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samedi 12 mars 2011

Naceur Trabelsi condamné à 2 mois de prison et à 45 MDT d’amende

Mohamed Naceur Trabelsi, frère de Leila Ben Ali Trabelsi a été condamné, vendredi 11 mars 2011, par le Tribunal de première instance de Tunis à deux mois de prison et à une amende d’un montant de 45 millions de dinars, et ce pour deux infractions douanières.
C’est ce qu’a rapporté l’agence TAP, citant une source du ministère de la Justice, avant d’ajouter que Naceur Trabelsi est poursuivi pour d’autres affaires en cours d’instruction.
En clair, qu’il risque d’autres condamnations encore plus lourdes.

Les révélations du président international de TAV à propos de l’aéroport d’Enfidha et des pressions de Ben Ali

Novembre 2009. La propagande s’extasie des dernières élections présidentielles qui viennent de « plébisciter » Ben Ali, réélu avec 89,62 % des voix. Ce score à la stalinienne ne suffit cependant pas aux gourous du régime de l’époque qui ont besoin de poursuivre sans relâche le matraquage en cette période marquée par les festivités du 7 Novembre. Il faut donc trouver encore un vecteur de communication porteur, pompeux, flatteur. Abderrahim Zouari, à l’époque ministre du Transport, a vite fait de trouver le prétexte qu’il faut : l’aéroport d’Enfidha, déjà baptisé
« Aéroport Zine El Abidine Ben Ali ». Le projet est grandiose : 550 millions d’euros ont été injectés pour sa construction et il est prêt dans les délais. La presse est convoquée d’urgence sur place pour venir admirer ce chef d’œuvre mis sur le compte des « réalisations du Changement ». Fier comme un coq, Mohamed Chérif, à l’époque P-DG de l’Office de l’Aviation Civile et des Aéroports (OACA), s’affiche en première ligne face aux caméras et aux objectifs des photographes. Il cherche même à s’accaparer le premier rôle devant le P-DG de l’époque de TAV Airports Holding Tunisie, la société turque qui a bâti l’aéroport sur ses propres deniers dans le cadre d’un accord de concession passé avec l’Etat tunisien quelques années auparavant. L’aéroport d’Enfidha est certes achevé en ce mois de novembre 2009, mais il est encore en attente des dernières certifications internationales. Qu’à cela ne tienne, on doit annoncer à l’opinion qu’il est fin-prêt à accueillir ses premiers avions. Le projet est certes grandiose et tout semble aller pour le mieux. Sauf que dans les coulisses, quelque chose est en train de se tramer.

Aéroport ZABA & Co

Quand nous rencontrons, ce 9 mars 2011 à Berlin, Dr. Mustafa Sani Sener, président du directoire du holding TAV Airport (photo ci-dessus), la première question qui nous vient à l’esprit, en tant que journaliste tunisien, est de savoir pourquoi a-t-il choisi d’appeler l’aéroport « Enfidha Zine El Abidine Ben Ali ». La réponse de l’intéressé est immédiate : « ce n’est pas nous qui choisissons les noms des aéroports que nous exploitons. C’est l’OACA qui avait décidé de cette appellation. Pour preuve, il vient tout récemment de nous informer qu’il devra s’appeler désormais « aéroport Enfidha-Hammamet ».

Cet aéroport a été construit en moins de deux ans par la société turque TAV, dont le capital est détenu par le holding lui-même, à hauteur de 67%, par l’IFC (Banque mondiale) avec 15% et les 18% restants par le Fonds panafricain de développement des infrastructures. La société est cotée en bourse et son président est formel : il n’y a jamais eu de participation tunisienne dans le capital. Cette précision n’est pas anodine car à maintes reprises sous l’ère Ben Ali, on avait prêté à la TAV son intention d’ouvrir une partie de son capital à un investisseur local suite à de prétendues difficultés financières rencontrées par l’entreprise. En réalité, ce sont certains membres de l’ancien clan familial, alléchés par les perspectives prometteuses de l’aéroport, qui avaient tenté d’entrer (gracieusement ?) dans le capital. Mais face au refus catégorique de la partie turque, la stratégie choisie a été de discréditer l’image de l’entreprise pour la forcer à céder au chantage. Tout a donc été mis en œuvre pour empêcher l’aéroport de prendre son envol correctement, à commencer par son inauguration. « Nous avions voulu inaugurer officiellement l’aéroport pour l’annoncer au monde. L’ambassade de Turquie en Tunisie avait même informé les autorités que Abdullah Gül, le président de la République turque, était disposé à venir couper le ruban avec son homologue tunisien, mais aucune réponse n’a été rendue » a regretté le patron de TAV Holding. Pour ne pas arranger la situation, Tunisair n’y ouvre aucune ligne régulière et Nouvelair (à l’époque contrôlée par Belhassen Trabelsi), refuse d’utiliser la plate-forme.

Conséquence : la première année d’exploitation de l’aéroport (2010) n’atteint pas ses objectifs en termes de réalisations. « Nous avions besoin de revenus et personne n’a voulu venir à Enfidha, à part Tunisair (très peu) tandis que Nouvelair n’a pas voulu venir bien que nous ayons réalisé de gros investissements et recruté du personnel » a déploré Mustafa Sani Sener. De plus, les autorités de l’époque ont également refusé de faire migrer le trafic de Monastir vers celui d’Enfidha. « Je certifie en tout cas que nous n’avons traité qu’avec l’Etat tunisien et personne d’autre. Certains nous ont par exemple demandé de faire du catering sur notre aéroport et nous avons décliné l’offre car nous disposons de notre propre service et nous pouvons le gérer ».

L’après Révolution


Alors que la Tunisie était encore en pleine euphorie révolutionnaire, TAV décrochait dès le 15 janvier 2011 du fronton de l’aéroport d’Enfidha l’inscription « Zine El Abidine Ben Ali ». Le 21 février, Dr Sener venait à Tunis pour y rencontrer Yassine Brahim, le ministre du Transport et de l’Equipement, puis, le 9 mars 2011 à Berlin, il s’entretenait avec Mehdi Houas, le ministre du Commerce et du Tourisme. « Je leur ai fait part de mon souhait de faire inaugurer l’aéroport de manière officielle parce qu’Enfidha n’est pas seulement le meilleur aéroport en Afrique du nord mais le meilleur dans toute l’Afrique » a tenu à souligner le patron de la TAV. Les deux ministres se seraient montrés très enthousiastes par rapport à la demande, et même si aucune date n’a encore été fixée, les entraves d’hier sont de toute évidence levées.

Mais si d’un côté, l’opérateur turc peut désormais espérer voir son trafic évoluer de manière exponentielle, c’est par Monastir que les problèmes sont arrivés. Une grève sauvage entamée le 8 mars (et qui se poursuivait encore trois jours plus tard) a vite fait de saper le moral des troupes turques en Tunisie. Dr Sener s’est dit très attristé par les événements s’étant déroulés à Monastir où certains parmi les grévistes ont brisé des vitres, décroché des enseignes portant le logo de la TAV et ont écrit sur un mur « non à l’occupation ottomane ». Les grévistes ont revendiqué leur crainte de voir l’aéroport de Monastir fermer en avril prochain

« Pourquoi fermer Monastir ? s’est exclamé le responsable. Nous y avons investi et ce ne serait pas logique ». Quant à l’argument que le trafic a diminué sur Monastir, Dr. Mustafa Sani Sener a expliqué que la capacité réelle de Monastir est de 1,5 million de passagers si l’on veut offrir des services de qualité. Les 4 millions de passagers réalisés auparavant par l’aéroport l’ont été au dépend de la qualité des prestations. « Un aéroport, c’est la vitrine du pays, c’est la première et la dernière impression que l’on se fait de ce pays ». Dépité par la crise sociale de Monastir, il a voulu rappeler que les 550 millions d’euros investis en Tunisie l’ont été en pleine crise économique mondiale et que cela constituait un très bon exemple pour les investisseurs étrangers.

La promesse du premier responsable

« Je garantis que Monastir ne sera pas fermé, ce n’est pas le nôtre, c’est celui de l’Etat tunisien. Sa capacité sera maintenue à 1,5 million de passagers car il n’est pas en mesure de faire plus. D’ailleurs, il faut penser à l’aspect environnemental et à la pollution sonore provoquée par le trafic aérien de nuit sur les habitations et la zone touristique avoisinantes ». TAV Airport emploie sur ses deux aéroports en Tunisie environ un millier de salariés dont 30 seulement sont de nationalité turque. « Je considère que notre société en Tunisie est tunisienne et je veux qu’on la considère comme tel car c’est une fierté pour la Tunisie de disposer d’un aéroport comme celui d’Enfidha». Et le Dr Sener de fournir d’autres arguments : « pour chaque aéroport enregistrant un million de passagers supplémentaires, ce sont 1000 emplois directs qui sont créés et 2000 indirects. Les constructeurs aéronautiques sont prêts pour répondre à la demande en appareils pour le futur proche, les compagnies aériennes sont prêtes à l’augmentation du trafic aérien mondial, il n’y a que les aéroports qui ne sont pas prêts et la Tunisie a fait le bon choix en se voyant offrir cet aéroport sans rien payer ». Enfidha est actuellement apte à gérer 7 millions de passagers par an et sa capacité extensible à 22 millions. Citant l’exemple turc, le responsable a déclaré que les aéroports de ce pays totalisaient 33 millions de passagers avant leur privatisation en 2000. Aujourd’hui, les aéroports turcs reçoivent 102 millions de passagers. « Et ce qui se passera avec la Tunisie » promet S. Sener.

