le plus grand nombre de Tunisiens à la promotion de ce créneau à travers notamment des tarifs étudiés et surtout une information crédible et permanente. A cet effet, sera lancée une campagne d'information et de sensibilisation dont l'objectif est d'inciter les Tunisiens à bénéficier des mécanismes mis en place pour la promotion du tourisme intérieur.
La FTH poursuit ses efforts pour faire adhérer le plus grand nombre d'hôteliers à cette offre promotionnelle et pour explorer d'autres avantages incitatifs à mettre à la disposition des Tunisiens, précise Mohamed Belajouza.

Les deux parties ont convenu de procéder à la mise en place d'une charte qui assurera les meilleures conditions d'accueil et de séjour aux profits des Tunisiens ainsi qu'aux Tunisiens résidant à l'étranger. Le débat a également porté sur les possibilités d'accès aux hôtels pour la journée ainsi que la formule des weekends.

Tunisie – Les constructions anarchiques pourraient être démolies

La rencontre avec la cellule de communication, du 22 juin 2011 au Premier ministère, a été entamée par l’intervention du représentant du ministère de la Justice, Kadhem Zinelabidine, pour rendre compte des dernières nouvelles concernant les affaires inculpant l’ancien président et ses proches.

Il a déclaré, qu’à ce jour, le nombre des affaires inculpant Ben Ali et compagnie a atteint les 113. Il a cité quelques unes de ces affaires, telle que celle traitée le 17 juin et qui concerne le fameux compte 26-26 et selon laquelle Ben Ali est accusé de détournement et d’abus de fonds publics; une deuxième affaire concernant la société Transmed, une société de transport maritime, dont « la famille » profitait pour conclure des transactions de produits pétroliers. La troisième affaire évoquée concerne Leila et Belhassen Trabelsi et selon laquelle, ils auraient trahi et escroqué un homme d’affaires vivant à l’étranger à qui ils avaient promis de l’aider à implanter un projet à Hergla d’une valeur de 10 millions de dinars.

Le représentant du ministère de l’Intérieur, Hédi Zekhama a, à son tour, consacré son intervention aux problèmes de construction et d’étalage anarchiques. Il a précisé que pour certaines constructions bâties sans permis, des arrangements et des régularisations sont envisageables. Tandis que les constructions anarchiques feront sûrement l’objet d’ordres de démolition. En ce qui concerne le phénomène d’étalage anarchique, surtout sur Tunis et les grandes villes, il a déclaré que les agents municipaux sont en train de trouver des solutions au fur et à mesure en tenant compte des conditions sociales des commerçants ambulants.

Le troisième invité était le représentant du ministère de la Santé, Dr Moncef Sidhom. Son intervention était axée sur la situation épidémiologique dans le pays. Il a déclaré que les atteintes épidémiques ont connu une baisse avec 2 300 cas contre 3 400 l’année dernière. Ces atteintes sont essentiellement des cas de Leishmania ou d’hépatite. On a également enregistré 190 diarrhées dues au manque d’hygiène. Les affections par le virus VIH provoquant le Sida a également connu une baisse avec 83 cas contre 114, l’année dernière.
Le docteur Sidhom a par ailleurs, évoqué quelques 198 atteintes de « fièvre méditerranéenne », dont 138 à Gabès et 60 à Gafsa, toutes dues à la consommation de lait non pasteurisé. En outre, 450 éruptions de rubéole sont survenues affirmant que cette maladie ne présente aucun danger.
D’un autre côté, le ministère de la Santé a décidé le renfort des équipes médicales à l’intérieur du pays, par le recrutement de 142 médecins spécialistes, dont 87 ont déjà regagné leurs postes et les dossiers des autres sont en cours de préparation. Le budget des équipements a été également renforcé de la somme de 13 millions de dinars supplémentaires afin d’améliorer l’infrastructure médicale en terme d’équipements et de maintenance.

Quant au ministère de la Culture, représenté par Tahar Ghalia, directeur du musée de Bardo et chargé des musées au sein de l’Institut national du patrimoine, il a annoncé un changement radical du système de gestion du patrimoine national. Le décret daté du 10 mars 2011, stipule une restructuration du secteur et un programme à présenter auprès de l’Unesco pour approbation.
La question des vols et détournements des pièces archéologiques a été évoquée pour mettre l’accent sur la gravité de la situation et l’engagement à intensifier les mesures de sauvegarde du patrimoine et l’alourdissement des sanctions aux dérobeurs pouvant atteindre 10 ans de prison et 50 mille dinars d’amende.
Par ailleurs, M. Ghalia a annoncé le projet de faire du musée de Bardo, le numéro 1 à l’Afrique du Nord, par des travaux reliant les deux palais. La ville de Sousse a également eu droit à des réformes en vue de sauvegarder sa « Kasbah », monument historique déjà classé par l’Unesco. Il a terminé son intervention en lançant un appel à tous les Tunisiens à restituer toutes les pièces archéologiques en leur possession.

