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samedi 19 mars 2011

L’Europe est prête à aider la Tunisie


Le président du Parlement européen, Jerzy Buzek, a salué le courage du peuple tunisien, qui « a soufflé le vent du changement vers le monde arabe et le monde entier, ce qui ne permettra à long terme à aucun dictateur d’y résister ».
Ce vibrant hommage a été rendu lors de la conférence de presse qu’il a donnée vendredi 18 mars 2011 au siège de la commission européenne, à l’issue de sa visite officielle en Tunisie.
Le président du Parlement européen, Jerzy Buzek, a voulu s’exprimer devant la presse nationale sur les projets futurs de l’Union européenne en Tunisie, après le 14 janvier 2011.
« L’Europe est prête à aider la Tunisie nouvelle. Elle veut que nous le fassions. Nous offrons un nouveau partenariat plus orienté vers des valeurs et des peuples. Le Parlement européen donne tout l’appui possible à la transition démocratique et pourrait être particulièrement utile pour la construction de partis forts et indépendants » a-t-il déclaré
Politiquement, Jerzy Buzek a annoncé que sa mission en Tunisie a consisté à encourager l’appui possible à la transition démocratique des élections tunisiennes du 24 juillet 2011 et ce à travers une série de dispositions et d’aides qui tourneront autour de l’aide financière et du savoir-faire.
Economiquement, le président du Parlement européen a indiqué que la coopération bilatérale touchera la concrétisation de projets concrets en agriculture, en industrie et en tourisme.
Au sujet de la Libye, Jerzy Buzek a déclaré : « Je me félicite de la création d’une zone d’exclusion aérienne et je souhaite sa mise en œuvre rapide. Le cessez le feu annoncé par Kadhafi est une première étape, mais ne peut qu’être le début de la transition du pouvoir. Le régime de Khadafi a perdu toute légitimité et il doit s’en aller immédiatement »

LIBYE-TUNISIE: Le manque d’informations entrave la réponse humanitaire


RAS JEDIR, 19 mars 2011 (IRIN) - Alors que les Nations Unies viennent d’autoriser une zone d’exclusion aérienne au-dessus de la Libye et « toutes les mesures nécessaires », mis à part l’invasion, « pour protéger les populations et les zones civiles », les agences humanitaires présentes juste de l’autre côté de la frontière tunisienne essaient de se préparer à toute une série de cas de figure différents.

« La situation est vraiment étrange, » a dit Fakhreddine Sraoulia du Croissant Rouge Tunisien. « Nous devons être prêts à [faire face] au pire scénario, qui pourrait être l’arrivée de plusieurs milliers de personnes ou un retour aux scènes de chaos que nous avons vues à la frontière il y a deux semaines. Mais d’un autre côté, ce n’est peut être pas ce qui va se passer. »

Une augmentation brutale du nombre de réfugiés pourrait être provoquée aussi bien par une recrudescence des violences que par une amélioration, une accalmie de la situation.

« Nous ne sommes pas présents de l’autre côté et c’est difficile pour nous d’estimer qui nous allons accueillir dans les jours et les mois qui viennent, » a dit Firas Kayal, porte-parole de l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) au camp de transit de Choucha , situé à 25 kilomètres à l’intérieur de la Tunisie.

« Nous faisons de la planification d’urgence, tout en concentrant nos efforts sur le problème que nous avons ici, » a t-il dit à IRIN. « Nous continuons à penser que seuls 15 à 20 pour cent des travailleurs migrants de Libye ont quitté le pays. Les choses pourraient bien sûr changer de façon dramatique ; il nous faut donc être prêts. »

A Choucha, les ressources sont vraiment mises à rude épreuve, mais les organisations non gouvernementales (ONG) et les agences onusiennes disent se préparer à l’arrivée éventuelle de milliers de travailleurs migrants et de réfugiés de plus. L’Organisation internationale des migrations (OIM) dit avoir besoin de fonds supplémentaires pour augmenter la cadence des évacuations.

« Lundi [14 mars], l’OIM a évacué près de 4 000 migrants vers le Bangladesh, le Mali, le Soudan et d’autres pays à partir de Choucha, » a dit Mohammed Abdiker, directeur des opérations de l’OIM. « Cependant, la nuit d’avant, 7 850 personnes avaient fui la Libye. Le calcul n’est pas compliqué. Il faut vraiment accélérer les évacuations pour faire face à un afflux d’arrivants qui ne va pas s’arrêter dans un proche avenir. »

Selon des renseignements donnés à l’OIM par le gouvernement ghanéen, les groupes évacués comprenaient 800 Ghanéens chassés de leur domicile vers les plages de la cité libyenne de Misrata. Les migrants auraient reçu l’ordre de quitter le pays sous les deux jours.
« Nous voulons pouvoir évacuer 6 000 personnes par jour, » a ajouté M. Abdiker. « Mais pour ce faire, l’OIM a besoin de toute urgence de donateurs qui fournissent de nouveaux fonds substantiels, d’autant plus qu’on nous signale de plus en plus de migrants ayant besoin d’aide, en Libye comme à l’extérieur. »

Stockage de réserves

Afin de répondre à une augmentation dramatique du nombre de nouveaux arrivants, les organisations humanitaires font des réserves de nourriture, de fournitures médicales et d’articles non-alimentaires, dans le camp et aux abords du camp.

Cette semaine, 47 tonnes d’approvisionnement du Fonds des Nations unies pour l’enfance (UNICEF) - dont des kits d’hygiène et des rations nutritionnelles pour les enfants – sont arrivées à la ville frontalière de Ben Guerdane. L’UNICEF est en train d’installer 300 dalles de latrines et 80 toilettes chimiques. Choucha a aussi reçu un chargement de 319 tentes et en attend 3 600 supplémentaires.

A deux kilomètres de Choucha, s’est ouvert un camp de transit d’une capacité de 7 000 places, financé par les Emirats Arabes Unis ; le camp commence à se remplir.

Save the Children, qui a commencé à travailler à Choucha cette semaine, s’efforce de développer dans le camp des espaces mieux adaptés aux enfants, en cas de nouvel exode de familles venant de Libye. L’organisation aura bientôt six travailleurs qualifiés pour gérer les installations et distribue des lampes de poche aux familles à leur arrivée.

L’UNICEF prévoit de faire un recensement pour établir le nombre de familles installées dans le camp et a commencé à vacciner les moins de cinq ans contre les maladies les plus risquées.

Les ressortissants d’Afrique sub-saharienne

Au cours des derniers jours, le pourcentage de travailleurs migrants et de réfugiés de pays d’Afrique sub-saharienne arrivant au camp a augmenté. Selon le HCR, entre 40 et 50 familles se sont installées cette semaine dans la zone du camp de Choucha adaptée aux enfants.

Un bébé, le premier de Choucha, est né au camp le 13 mars.

« Il est important d’avoir au camp un espace destiné aux enfants et aux familles, » a dit à IRIN Mary, une Ghanéenne mère de deux enfants. « Quand de nouvelles familles arrivent, nous pouvons rester ensemble, plutôt qu’à l’autre bout du camp qui est surtout pour les hommes. »

Les ONGs se préparent également à un afflux de personnes souffrant de stress et de traumatismes.

Selon le Corps médical international (IMC), des informations non confirmées indiquent que des femmes sub-sahariennes auraient été séparées de leur famille et victimes d’attaques sexuelles alors qu’elles tentaient d’atteindre la frontière tunisienne.

vendredi 18 mars 2011

Pierre Lellouche en Tunisie : "la France est à vos côtés"

Accompagné de Mehdi Houas, ministre du Commerce et du Tourisme, Pierre Lellouche, secrétaire d'Etat français au Commerce extérieur, vient de donner une conférence de presse au siège de l’Institut arabe des Chefs d’Entreprise (IACE), à l’issue d’une visite de deux jours qu’il a qualifiée "d’extrêmement pleine". "Venir en Tunisie au moment où elle vit une histoire extraordinaire et accompagner sa transition démocratique est une réelle émotion et une vraie joie", a-t-il dit, rappelant les répercussions de la révolution tunisienne sur les centaines des milliers d’hommes dans la région, "ce qui prouve que la démocratie est aussi possible dans le monde musulman".