En attendant et pour lancer son aéroport, TAV s’est engagée dans la promotion de la destination en incitant notamment les tour-opérateurs étrangers de venir en Tunisie. Sur plusieurs salons touristiques internationaux, l’opérateur turc a réservé un module sur les stands de l’ONTT  au même titre que n’importe quelle autre entreprise tunisienne.

Entretien téléphonique entre Hillary Clinton et le Premier ministre tunisien

A quelques jours de sa visite à Tunis, la secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton a eu samedi un entretien téléphonique avec le Premier ministre tunisien Béji Caïd Essebsi "qui a porté sur les relations tuniso-américaines et sur les perspectives de les approfondir davantage dans les divers domaines", a rapporté la TAP.
Selon l'agence officielle tunisienne, au cours de cet entretien qui a eu lieu à l'initiative de la secrétaire d'Etat, Mme Clinton a "réaffirmé l'engagement des Etats-Unis d'Amérique à soutenir la Tunisie en cette importante phase transitoire".
A l'issue de la réunion du G-8 diplomatie lundi et mardi à Paris, la patronne de la diplomatie américaine effectuera au milieu de la semaine prochaine une visite officielle en Tunisie au cours de laquelle elle rencontrera certains responsables au sein du gouvernement provisoire ainsi que des représentants de la société civile. Elle devrait se rendre ensuite en Egypte.
Devant le Congrès jeudi, Mme Clinton avait dit se rendre en Egypte et en Tunisie pour y encourager les réformes démocratiques réclamées par les manifestants qui ont fait tomber les régimes autocratiques de Zine El Abidine Ben Ali et Hosni Moubarak. Elle avait précisé qu'elle devrait également rencontrer dans les deux capitales des membres de l'opposition libyenne.
Cette visite a été au centre d'une entrevue samedi matin entre M. Caïd Essebsi et l'ambassadeur des Etats-Unis à Tunis Gordon Gray. Elle a été précédée par plusieurs visites de responsables et de parlementaires américains, dont le sous-secrétaire d'Etat pour les affaires du Proche-Orient Jeffrey Feltman, première personnalité politique occidentale à se rendre en Tunisie depuis la chute du régime Ben Ali.

Tunisie: trois partis islamistes se voient refuser leur légalisation

Le gouvernement tunisien a refusé samedi de légaliser cinq partis, dont trois islamistes, jugeant que ces formations ne sont pas fondées sur des principes démocratiques.
Les trois partis islamistes sont le "Hizb Et-Tahrir" (parti de la libération), "As-Salam" (La paix) et le parti sunnite tunisien. Les deux autres formations sont le "Parti libre populaire démocratique" et le "Parti démocratique libéral tunisien".
Les demandes ont été rejetées pour "infraction aux dispositions de la loi organique relative à l'organisation des partis politiques", explique le ministère de l'Intérieur dans un communiqué diffusé par l'agence officielle TAP.
Selon la Constitution tunisienne, un parti politique ne peut asseoir ses principes ou son programme sur des considérations religieuses, linguistiques, raciales, sexuelles ou régionales. Il doit en outre s'engager à bannir toute forme de violence, de fanatisme et de discrimination.
Le "Hizb Et-Tahrir" prône l'instauration d'un régime fondé sur la charia (la loi islamique), a déclaré son porte-parole Ridha Belhaj lors d'une conférence de presse. Tout en se défendant de prôner la violence ou le terrorisme, il n'a pas écarté le recours à "la rébellion et à la désobéissance civile pour l'instauration d'un Etat islamique". "L'islam représente la solution" pour la Tunisie d'aujourd'hui, a-t-il plaidé, en laissant entendre qu'il était hostile à l'égalité entre l'homme et la femme.
C'est la première fois depuis l'avènement du gouvernement de transition que des demandes de légalisation de partis politiques sont refusées. D'autres partis à connotation islamiste, comme le mouvement "Ennahdha" (La Renaissance), ont pour leur part obtenu leur reconnaissance légale.
Si cinq partis ont vu leur demande rejetée samedi, trois autres ont été légalisés: le Parti de la justice et de la liberté, le Parti de l'avenir pour le développement et la démocratie et le Mouvement des patriotes démocrates. Cela porte à 34 le nombre de formations légales en Tunisie, contre neuf sous le régime de l'ancien président Zine El Abidine Ben Ali. Le parti de ce dernier, le Rassemblement constitutionnel démocratique (RCD) a été dissout mercredi par décision de justice.

Le régime libyen a "perdu sa légitimité"


Les chefs d'Etat des pays arabes se sont réunis pour décider d'une no-fly zone en Libye.
A l'issue d'une réunion extraordinaire au Caire, la Ligue arabe a estimé samedi que le régime libyen avait "perdu sa légitimité" du fait des "violations dangereuses" commises contre son peuple. Dans ces conditions, elle a jugé nécessaire de coopérer avec le Conseil national de transition créé par l'opposition.
La Ligue arabe a aussi appelé le Conseil de sécurité de l'ONU à autoriser la mise en place d'une zone d'exclusion aérienne en Libye pour empêcher le régime d'utiliser son aviation dans la répression. Une telle opération nécessite des centaines d'avions pour interdire le survol aérien d'un territoire de près de 1,8 million de km2. Les Etats-Unis ont salué cet appel samedi.

Les Européens divisés

Quant à savoir qui doit assumer la direction d'une telle zone, Amr Moussa, le secrétaire général de l'organisation paranabe a déclaré : "cela dépend de la décision du Conseil de sécurité (de l'ONU). L'ONU, la Ligue arabe, l'Union africaine, les Européens - tous devraient participer". L'Union européenne et les Etats-Unis ont évoqué vendredi la possibilité d'utiliser "toutes les options" contre le régime de Mouammar Kadhafi. Les Européens se sont montrés toutefois divisés, soulignant que toute intervention était conditionnée à "une nécessité démontrée, une base juridique claire et le soutien de la région".
Le colonel Kadhafi avait dépêché deux émissaires au Caire pour participer à la réunion après la défection du délégué libyen à la Ligue arabe qui avait annoncé qu'il rejoignait "la révolution", mais ils n'ont pas été autorisés à y prendre part. Selon les affirmations de son fils, Seif al-Islam Kadhafi, les troupes gouvernementales auraient déjà repris "90% du pays" et tout accord avec les insurgés serait exclu.

Un mandat de l'ONU" nécessaire" pour la France

Dans un premier temps, le président français Nicolas Sarkozy, n'avait pas exclu une action sans mandat de l'ONU, tout en la conditionnant à "des agressions massives par des moyens militaires sur des populations civiles, désarmées et non violentes". Ces premières affirmations ont toutefois été contredites par le ministre des Affaires étrangères Alain Juppé, qui a déclaré samedi que la France défendait une position "très claire" quant à la nécessité d'un mandat de l'ONU comme préalable à toute opération militaire en Libye.
La France a été le premier Etat à reconnaître jeudi l'opposition comme seul représentant légitime de le Libye.

Sentencian a cuñado del derrocado presidente de Túnez

Mohamed Naceur Trabelsi fue condenado por engañar a las autoridades aduanales y lo multó con 32 millones de dólares

Una corte de Túnez sentenció el viernes al cuñado del derrocado presidente tunecino por engañar a las autoridades aduanales y lo multó con 32 millones de dólares.

Es la primera sentencia que alcanza a los allegados del derrocado mandatario Zine El Abidine Ben Alí, quien huyó en medio de una revuelta popular en enero, la cual inspiró los levantamientos que sacuden el mundo árabe, indicó AP.

La agencia estatal de noticias TAP informó que Mohamed Naceur Trabelsi, quien ha permanecido en Túnez, fue sentenciado por dos infracciones aduanales ligadas al negocio de ropa. Deberá pasar dos meses en prisión y pagar una multa de 45 millones de dinares (32 millones de dólares).

Naceur es hermano de la ex primera dama Leila Trabelsi. Los tunecinos guardan un profundo resentimiento y acusan a la familia de corrupción.

Tunisie : trois proches collaborateurs de Ben Ali placés en détention

Trois proches collaborateurs du président tunisien déchu Zine El Abidine Ben Ali, dont Abdel Aziz Ben Dhia et Abdel Wahab Abdallah, déjà en résidence surveillée, ont été placés en détention sur une base militaire près de Tunis, a-t-on appris ce samedi de source judiciaire.
MM. Ben Dhia et Abdallah ainsi que Abdallah Kallal, ancien ministre de l’Intérieur et ancien président du Sénat, qui étaient placés en résidence surveillée depuis le 23 janvier, ont été emmenés jeudi après-midi par la brigade criminelle au bureau du procureur général.
« Au bout de vingt minutes au parquet où ils n’ont pas été interrogés, les trois hommes ont été arrêtés et conduits vers la base militaire de l’Aouina, près de Tunis où ils ont été placés en détention. Ils sont poursuivis pour différentes affaires de corruption », a indiqué la même source qui s’est refusée à donner d’autres précisions.

Tunisie. Procès des collaborateurs de Ben Ali : à qui le tour?