Tunisie - Arrestation de Mahmoud Bellalouna

Le juge d’instruction du 12ème bureau du Tribunal de première instance de Tunis a émis mercredi 22 juin 2011 en fin d’après-midi un mandat de dépôt à l’encontre de Mahmoud Bellalouna.
Il était PDG de Montazah Gammarth, société chargée d’organiser les voyages vers la Mecque pour le pèlerinage et la Omra.
Il est soupçonné de trafic de billets de séjour dans les lieux saints dont notamment 1000 billets octroyés à Imed Trabelsi en 2009.

Ennahdha et le PDP menacent de réviser leurs positions envers l’Instance de Ben Achour

Les représentants d’Ennahdha ont déclaré hier qu’ils ‘vont réviser leur rapport avec la Haute Instance pour la réalisation des objectifs de la révolution’ suite à un débat houleux concernant le projet de Décret-loi sur l’organisation de l’activité politique.

La réunion de cet après-midi du mercredi 22 juin 2011 de l’Instance sur la réglementation de l’activité politique n’était pas de tout repos pour le Professeur Iyadh Ben Achour. Ennahdha et le Parti démocratique progressiste (PDP) ont menacé à plusieurs reprises de quitter la séance plénière en réaction aux propos critiquant leurs pratiques politiques. Certains intervenants ont, en effet, accusé ces deux partis de ‘distribution d’argent’ dans les régions, ce qui serait ‘une manipulation de la volonté populaire’ et ‘un retour vers les anciennes pratiques de l’ancien régime’.
Ces accusations n’ont pas été digérées par les représentants d’Ennahdha et du PDP, qui n’ont pas accepté que de tels propos leur soient adressés par les membres de l’Instance, les qualifiant de purs mensonges. Leurs représentants n’ont d’ailleurs manqué aucune occasion pour contester ces accusations, sans pour autant donner un avis clair sur leur position concernant l’organisation de l’activité politique, notamment en matière de finances.
Ennahdha a d’ailleurs déclaré son mécontentement et annoncé qu’elle ‘va réviser sa position par rapport à l’instance’, ce qui a fait dire aux autres partis que ‘ce n’est pas normal qu’Ennahdha exige qu’on lui accorde un quasi-droit de véto’.

Loin de cette polémique, plusieurs membres de l’instance affirment que le projet de Décret-loi proposé par le comité des experts, ‘serait en mesure de pallier le désordre actuel concernant l’argent politique’. Dr Faouzi Charfi a insisté pendant la pause sur le fait que ‘la situation actuelle est en dehors de tout contrôle et ce n’est pas normal’. Il a précisé que ‘la Direction des affaires politiques est en train d’appliquer la réglementation en vigueur sur la création des partis mais pas en matière de financement de ces mêmes partis’. Il a rappelé que ‘la réglementation actuelle oblige les partis à déclarer dans la semaine tous les dons reçus’, en soulignant que ‘tous les partis ne respectent pas cette loi’. ‘Il est donc nécessaire de pallier cette défaillance en établissant un Décret-loi qui assure la traçabilité et la transparence de l’argent politique’.

Cet avis n’est, semble-t-il, pas partagé par les partis bénéficiaires de ce déficit de réglementation, notamment, Ennahdha et le PDP. Une réticence qui soulève des interrogations chez les observateurs, surtout qu’Ennahdha a affirmé par la voix de ses leaders que ‘son financement provient de contributions de ses adhérents à hauteur de 5 %’ et que le PDP a admis ‘avoir reçu des dons de la part d’hommes d’affaires’. ‘Le projet de Décret-loi n’interdit pas ces pratiques. Pourquoi le refusent-ils avec autant de vigueur ?’, s’interrogent les mêmes observateurs.

John McCain conduit une délégation d'affaires américaine en Tunisie

Le sénateur John McCain, candidat du parti républicain aux dernières présidentielles américaines, dirigera une délégation d'entreprises américaines en visite en Tunisie les 24 et 25 juin 2011. M. McCain a, déjà, effectué une visite en officielle en Tunisie, accompagné du sénateur démocrate Joe Lieberman les 20 et 21 février 2011.

Les dirigeants de sept entreprises américaines, dont Jeff Immelt, président et directeur général de General Electric Company, accompagneront le sénateur McCain. La délégation prévoit de rencontrer le Premier ministre, le ministre des Finances et des membres de la communauté des affaires tunisiennes dans le but d’explorer les opportunités d'investissement en Tunisie.