"La Tunisie est confrontée encore à des défis, avec  ce peuple qui découvre les valeurs de la liberté et de la justice et qui a des besoins importants", a-t-il indiqué, évoquant sa rencontre avec le Premier ministre tunisien, "où je lui ai assuré au nom du gouvernement, et de l’ensemble des Français de droite et de gauche que la France est à vos côtés".

Au-delà de la diplomatie et des ses symboles, la France appuiera la Tunisie sur le plan économique, a-t-il laissé entendre, annonçant la visite la semaine prochaine en Tunisie de son collègue de l’Industrie, Eric Besson. "Vous avez besoin de redémarrer votre croissance, et les 1200 entreprises françaises présentes en Tunisie ont le moral et comptent augmenter leurs investissements et leur présence en Tunisie, excepté quelques petits problèmes ça et là, des problèmes techniques et juridiques qui sont en train d’être réglés". Qu'en est-il au juste ? "Il y a des entreprises qui ont subi des dommages matériels, et qui ont besoin de règles pour sécuriser leurs investissements. Certaines entreprises contiennent des actifs de la famille de l’ex-Président, ces actifs appartiennent au peuple, et c'est au gouvernement tunisien de les récupérer", a-t-il répondu en substance.

"Les engagements futurs de la France en Tunisie dépendront des priorités du gouvernement actuel", a-t-il admis en réponse à une question. "C’est la Tunisie qui va établir son programme de relance, nous sommes en attente de vos besoins pour pouvoir fixer cette coopération et donner la possibilité aux entreprises françaises de travailler".

"La coopération entre la Tunisie et la France doit-être basée sur un principe gagnant/ gagnant à travers un transfert de technologie, et non de délocalisation de part et d’autre, a dit Pierre Lellouche, citant l’exemple de Danone où du lait tunisien est fabriqué par des machines françaises".


De son côté, Mehdi Houas, ministre du Tourisme, a indiqué que "ce qui reste à faire en Tunisie est difficile, mais le peuple tunisien saura être à la hauteur du challenge". Le ministre du Tourisme et du Commerce a parlé d’ un nouveau positionnement de la Tunisie par rapport à l’Europe. "La Tunisie était longtemps une destination Low cost, avec un tourisme de masse à bas prix, une industrie basée sur une fabrication à bas coût. Aujourd’hui avec cette révolution, et le respect du droit social, et du droit légal, nous sommes en train de présenter un deal gagnant/gagnant, non pas pour être une plateforme de délocalisation, mais une plateforme de relais pour attaquer l’Afrique".

"Il ne faut pas que le printemps arabe soit étouffé dans le sang"
Interrogé sur la frappe annoncée ce matin ( vendredi) "dans quelques heures" en Libye, et ses conséquences qui demeurent floues, Pierre Lellouche n’a pas donné une réponse claire se limitant à louer "l’effort de mobilisation de la communauté internationale pour que cesse  le massacre de la population libyenne par son guide actuel ou passé".

"Un gouvernant a un devoir de protection de sa population, et non de tuer son peuple au risque d’être traduit en justice. La France a dit non et nous avons mobilisé des pays européens, les Etats-Unis, et les pays de la Ligue arabe. Nous avons réussi à faire voter une résolution non sans mal, pour une zone d’exclusion aérienne, qui sous-tend une action militaire au besoin", a-t-il souligné. "Un sommet aura lieu demain à Paris en présence des Etats-Unis, des pays européens et arabes pour voir l’application de cette résolution".

"La France était au rendez-vous de ses valeurs, il ne fallait pas que le printemps arabe soit étouffé dans le sang par la répression libyenne", a-t-il indiqué s’abstenant de donner le moment prévue pour cette attaque militaire annoncée, "seul le Président de la République française, qui est chef des armées qui peut décider de l’emploi de la force".

Au sujet du conflit israélo-palestinien, la position de la France est claire, selon Pierre Lellouche, "nous avons demandé à Israël, en tant que pays ami, une position claire qui ne se borne pas à rendre la paix impossible par les constructions. Nous prônons une solution à deux Etats. Ce conflit facilite ceux qui exploitent le terreau de la misère. Il faut qu’on règle ce problème, si on veut empêcher que le fanatisme continue à s’accroitre". 

Tunisie : Une année fructueuse (OBG)