 Beaucoup de noms circulent à cet effet, notamment ceux des dix hauts responsables qui ont fait l’objet d’une plainte déposée par 24 avocats du fait de leurs responsabilités dans l’ex-parti au pouvoir, le Rassemblement constitutionnel démocratique (Rcd).
Outre Abdelwaheb Abdallah, Abdelaziz Ben Dhia et Abdallah Kallel, arrêtés aujourd’hui, les plaignants citent les noms de Mohamed Ghariani (ex-secrétaire général du Rcd), Ridha Chalghoum (ex-ministre des Finances), Abderrahim Zouari (ex-ministre du Transport), Zouheïr M’dhafer (ex-secrétaire d’Etat chargé des domaines de l’Etat), Chedly Neffati (ex-ministre de l’intérieur), Hamed Karoui (ex-Premier ministre) et Kamel Morjane (ex-ministre des Affaires étrangères.
Une instruction a été ouverte auprès du tribunal de 1ère instance de Tunis contre ces ex-hauts responsables de l’ancien régime et contre tous ceux qui seront révélés par l’enquête, pour des charges liées à leurs activités et leurs responsabilités au sein du Rcd: détournement et extorsion de fonds, malversation, spoliation et abus de pouvoir ayant porté préjudice à l’administration.
Le procureur de la République a demandé, le 21 février, l’émission des mandats judiciaires nécessaires et chargé de l’enquête le premier juge d’instruction, Mondher Ben Jâafer.

jeudi 10 mars 2011

Tunisie: Washington accroît son assistance aux réfugiés fuyant la Libye

En visite en Tunisie, le secrétaire d'Etat américain adjoint à la population Eric Schwartz a annoncé jeudi la mobilisation d'une enveloppe supplémentaire de 17 millions de dollars (plus de 12 millions d'euros) pour venir en aide aux réfugiés ayant fui la Libye vers la frontière tunisienne.
M. Schartz s'est rendu en compagnie de l'administratrice adjointe de l'Agence américaine pour le développement international (USAID), Nancy Lindborg, dans la zone frontalière de Ras Jédir où près de 20.000 réfugiés installés dans des camps géants attendent d'être rapatriés dans leurs pays d'origine, la plupart étant des ressortissants du Bangladesh.
Ces 17 millions s'ajoutent aux 30 millions de dollars (près de 27 millions d'euros) octroyés auparavant aux organisations internationales travaillant sous l'égide des Nations unies pour gérer la situation humanitaire engendrée par le flux massif de réfugiés au sud de la Tunisie, a M. Schartz précisé lors d'une conférence de presse.
Selon Mme Lindborg, cette aide sera répartie entre le Haut commissariat aux réfugiés (HCR) qui recevra deux millions de dollars (1,4 million d'euros), le Comité international de la Croix rouge (CICR) avec cinq millions (3,6 millions d'euros) et le Programme alimentaire mondial (PAM) qui bénéficiera de la plus grande partie, dix millions (7,2 millions d'euros).
L'aide servira à l'acquisition en Tunisie des produits de première nécessité pour faire face aux besoins immédiats des réfugiés, en plus de l'assistance aux populations tunisiennes "les plus vulnérables" de la région frontalière affectées par l'arrêt des échanges commerciaux avec la Libye, et des plus de 30.000 Tunisiens revenus de ce pays.
M. Schwartz et Lindborg ont salué "l'élan généreux de la population et du gouvernement tunisiens pour accueillir les milliers de réfugiés venus à leurs frontières, en dépit de la transition démocratique que traverse leur pays".
Après le rapatriement de centaines d'Egyptiens par des avions militaires, le gouvernement américain va poursuivre ses efforts, a assuré M. Schwartz. "Nous allons explorer d'autres projets", a-t-il dit.
L'assistance américaine sera également destinée aux populations à l'intérieur de la Libye, a déclaré la responsable de l'USAID, notant qu'une aide "a été déjà fournie aux habitants de l'Est libyen" contrôlé par les insurgés. AP

Exode et migrations en Tunisie: quand la société civile se réveille


Au moment où l’Union Européenne s’alarme de l’arrivée de quelques milliers de jeunes tunisiens sur les côtes italiennes et déploie une « mission Frontex » pour combattre l’afflux de ces migrants économiques, la Tunisie accueille à bras ouverts plus de cent mille réfugiés de Libye en une dizaine de jours. C’est une situation exceptionnelle dans ce pays qui rappelle l’invasion italienne de la Libye, un siècle plus tôt, et l’exode massif qu’elle a engendré vers les pays frères voisins.
L’affaiblissement des institutions et les difficultés que rencontre la Tunisie pour dessiner un nouvel horizon politique ne l’ont pas empêchée de faire face avec efficacité et respect pour la dignité des personnes, à l’afflux massif de migrants originaires des quatre coins du monde, fuyant les violences du régime de Kadhafi.
Durant plus de dix jours, tandis que l’aide internationale tardait à arriver, la société tunisienne s’est mobilisée au niveau local d’abord, dans les régions de Ben Gardane et de Tataouine, pour apporter secours et assistance aux nouveaux arrivants. Tandis que l’armée organisait le premier camp de réfugiés, les habitants des villages alentours ont amené spontanément de quoi nourrir et installer temporairement tant bien que mal ces étrangers sur place. Certains proposaient leurs véhicules pour conduire les arrivants de la frontière aux camps de Ras Jdir et de Choucha. Cet élan a rapidement été relayé dans tout le pays.
Nous avons été témoins de cette mobilisation massive sur les quelques 400 km de route qui nous ont conduit de Sousse à la frontière libyenne; où nous avons croisé ou doublé une suite ininterrompue de voitures personnelles, de camionnettes et même de semi-remorques transportant des produits et matériels de première nécessité, répondant ainsi aux appels diffusés par les médias. A côté du Croissant rouge tunisien, des collectifs de solidarité ont émergé un peu partout dans le pays, au sein des entreprises, des quartiers, des écoles, des universités, des mosquées ou entre amis. Ils apportent non seulement des médicaments, des vivres et des couvertures mais ont également conduit de nombreux volontaires de différentes professions (médecins, infirmiers, étudiants en médecine, ingénieurs, secouristes…) ou de simples citoyens venus dans le seul but, parfois, de ramasser simplement les déchets qui s’accumulent. Ces véhicules arborent fièrement le drapeau tunisien devenu, après la Révolution,  symbole de l’union, de la liberté retrouvée et de la force de tout un peuple. Des responsables du HCR, pourtant rompus à ce type de situations, nous disaient être impressionnés par la capacité déployée par les habitants de ce petit pays pour gérer une telle crise humanitaire.
Cette forte mobilisation ne peut être comprise comme le seul fait d’un quelconque panarabisme. Si la solidarité avec le peuple libyen et sa révolution sont clairement revendiquées par les Tunisiens, le soutien apporté ne s’établit pas sur la base de critères communautaires ou religieux. Les réfugiés ne sont pas des citoyens libyens, et les Tunisiens le savent ; ce sont des travailleurs migrants de toutes origines qui fuient les combats. Lors de notre passage dans la zone frontalière, les Egyptiens avaient presque tous quitté le camp pour laisser la place à des dizaines de milliers de Bengalais, de Soudanais, de Vietnamiens, et surtout d’Africains sub-sahariens.
La réaction spontanée de la population tunisienne est d’autant plus inattendue que les régimes autoritaires qui se sont succédé en Tunisie depuis l’indépendance n’ont jamais permis l’éclosion d’un tissu associatif indépendant ou d’acteurs solides de la société civile. Cela n’a pas facilité le développement, à large échelle, de traditions de volontariat et de travail humanitaire.
Il semble plutôt que cet engouement soit porté par l’élan révolutionnaire de ces derniers mois. La mobilisation sociale qui a permis le renversement du régime de Ben Ali et la mise en place progressive d’une nouvelle feuille de route vers la démocratie, par décisions gouvernementales et réajustements face aux vives réactions des manifestants à travers le pays (par exemple lors de la nomination des nouveaux préfets à la mi-février, dont 17 sur 24 étaient d’anciens RCDistes), semblent avoir  développé un sens aigu des responsabilités collectives et la conviction que chacun a un véritable poids sur le cours de l’Histoire. Un volontaire sur place résumait ainsi cette nouvelle conscience citoyenne «[…] dans le passé, nous nous considérions comme des locataires dans notre propre pays, aujourd’hui nous nous sentons propriétaires et, désormais, nous prenons le destin du pays en main […]».