Google vole au secours du tourisme tunisien



Dans sa quête de relance économique, la Tunisie pourrait avoir trouvé un allié de poids en la personne de l'entreprise Google. Le géant américain compte préparer un plan d'action afin de redorer le blason numérique de la marque « Tunisie ». Premier objectif visé : le tourisme.
« Vos infrastructures sont meilleures que celles du Caire. Vos hôtels ont une bonne qualité de services. Paradoxalement, j’ai constaté qu’ils étaient tous vides. » Le constat de Wael Fakharany, directeur régional de Google pour l’Afrique du Nord, est dur et sans ambiguïté.
Dans une interview accordée à la radio tunisienne Express FM le mardi 21 juin, il expose l'une des raisons des difficultés de l'hôtellerie tunisienne. Selon lui, « l’image de la Tunisie n’est pas bien promue dans les résultats de recherche. » Autrement dit, le pays souffre d’une mauvaise « e-reputation », alors que le moteur de recherche américain enregistre chaque semaine pas moins de 100 000 recherches corespondant à « voyage en Tunisie », dont 44% proviennent de la France, 25% de la Grande Bretagne, 15% de l’Allemagne et 9% de la Pologne.
Google VRP
Suivons le guide. Sur Google, la requête « Travel to tunisia » (« voyager en Tunisie », en français) affiche la bagatelle de 204 millions de résultats. Cependant, rien de bien « sexy » en première page : comparateur de prix, guide de voyages ou encore portail du tourisme tunisien. On cherche l'hôtel de luxe, la ballade dans le désert, le charme de Tunis... bref le « rêve » tunisien.
« Ce qui manque au tourisme tunisien c’est la commercialisation. Internet peut jouer un rôle important pour cela », explique Wael Fakharani. Internet et... Google dont le pouvoir de promotion numérique n'a pas d'égal. L'idée est simple : propulser des sites d'hôtels, d'agences de voyages, ou des offres « packagées » en tête de gondole pour attirer le client « du Nord » qui réserve toujours davantage ses vacances par Internet... Et veut avoir le sentiment de bénéficier d'un séjour d'exception en dehors du tourisme de masse.
Marché gagnant-gagnant ?
Selon des chiffres de 2008, 1,4 millions de Français ont pris leurs vacances en Tunisie, soit, pour une dépense moyenne de 260 euros, une manne financière s'élevant à plus de 360 millions d'euros pour le seul tourisme français. Sans compter donc les Allemands (environ 500 000 touristes), Italiens (450 000), Britanniques (250 000), ou Polonais (200 000).
Google peut sans aucun doute contribuer à la reprise du secteur touristique tunisien. Plus de la moitié (51%) des Français partis en vacances en 2009 ont préparé leur voyage par Internet. Et le chiffre ne cesse d'augmenter concernant les séjours à l'étranger.
La Tunisie a donc tout intérêt à miser sur un « branding » numérique, même si la campagne virtuelle « I love Tunisia » lancée en février n'a que peu prouvé son efficacité. De l'aveu de René-Marc Chikli, président de l'association des Tour Opérateurs français, interrogé par Les Echos, l'activité dans les agences de voyage depuis mai reste « très molle ». L'enjeu est donc de taille pour Tunis... mais aussi, bien-sûr, pour Google qui a noté un attrait certain des Tunisiens, environ 50%, pour l'utilisation de son moteur de recherche.
Profitant de la chute du régime Ben Ali et de ses restrictions, la firme de Mountain View a d'ailleurs lancé en février sa version tunisienne, google.tn. De là à imaginer qu'un léger coup de main dans la promotion touristique vaudrait, en contrepartie, une implantation privilégiée de l'entreprise américaine sur le marché local, il n'y a qu'un pas...

Lire l'article sur Jeuneafrique.com : Google vole au secours du tourisme tunisien | Jeuneafrique.com - le premier site d'information et d'actualité sur l'Afrique

mardi 21 juin 2011

Tunisie. Le Cnlt appelle à poursuivre les décideurs de l’ancien régime

Les symboles de l’ancien régime dans les postes de décision aux ministères, gouvernorats, délégations, conseils municipaux et entreprises publiques doivent tous êtres poursuivis en justice.

C’est ce qu’a affirmé le secrétaire général du Conseil national des libertés en Tunisie (Cnlt), Abdelkader Ben Khmiss, lors d’une conférence, dimanche, à Tunis, sur «l’avenir de la révolution et la protection du processus de transition démocratique».
L’économiste Abdeljelil Bédoui, membre du Conseil, a mis en garde, de son côté, contre la persistance de la mentalité de l’ancien régime au sein de l’administration dans ses relations avec les citoyens et l’absence d’une perspective claire de l’emploi tant au niveau du gouvernement qu’à celui des partis. M. Bédoui a souligné que la révolution a libéré toutes les catégories du peuple tunisien sans exception.
D’autre part, la présidente du Cnlt, Sihem Ben Sédrine, a affirmé que le processus de transition démocratique en Tunisie est encore hésitant, soulignant que les réformes espérées doivent toucher au secteur de la sécurité, de l’information et de la justice ainsi que la lutte contre l’impunité et la traduction en justice des personnes impliquées dans les tirs sur les manifestants au cours de la révolution.
Evoquant le procès de l’ex-président et son épouse, qui s’ouvre lundi à Tunis, Mme Ben Sédrine a estimé que le jugement de Ben Ali doit être fondé sur l’accusation de haute trahison et des crimes commis contre le pays, accusation qui avait été formulée par le Premier ministre du gouvernement de transition au mois de mars dernier.
Le président de la Ligue tunisienne pour la tolérance, Slah El Masri, a mis l’accent sur la nécessité de prémunir le peuple tunisien contre la discorde et les dissensions pour lesquelles des fonds considérables sont dépensés.
Le sociologue Jaber El Gafsi a fait une lecture analytique de la révolution du 14 janvier relevant que cette révolution, «partie d’un rêve», a été accompagnée d’une grande créativité et d’une imagination fertile loin des idéologies et des structurations. Il a attiré l’attention sur «la crise de communication» existant actuellement dans la société et qui «était à l’origine de l'immolation de Bouazizi»