Pourvu que la Tunisie arrive à se remettre de l’instabilité politique qui avait frappé le pays en début d’année, et suite aux bonnes performances 2010, le secteur bancaire tunisien semble prêt à tirer les fruits des prévisions économiques mondiales (encourageantes) en 2011 et des efforts renouvelés au sujet des prêts non performants (PNP). Toutefois, des questions restent en suspens quant aux projets du gouvernement sur le long terme, notamment pour faire de cet état nord africain un centre régional financier.
Même si les données définitives ne sont pas encore disponibles, les performances du secteur semblent avoir été plutôt bonnes en 2010. Le principal courtier local Maxulla Bourse estime que les bénéfices nets du secteur bancaire ont augmenté de plus de 20% par rapport à 2009 pour atteindre 504 millions de dinars (257,08 millions d’euros) en 2010. Alors que toutes les banques n’ont pas encore annoncé leurs résultats pour 2010, les premiers signes sont positifs. L’institution publique et deuxième plus grande banque du pays, la Société Tunisienne de Banque (STB), a enregistré une hausse de 8,46% des dépôts de sa clientèle, avec 5,1 milliards de dinars (2,6 milliards d’euros) en 2010, ainsi qu’une augmentation de son portefeuille de prêts de 12,46% par rapport à 2009, atteignant les 5,4 milliards de dinars (2,75 milliards d’euros). Les bénéfices ont ainsi progressé de 5% par rapport à l’année précédente pour atteindre 42 millions de dinars (21,42 millions d’euros).
Les autorités cherchent à améliorer les perspectives du secteur et la banque centrale est aussi entrain de prendre des mesures pour s’assurer du bon fonctionnement du système financier face aux changements politiques en cours. Alors que le devenir de ces efforts reste incertain face à la transition politique, l’administration précédente prenait des mesures dans le cadre d’un programme de développement du secteur sur le long terme pour transformer la Tunisie en un centre régional de services financiers. Dans ce but, le gouvernement avait annoncé en juin 2010 une série de mesures, notamment une réduction du ratio de PNP du pays à moins de 7% des prêts, consolidant la mis en place de 400 nouvelles agences bancaires et une hausse de 3% à 5% du poids du secteur dans le PIB.
Dans le cadre de son programme à long terme, le gouvernement avait aussi annoncé plusieurs autres projets, dont la création de deux nouvelles organisations bancaires. La première, Tunisie Holding, serait chargée de développer la stratégie du secteur et de superviser les banques publiques, et la seconde, Al Moubadara, se chargerait des prêts à court terme destinés aux petites et moyennes entreprises. Le programme avait aussi comme autre objectif, de consolider le secteur en augmentant notamment les exigences de fonds propres à 100 millions de dinars (51 millions d’euros) d’ici 2014.
Les efforts destinés à réduire les PNP peuvent se baser sur le succès des années précédentes durant lesquelles, selon des chiffres du FMI, le ratio de PNP est passé de 24,2% en 2003 à 15,5% en 2008 et 13,2% en 2009. En 2009, ce taux est descendu à 14,1% pour les banques publiques et 12,5% pour les banques privées. Le taux de provisionnement des PNP est passé de 44,1% en 2003 à 58,3% en 2009 -57,1% pour les banques publiques et 59,2% pour les banques privées. Ces taux varient fortement d’une banque à une autre, certaines institutions réussissant mieux que d’autres.
Bien que les chiffres 2010 pour le secteur ne soient pas encore disponibles, la STP par exemple a annoncé un taux de PNP de 18,8% et un taux de provisionnements de 46,8% à la fin de l’année 2010. Attijari Bank a fait état d’un taux de provisionnement de PNP supérieur à la moyenne avec 68,1% contre 64,2% en 2009. La Banque Arabe de la Tunisie annonce elle un taux de provisionnement encore plus élevé (75,2% en 2010 contre 73,2% en 2009) et un taux de PNP de 7,1% en 2010 contre 8,7% en 2009. Quant à la Banque Internationale arabe de Tunisie (BIAT), elle a indiqué que ses prêts PNP ont chuté à 8,2% avec un taux de provisionnement de 71,3% à la fin de l’année 2010 alors qu’en 2009 ils s’établissaient respectivement à 9,4% et 70,3%.
Alors que les PNP déclinaient et que les taux de provisionnement augmentaient, la valeur des prêts aux particuliers dans le secteur bancaire étaient aussi à la hausse. Selon les chiffres de la banque centrale, ils ont atteint 10,7 milliards de dinars (5,46 milliards d’euros) en décembre 2010, soit une hausse approximative de 21% par rapport à décembre 2009. Les prêts immobiliers représentaient 78% de ce total et ont augmenté de 26% entre décembre 2009 et décembre 2010, pour atteindre 8,35 milliards de dinars (4,26 milliards d’euros). Depuis 2005, les crédits hypothécaires ont plus que triplé. Les prêts automobiles, même s’ils restent minimes, ont progressé rapidement durant ces cinq dernières années, passant de 150 millions de dinars (76,51 millions d’euros) à 335 millions de dinars (170,88 millions d’euros) à la fin de l’année dernière, soit une hausse de 120%.
Afin d’assurer un bon fonctionnement et une certaine fluidité du système bancaire dans le contexte des récents changements politiques, la banque centrale tunisienne a pris le contrôle en janvier des deux institutions qui ont été touchées par le changement de régime, la Banque de Tunisie ainsi que la seule banque islamique du pays, la Zitouna Banque. Dans le même temps, la banque centrale a tenté de rassurer les créanciers en déclarant à la presse internationale qu’elle disposait de suffisamment de réserves en devises étrangères pour répondre aux obligations financières du pays.
Alors que les récents événements politiques pourraient légèrement accentuer la tendance à la baisse des PNP sur le court terme, des progrès accélérés devraient être observés sur le long terme. Certes, il règne une incertitude quant aux projets à long terme du nouveau gouvernement pour le secteur, mais 2011 devrait être une année sans souci particulier pour les banques du pays d’autant que la banque centrale s’agite pour assurer la stabilité du système et pour répondre aux préoccupations des créanciers et investisseurs étrangers.

La France disposée à soutenir financièrement la Tunisie


TUNIS, 17 mars 2011 (TAP) - «Nous sommes dans l'attente des initiatives que la Tunisie va prendre, pour pouvoir l'accompagner et être au diapason de ses projets futurs », a souligné M. Pierre Lellouche, secrétaire d'Etat français, chargé du commerce extérieur.
Lors d'une séance de travail tenue jeudi à Tunis, avec M. Abdelaziz Rassaa, ministre de l'Industrie et de la Technologie, M. Lellouche, a souligné la volonté d'accompagner « l'immense révolution tunisienne » qui a eu un impact sur tout le monde arabe et la méditerranée et de l'aider à réussir économiquement et plus particulièrement dans le domaine de l'industrie.
Il a relevé, également, qu'il est du devoir de la France de soutenir les entreprises françaises implantées en Tunisie, surtout que ces dernières ont « une bonne impression de la Tunisie » et veulent y rester. Des consultations sont menées à cette fin, avec les entreprises françaises par le biais du MEDEF.
Le gouvernement français, vise à travers les visites successives de ministres et de hauts responsables, à apporter son appui à la Tunisie et l'aider dans son développement économique, a ajouté M. Lellouche.
Pour sa part, M. Rassaa, a précisé que les priorités du gouvernement tunisien portent, actuellement, sur le développement régional, l'emploi et l'énergie, annonçant que plusieurs fiches de projets sont à l'étude.
Il a indiqué qu'un plan de relance économique est en cours d'examen et sera lancé prochainement.
Les représentants d'entreprises françaises implantées en Tunisie qui ont pris part, à cette rencontre, ont exprimé leur disposition à accompagner la Tunisie dans ces différents projets, notamment dans le domaine technologique.

Paris envoie un haut responsable en Tunisie pour discuter des investissements

Le secrétaire d'Etat français chargé du Commerce extérieur, Pierre Lellouche, effectue jeudi et vendredi une visite en Tunisie pour discuter de la promotion d'investissements français avec le gouvernement de transition tunisien, a annoncé jeudi le ministère français de l'Economie et des Finances.
Il s'agit de "la première visite d'un ministre du gouvernement français à la tête d'une délégation d'une quinzaine d'entreprises françaises, représentant dix secteurs d'activités" en Tunisie, depuis l'installation d'un gouvernement de transition en janvier dernier après la chute du régime de Ben Ali, a affirmé le ministère français dans un communiqué.
L'objectif de cette visite vise à maintenir les entreprises françaises en Tunisie et à y assurer leurs investissements, a indiqué le ministère français.
M. Lellouche "abordera en direct et au cas par cas avec les autorités tunisiennes et les entreprises concernées, différentes thématiques telles que la juste compensation pour les dommages aux biens, le traitement des participations détenues par les affiliés de l'ancien régime dans les joint-ventures avec des entreprises françaises et la stabilisation du climat social", précise le communiqué.
M. Lellouche "annoncera des gestes concrets pour renforcer le partenariat privilégié entre la France et la Tunisie dans cette phase de transition", et "réaffirmera la volonté de la France d'être l'avocat de la Tunisie dans les enceintes européennes et multilatérales", ajoute le communiqué.
En février dernier, le président français Nicolas Sarkozy avait dépêché sa ministre de l'Economet et des Finances, Christine Lagarde, et son ministre chargé des Affaires européennes, Laurent Wauquiez, pour réaffirmer la confiance entre Paris et Tunis.

L'Amérique n'impressionne plus les Tunisiens

La visite d'Hillary Clinton à Tunis le 17 mars, a été marquée par un rejet populaire. La présence en force et peu discrète des officiers américains de sécurité n'était pas non plus pour plaire à la population.

 Sale temps pour la diplomatie occidentale en cette ère de Révolution en Tunisie. A la question posée par une consoeur à l'ambassadeur de France : "Quelle leçon la France ne nous donnera pas maintenant" (et qui l'a mis en rogne !). L'un de nous aurait pu, le 17 mars, si la conférence de presse avait eu lieu au ministère des Affaires étrangères, poser cette question à Madame Clinton : "Quelle menace nouvelle inventera l'Amérique pour tenir la Tunisie en laisse ?" [Une centaine de personnes opposées à la venue d'Hillary Clinton en Tunisie avait organisé un sit-in devant le siège du ministère des Affaires étrangères où des mesures de sécurité draconiennes avaient été mises en place, donnant lieu à des tensions entre les équipes de sécurité tunisiennes et américaines. La conférence a finalement eu lieu au siège du Premier ministre à la Kasbah après plus de trois heures de retard].