Fonds onusiens pour réintégrer les Tunisiens fuyant la Libye

Une bonne nouvelle pour ceux qui s’inquiètent du sort des travailleurs tunisiens qui ont fui la Libye. Une stratégie sera, incessamment, mise au point pour les réintégrer dans le marché du travail en Tunisie. Cette stratégie sera financée, en partie, par des fonds mobilisés par le Haut commissariat des Nations unies aux réfugiés (HCR) et l’Organisation internationale pour les migrations (OIM).
La nouvelle a été annoncée par Antonio Guterres, Haut commissaire aux réfugiés, et William L. Swing, directeur général de l’OIM, au cours d’une conférence tenue mercredi soir, au terme d’une visite de deux jours en Tunisie. 
Les deux chefs d’agences onusiennes, qui ont visité les camps de réfugiés à Ras Jdir et à Choucha, ont prévenu de l’impact de l’escalade du conflit en Libye sur la frontière tuniso-libyenne et n’ont pas exclu l’arrivée massive de réfugiés libyens en Tunisie.
Par ailleurs, ils ont démenti l’existence de toute épidémie dans les camps de réfugiés.
L’ONU et ses partenaires estiment avoir besoin de 160 millions de dollars pour venir en aide, au cours des trois prochains mois, aux populations qui ont fui la Libye vers la Tunisie, l’Egypte et le Niger. Les fonds, qui doivent également aider ceux qui sont affectés par les violences en Libye, couvrent les domaines de la sécurité alimentaire, de la nutrition, de la santé, de l’eau, de l’assainissement et des abris.
Selon Mme Valérie Amos, secrétaire générale adjointe des Nations unies aux affaires humanitaires, cette estimation est «basée sur un scénario prévoyant jusqu’à 400.000 personnes fuyant la Libye, dont 200.000 qui l’ont déjà fait à ce jour, et 600.000 autres personnes en Libye qui vont avoir besoin d’aide humanitaire». La Tunisie a reçu à elle seule 115 mille réfugiés.
L’argent mobilisé permettra aux migrants, qui quittent la Libye pour la Tunisie, l’Egypte et le Niger, de recevoir une aide humanitaire adéquate et de pouvoir être transportés, rapidement, vers leur pays. Dans les parties contrôlées par les opposants, l’argent permettra d’évaluer, d’analyser et de répondre aux besoins humanitaires actuels et à venir.
Antonio Guterres et William L. Swing s’inquiètent particulièrement du sort des réfugiés bengalis qui attendent d’être évacués et de la diminution du flux des réfugiés, ces jours-ci.
«Au début de la crise, lorsqu’il n’y avait pas de contrôle, l’exode était massif (14.000 par jour), mais depuis le renforcement du contrôle aux frontières, l’exode a régressé (3.000 par jour). Je vous laisse le soin de deviner ce qui s’est passé», a déclaré M. Guterres.
Pour M. Swing, «l’objectif immédiat est de s’assurer que tout le monde soit évacué et rapatrié».
Les deux responsables onusiens se sont prononcés pour le renforcement des capacités de la Tunisie dont le gouvernement et le peuple ont «fait preuve, selon eux, de générosité humanitaire modèle, et ce en ouvrant leurs frontières et leurs maisons».
Dans cette perspective, les Nations unies ont décidé de nommer Rashid Khalikov, coordonnateur humanitaire des Nations nnies pour la crise libyenne et Abdelilah Al-Khatib (Jordanie) comme envoyé spécial du secrétaire général, Ban ki-moon pour la Libye.
Le premier a reçu pour mission de travailler avec les résidents coordonnateurs de l’ONU pour la Tunisie, l’Egypte et le Niger et avec les gouvernants de ces pays pour s’assurer d’une réponse coordonnée aux frontières avec la Libye. Quant au second, il sera chargé de mener des consultations avec Tripoli et le reste de la région sur la situation humanitaire et les autres dimensions de cette crise.

Première visite d'Hillary Clinton au Caire et à Tunis depuis les révoltes arabes

WASHINGTON — Hillary Clinton se rendra la semaine prochaine en Egypte et en Tunisie pour la première fois depuis le début des révoltes arabes, et y rencontrera des opposants libyens, a annoncé jeudi la secrétaire d'Etat américaine.
"La semaine prochaine, je vais me rendre au Caire et à Tunis pour parler directement" aux Egyptiens et aux Tunisiens, et "rencontrer leurs dirigeants de transition" a dit Mme Clinton à des élus du Congrès américain.
La chef de la diplomatie américaine a dit vouloir "apporter le soutien ferme" de l'Amérique à ces pays, et sa volonté d'être "partenaire" de la transition qui s'engage.
Elle a évoqué "un engagement très important" à aider économiquement la Tunisie, et rappelé que les Etats-Unis avaient déjà réaffecté vers l'Egypte 150 millions de dollars d'aide.
"C'est un enjeu énorme pour nous que d'assurer que l'Egypte et la Tunisie soient les modèles du type de démocratie que nous souhaitons voir", a-t-elle plaidé à la Chambre des représentants, devant laquelle elle défendait le budget de son ministère.
Réitérant la demande américaine que le colonel Kadhafi quitte le pouvoir à Tripoli "sans retard ni nouvelles violences", elle a annoncé une amplification des efforts de l'administration pour entrer en contact avec la rébellion libyenne.
"Nous sommes en train de joindre l'opposition à l'intérieur et à l'extérieur de la Libye. Je vais rencontrer certains de ces opposants à la fois aux Etats-Unis et lors de mon voyage la semaine prochaine, afin de discuter de ce que les Etats-Unis et d'autres peuvent faire", a-t-elle ajouté.
Des diplomates américains, dont Gene Cretz, l'ambassadeur américain en Libye, ont déjà rencontré au Caire des membres du Conseil national de transition (CNT), dont la France a été jeudi le premier pays à reconnaître la légitimité.
D'autres entretiens ont eu lieu, mais Washington est délibérément discret sur l'identité des personnalités rencontrées, pour ne pas donner le sentiment que les Etats-Unis choisissent leurs interlocuteurs.
Les Etats-Unis continuent de considérer l'opposition libyenne comme un ensemble en cours de formation, et non un bloc.
Les Occidentaux ont passé jeudi en revue les moyens, y compris militaires, de nature à mettre un terme à la crise en Libye. Mais deux réunions, des ministres de la Défense de l'Otan et des ministres des Affaires étrangères de l'UE, n'ont pas permis d'aboutir à un consensus.
Sur le terrain, les forces loyales à Mouammar Kadhafi ont gagné du terrain dans leur progression vers l'est tenu par les rebelles.

Tunisie, vers la création d’un front civil démocratique

A l'initiative de l'Association Mohamed Ali pour la Culture Ouvrière (ACMACO), quelque deux cents citoyens et citoyennes tunisiens ont engagé, vendredi 4mars 2011, un processus de constitution d'un front civil et démocratique.

Ce front a pour objectif de réunir des intellectuels, syndicalistes, acteurs de la société civile, jeunes de diverses régions et toute personne physique ou morale soucieuse de contribuer activement à la réalisation de la transition démocratique et des objectifs de la révolution du 14 janvier 2011.

Le débat a permis de souligner la pertinence de l'initiative qui répond à un besoin impérieux de création d'un cadre de débat et d'action ouvert à tous ceux qui veulent barrer la route définitivement au despotisme sous toutes ses formes et qui entendent s'engager sur la voie de la construction de la Tunisie de la démocratie et la modernité, la Tunisie de la liberté, de la citoyenneté et l'égalité, la Tunisie de l'intégrité, de la probité et de la transparence.

Forts de ce premier succès, les initiateurs ont décidé de poursuivre leur œuvre constitutive pour faire de ce front un cadre indépendant au service de la construction de la Tunisie de demain.
Dans ce cadre, un groupe de travail se chargera d’élaborer une plate forme et un plan d’action dans les jours qui suivent pour les soumettre  à la prochaine réunion des membres du Front Civil et  Démocratique.

Un emisario de Zapatero se reunió con la cúpula insurgente en Libia


Un emisario del presidente español, José Luis Rodríguez Zapatero, se reunió el pasado sábado en Bengasi -capital de la zona de Libia controlada por los rebeldes al régimen de Gadafi- con el Consejo Nacional de Transición, encabezado por su presidente, el ex ministro de Justicia Mustafá Abdel Jalil, según han confirmado a EL PAÍS fuentes gubernamentales. Zapatero dio instrucciones la semana pasada, durante su gira por el golfo Pérsico, de que se estableciera contacto directo con los dirigentes de la insurgencia libia.
España no es el único país que ha mantenido contactos con el nuevo poder revolucionario libio pero sí el primero, que se sepa, que lo ha hecho en su propio territorio. El Departamento de Estado de EE UU anunció ayer que su embajador en Libia se había entrevistado con representantes de la oposición a Gadafi en El Cairo (Egipto) y Roma (Italia); y la Alta Representante de la UE, Catherine Ashton, se reunió el martes en Estrasburgo (Francia) con dos enviados del Consejo Nacional de Transición, que hoy serán recibidos por el presidente francés, Nicolas Sarkozy.
El encargado de mantener este primer contacto por parte española fue el jefe de la Oficina Humanitaria de la Agencia Española de Cooperación Internacional para el desarrollo (AECID), Pablo Yuste, con rango de director general. Yuste recorrió por carretera los más de 1.000 kilómetros que separan El Cairo (Egipto) de Bengasi con un cargamento de tres toneladas de medicinas que entregó a la Media Luna Roja. Sin embargo, bajo la cobertura de esta misión humanitaria, Yuste llevaba también el encargo de mantener contactos políticos y se reunió, en el Palacio de Justicia de la ciudad, con Mustafá Addel Jalil y sus ministros.
Para evitar que se repitiera el fiasco de la misión diplomática británica, que concluyó con la detención de un comando de las fuerzas especiales, el viaje de Yuste fue cuidadosamente preparado y contó con la autorización de los insurgentes.
A su regreso a España, Yuste informó al Ministerio de Asuntos Exteriores y a La Moncloa de sus gestiones. El alto cargo explicó que, entre los líderes de la oposición a Gadafi, hay personas de alta cualificación técnica y profesional; es decir, no se trata de una guerrilla desorganizada sino de un embrión de Administración estatal. En cada ciudad en poder de la insurgencia se ha creado un consejo municipal y el Consejo Nacional los coordina a todos. No hay desabastecimiento en esa zona del país y las demandas que recibió Yuste se refieren a productos especializados: medicamentos para enfermos crónicos y de cáncer.
Pero la principal petición que recibió Yuste fue política: el reconocimiento del Consejo Nacional de Transición como Gobierno legítimo de Libia. Fuentes diplomáticas descartan que España vaya a dar ese paso a corto plazo, al menos mientras no lo decidan así los 27 países de la Unión Europea. Las mismas fuentes recordaron que España no reconoce Gobiernos sino Estados y, en la práctica, los Ejecutivos son reconocidos en la medida en que se les acepta como interlocutores. En ese sentido, España tiene intención de proseguir los contactos con las autoridades de Bengasi y elevar incluso el nivel de su enviado.
En contraposición, Zapatero se negó ayer a atender una llamada del propio Muamar el Gadafi. Fuentes gubernamentales explicaron que Gadafi telefoneó al presidente español como parte de una amplia ofensiva diplomática dirigida a frenar una posible intervención militar internacional, lo que incluyó el envío de emisarios a Portugal, Bruselas o Malta. Pero Zapatero, como otros mandatarios europeos, optó por no atender su llamada, por considerar que Gadafi -a quien el Consejo de Seguridad de la ONU ha llevado ante la Corte Penal Internacional por crímenes contra la humanidad- ya no es un interlocutor válido.
La semana pasada, la Embajada libia en Madrid entregó una nota verbal a Exteriores en la que repetía las tesis de Gadafi -que la situación en el país no es como la cuentan los medios de comunicación, que la revuelta está alentada por Al Qaeda- y anunciaba su intención de abrir un "diálogo nacional". España cree que ese diálogo ya no es posible con Gadafi en el poder.
Libia mantiene abierta su embajada en Madrid pero el embajador, Ajeli Breni, que no fue invitado al almuerzo que ofreció el jueves la ministra Trinidad Jiménez a los embajadores árabes, se ha marchado a su país.