La démocratie locale peine à se mettre en place à la Marsa

La nomination du conseil municipal de La Marsa ne cesse de créer des remous au sein de la communauté marsoise: la première liste
qui a été désignée en avril dernier avait provoqué une grande manifestation.

A ce moment là , les partis politiques les plus populaires à La Marsa en compagnie des membres de la société civile et du comité local de la protection de la révolution ont décidé d'un commun accord de présenter une liste commune dénommée " liste consensuelle" et ont trouvé un accord sur les membres constituant cette liste. Le seul point en suspens était la personne désignée comme tête de liste.

Dans l'attente d'un accord commun pour la tête de liste, les représentants du Comité local de la protection de la révolution auraient présenté , selon le secrétaire général du PDP de La Marsa , à leur tour une liste différente de façon unilatérale sans en avoir informé les autres parties prenantes.

Cette liste parallèle avait à sa tête M.Mohamed Riahi, une personnalité connue pour avoir sollicité Ben Ali à se représenter en 2014, ce qui a provoqué la colère de la communauté marsoise.

La méthode utilisée rappelle malheureusement un autre temps, car M.Riahi est, de notoriété publique, "ami", selon la même source, du gouverneur de Tunis.

Malheureusement, cette façon de faire, scandalise et pousse certaines personnes à se poser des questions sur l'intérêt de se comporter et d'agir ainsi si ce n'est pour cacher d'autres actions répréhensibles?

Ce "scandale" soulève des points essentiels dans la construction de la démocratie tunisienne au lendemain de la révolution. En effet, la démocratie locale doit pouvoir être appliquée avec une implication de toutes les parties constituant une communauté.

De plus, comment une organisation illégitime et non officielle qui se comporte tel un parti politique peut elle s'inventer et créer elle- même sa légitimité sans consultation aucune des acteurs de la communauté.

La solution serait, peut être, de nommer un administratif pour gérer la Mairie et ce jusqu'aux élections. En attendant, une première manifestation est prévue pour le mardi 21 mars 2011 devant la municipalité de la Marsa et d'autres vont suivre si aucune décision ne sera prise par les autorités.

lundi 20 juin 2011

Tunisie: affrontement politique feutré au conseil de Iyadh Ben Achour

Le conseil de la Haute instance pour la réalisation des objectifs de la révolution, la transition démocratique et la réforme politique, est partagé au sujet du projet du décret-loi portant organisation des partis politiques.

Les positions oscillent entre le pour et le contre concernant l’examen de ce projet du décret-loi qui comporte 31 articles s’articulant autour des principes généraux relatifs à la création des partis politiques, du mode de leur gestion et des modalités de leur financement.

Des représentants du Mouvement « Ennahdha », du Parti Démocrate Progressiste (PDP) et du Congrès Pour la République (CPR), estiment que parmi les priorités de la Haute instance est de dresser la liste des personnalités ayant exhorté le président déchu à se porter candidat à l’élection de 2014 et celle des personnes ayant assumé de hautes responsabilités au sein du Rassemblement Constitutionnel Démocratique (RCD) dissous, conformément à l’article 15 de la Loi électorale.

Il s’agit, également, ont-ils ajouté, d’axer les efforts sur l’organisation du secteur de l’information et d’apporter toutes les réformes nécessaires au secteur de la magistrature.

Pour d’autres courants politiques dont le Mouvement Ettajdid, le Forum Démocratique pour le travail et les libertés (FTDL), des représentants des régions et des personnalités nationales, l’examen du projet du décret-loi organisant les partis politiques constitue une étape essentielle en cette phase transitoire, dans la mesure où les partis doivent se doter de tous les instruments nécessaires à même de leur permettre de s’engager dans les élections de la Constituante.

Ce débat reflète l’affrontement politique feutré au sein de la commission nationale de réalisation des objectifs de la révolution. Le financement des partis politiques est un sujet épineux dans cette période d’avant les élections de l’assemblée constituante, surtout que certains partis disposeraient de plusieurs millions de dinars de dons, notamment en provenance de l’étranger.

En revanche, la détermination des individus ayant occupé des postes de responsabilité au sein du RCD (ancien parti unique dissout), ou la réglementation du secteur de l’information et la réforme de la justice sont des sujets importants sans pour autant avoir une incidence sur les échéances cruciales que le pays va vivre.