L'Oncle Sam a fabriqué Ben Laden et à ses yeux, Ben Ali "se justifiait" parce qu'il représentait "un rempart contre la mouvance intégriste ou ce qu'il  appelle le terrorisme". Et puis, les Tunisiens n'oublieront pas que Washington a pris son temps pour applaudir à la Révolution tunisienne. Et maintenant, que les choses se clarifient aux yeux de la Maison Blanche, Madame Clinton affirme "l'engagement américain à soutenir la transition démocratique tunisienne, politiquement et financièrement".

Politiquement, on sait que l'Amérique, pays d'un bipartisme de fait, serait très à l'aise  si une bonne centaine de partis politiques s'installaient sur l'échiquier au nom du respect des sensibilités. Et gare à écorcher les sensibilités religieuses ! Mais sur le plan financier, on ne sait pas vraiment comment vont s'y prendre les Américains.

Cela dit, la démarche américaine reste la même : sa diplomatie consiste immanquablement à faire brandir des menaces. Après Al-Qaïda, voilà que Hillary Clinton agite celle de Kadhafi. "La Tunisie sait très bien que si Kadhafi ne s'en va pas, il va très probablement créer des ennuis chez vous, en Egypte et à n'importe qui d'autre, c'est dans sa nature", a-t-elle déclaré sur Nessma TV. Cela ressemble a du chantage. C'est comme si elle demandait à la Tunisie - comme elle y avait fait allusion en Egypte [où Hillary Clinton s'est rendue le 15 et 16 mars]  - à aider à renverser Kadhafi. Et alors, on ne sait pas vraiment ce qu'est venue faire Madame Clinton. Que nous a-t-elle apporté ? A moins qu'elle ne soit venue prendre, chez nous, la température de la Libye. Quant à la parodie de sa conférence de presse, elle restera dans les annales. Bel échantillonnage de liberté d'expression. Il est vrai qu'elle ne pouvait pas bouger à son aise, comme quelques années en arrière, à Sidi Bousaïd, au centre Ettadhamen et à travers les associations mafieuses d'une certaine... Leïla Ben Ali.



Pierre Lellouche en Tunisie pour renforcer le commerce bilatéral

Le secrétaire d'Etat français au Commerce extérieur Pierre Lellouche a plaidé jeudi soir pour des "relations politiques et économiques les plus étroites possibles avec la Tunisie".
Arrivé jeudi avec une dizaine de chefs d'entreprise, M. Lellouche a indiqué à l'AFP être venu apporter "le soutien de la France" qui est "le premier avocat de la Tunisie dans l'Union européenne".
La France est le premier partenaire de la Tunisie, 1.250 entreprises y sont implantées, qui emploient environ 110.000 personnes. "Le climat est bon, nos entreprises veulent rester", a-t-il poursuivi.
Pour lui, l'instauration d'un état de droit est favorable aux affaires et est "dans l'intérêt de la transition", une allusion au système mafieux mis en place du temps du régime du président Ben Ali et du clan de son épouse.
Outre des visites de quelques sociétés françaises, le secrétaire d'Etat devait avoir un entretien vendredi avec le Premier ministre de transition Béji Caïd Essebsi.
La veille il avait rencontré les ministres du Développement économique, de l'Industrie et des Finances.
"Il s'agit de déterminer les moyens les plus concrets et immédiats d'accompagner la transition démocratique en cours" depuis la chute du président Ben Ali le 14 janvier, a-t-il expliqué.
Interrogé sur la position dominante de la France comme premier partenaire de la Tunisie, le secrétaire d'Etat a estimé que la relation commerciale bilatérale était "d'égal à égal".
"Notre dispositif d'accompagnement doit coller aux choix du gouvernement de transition", a encore dit Pierre Lellouche, qui dit être aussi venu "pour solder les problèmes qu'il y a pu avoir pendant la transition".
Alors que l'Italie est confrontée à un afflux très important de migrants tunisiens vers l'île de Lampedusa, Pierre Lellouche a par ailleurs estimé que "c'est en développant ce pays que l'on contrôlera les flux migratoires".
Il a de ce point de vue plaidé "pour un maximum de coopération en matière d'immigration légale et un maximum de fermeté concernant l'immigration illégale".
Concernant l'impact sur la Tunisie de la crise en Libye voisine, il a parlé de "répercussions immenses".
Sur le conflit lui-même et l'attitude de la communauté internationale face au régime du colonel Kadhafi, il a estimé que la France, très en pointe sur ce dossier, a eu "une attitude et une position plus morales que d'autres".

L'Onu approuve un recours à la force contre la Libye de Kadhafi

La résolution, présentée par le ministre des Affaires étrangères français, Alain Juppé, permet aux Etats membres de "prendre toutes les mesures nécessaires pour protéger les civils" menacés par les forces du colonel Kadhafi.

Le Conseil de sécurité de l'ONU a voté, jeudi soir 17 mars, en faveur d'un recours à la force contre les troupes du colonel Mouammar Kadhafi, ouvrant la voie à des frappes aériennes en Libye. La résolution a été votée a dix voix pour, zéro contre et cinq abstentions.

Alors que Mouammar Kadhafi a annoncé un assaut contre la ville de Benghazi, fief des rebelles, le ministre français des Affaires étrangères, Alain Juppé, a averti qu'il n'y avait plus beaucoup de temps pour intervenir. "C'est peut-être une question d'heures", a-t-il lancé.

Des frappes aériennes

Il y aura des frappes aériennes sur la Libye après l'adoption d'une résolution par le Conseil de sécurité de l'ONU, avait assuré le ministre français des Affaires étrangères, Alain Juppé. "J'ai déjà dit que nous mettrions en oeuvre la résolution, et la résolution prévoit la possibilité, pour les Etats membres qui le souhaitent, d'utiliser des moyens militaires", avait déclaré le ministre à un groupe de journalistes, à quelques heures du vote de la résolution. "Il n'est pas question de faire quelque chose au sol. C'est très clair. L'alternative, elle coule de source: c'est effectivement l'utilisation de la force aérienne", a ajouté Alain Juppé, venu à New York pour tenter de convaincre les pays membres du Conseil de sécurité d'autoriser un recours à la force contre l'armée du colonel Kadhafi. Des tirs de joie ont retenti dans la nuit de jeudi à vendredi à Benghazi, fief des insurgés en Libye, peu après l'adoption d'une résolution

"Toutes les mesures nécessaires"

La résolution "autorise les Etats membres (...) à prendre toutes les mesures nécessaires (...) pour protéger les civils et les zones peuplées de civils sous la menace d'attaques" par les forces du colonel Mouammar Kadhafi, y compris à Benghazi --ville de l'est de la Libye aux mains de la rébellion--, souligne le texte.
La résolution "décide d'établir une interdiction de tous les vols dans l'espace aérien" de la Libye "de manière à aider à protéger les civils", ajoute le texte. Le projet de résolution "décide d'établir une interdiction de tous les vols dans l'espace aérien" de la Libye "de manière à aider à protéger les civils".
L'expression "toutes les mesures nécessaires" ouvre la voie à des frappes militaires contre des cibles en Libye, même s'il est dit dans le texte qu'elles "excluent une force d'occupation" à l'intérieur du pays.

Des raids dès cette nuit ?

Des raids aériens ciblés pourraient intervenir dans la nuit de jeudi à vendredi sur des positions de l'armée libyenne, dès l'obtention d'un feu vert de l'ONU à un recours à la force, a-t-on appris de sources proche du dossier et diplomatiques françaises.

"A partir du moment où la résolution est adoptée, des actions militaires peuvent être engagées dans les heures qui suivent", ont confirmé de leur côté des diplomates français, également sous le couvert d'anonymat.
Ces raids pourraient être engagés dans le cadre d'une opération menée par la France, la Grande-Bretagne, le Qatar et les Emirats Arabes Unis, a-t-on précisé de source proche du dossier, une information qui n'a pas pu être confirmée dans l'immédiat d'autres sources.
 