Disuelto el partido del expresidente tunecino Ben Alí

El tribunal de primera instancia dictó hoy la "disolución y liquidación de los bienes y fondos" de la Agrupación Constitucional Democrática (RCD), el partido fundado por el expresidente tunecino Zín El Abidín Ben Alí, informaron a Efe fuentes de la magistratura.
La sentencia se ha producido después de que el pasado día 3 el Ministerio de Interior presentara el caso ante el tribunal de primera instancia que ha asumido la decisión, presidido por el juez Belgacem Barrah.
Según el representante del Ministerio Interior en el caso, Fauzi Ben Mrad, el RCD "violó la ley del 3 de mayo de 1988 que estipula que todo partido debe defender los logros de la nación en especial la forma republicana del régimen, sus fundamentos y principios basados en la soberanía popular".
En las más de dos décadas que monopolizó el poder, el partido de Ben Alí reformó varias veces la Carta Magna, lo que condujo a la transformación del sistema político tunecino en un "régimen personalizado y tiránico", denunció Mrad, que precisó que "el RCD no había presentado el estado de sus cuentas desde 1988".
Ben Alí fundo el RCD el 27 de febrero de 1988 sobre la base del partido Neo Destuor de su predecesor, Habib Bourguiba, primer presidente del país tras la independencia de Túnez en 1956.
El RCD contaba con dos millones de militantes y su disolución fue reivindicada por cientos de miles de tunecinos durante las numerosas marchas de protesta que dieron inicio del actual proceso democrático y provocaron la huida de Ben Alí a Arabia Saudi el 14 de enero.




Tribunal de Túnez disuelve partido del derrocado Ben Ali

Un tribunal tunecino falló el miércoles que el partido del ex presidente Zine Al Abidine Ben Ali sea disuelto, lo que provocó celebraciones callejeras ante el desmantelamiento de uno de los últimos vestigios del líder derrocado.
El fallo impedirá al partido, cuyas actividades ya habían sido suspendidas, presentar un candidato en unas elecciones futuras.
Un juez del Tribunal de Primera Instancia de Túnez ordenó que el Reagrupamiento Constitucional Democrático (RCD) de Ben Ali fuera disuelto y sus fondos confiscados, dijo un testigo de Reuters.
Cientos de manifestantes que se habían reunido en el tribunal cantaron el himno nacional como celebración después de leerse el fallo.
Algunos gritaron "el RCD está muerto" y "Túnez libre". Los manifestantes después marcharon pacíficamente hacia la plaza de la Kasbah, que ha sido el epicentro de las concentraciones a favor de la democracia.
"Este es un día histórico. Estamos orgullosos de nuestro poder judicial que finalmente es libre", dijo Badi Ben Zekri, un abogado independiente que estaba en el tribunal.
Ben Ali fue derrocado por las protestas masivas el 14 de marzo después de 23 años de gobierno autocrático y huyó a Arabia Saudí.
Las autoridades de transición han luchado por restaurar la estabilidad en el país norteafricano y durante la última semana han presentado una hoja de ruta hacia la transición y atacado los símbolos del poder de Ben Ali uno por uno.
Un nuevo gobierno de tecnócratas liderado por Beji Caid Sebsi, una figura respetada que no tiene vínculos con el presidente derrocado, fue presentado el lunes después del colapso de las dos administraciones interinas previas que incluían a miembros de la vieja guardia de Ben Ali.

mercredi 9 mars 2011

Tunisie: mandat de dépôt contre l'ancien ministre de l'Intérieur

Un mandat de dépôt a été émis à l'encontre de l'ancien ministre tunisien de l'Intérieur Rafik Belhaj Kacem pour "homicide volontaire", a rapporté mercredi soir l'agence officielle TAP.
Citant une "source informée auprès du ministère de la Justice", l'agence précise que le doyen des juges d'instruction a émis ce mandat de dépôt depuis le 3 mars. L'accusation d'homicide volontaire visant Rafik Belhaj Kacem est liée à la répression lors de la "Révolution du jasmin", selon la TAP. Il était alors ministre de l'Intérieur.
L'ex-responsable de la sécurité, qui était un proche collaborateur du président déchu Zine El Abidine Ben Ali, était déjà en résidence surveillée.

Tunisia suspends ex-ruling party amid fresh unrest


[Tunisia] Demonstrators Storm Police Station In Retaliatory Attack 06.02.11


Au salon international de Berlin, l’Egypte et la Tunisie vendent leur révolution aux touristes


A Berlin, au salon international du tourisme, inauguré mercredi par le maire de Berlin et Lech Walesa, l’ex-président polonais dont le pays est l’invité d’honneur de l‘édition 2011; l’Egypte et la Tunisie ont décidé de transformer leur récent changement de régime en argument publicitaire pour faire revenir les touristes. Au salon de Berlin, le plus important au monde, l’Egypte a même triplé sa superficie d’exposition.
Ce qui n’est pas le cas de la Libye. Le président de la fédération allemande des voyagistes revient sur la situation touristique dans ce pays.
“Il y a eu beaucoup de tentatives dans le passé pour faire de la Libye une destination touristique explique Jürgen Büchy; il y a bien sur dans ce pays de nombreuses plages mais seulement de petites infrastructures. Les libyens étaient en train de les améliorer. Mais l’actuelle situation de guerre civile est en train de réduire à néant tous ces efforts”.
Malgré l’offensive marketing de la Tunisie et de l’Egypte au salon du voyage de Berlin, les deux pays ne se font guère d’illusions pour l’année 2011, la Tunisie accuse une baisse de fréquentation touristique de 45% depuis le début de l’année et l’Egypte ne prévoit pas de retour à la normale avant l‘été.

En Tunisie, la justice dissout le RCD, le parti de Ben Ali

Une page est tournée en Tunisie où la justice a dissous le Rassemblement constitutionnel démocratique (RCD), le parti de l'ex-président Ben Ali, à la demande des nouvelles autorités. Cette décision empêchera le parti de présenter un candidat à la prochaine élection présidentielle. Elle permet également de confisquer les fonds de cette formation politique. Le ministère de l'Intérieur avait réclamé la dissolution du RCD le 21 février dernier.
 L’annonce de la dissolution du RCD a déclenché des scènes de liesse, ce mercredi matin 9 mars 2011, au Palais de justice de Tunis. Des centaines de personnes étaient venues pour l’occasion, et les plus émues se sont mises à pleurer. Tous, ont chanté l’hymne national, entrecoupé de cris de victoire et de soulagement. « Vive la Tunisie, vive la Révolution ! », scandait la foule.

Pour beaucoup cette dissolution du parti de Ben Ali montre qu’enfin la révolution tunisienne est sur la bonne voie. Après des semaines de violences, de manifestations et d’instabilité politique. Le RCD, cet instrument de la répression pendant vingt-trois ans, qui contrôlait tous les pans de la société, qui revendiquait deux millions d’adhérents, n’a désormais aucune existence légale. Ces biens sont liquidés, ainsi que tous ces fonds, sur décision d’une nouvelle justice tunisienne : celle de l’ère post-révolution.
Pour autant, beaucoup craignent que ce RCD ne parvienne à renaître de ses cendres, sous d’autres formes grâce à ses puissants réseaux. Deux anciens ministres de Ben Ali viennent d’ailleurs de créer leur propre formation politique.
Du coup sur le plan judiciaire, l’avocat du ministère de l’Intérieur, à l’initiative de cette action en justice, souhaite aller plus loin et juger les anciens membres les plus influents de ce parti détesté, ceux qui ont, selon lui, le plus participé à spoliation du pays, à la répression pour lancer enfin une vraie réconciliation en Tunisie.


mardi 8 mars 2011

Tunisie : Communications gratuites pour les migrants de Ras Jedir

Au camp de Ras Jedir, les réfugiés peuvent téléphoner à leurs proches ou à leur consulat sans payer un millime. Le tout grâce à l’aide appréciable des ONG internationales comme Télécoms sans frontières et des sociétés tunisiennes comme Omniacom.

Les Tunisiens n’ont pas ménagé leur aide aux réfugiés de toutes nationalités, fuyant la folie meurtrière de Khaddafi.  La solidarité d’une bonne frange de la société civile tunisienne a pu efficacement contribuer à la prise en charge de ces migrants. Des sociétés commerciales ont également mis de côté, pour un temps, leur quête de profit, pour répondre aux besoins de ces personnes en difficultés: dons de stock alimentaire, livraisons de bouteilles d’eaux minérales, etc.

Or si la situation à la frontière tuniso-libyenne tend à se stabiliser, le camp d’émigrants forcés vers la Tunisie, a accueilli en ce début de semaine encore près d’une quinzaine de milliers de ces réfugiés. Et la communication n’est pas le moindre de leurs problèmes. Pouvoir téléphoner, pour appeler à l’aide est, dans ces conditions, crucial.