De toute évidence, des partis comme « Ennahdha », le PDP, ou le CPR (présumé allié de Ennahdha) cherchent à tout prix à éluder la question du financement qui pourrait les mettre en difficulté aux yeux d’une opinion publique très regardante sur les moyens financiers des partis politiques dans une période où le pays traverse une crise économique conséquence de la révolution du 14 Janvier.

La Tunisie lâchée par sa diaspora ?

Lâchée depuis quelques mois par les TO et par les touristes étrangers, la Tunisie le serait-elle aussi  par ses propres enfants qui résident à l’étranger ? Si oui, elle ne finit donc pas de s’enfoncer dans la crise touristique. Les premières statistiques, élaborées par l’Office des Tunisiens à l’étranger (OTE), montrent qu’une baisse de 20% a été enregistrée au niveau des réservations de retour des Tunisiens résidant à l’étranger, pour les vacances d’été, indique l’agence officielle d’information Tap dans un entretien avec Frej Souissi, DG de l’office des TRE (Tunisiens résidents à l’étranger). Cette défection, le Directeur général de l’Office, l’explique par «la situation sécuritaire dans le pays ».
Avant cela, et dès les trois premiers de la Révolution, le Gouverneur de la BCT (Banque Centrale de Tunisie), avouait ne rien comprendre à la baisse de plus de 5 % des transferts d’argents des TRE en Tunisie,  et jusqu’au 10 juin, les transferts en liquide étaient en baisse de 9.1 % ! L’impact de cette baisse des transferts est à chercher dans les réserves en devises et, plus largement, dans le déficit de la balance des paiements.
Ces deux chiffres, celui de la baisse de fréquentation et celui de la baisse des transferts, notamment en argent liquide, de la diaspora tunisienne, vers leur pays d’origine, veulent-ils dire que la Tunisie ne fait même plus recette chez ses propres enfants ? Est-il vrai, comme l’affirme le DG de l’OTE, que les Tunisiens ont peur alors qu’ils devraient donner l’exemple, par leur retour massif, aux étrangers que la situation se normalise et qu’il n’y a pas lieu de paniquer ?
Qui sont ces TRE ?
Les Tunisiens de l’étranger ou la diaspora étaient, jusqu’à fin 2010, au nombre de 1 million 146 mille 300 dans le monde. La grande majorité se trouve bien sûr en Europe (950 mille) et notamment en France qui accueillait 600 mille Tunisiens, loin devant l’Italie (160 mille dont 60 mille à Milan qui abrite la plus grande agglomération de TRE) ou l’Allemagne (130 mille) ou le Portugal avec la plus petite communauté (160 personnes) de Tunisiens en Europe. La seconde grosse communauté de Tunisien à l’étranger se trouve au Moyen-Orient et compte 160 mille personnes. Mais les Tunisiens sont aussi en Suisse (13500), en Asie de l’Est (1500 personnes), en Afrique (1300) et même en Australie (700 personnes). En France qui accueille   53,8 % des TRE, ils sont notamment à Paris (188055 personnes), à Pantin (17,43%), à Marseille (13,79%) et à Nice (12,94 % des 950 mille TRE en France).
Toujours en France, les TRE, c’est 63 % d’hommes, à 48 % ouvriers, seulement 4 % de cadres, 6 % en professions libérales, 21 % étudiants et surtout 21 % … chômeurs ! Ce chiffre ne comprend bien sûr pas, les chômeurs «Harragas» de l’après Révolution. Les TRE en Italie sont à 83,6 % de simples ouvriers, très peu de cadres (1,9 %) et même chômeurs (11,7 %). Presque  la même configuration en Allemagne où les TRE sont à 66,8 % de simples ouvriers et à 18,7 % des chômeurs. Statistiquement, le TRE type est une personne qui rentre une fois l’an dans le pays dans 39,3 % des cas, dont le séjour varie entre 15 et 30 jours pour 46 % d’entre eux.
Jusqu’à 2009, selon les chiffres de l’OTE, la courbe des transferts d’argent des TRE était en hausse (même si la conversion en DT et l’effet de la dépréciation DT/Euro donne plutôt une stagnation) et culminait, cette année-là, à 2653 MDT. Pendant 22 années, de 1988 à 2009, ces transferts étaient toujours en hausse, avec un pic de 22,3 % en 2001, selon des chiffres récemment présentés par Sigma Conseil.
Les Tunisiens de France envoient le moins.
Contrairement à ce qu’on pourrait croire, ce ne sont pas les TRE de France ou même de l’Europe qui envoient le plus d’argent en Tunisie, mais ceux de l’Arabie Saoudite. Le transfert annuel moyen de ces derniers était  évalué en 2009, à 4924 DT, contre 4657 DT des TRE d’Allemagne, 2336 DT de ceux d’Italie et seulement 2123 DT par an des TRE de France. A noter aussi que les TRE n’envoient pas que de l’argent liquide, mais aussi des envois en nature. Les envois sont dans une proportion moyenne de 70 % en argent et 30 % en nature.
La participation des TRE à l’économie tunisienne, celle de leur pays d’origine celui où ils finissent généralement, comme le saumon, par revenir, est aussi en projets. Peu, 19,3 %, reviennent pour monter des projets industriels et créateurs d’emplois et 30 % choisissent l’agriculture. En grande majorité, plus de 50,5 % reviennent ou envoient de l’argent pour monter de petits projets dans le secteur des services. Tous ces projets se caractérisent par une faible intensité capitalistique et une taille réduite (8 emplois par projet dans l’industrie, 3 pour les services, et 2 pour l’agriculture). L’investissement immobilier est aussi largement prépondérant.
La contribution des TRE à l’effort d’investissement national n’a pas dépassé 0.5%. Ceci est largement dû au manque d’informations sur les opportunités d’investissement, les difficultés liées aux démarches administratives et l’accès au crédit.
Par ailleurs, la répartition régionale des investissements réalisés indique une préférence nette pour le Grand Tunis et les régions côtières, c’est-à-dire pour les zones les plus favorisées et les plus développées du pays.
Les transferts des Tunisiens résidant à l’étranger (TRE) ont, contre toute attente, régressé,  se déclinant dans une baisse de 12% soit 530 MDT sur les trois premiers mois de l’année 2011 et de 9,1 % jusqu’à juin, en argent liquide.
2011 signe ainsi la première baisse de ces transferts depuis 23 années. Que s’est-il passé pour que cela baisse ? Les TRE seraient-ils mécontents de la Révolutions pour baisser si soudainement leur contribution à l’économie de leur pays ?  L’OTE, le ministère des Affaires étrangères et la BCT ont-ils cherché à savoir les raisons de cette baisse pour trouver les solutions et les incitations à accorder à cette diaspora ?