"Une bataille décisive"
Le colonel Kadhafi prépare un "vrai génocide" en Libye, avait averti l'ambassadeur adjoint libyen à l'ONU, Ibrahim Dabbachi, qui a fait défection au régime, appelant à une intervention rapide de la communauté internationale, qui tergiversait depuis plusieurs jours.
Mercredi soir, Mouammar Kadhafi a annoncé que ses forces allaient livrer jeudi "une bataille décisive" pour conquérir Misrata, troisième ville du pays, à 150 km à l'est de Tripoli, dont les insurgés ont affirmé être toujours maîtres, malgré une offensive des pro-Kadhafi qui a fait, selon eux, au moins quatre morts et une dizaine de blessés.

Libye: l'ONU accepte le recours à la force

 
Le Conseil de sécurité de l'ONU a voté jeudi soir en faveur d'un recours à la force contre les troupes du colonel Mouammar Kadhafi, ouvrant la voie à des frappes aériennes en Libye.
La résolution avait besoin d'obtenir neuf votes positifs sur quinze et aucun veto de l'un des cinq membres permanents (Etats-Unis, Russie, France, Grande-Bretagne, Chine) pour être adoptée. Le texte a finalement obtenu dix voix en sa faveur, aucune opposition et cinq abstentions.
Le projet "décide d'établir une interdiction de tous les vols dans l'espace aérien" de la Libye "de manière à aider à protéger les civils". L'expression "toutes les mesures nécessaires" ouvre la voie à des frappes militaires contre des cibles en Libye, même s'il est dit dans le texte qu'elles "excluent une force d'occupation".
Un porte-parole du ministère de la Défense libyenne avait tenté de faire pression sur ce vote en indiquant que toute opération militaire étrangère allait "exposer tout le trafic aérien et maritime en Méditerranée au danger".

Divers pays prêts à intervenir

Il y aura des frappes aériennes sur la Libye dès l'adoption de la résolution, avait auparavant indiqué à New York le ministre français des Affaires étrangères Alain Juppé, qui a par la suite averti qu'il n'y avait plus beaucoup de temps pour intervenir. "C'est peut-être une question d'heures", a-t-il lancé.
Le Qatar et les Emirats arabes unis se sont également dit prêts à participer à des opérations militaires conjointes dans le cadre du mandat des Nations unies, a affirmé jeudi un diplomate onusien après le vote.
Sur le front humanitaire, les organisations humanitaires et les autorités égyptiennes se préparaient à un exode massif de Libyens vers l'Egypte, seule échappatoire possible face à l'avancée des troupes de Mouammar Kadhafi dans l'est de son pays.
Près de 300'000 personnes ont fui le pays depuis le 15 février. La Croix-Rouge internationale a retiré son personnel de Benghazi, disant être "extrêmement inquiète de ce qui arrivera aux civils".

Explosions dans la nuit à Benghazi

Des tirs de joie ont retenti dans la nuit de jeudi à vendredi à Benghazi, fief des insurgés en Libye, peu après l'adoption de la résolution.
Auparavant, trois fortes explosions ont été entendues jeudi peu après minuit à Benghazi, dans l'est de la Libye, suivies immédiatement des tirs de la défense anti-aérienne dans le même secteur, ont constaté des journalistes de l'AFP.
Le commandement des rebelles à Benghazi a lui appelé les insurgés à rejoindre leurs postes d'artillerie et de lance-missiles, après l'annonce par le leader libyen de l'assaut contre le fief des rebelles.

jeudi 17 mars 2011

Libye : la France veut agir vite


Les dirigeants français souhaitent une action militaire dès l’adoption de la résolution sur la Libye par l’ONU.
A quelques heures du vote de jeudi soir par le Conseil de sécurité de l’ONU sur une résolution autorisant des opérations militaires en Libye, la France a rappelé qu’elle brigue une action militaire dans les toutes prochaines heures en cas d'adoption de cette résolution. Et ce, à deux reprises, via son Premier ministre et son représentant du Quai d’Orsay.

"Le temps presse"

A New-York, le ministre français des Affaires étrangères doit défendre en personne ce projet de résolution franco-britannico-libanais visant à mettre fin à la répression du soulèvement contre le régime du dirigeant libyen. C’est d’ailleurs à son arrivée aux Etats-Unis qu’Alain Juppé a indiqué qu'en cas de vote positif - sur lequel Paris se dit confiant -, la France et ses partenaires mettraient très vite la résolution en oeuvre.
Même son de cloche du chef du gouvernement. François Fillon a souligné jeudi soir que la France souhaitait une action militaire dans les toutes prochaines heures en cas d'adoption de la résolution sur la Libye par le Conseil de sécurité de l'ONU, dans le journal de 20 heures de France 2. "C'est la France qui depuis plusieurs jours est à la manoeuvre pour essayer d'obtenir que cette résolution soit votée par le Conseil de sécurité", a-t-il rappelé.
François Fillon a assuré que le temps "presse" "et la menace du colonel Kadhafi montre à quel point il est urgent que la communauté internationale se mobilise".

La Ligue arabe, premiers à agir ?

Mais François Fillon a insisté sur la volonté française d'impliquer des pays arabes dans cette démarche. Si la résolution est adoptée, "nous prendrons dès les prochaines heures contact avec la Ligue arabe pour organiser une rencontre" avec l'Union européenne, a-t-il expliqué. Car "les pays de la région ont vocation à intervenir", a avancé le Premier ministre.
Des diplomates français ont indiqué que les frappes pourraient avoir lieu dès vendredi après consultation avec les pays de la Ligue arabe. Les opérations pourraient viser les pistes des aérodromes et les convois de l'armée libyenne. Un sommet tripartite sur la Libye, réunissant l'Union européenne, l'Union africaine et la Ligue Arabe, pourrait se tenir dès samedi à Paris.
Le projet de résolution prévoit la mise en place d'une zone d'exclusion aérienne et affirme que les Etats membres de l'ONU pourront "prendre toutes les mesures nécessaires" pour protéger les civils en Libye.

المحامي التونسي الذي أثّر في العالم Tunisie sidi bouzid

شكرا للشعب التونسي الشقيق الحر الثائر

المحامي عبد الناصر العويني واروع مرئية في ثورة تونس

يا شَعْبْ البُوعْزِيزِي رَاجَعْ


Hillary Clinton plaide pour les réformes en Tunisie

La secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton, en visite à Tunis, a promis jeudi que les Etats-Unis apporteraient leur soutien à la Tunisie nouvelle issue de la "révolution de jasmin" en janvier dernier.

Cette révolution qui a chassé du pouvoir Zine ben Ali "n'est que le commencement" et des réformes politiques et économiques doivent suivre, a-t-elle dit à l'issue d'une tournée qui l'avait d'abord menée en Egypte, où le régime de l'ancien raïs Hosni Moubarak a également été renversé le mois dernier.
"La difficile tâche de bâtir une démocratie n'est pas aussi spectaculaire qu'une révolution. On la mène dans les bureaux, les maisons, les écoles, les édifices publics. C'est souvent frustrant (...) mais c'est ce qui reste à faire", a dit l'ancienne première dame des Etats-Unis sur la chaîne de télévision Nessma.
Après avoir rencontré le président par intérim Fouad Mebazza, le Premier ministre Béji Caïd Essebsi et le ministre des Affaires étrangères Mouled Kefi, Hillary Clinton a assuré que les Etats-Unis se tiendraient aux côtés des Tunisiens au cours de cette "transition vers la démocratie et la prospérité".
Devant le ministère des Affaires étrangères, où la chef de la diplomatie américaine ne s'est pas rendue, des manifestants ont dénoncé sa visite en Tunisie. "Clinton dehors!", pouvait-on lire sur leurs banderoles.
"Nous avons fait la révolution tout seuls, sans que personne ne nous aide. Les Américains ont pendant longtemps soutenu le dictateur (Ben Ali) et ils veulent maintenant récolter les fruits de notre révolution", a déclaré l'un des manifestants.
Hillary Clinton a souligné lors de sa visite la nécessité pour la nouvelle équipe au pouvoir de créer des emplois.
"Il faut un plan de développement économique, il faut créer des emplois. Le peuple tunisien le mérite", a-t-elle dit, précisant que les Etats-Unis participeraient cette année à une conférence de donateurs pour venir financièrement en aide à la Tunisie.
"La révolution a suscité tant d'espoirs qu'il faut les traduire dans les faits, par des réformes économiques et politiques", a-t-elle ajouté.