Télécoms sans frontières

Et c’est pour répondre à ce besoin que depuis le 25 février, l’association internationale Télécoms sans frontières (TSF) permet aux personnes en transit dans le camp de La Choucha, du côté de Ras Jedir,  de téléphoner gratuitement. Ces communications sont destinées tant à leurs proches pour les rassurer sur leur situation qu’à leurs consulats ou autres représentations officielles. Ces dernières jouent un rôle important puisqu’elles permettent souvent d’offrir une solution concrète aux rapatriements de ces personnes qui n’ont plus d’autres moyens pour communiquer.

Tunisie : Communications gratuites pour les migrants de Ras Jedir

Au camp de Ras Jedir, les réfugiés peuvent téléphoner à leurs proches ou à leur consulat sans payer un millime. Le tout grâce à l’aide appréciable des ONG internationales comme Télécoms sans frontières et des sociétés tunisiennes comme Omniacom.

Les Tunisiens n’ont pas ménagé leur aide aux réfugiés de toutes nationalités, fuyant la folie meurtrière de Khaddafi.  La solidarité d’une bonne frange de la société civile tunisienne a pu efficacement contribuer à la prise en charge de ces migrants. Des sociétés commerciales ont également mis de côté, pour un temps, leur quête de profit, pour répondre aux besoins de ces personnes en difficultés: dons de stock alimentaire, livraisons de bouteilles d’eaux minérales, etc.

Or si la situation à la frontière tuniso-libyenne tend à se stabiliser, le camp d’émigrants forcés vers la Tunisie, a accueilli en ce début de semaine encore près d’une quinzaine de milliers de ces réfugiés. Et la communication n’est pas le moindre de leurs problèmes. Pouvoir téléphoner, pour appeler à l’aide est, dans ces conditions, crucial.

Télécoms sans frontières

tsf-telekom-1Et c’est pour répondre à ce besoin que depuis le 25 février, l’association internationale Télécoms sans frontières (TSF) permet aux personnes en transit dans le camp de La Choucha, du côté de Ras Jedir,  de téléphoner gratuitement. Ces communications sont destinées tant à leurs proches pour les rassurer sur leur situation qu’à leurs consulats ou autres représentations officielles. Ces dernières jouent un rôle important puisqu’elles permettent souvent d’offrir une solution concrète aux rapatriements de ces personnes qui n’ont plus d’autres moyens pour communiquer.

Un témoignage des équipes TSF l’exprime fort bien : « Nous avons permis à des réfugiés originaires du Ghana de donner des nouvelles à leur famille. Mais tous les jours, nous les retrouvions à côté de notre centre, sans solution de rapatriement... Il n'y a pas de consulat du Ghana à Tunis. Nous décidons donc d'appeler le consulat du Ghana en Algérie.

L'interlocuteur les assure de son assistance officielle et après plusieurs échanges téléphoniques, le 1er mars, l'engagement est tenu : le représentant du Consul lui-même est arrivé dans le camp et a pris en charge ses ressortissants. »

TSF a aussi mis en place  une connexion internet satellite dans le campement du Croissant Rouge.  Ainsi, à Ras Jedir, des organismes comme le Croissant Rouge Tunisien, mais aussi l’Agence des Nations Unies pour les Réfugiés, le CICR et l’OIM (Organisation Internationale pour les Migrations), ainsi que des médecins tunisiens peuvent échanger des mails, et communiquer via le Net, sans problème.
Omniacom à la rescousse
Omniacom, une société tunisienne ayant pour pôles d’activités les réseaux, les télécommunications, le multimédia et la sécurité, a, elle aussi, décidé d’apporter une aide technique à ces réfugiés de passage en Tunisie. L’opération  "le téléphone du coeur" a débuté le lundi 7 mars, avec l’arrivée sur place de matériel et d’une équipe technique. Cette mission indépendante de TSF, mais se positionnant sur le même créneau, assure la coordination entre Omniacom, TT et TSF pour couvrir le maximum de réfugiés et faciliter meme la tâche des militaires, des pompiers, du Croissant Rouge et de toutes les ONG. Elle va permettre d’établir de nouveaux points phone dans ce même camp de transit et de faciliter ainsi l’accès de chacun à quelques minutes de communication essentielles.


Tunis demande de l'aide pour développer le centre du pays

La ministre de l'Ecologie, Nathalie Kosciusko-Morizet, en visite à Tunis, s'est enquise des nouvelles priorités du gouvernement.

Visite éclair de Nathalie Kosciusko-Morizet à Tunis. Alors que le remaniement ministériel tunisien a été annoncé dans l'après-midi, la ministre français a pris soin de rencontrer longuement les ONG de développement et d'envionnement et de parler avec la société civile tunisienne. Lors de ses rencontres avec les ministres de l'Agriculture, de l'Environnement, des Transport et de l'Energie qui ont été maintenus en poste, les deux plus gros dossiers évoqués ont été le désenclavement du centre du pays par la création d'une autoroute et la réhabilitation des quartiers défavorisés des villes de Kasserine, Sidi Bouzid, Le Kef et Gafsa.

Relancer des projets

La France propose une mission d'appui d'ingénieurs pour tenter de réduire le délai d'étude de vingt-trois mois prévu par l'administration tunisienne. Il s'agit aussi d'apporter l'assistance de l'Agence française de développement pour les quartiers défavorisés des villes du centre afin de créer des réseaux d'assainissement de l'eau d'électrifier les quartiers et de revoir le développement urbain. Ces villes longtemps oubliées du pouvoir tunisien sont celles qui ont été les premières à lancer la révolution.
Il s'agit aussi de relancer des projets de l'Union pour la Méditerranée enlisés notamment la réorganisation du port de Rades. « J'ai demandé pourquoi seulement 10 % de ce projet a été réalisé, alors qu'il s'agit d'améliorer la régularité du transport maritime de marchandise entre la Tunisie et l'Europe », a affirmé le ministre tunisien des Transports. La ministre française pousse de son côté un autre projet d'implantation de pompes à eau solaires dans le secteur rural, par l'intermédiaire de la société d'électricité locale (STEG). Un projet trilatéral avec la principauté de Monaco.
Des choix qui supposent de revisiter ceux du précédent gouvernement qui avait axé sa politique de développement principalement sur le littoral, avec notamment sur la création d'un port en eaux profondes et d'un réseau ferré rapide à Tunis, dont le coût total a été évalué à 2 milliards d'euros. La première phase, qui consiste en une électrification d'une ligne existante, avait été attribuée et une ligne nouvelle était également en projet pour 550 millions d'euros dont 325 de financements extérieurs. Les débats sont intenses au niveau local pour savoir s'il faut les maintenir dans le nouveau contexte économique du pays. « Il y a 30 projets pour la Tunisie dans le cadre de l'UPM représentant 5,5 milliards d'euros qui sont financés », a rappelé la ministre. « C'est à vous de nous dire aujourd'hui ce que vous voulez », a ajouté la ministre.

 

Révolution en Tunisie


Révolution Tunisienne - Bravo - Leçon pour le monde entier

La Tunisie se dote d'un gouvernement, sans "ex" de l'ancien régime

Un nouveau gouvernement de transition formé de techniciens a pris ses fonctions lundi en Tunisie où la Direction de la sécurité du territoire (DST) et la police politique, deux institutions très redoutées de l'ère Ben Ali, ont été dissoutes.



La situation semble s'éclaircir. Un nouveau gouvernement de transition formé de techniciens a pris ses fonctions lundi en Tunisie où la Direction de la sécurité du territoire (DST) et la police politique, deux institutions très redoutées de l'ère Ben Ali, ont été dissoutes.

Il s'agit du troisième cabinet formé depuis la fuite, le 14 janvier, de l'ex-président. Aucun membre de la nouvelle équipe présentée par le Premier ministre Caïd Béji Essebsi n'a servi sous le règne de Zine ben Ali. Dix sept de ses membres faisaient toutefois partie de la précédente, déjà dirigée par Essebsi. "Il s'agit d'un gouvernement temporaire qui ne sera en fonctions que quatre mois et demi pour sortir le pays de la grave situation dans laquelle il se trouve", a-t-il déclaré à la presse.

Deux précédents gouvernements de transition formés depuis la chute de Ben Ali sont tombés sous la pression de la rue. Les manifestants leur reprochaient de faire la part trop belle aux caciques de l'ancien régime, notamment l'ancien Premier ministre Mohamed Ghannouchi, en poste depuis 1999. Les membres du nouveau gouvernement ne seront pas autorisés à se présenter aux prochaines élections.  Les Tunisiens doivent notamment se doter d'une assemblée constituante le 24 juillet.
En quête de stabilité
Soucieux d'asseoir son autorité et de renforcer sa légitimité, le pouvoir tunisien issu de la "révolution du jasmin" s'attaque un par un aux derniers vestiges des 23 ans de règne de Zine ben Ali. Ainsi,  selon un porte-parole du ministère de l'Intérieur, la police politique et Direction de la sécurité du territoire tant redoutées à l'époque du président déchu sont dissous - c'était l'une des principales revendications des acteurs du soulèvement tunisien. Les deux organes,  qui dépendaient de l'Intérieur, avaient de vastes prérogatives pour réprimer tous ceux qui, à tous les échelons de la société, étaient taxés de déloyauté envers le régime Ben Ali.
La Tunisie s'efforce de retrouver une certaine stabilité depuis le renversement de Ben Ali, qui s'est enfui en Arabie saoudite après un soulèvement populaire de plusieurs semaines.  Caid Essebsi, qui est âgé de 84 ans, a été nommé Premier ministre le 27 février après la démission de Mohamed Ghannouchi.