Le Haut Commissaire aux Réfugiés reçu par le Président Mebazaa

Le Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés, Antonio Guterres, a réaffirmé la reconnaissance de l'ONU à la Tunisie pour sa gestion remarquable des flux de déplacés sur la frontière libyenne.
 
M. Guterres qui était reçu, samedi matin, à Carthage, par le Président de la République par intérim, Foued Mebazaa, a exprimé "toute l'admiration et la gratitude du HCR pour la générosité et l'hospitalité admirables du peuple et du Gouvernement tunisiens face à tous ceux qui ont fui la Libye".
 
"Je tiens à dire au peuple tunisien et aux réfugiés qui sont accueillis à bras ouverts par les familles tunisiennes, combien il est émouvant de voir cette extraordinaire manifestation de solidarité", a-t-il encore déclaré.
 
M. Guterres a appelé la communauté internationale à reconnaître cette générosité et "à faire montre de la même solidarité vis-à-vis de la Tunisie qui fait sa révolution démocratique".
 
Il a, par ailleurs, indiqué avoir invité le Président de la République par intérim à être l'orateur principal de la réunion du comité exécutif du HCR qui rassemblera, en octobre prochain, tous les pays membres.
 
"Ce sera pour nous un honneur et une grande opportunité d'entendre la voix de la Tunisie devant toute la communauté internationale, cette Tunisie qui incarne admirablement les valeurs des droits de l'Homme", a-t-il affirmé.
 
Au cours de l'entretien, le Président de la République par intérim avait mis en exergue les efforts considérables déployés par la Tunisie pour apporter aide et assistance aux réfugiés en dépit de la conjoncture difficile que connaît la pays.
 
Il a mis l'accent sur la nécessité, pour la communauté internationale et l'Organisation des Nations Unies, d'augmenter l'aide humanitaire de façon effective et concrète, exprimant sa considération au Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés pour son souci d'apporter l'aide nécessaire aux réfugiés sur la frontière libyenne en coordination avec les tunisiens.
 
La rencontre s'est déroulée en présence, notamment, du ministre des Affaires étrangères, Mohamed Mouldi Kéfi.

Ben Ali et son épouse écopent de 35 ans de prison chacun



Zine El Abidine Ben Ali et son épouse Leila Trabelsi ont été condamnés par contumace à 35 ans de prison chacun pour détournement de fonds publics et possession illégale de devises étrangères et d'une quantité de bijoux trouvés dans son palais de Sidi-Bou Said.
Le tribunal de première instance de Tunis a également infligé une amende de 50 millions de dinars (25 millions d'euros) pour l'ex-homme fort tunisien et de 41 millions de dinars (20,5 millions d'euros) pour son épouse.
Le juge a, par ailleurs, annoncé le report au 30 juin du procès sur une autre affaire concernant seulement l'ex-chef d'Etat. Ce volet porte sur des accusations de possession illégale de drogues, d'armes et d'objets archéologiques.

Les avocats de Ben Ali commis d'office à Tunis avaient réclamé le report du procès pour mieux préparer leur défense. Ils n'ont donc obtenu gain de cause que sur un seul des deux volets. Un de ses conseils, Me Abdesattar Massoudi, avait cependant reconnu que le dossier contre l'ex-président et son épouse était substantiel dans l'affaire du palais de Sidi Bou Said, où ont été découvertes des quantités faramineuses d'argent et de bijoux de valeur que la télévision tunisienne n'a pas hésité à montrer après la chute du régime.