 

Hillary Clinton demande aux Tunisiens de ne pas décevoir les espoirs nés de la révolution

La secrétaire d’État américaine Hillary Clinton a fait escale à Tunis, au cours de sa tournée en Afrique du Nord. Si sa visite n'a pas été bien appréciée par tous, elle a réaffirmé la nécessité pour la Tunisie et l’Égypte de devenir des "modèles du type de démocratie" que Washington souhaite voir émerger.


Hillary Clinton a poursuivi sa tournée en Afrique du Nord avec une escale en Tunisie. Arrivée tard mercredi soir du Caire, Mme Clinton a rencontré jeudi 17 mars le président par intérim, Fouad Mebazaa, et devrait aussi s’entretenir avec le ministre des Affaires étrangères Mouled Kefi et le Premier ministre Béji Caïd Essebsi.

La secrétaire d’État américaine a estimé que la Tunisie était « l’épicentre » des révoltes du monde arabe. « Cette révolution a suscité tellement d'espoirs, nous devons maintenant les transformer en résultats, et cela passera par une réforme économique et une réforme politique », a-t-elle déclaré.
Délégation américaine
Hillary Clinton a promis une aide internationale au nouveau gouvernement. « Je vais envoyer une délégation des États-Unis, car nous voulons savoir ce que veut la Tunisie », a-t-elle promis. « Nous ne voulons pas venir et dire "Voilà ce que pensent les États-Unis !" », a-t-elle insisté en annonçant la tenue « dans quelques mois [d’] une conférence de pays donateurs ».
Au Caire, avant de partir pour Tunis, elle avait souligné que, pour Washington, il était essentiel que l'Égypte et la Tunisie, les pays frontaliers de la Libye (est et ouest), « soient les modèles du type de démocratie que nous souhaitons voir ». C'est « un enjeu énorme », avait-elle insisté.
Hillary Clinton devait en outre rendre visite au Croissant-Rouge tunisien, auquel elle a offert du matériel, et qui est mobilisé par la crise humanitaire provoquée l'afflux de dizaines de milliers de réfugiés qui fuient la situation chaotique en Libye.
"La Tunisie n’a besoin de personne"
Mais cette première visite officielle de la chef de la diplomatie américaine de l’ère post-Ben Ali n’a pas été appréciée par tous les Tunisiens. Quelques centaines de manifestants se sont rassemblées à Tunis sans incident pour marquer leur opposition.
« Les Tunisiens ont fait leur révolution par leurs propres moyens, ils sont capables de construire leur nouvelle Tunisie sans l'intervention de personne », a rappelé Radhia Nasraoui, avocate et militante des droits de l'homme.
Avant de quitter Tunis, Hillary Clinton doit s’exprimer jeudi soir sur la chaîne de télévision privée Nessma TV à 21 heures locales selon la chaîne avec la participation du public.

S.M. le Roi Mohammed VI reçoit le Premier ministre tunisien




Un communiqué du Cabinet royal a indiqué que cette visite, la première du genre que le Premier ministre tunisien effectue en dehors de la Tunisie depuis son entrée en fonction, illustre les liens de fraternité et les solides relations historiques qui unissent les deux pays et les deux peuples frères, et consacre la tradition de concertation et de coordination entre eux. Elle intervient aussi dans le but de renforcer les relations privilégiées de coopération et de solidarité que les deux pays entretiennent dans tous les domaines. Elle offre également l'occasion de procéder à des échanges de points de vue sur des questions arabes, régionales et internationales d'intérêt commun, ajoute le communiqué.

Au cours de cette audience, le Premier ministre tunisien a exposé les développements de la situation dans son pays, ainsi que les mesures de réforme prises par le gouvernement tunisien pour permettre à toutes les composantes du peuple tunisien de s'investir dans le processus de développement et de démocratie. À cette occasion, Sa Majesté le Roi a exprimé son appréciation et s'est félicité de voir que les différentes composantes et forces vives en Tunisie adhèrent unanimement à la voie du dialogue et de la concorde, afin que le peuple tunisien frère puisse réaliser ses aspirations en termes de quiétude, de stabilité, de progrès et de prospérité, et que la Tunisie puisse continuer à remplir le rôle constructif et efficient qui est le sien au sein de son environnement maghrébin et régional.

À cet égard, précise le communiqué, Sa Majesté le Roi a réaffirmé la pleine disposition du Maroc à soutenir cet effort visant à mener à bien la transition souhaitée.
Concernant l'Union du Maghreb Arabe, le Souverain a réaffirmé la nécessité de consolider les fondements de l'Union en tant que choix stratégique incontournable, et en tant que mécanisme de coopération et de solidarité entre les cinq États de l'Union, et ce en accord avec l'esprit et la lettre du Traité fondateur de Marrakech, et conformément à une vision prospective tenant compte des aspirations réelles des peuples de la région en matière de co-développement et de construction démocratique.

Dans ce contexte, le Premier ministre tunisien a relevé que la question du Sahara constitue un obstacle à l'intégration maghrébine et qu'il est important de trouver une solution politique et définitive à cette question, conformément la légalité internationale.

Le Premier ministre tunisien s'est également félicité de la teneur du Discours Royal du 9 mars 2011, ainsi que de la vision innovante de Sa Majesté le Roi, qui s'inscrit dans le cadre des initiatives réformatrices visant à mettre au point un projet de société pour un Maroc évolué et moderne.

S'agissant des événements en cours dans certains pays arabes, notamment la Libye, le Premier ministre tunisien a salué les positions sages de Sa Majesté le Roi à ce sujet, affirmant partager la grande préoccupation du Souverain face à l'escalade des violences et des combats dans ce pays frère, et de leurs retombées sur la stabilité et la sécurité de la région.

Par ailleurs, M. Caïd Essebsi a exprimé les remerciements de son pays à Sa Majesté le Roi, et sa profonde gratitude pour les aides humanitaires que le Royaume du Maroc a fournies à la Tunisie afin de l'aider à faire face à l'afflux massif des communautés étrangères, consécutif à ces événements.

Cette audience a été également l'occasion d'exprimer une satisfaction commune quant au niveau atteint par les relations privilégiées entre les deux pays, ainsi qu'une détermination à élargir les perspectives de développement de ces relations, en veillant notamment à la mise en œuvre optimale de l'Accord d'Agadir pour la création d'une zone de libre-échange arabo-méditerranéenne, et la levée des barrières qui empêchent la mise au point d'un partenariat économique répondant aux exigences de la mondialisation et des ensembles régionaux.