La fin de la police politique tunisienne



Une étape importante sur le chemin de la démocratie en Tunisie vient d’être franchie : le nouveau gouvernement a annoncé hier la suppression de la police politique et de l’appareil de sécurité d’Etat, hérités de l’ère Ben Ali. Ces deux organismes, responsables d’actes de torture
Le ministère de l'Intérieur tunisien a annoncé aujourd'hui la suppression de la direction de la sûreté de l'Etat et de "toute forme d'organisation s'apparentant à la police politique".

Dans un communiqué, le ministère a annoncé un ensemble de mesures dont "la rupture définitive avec toute forme d'organisation s'apparentant à la police politique aussi bien au niveau de la structure, des missions ou des pratiques".

Il a également décidé de supprimer la direction de la sûreté de l'Etat" affirmant "l'engagement du ministère à appliquer la loi et à respecter les libertés et des droits civiques".

"Ces mesures pratiques, poursuit le texte, sont en symbiose avec les valeurs de la révolution, dans le souci de respecter la loi, dans le texte et dans la pratique, et en consécration du climat de confiance et de transparence dans la relation entre les services de sécurité et le citoyen". Elles "s'inscrivent dans le droit fil de la nouvelle approche des attributions du ministère de l'Intérieur et de la volonté de poursuivre l'action déjà entamée en vue de contribuer à la réalisation des attributs de la démocratie, de la dignité et de la liberté", conclut le communiqué officiel.


lundi 7 mars 2011

Tunisie : sur la piste des clans Ben Ali - Trabelsi



Les uns ont réussi à prendre la fuite. Les autres ont été arrêtés et incarcérés. Certains ont été assignés à résidence. Le point sur l’enquête visant les membres des familles Ben Ali et Trabelsi, et leurs principaux affidés.
Depuis la chute et la fuite de Zine el-­Abidine Ben Ali, le sort réservé aux membres de son clan et de celui de son épouse, Leïla Trabelsi, intéresse tout particulièrement les Tunisiens, qui, méfiants et sourcilleux, veulent absolument savoir ce qu’ils sont devenus.
Les deux clans comptent pas moins de 142 membres, y compris par filiation et par alliance. En tête des prédateurs figurent les frères et sœurs de Zine et de Leïla, une dizaine chacun, et leurs enfants. La Banque centrale (BCT) a ainsi recensé cent ­quatre-vingts entreprises appartenant aux deux clans. Celles-ci ont bénéficié de 2,5 milliards de dinars (1,3 milliard d’euros) de crédits bancaires, la plupart du temps sans garanties, soit 5 % des financements du secteur. Au cours des derniers mois, quatre grands projets ont mobilisé plus de la moitié de ces crédits: Carthage Cement, propriété de Belhassen Trabelsi,  une sucrerie lancée par le même Belhassen Trabelsi; l’acquisition par Sakhr el-Materi de 20 % de l’opérateur mobile Tunisiana; le financement des 51 % de participations du couple Cyrine Ben Ali et Marouane Mabrouk dans le capital de l’opérateur Orange Tunisie, lancé en partenariat avec France Télécom.
Le grand déballage n’en est cependant qu’à ses débuts, les familles gravitant autour de Ben Ali ayant acquis des positions dominantes dans tous les secteurs de l’économie: concessions automobiles, télécommunications, banque et assurance, transport aérien, immobilier, médias, grande distribution, agriculture et agroalimentaire. Sur les 3300 dossiers reçus à ce jour par la Commission d’investigation sur les faits de corruption et de malversations, présidée par Abdelfattah Amor, une centaine seulement ont été examinés. Mais déjà, Amor est catégorique: les familles entourant Ben Ali « avaient tous les droits: autorisations indues, crédits sans garanties, marchés publics, terres domaniales… […] Le mode de gouvernement n’était ni présidentiel ni présidentialiste, mais bel et bien totalitaire ». Aux yeux de Ben Ali, il y avait d’un côté « ses » familles, de l’autre les Tunisiens. Rien qu’à l’étranger, sans parler de Dubaï, où ils avaient l’habitude de placer leur argent, les avoirs du clan Ben Ali jusque-là identifiés sont estimés à 80 millions de francs suisses (62 millions d’euros) à Genève, et entre 10 et 20 millions de dollars canadiens (7,4 et 14,8 millions d’euros) au Canada. Mais quid de leurs détenteurs? Lesquels d’entre eux ont réussi à s’enfuir pour échapper aux poursuites? Lesquels ont été arrêtés et sous quels chefs d’inculpation? Qui est en résidence surveillée? Qui n’a pas été inquiété?
En fuite
Outre Zine el-Abidine Ben Ali (74 ans) et son épouse Leïla Trabelsi (53 ans), qui ont profité de la voie de sortie que leur a offerte l’armée le 14 janvier, deux barons du clan se trouvent aujourd’hui à l’étranger: Belhassen Trabelsi, le très influent frère de Leïla, et Sakhr el-Materi, gendre de l’ex-président. Le premier, surnommé « le parrain », a pu, quelques heures avant la fuite de Ben Ali, embarquer in extremis avec son épouse, Zohra Djilani, et leurs quatre enfants, ainsi que leur nounou asiatique, à bord de son yacht, le Sophie, amarré dans le port de plaisance de Sidi Bou Saïd, à quelques minutes du domicile familial. La veille, il avait chargé le commandant du yacht, Ilyes Ben Rebeh, de faire le plein de carburant.
Le matin du 14 janvier, après les formalités d’usage, le Sophie quitte le port. À peine sorti du golfe de Tunis, ­Belhassen ordonne au ­commandant de couper la radio et de ne pas répondre aux appels sur son téléphone portable, avant de lui enjoindre de mettre le cap sur le port de Trapani, en Sicile. Une fois arrivé à destination, il renverra le yacht et Ben Rebeh en Tunisie. On ne retrouvera la trace des fuyards que le 21 janvier, à l’aéroport de Montréal, au Canada, où ils atterrissent à bord d’un jet privé. Belhassen et les siens s’installent au Château Vaudreuil Suites Hôtel, dans les environs de la métropole québécoise. Mais à la suite de manifestations hostiles d’étudiants tunisiens dans la ville, ils sont obligés de quitter les lieux et résident depuis dans un lieu resté secret dans la région de Montréal. La Tunisie a demandé le gel des avoirs de Belhassen au Canada, ce qui a été fait, mais aussi son extradition, ce qui est plus long à obtenir, l’intéressé étant titulaire d’un permis de séjour permanent. Hamadi Touil, son bras droit et prête-nom dans les affaires, a quitté Tunis le 15 janvier muni d’un passeport diplomatique pour se rendre également – via Paris – à Montréal, où il est arrivé le 17 janvier.
Mohamed Sakhr el-Materi, 29 ans, était au Canada le 11 janvier pour une échographie de sa femme, Nesrine, enceinte. Après avoir déposé en route son épouse et leur fille dans un hôtel proche de Disneyland, dans la région parisienne, il est retourné à Tunis le 13 janvier pour assister à la session plénière de la Chambre des députés convoquée pour apporter son soutien à Ben Ali face à la révolte populaire. Ce jour-là, Sakhr jure qu’il est prêt à rendre des comptes devant la justice à propos de son enrichissement, jugé indécent, depuis son mariage avec la fille de Ben Ali. Mais dans la matinée du 14 janvier, il quitte le pays pour Dubaï à bord du jet privé d’Aziz Miled. Après la fuite de Ben Ali en fin de journée, Materi rejoint son épouse et sa fille à Paris pour les emmener vers une destination inconnue. Ils se trouveraient aujourd’hui à Dubaï, le séjour au Canada, où ils possèdent une propriété, se révélant hasardeux.
Arrêtés et/ou poursuivis
La plus grosse prise est l’arrestation, le 14 janvier au soir, juste après la fuite de Ben Ali, du général Ali Seriati, patron de la garde présidentielle, et de quatre de ses comparses. Seriati est aujourd’hui détenu dans une cellule individuelle à la base aérienne d’El-Aouina, mitoyenne de l’aéroport de Tunis-Carthage. Il est accusé de « complot contre la sûreté nationale, agressions préméditées, incitation à la violence et utilisation d’armes, meurtres et pillages sur l’ensemble du territoire ». Il était notamment le chef des snipers de triste mémoire qui ont abattu de sang-froid des manifestants désarmés à Sidi Bouzid, Kasserine et Thala, au plus fort de la révolte populaire. Il est par ailleurs soupçonné d’être le planificateur d’une série d’attaques destinées à semer le chaos dans le pays, notamment contre des édifices publics et des propriétés privées.
Deux semaines plus tard, c’était au tour de Rafik Belhaj Kacem d’être interpellé à son domicile, où il était en résidence surveillée. L’ancien ministre de l’Intérieur, qui avait conduit la répression sanglante de la contestation, est réputé proche de Seriati, Leïla, Abdelwahab Abdallah et Abdallah Kallel, un clan dans le clan dont on devrait reparler.
D’autres arrestations ont été opérées. Le jour même de la fuite de Ben Ali, une trentaine de membres du clan, alertés par Leïla, ont tenté de prendre le premier vol pour l’étranger, mais n’ont pu embarquer faute de place. Ils ont été « cueillis » dans le salon VIP de l’aéroport de Tunis-Carthage, où l’armée les avait opportunément regroupés. Vingt-cinq d’entre eux ont été maintenus en détention à la caserne d’El-Aouina pour tentative d’exportation illicite de devises. Parmi eux figurent le neveu terrible de Leïla, Imed, l’un de ses frères, Mourad Trabelsi, ainsi que deux de ses sœurs, Samira épouse Meherzi et Jalila épouse Mahjoub. Ont également été arrêtés Kaïs et Sofiène Ben Ali, fils de feu Moncef Ben Ali, le frère de l’ex-président, condamné en France pour trafic de drogue (dans l’affaire de la « couscous connection »).
Neuf membres du clan sont poursuivis pour « trafic, possession et commerce d’armes », dont Belhassen Trabelsi, Sakhr el-Materi (tous deux en fuite), Mourad Trabelsi et Hayet Ben Ali, la sœur du président déchu, qui réside en Allemagne. Enfin, douze autres sont accusés d’« acquisition illégale de biens mobiliers et immobiliers en Tunisie et à l’étranger »: Ben Ali, son épouse Leïla et des frères, sœurs et neveux de celle-ci – Belhassen, Moncef, Imed, Naceur, Adel, Moez, Jalila, Houssem et Samira. Sakhr el-Materi est également cité.
En résidence surveillée
Les trois principaux collaborateurs politiques de Ben Ali ont été assignés à résidence, et le bureau politique de l’ex-parti au pouvoir, le Rassemblement constitutionnel démocratique (RCD), dont ils étaient membres, a été dissous. Abdelwahab Abdallah, le « ministre de la propagande », n’était déjà plus à son bureau le jour de la fuite de Ben Ali. Il s’est caché plusieurs jours chez l’un ou l’autre de ses proches et a même fait courir le bruit qu’il avait pu fuir en France et se trouvait chez l’un de ses amis parisiens. Il sera finalement localisé dans la banlieue de Tunis une semaine plus tard et placé en résidence surveillée, mais il demeure injoignable à son numéro habituel de téléphone portable. Son épouse, Alya, a été littéralement chassée de la présidence de la Banque de Tunisie, à la tête de laquelle son mari l’avait propulsée avant qu’elle n’introduise d’autorité Belhassen Trabelsi dans le capital de la banque afin de lui permettre d’en prendre le contrôle.
Abdallah Kallel, autre faucon du régime de Ben Ali, a été « démissionné » de la présidence de la Chambre des conseillers (Sénat) pour être assigné à résidence. Maître de la « cuisine politique », Abdelaziz Ben Dhia, qui se trouvait au palais de Carthage le 14 janvier, a appris la fuite de Ben Ali devant son écran de télévision. Depuis, il est chez lui sous étroite surveillance.
En liberté
D’autres personnalités proches de Ben Ali ont été simplement relevées de leurs fonctions, à l’instar des membres du cabinet présidentiel, dont notamment Iyadh Ouederni, ministre-­directeur du cabinet présidentiel, qui était aussi au service de Leïla. Les trois filles de Ben Ali nées de son premier mariage avec Naïma, fille d’un ex-général, ainsi que leurs maris, n’ont pas été inquiétées: Dorsaf épouse de Slim Chiboub, Ghazoua épouse de Slim Zarrouk et Cyrine épouse (en état de séparation depuis un an) de Marouane Mabrouk. Néanmoins, Slim Chiboub, qui se trouvait en Libye au moment de la fuite de Ben Ali, n’est toujours pas rentré au pays.
Si les principaux barons du clan et leurs proches affidés sont bien connus, les personnes qui se sont enrichies à la faveur de leurs liens avec les Ben Ali et les Trabelsi, ou qui ont été leurs complices actifs au sein des institutions, de l’administration, des banques et de l’appareil d’État le sont moins ou pas du tout. Il appartiendra à la justice de déterminer la responsabilité des uns et des autres. C’est pourquoi Mohamed Ghannouchi, Premier ministre du gouvernement provisoire, a rappelé que, conformément aux règles du droit et au principe de la séparation des pouvoirs, les autorités ne pouvaient pas livrer des noms en pâture sans décision judiciaire. Du coup, nombreux sont les Tunisiens qui, gagnés par la suspicion, se demandent si ceux qui ont failli à leur mission ou profité de leur position auront à s’expliquer un jour devant la justice pour que le « système Ben Ali » ne puisse plus renaître de ses cendres, pas même sous une forme déguisée. 