Ses avocats au Liban multiplient les déclarations

S'il était physiquement absent au procès, l'ex-chef d'Etat qui a dirigé son pays d'une main de fer pendant 23 ans, avait multiplié les déclarations via ses avocats installés au Liban. Dans un message rendu public, Ben Ali affirme n'avoir jamais donné «l'ordre de tirer à balles réelles sur les manifestants».

Quelque 300 personnes ont été tuées dans la répression du soulèvement populaire qui a suivi l'immolation à Sidi Bouzid d'un jeune marchand ambulant le 17 décembre et a conduit au départ de M. Ben Ali, près d'un mois plus tard.

Ben Ali agite le flambeau de la menace islamiste

Ben Ali a également expliqué les circonstances dans lesquelles il a quitté précipitamment la Tunisie et le pouvoir, le 14 janvier, au terme de 30 jours de révolte populaire. Il affirme avoir été victime d'un stratagème ourdi par le responsable de sa sécurité, le général Ali Seriati pour lui faire quitter le pays.

Selon lui, le complot dont il se dit victime vise à «représenter la période précédente comme le mal absolu en vue de préparer les Tunisiens à accepter un nouveau système politique élaboré à leur insu et par des extrémistes».

Il s'agit d'une allusion aux courants islamistes réprimés pendant sa présidence et qui sont revenus sur la scène politique tunisienne.

Plusieurs journaux ont qualifié ce procès «d'historique» lundi, soulignant à l'instar de Tunis-Hebdo que pour la première fois de la longue histoire de la Tunisie, «un président mû en dictateur, prédateur et sanguinaire est jugé».

«Un acte de liquidation politique», pour l'avocat français de ben Ali

Son avocat français Me Jean-Yves Le Borgne, a de, son côté, dénoncé le procès entamé lundi comme un «acte de liquidation politique» et une «mascarade judiciaire», dans une déclaration à l'AFP.

Comme on lui demandait si l'ex-président comptait revenir à Tunis pour se défendre, l'avocat a répondu: «Certainement pas!». Les autorités saoudiennes ont jusqu'ici fait la sourde oreille aux demandes des autorités tunisiennes de leur remettre le président déchu et qu'on dit très malade.

dimanche 19 juin 2011

L’Etat tunisien récupérera-t-il les terrains de Carthage «volés» par le clan Ben Ali?




Les terrains de Carthage, qui ont été détournés de leur vocation archéologique par des promoteurs immobiliers véreux proches de l’ancien président, vont-ils être restitués à l’Etat? 


La commission interministérielle chargée de la sauvegarde du parc archéologique Carthage-Sidi Bou Saïd – inscrit, depuis 1979, sur la liste du patrimoine mondial de l’humanité – a tenu une réunion au cours de laquelle elle a établi sa méthodologie de travail et son agenda du traitement des dossiers.
C’est ce qu’a annoncé, le ministère de la Culture, dans un communiqué diffusé samedi via l’agence Tap.
On sait que tous les permis de bâtir relatifs aux terrains à caractère archéologique et historique dans le périmètre du site Carthage-Sidi Bou Saïd  ont été suspendus, depuis le 16 février, par un arrêté du ministère de la Culture.
La décision a été prise afin de sauvegarder le patrimoine archéologique national, et en application des conventions internationales approuvées par l’Etat tunisien dans le cadre de ses engagements auprès de l’Unesco, explique la tutelle.

Permis de bâtir «légaux» mais illégitimesTous les permis de bâtir suspendus ayant tous été accordés illégitimement, dans le cadre d’une procédure fondée sur une apparence de légalité, le directeur général de l’Institut national du patrimoine (Inp) a été chargé de l’application immédiate de cette décision de suspension, conjointement avec le secrétaire général de la municipalité de Carthage et le chef de district de la sûreté nationale de Carthage.