Cette audience s'est déroulée en présence du Premier ministre Abbas El Fassi et du secrétaire d'État tunisien aux Affaires étrangères, Redhouane Nouicer.

mercredi 16 mars 2011

35 desaparecidos cerca de Lampedusa

Treinta y cinco inmigrantes clandestinos que navegaban de Túnez hasta la isla italiana de Lampedusa desaparecieron en la noche del lunes al martes, según informó la agencia de prensa italiana ANSA citando a las autoridades portuarias.
A bordo de la embarcación viajaban 40 personas de las que cinco pudieron ser rescatadas con vida por un barco. Fueron estos náufragos los que dieron cuenta de las desapariciones al equipo de salvamento marítimo.
Desde el lunes pasado, 1.623 inmigrantes irregulares -entre ellos seis mujeres y seis niños- desembarcaron en Lampedusa, donde llegaron a bordo de 21 embarcaciones. Todos ellos procedían de Túnez.
Desde el derrocamiento del presidente tunecino, el 14 de enero, más de 10.000 personas han llegado a Lampedusa, según el Alto Comisionado para los Refugiados de la ONU.
Este temor a la inmigración irregular incitó, probablemente, al Gobierno italiano a rechazar ayer el atraque del buque Mistral Express en Augusta (Sicilia). Transportaba 1.850 pasajeros, en su mayoría trabajadores marroquíes evacuados de Trípoli y que regresaban a su tierra.
El buque solicitó poder repostar en el puerto siciliano, pero el Ministerio del Interior italiano se lo denegó so pretexto de que carecía de información sobre el ferry. El Ministerio de Exteriores marroquí se declaró "sorprendido" por el rechazo italiano.

Egipto, Túnez y Sudamérica

He aquí una idea interesante que está rondando en círculos diplomáticos de la capital de Estados Unidos: tratar de que Egipto, Túnez y otros países del mundo árabe aprendan algunas de las lecciones de los procesos de transición democrática de América Latina. Sergio Bitar, un conocido político de centro-izquierda de Chile que ocupó varios ministerios y acaba de regresar de una visita de trabajo a Egipto, hizo referencia a este punto durante un discurso pronunciado el pasado miércoles en el centro de estudios Diálogo Inter-Americano.
Bitar y Genaro Arriagada, otro miembro de la coalición opositora que derrotó al ex dictador chileno general Augusto Pinochet en el plebiscito de 1988, viajaron a Egipto invitados por el Instituto Nacional Demócrata, para encontrarse con los líderes políticos egipcios y compartir con ellos la experiencia que condujo a Chile hacia una democracia exitosa.
Si bien existen diferencias entre Pinochet y el recientemente destituido dictador militar egipcio Hosni Mubarak, así como entre la manera en que ambos fueron derrocados, hay varias cosas que Egipto podría aprender de la experiencia chilena, dijo Bitar. Entre las más importantes:
1. No caer en el pánico. Así como en Chile prevaleció la razón entre los políticos que sucedieron a la dictadura militar, es probable que en Egipto ocurra lo mismo, aseguró Bitar. "Mis conversaciones con los principales líderes políticos egipcios y fuerzas sociales en El Cairo me permiten asegurar que en Egipto existen condiciones favorables para un proceso democratizador con una impronta cívica y secular'', dijo Bitar. Si bien algunos funcionarios de EE UU y Europa temen un giro hacia el fundamentalismo o hacia la ingobernabilidad en Egipto, esos riesgos "parecen altamente improbables", agregó.
Bitar -cuyas reuniones en El Cairo incluyeron dos encuentros con líderes del movimiento radical de los Hermanos Musulmanes- asegura que la Hermandad ha reiterado su decisión de convertirse en un partido político, que no presentará un candidato a las elecciones presidenciales, y que sus dirigentes cuentan con mucho menos apoyo popular que otros políticos egipcios.
2. Crear urgentemente una coalición de partidos políticos. En Chile, una de las principales razones detrás del éxito de los Gobiernos de centro-izquierda que sucedieron a Pinochet fue que lograron formar una coalición, que comenzó con 17 partidos y finalmente se redujo a cuatro partidos miembros. En Egipto, existen actualmente alrededor de 10 partidos que, a menos que se unan, serán incapaces de negociar una agenda democrática común con los militares, o podrían dar a los militares una excusa para quedarse en el poder ante el peligro de un caos.
"El principal peligro en Egipto es el del empantanamiento de la transición, por la debilidad y dispersión de las fuerzas emergentes", señaló Bitar. "El hecho es que, hoy por hoy, la totalidad del poder está en manos de los militares. Y aunque estos han asegurado que su permanencia en el poder será breve, siempre se corre el riesgo de que ese plazo se extienda".
Cuanto más tiempo se hagan cargo los militares de las operaciones cotidianas de las agencias gubernamentales, más difícil les resultará a los partidos políticos ganar espacios y desarrollarse, y más posibilidades de conflicto habrá.
3. Crear una Comisión de la Verdad y la Reconciliación. Un órgano como el creado en Chile después de Pinochet y más tarde en Sudáfrica al terminar el régimen del apartheid, para evitar que la gente se tome la justicia por su mano, o que salgan a flote heridas del pasado varias décadas después. Asimismo, Bitar aconseja que EE UU y Europa no intenten influir en el proceso con presiones para excluir a ninguna fuerza política.
Mi opinión: estoy de acuerdo con la mayoría de los conceptos de Bitar, especialmente en lo que se refiere a la necesidad de crear en Egipto una coalición de partidos políticos opositores. Pero agregaría otra importante lección que Egipto podría aprender de Chile: no sucumban a la tentación de destruir a ciegas absolutamente todo lo que hizo el antiguo régimen.
Uno de los secretos del éxito político y económico de Chile -que ha reducido el índice de pobreza de más del 40% a un 14% de la población en los pasados 20 años- fue que la coalición de centro-izquierda que ganó las elecciones tras la dictadura de Pinochet preservó algunas de las medidas económicas y de política exterior del régimen militar, y las mejoró.
La coalición opositora chilena, con una buena dosis de pragmatismo, conservó lo que funcionaba, y cambió todo lo demás. Sería bueno que Egipto y sus vecinos que están saliendo de dictaduras militares respiren hondo, y sigan ese camino.