« Est-ce à la Tunisie de supporter cette crise humanitaire ? »

La ville de Ben Guerdane a organisé l’accueil des étrangers qui fuient la Libye

« Vous voulez apporter quatre mille pains ? Non, nous avons assez de nourriture à la frontière, acheminez-les à l’aéroport de Djerba où les réfugiés attendent de pouvoir prendre un avion. » Houcine Bettaieb est tout sourire. Il est l’un des quinze piliers de « l’initiative de protection de la révolution de Ben Guerdane », ville de 100 000 habitants à 32 kilomètres de la frontière libyenne assaillie dès le 20 février par tous ceux qui fuient la Libye en guerre.

Mais ce professeur d’arabe qui s’est improvisé avec brio expert en logistique n’arrive pas à tempérer la générosité des Tunisiens. Des caravanes de solidarité pleine de denrées alimentaires, de vêtements, de matelas, de couvertures et de médicaments venues de Gafsa, Hammamet, Monastir ou Carthage continuent à converger vers le poste frontière de Ras Jedir et le camp de Choucha bâti par l’armée et le Haut-Commissariat aux réfugiés des Nations unies à sept kilomètres en retrait – où 17 000 personnes, Bangladais en majorité, attendent de pouvoir regagner leur pays.

« Une telle générosité eut été inimaginable du temps du régime de Ben Ali, tout le monde aurait eu peur que les dons soient détournés », affirme Houcine Bettaieb. En se libérant du joug du « benalisme », les Tunisiens, oppressés depuis 23 ans, font exploser leur altruisme et donnent avec prodigalité.

En attestent les dépôts où s’amoncellent des stocks impressionnants de bouteilles d’eau et de lait, de denrées en tout genre. Pas un carton n’est estampillé « UN » des Nations unies, les Tunisiens ont intégralement subvenu aux besoins des plus de 100 000 déplacés qui ont franchi la frontière.

Les débuts ont été périlleux

« Il n’y aura jamais trop, on ne sait pas ce qui peut arriver dans les jours à venir et si jamais le régime libyen tombe, on transportera les vivres de l’autre côté de la frontière », rêve Moncef Mabrouk, directeur de l’hôtel Nour. Il sert de quartier général à l’initiative de protection de la révolution qui a pris à bras-le-corps l’accueil des réfugiés.

Un comité de battants, créé dans cette ville, qui fut l’un des piliers de la révolution et revendique d’avoir été la première à crier « dégage ! » au président déchu dès août dernier. À ce moment-là, les autorités libyennes et tunisiennes ont voulu tarir le commerce informel de part et d’autre de la frontière, asphyxiant par là même la ville de Ben Guerdane, qui fut dès lors en guerre contre le régime.

Ce sont ces opposants qui sont allés au-devant des réfugiés. L’armée tunisienne est rapidement venue les épauler, bien avant que les organisations internationales et les ONG spécialisées ne s’ébranlent vers le sud tunisien.

Les débuts ont été néanmoins périlleux. « Le 20 février, ils sont arrivés par milliers à l’arrêt de bus. Nous avons apporté de l’eau, des sandwiches, réquisitionné la maison de la culture, la salle de sport, le foyer de l’école secondaire, les gens ont ouvert leurs maisons, mais nous étions submergés », raconte Houcine Bettaieb qui reconnaît avoir plusieurs fois pleuré devant tant de détresse humaine.

« Les trois premiers jours, les habitants de Ben Guerdane ont tout assumé », confirme le docteur Ramzy Ben Haji Nasr de la protection civile, médecin sapeur-pompier venu de Tunis prêter main-forte à la frontière. « Ils ont pris la place de l’État, et même organisé des fouilles, car au tout début, il y a eu la crainte d’infiltrations de la Libye pour faire chavirer la révolution tunisienne », poursuit-il.

"On a évité une catastrophe humaine"

Les policiers aux frontières ont travaillé sans compter. Les syndicalistes de la société de transport ont assuré des heures durant des trajets par bus. Les premiers convois alimentaires sont parvenus des villes voisines, avant qu’ils ne partent de tout le pays et les volontaires ont afflué. « Les médecins nous appellent pour venir en renfort, mais nous avons assez de monde », confirme Ikram Mzoughi, médecin anesthésiste, venu de Sousse pour le Croissant- Rouge.

Par cette exemplaire mobilisation matérielle et humaine, « on a évité une catastrophe humaine », estime Houcine Bettaieb. « Quand 5 000 Tunisiens arrivent à Lampedusa, l’Europe tout entière tremble. Nous, on a accueilli 10 000 personnes par jour ». « Les Tunisiens donnent, mais beaucoup sont pauvres, souligne la psychologue Olfa Jomaa. Est-ce à la Tunisie de supporter cette crise humanitaire ? »

Moncef Mabrouk ne peut s’empêcher de penser que « s’il s’agissait d’Européens qui fuyaient la Libye, la mobilisation pour leur rapatriement serait autrement plus efficace ». Or la grande majorité des 17 000 déplacés du camp de Choucha sont des Bangladais que leur pays n’est pas en mesure de prendre en charge. « Comment se fait-il que l’ONU ne dispose pas d’un fonds d’urgence ? » interroge Moncef Mabrouk.

Il espère que la mobilisation de Ben Guerdane portera ses fruits. « On ne peut plus faire de commerce avec la Libye, explique-t-il, nous avons dépensé tout notre argent dans cette crise humanitaire. Mais nous avons la mer et le désert, un port et l’aéroport de Djerba non loin, il faut investir à Ben Guerdane, les habitants sont travailleurs, vous ne le regretterez pas ! ».