La commission interministérielle chargée du parc archéologique national de Carthage-Sidi Bou Saïd – créée par le décret numéro n° 2011-562 du 18 mai 2011 en application du décret-loi n° 2011-11 du 10 mars 2011 – s’est vue transmettre tous les dossiers reçus jusqu’ici par le ministère de la Culture de la part des propriétaires des terrains concernés par la suspension du permis de bâtir. Les personnes qui n’ont pas encore fait parvenir les leurs sont donc priés de les adresser au ministère de la Culture, dans les meilleurs délais, en précisant: «Doléances pour les terrains de Carthage».
La tutelle n’a cependant rien indiqué sur la méthodologie de travail que ladite Commission a adoptée dans le traitement des dossiers ni sur les délais d’annonce de ses décisions et encore moins sur la nature de celles-ci.
La société civile monte au créneauIl convient de rappeler ici qu’une pétition intitulée «Appel pour la défense de du site culturel de Carthage-Sidi Bou Saïd, Patrimoine de l’humanité» circule sur la Toile depuis le 3 février. Initiée par  Jellal Abdelkafi (urbaniste) et Abdelmajid Ennabli (archéologue), ses signataires rappellent l’importance du site archéologique Carthage-Sidi Bou Saïd et les raisons qui ont amené à l’inscrire sur la liste du patrimoine mondial protégé: «Soucieux du devenir de ce site de près de 400 hectares, au moment où les poussées de l’urbanisation perturbaient les territoires, le ministre de la Culture de la république tunisienne et le directeur général de l’Unesco lançaient en 1972 la campagne internationale de fouilles; ce qui a permis de mettre au jour nombre de vestiges et de mieux comprendre l’histoire urbaine aux époques punique et romaine», écrivent MM Abdelkafi et Ennabli. Ils ajoutent: «Les découvertes ont été spectaculaires, et au vu de ces résultats, l’Unesco inscrivait Carthage-Sidi Bou Saïd sur la Liste du patrimoine mondial de l’humanité en 1979. Le site a fait l’objet en 1985 d’une procédure de classement définissant les zones non aedificandi – c’est-à-dire non constructibles – en vertu de ‘‘l’intérêt archéologique, historique, esthétique et naturel’’.»
Des enquêtes pour délimiter les responsabilités Malgré cette «consécration juridique nationale et internationale», le site Carthage-Sidi Bou Said est, aujourd’hui, en péril, en raison, notamment, des «nombreuses atteintes à ce patrimoine (…) commises par les membres des familles liées au régime déchu», qui ont obtenu «le déclassement d’une vaste zone du territoire archéologique pour construire un complexe immobilier aux fins spéculatives, les ‘‘Résidences de Carthage’’», «la dérogation de construire dans des zones non aedificandi» et «l’accaparement de palais et demeures historiques ainsi que de pièces du patrimoine.»


Carthage- le béton envahit les terrains archéologiques

Le site a été détourné du domaine public de l’Etat au profit de certains proches de l’ancien régime, avec le consentement de l’administration, sinon avec son implication active. Ces derniers, par de simples procédures administratives, se sont vus attribuer des terrains de grande valeur à des prix symboliques qu’ils ont revendus ensuite au prix fort à d’autres personnes, promoteurs appâtés par le gain ou simples citoyens soucieux de se construire une villa à Carthage, le must du must.
Le 24 février, les propriétaires des résidences construites à Carthage ont lancé une pétition dans la presse, rappelant qu’ils étaient des acheteurs de bonne foi «n’ayant aucun lien avec les clans du passé», et affirmaient «qu’aucune preuve n’a été apportée quant à la valeur archéologique du terrain sur lequel a été réalisé le projet immobilier».
Qui qu’il en soit, ces personnes, qui pensaient faire une bonne affaire, ne peuvent invoquer aujourd’hui la bonne foi ou encore moins la légalité bien douteuse de l’opération à laquelle elles s’étaient associées, et dont elles n’étaient pas sans savoir l’illégitimité. Et même si ces personnes peuvent être considérées, finalement, comme les victimes d’une malversation immobilières, leur responsabilité dans ce qui leur arrive n’en est pas moins avérée. Leurs biens, acquis dans des conditions douteuses, leur seront-ils confisqués au profit de l’Etat qui va récupérer ainsi son dû? Vont-ils être compensés pour leurs pertes et à quel niveau? Va-t-on leur permettre de reprendre la construction sous certaines conditions, et dans ce cas, on aimerait bien savoir lesquelles? Seuls les membres de la commission interministérielle pourront répondre à toutes ces questions. Donc, attendons voir…
Cela dit, il convient aussi de rappeler, afin d’être complet à ce sujet, que l’ex-ministre de la Culture et de la Sauvegarde du patrimoine, Mohamed El Aziz Ben Achour, aujourd’hui directeur général de l’Alecso, avait réfuté toute implication dans le déclassement de terrains du parc archéologique et historique de Carthage-Sidi Bou Saïd au profit d’un promoteur immobilier proche de l’ancien président.
M. Ben Achour a affirmé que «les déclassements se font par décrets et sont donc signés par le président de la république», l’implication du ministre se réduisant, selon lui, à la poursuite de «la procédure juridique et administrative de promulgation et de mise en application» des décrets en question.
Selon M. Ben Achour, le déclassement du site de Carthage-Sidi Bou Saïd «a pris la forme d’une injonction présidentielle et le décret a été préparé sans [son] avis préalable». Car, souligne-t-il, «sous le régime de Zine El Abidine Ben Ali, tout ce qui concernait les opérations foncières de Carthage-Sidi Bou Saïd était le domaine réservé du président».
Quoi qu’il en soit, des enquêtes, administratives et judiciaires, doivent être menées pour délimiter les responsabilités dans ces malversations, lancer des poursuites judiciaires contre les coupables d’abus et réparer les dommages causés au site par les spéculateurs véreux et leurs complices, qu’ils soient actifs ou passifs. Car aucun, parmi les personnes impliquées dans cette affaire, ne peut invoquer l’ignorance. Et encore moins la bonne foi.