Gobernantes fosilizados e indignación popular

Suele pasar a veces en la historia. La tranquilidad es aparentemente absoluta. Los grandes poderes y la diplomacia internacional no contemplan disturbios o alteraciones sustanciales del orden. Y, de repente, por causas casi inexplicables, llegan noticias de revueltas, crisis de autoridad y serias amenazas de inestabilidad que cogen a todos por sorpresa. Los acontecimientos van más deprisa que las explicaciones que de ellos pueden darse y el entusiasmo inicial se evapora ante las dudas e incertidumbres generadas por la protesta. ¿Qué está ocurriendo en el mundo árabe?
Las raíces del conflicto parecen estar, si aceptamos, con la necesaria precaución, las noticias que los propios protagonistas y observadores nos proporcionan, en la tensión creciente entre un sector de la sociedad que se ha modernizado y ha accedido a la cultura y unos gobernantes fosilizados que se aferran al poder absoluto en vez de ensanchar su base política. No es el hambre ni la desigualdad las que lo causan, aunque la carestía de productos básicos y la mala distribución de la riqueza están en el telón de fondo de las revueltas. Lo que sale a la superficie es la indignación moral frente a unas autoridades corruptas que exhiben su autoridad personal y opulencia y se refugian en el pasado para eludir los cambios. Numerosos grupos de la población les han perdido el respeto y la reverencia y no soportan que legitimen más su autoridad en principios religiosos o en mitos del pasado.
Esos grupos que se rebelan, jóvenes fundamentalmente, han optado por dejar el acomodo rutinario en el que se habían instalado sus mayores, por resistir abiertamente, una actividad sumamente peligrosa en esos países. Han dado el arriesgado paso desde la mera supervivencia a la resistencia, desafiando a la autoridad y a sus instituciones represivas. Consiguieron sus objetivos en Túnez y Egipto, con la caída de Ben Ali y Hosni Mubarak, abrieron las puertas a la movilización en otros países como Yemen, Jordania o Argelia y se han topado en Libia con un Estado más represivo y más dispuesto a suprimir las protestas con métodos violentos.
Cabe la posibilidad de que en este escenario de cambio y rebeldía inaugurado en Túnez apenas hace unas semanas, algunos gobernantes hagan concesiones que sean suficientes para acallar durante un tiempo las posibles movilizaciones y resistencias. Lo que está ocurriendo en Libia, no obstante, merece especial consideración. Que haya surgido una protesta tan abierta y enérgica frente a un dictador como Muamar el Gadafi es un lujo que pocas veces está al alcance de las clases subordinadas.
Pasado el regocijo y entusiasmo inicial, las fuerzas rebeldes se encuentran ante una montaña casi imposible de escalar, a no ser que la intervención internacional les empuje. Estados Unidos y las potencias europeas saben lo difícil que es levantar ahora y consolidar después una alternativa democrática a Gadafi porque son ellos mismos lo que, con su apoyo al dictador, han evitado durante décadas ese camino. Pero tampoco es necesario esperar a una matanza masiva de civiles, algo muy probable si la resistencia no encuentra auxilio de forma rápida, para cambiar el rumbo y poner en marcha medios extraordinarios que puedan derribar al tirano y a sus servidores.
Además de la represión, sufrimiento y miseria que va a provocar sobre cientos de miles de personas, la posible victoria de Gadafi constituirá una humillación para la democracia. Sería un malísimo ejemplo que quienes quieren parar el reloj de la historia encuentren todavía más gloria, poder y opulencia a costa de sus víctimas. Hasta ahora, visto lo ocurrido en Túnez y Egipto, el objetivo fundamental de la protesta era suprimir los rasgos más opresivos del sistema. Eso no es posible en Libia, donde los mecanismos de represión de la dictadura no solo van a contener la rebeldía, sino que pueden ocasionar una masacre.
Parece normal que los que vivimos en los países ricos tengamos temor a que todo ese viejo orden, que nos da petróleo y una supuesta estabilidad frente al radicalismo islamista, se desmorone. Menos lógico resulta, sin embargo, que con lo caras que están la libertad y la democracia, con lo que nos costó conseguirlas y mantenerlas en Europa y en Estados Unidos, no tendamos la mano a quienes lanzan su rebeldía, su indignación moral, frente a gobernantes fosilizados que se refugian en la fuerza para perpetuar sus privilegios. Como la protesta no es obra de agitadores, ni se trata tan solo de la frustración de expectativas materiales, va a ser difícil que vuelva la tranquilidad, los buenos tiempos en que los autócratas pisaban con descaro la dignidad de sus pueblos sin miedo a la resistencia. Es un buen momento para acabar con ese despotismo, justo cuando sus propios súbditos se atreven a desafiarlo. La historia no suele dar tantas oportunidades.

Efectos geopolíticos de una insurrección inesperada

Las revueltas en el Norte de África y parte de Oriente Medio están poniendo en evidencia el fin de una época de relaciones políticas de la región con Europa y Estados Unidos. El levantamiento desde Túnez y Egipto hasta Bahréin y Yemen muestra que ni los poderes dictatoriales ni la diversidad de opositores han contado con Washington o los Gobiernos europeos para sus decisiones. En el futuro, en cambio, será Turquía un elemento clave de la reforma política en estos países.
Estados Unidos y Europa mantuvieron durante décadas sus políticas hacia los regímenes locales, considerando que las dictaduras continuarían eternamente, como las pirámides egipcias. Peor aún, pese a las informaciones de las embajadas (que conocemos por Wikileaks), los poderes occidentales creyeron que los árabes eran apáticos hacia la democracia, que las formas autoritarias de gobierno eran las únicas posibles, y que, en todo caso, resultaba económicamente y políticamente rentable convivir con los dictadores.
Desde el punto de vista económico se trataba de tener acceso fácil y previsible a los recursos energéticos y a mano de obra barata para establecer industrias. Políticamente, un mundo árabe dominado por líderes corruptos aliados de Occidente era la garantía contra el ascenso del Islam político radical. A la vez, pese a su retórica, estos líderes protegían el acuerdo geopolítico de Estados Unidos y Europa para apoyar a Israel y mantener controladas las demandas palestinas. El eje de este pacto ha estado anclado especialmente en la masiva ayuda militar de Estados Unidos a Egipto y Jordania, mientras los otros países árabes han sido cómplices con su ineficacia y pasividad.
Desde que las revueltas comenzasen en Túnez, tanto Estados Unidos como los principales países que fueron expotencias coloniales en la región dieron respuestas limitadas. Esto fue coherente con no haber visto que las condiciones para una explosión social estaban servidas: una masa creciente de jóvenes mejor educados pero estructuralmente desempleados, unas políticas económicas que generan desempleo, el aumento de los precios de los alimentos, las expectativas crecientes reproducidas por los medios de comunicación global, y unos gobiernos represivos en manos de líderes que han perdido la legitimidad de una lejana lucha anti-colonial.
El análisis de Estados Unidos y Europa era, en gran medida, una continuación de la lógica de la Guerra contra el Terror de George W. Bush y el discurso de la derecha en Europa, con su temor a que la democracia pueda acarrear inestabilidad, esta provoque movimientos migratorios "bíblicos", como ha dicho el ministro de Exteriores italiano, y eventualmente se abra la puerta a los partidos islamistas. Esta alianza implícita de intereses se completaba con el interés de Israel en mantener un statu quo en el mundo árabe que le garantizara una paz fría a cambio de continuar siendo la mayor potencia económica, militar y nuclear de la región.
Atrapados en esa explicación sobre el mundo árabe, cuando la gente salió a la calle, los gobernantes occidentales se quedaron sin palabras o en evidencia. Por ejemplo, la ministra de Exteriores francesa aconsejando al dictador tunecino como lidiar con los manifestantes, o Gran Bretaña y Bélgica vendiendo armas utilizadas en la represión. La inercia y los lazos económicos y políticos les impidieron pensar que este levantamiento podría ser la segunda independencia del mundo árabe, luego de haber conquistado hace medio siglo la soberanía pero nunca la democracia. Si esta hipótesis es correcta, la revolución actual será, además, antes nacionalista y democrática que religiosa.
Mientras que los dictadores no han hecho caso a Occidente sobre cómo debían iniciar la transición o marcharse sin matanzas de por medio, el levantamiento tomó por sorpresa a todo el mundo, incluyendo a los temidos islamistas radicales en Egipto y Túnez. En Jordania, Marruecos, Argelia y Arabia Saudí los Gobiernos se han apresurado a aumentar salarios, cambiar ministros y prometer reformas.
La incógnita es cuál será el modelo que seguirán estos países en sus transiciones. La mera prescripción occidental de volverse democráticos no es suficiente. Ante la presencia de partidos islamistas, y el peso de la religión en las sociedades árabes, los modelos a los que se mira en la región son Irán y Turquía. El primero está desprestigiado: es difícil que millones de personas pidiendo más libertad vean a Mahmud Ahmadineyad como su guía.
En el caso de Turquía, miembro de la OTAN y eterno aspirante a ingresar en la UE, hay una atractiva complejidad. Podría ser un modelo a seguir aunque tiene una tradición parlamentaria de la que carecen, por ejemplo, Yemen y Libia, países organizados sobre estructuras tribales a las que se superpuso el modelo colonial. Turquía tiene un ejército fuerte y respetado, como en Egipto, y el país se encuentra en un proceso de democratización y constante negociación interna entre seculares e islamistas. Al mismo tiempo, su diplomacia desempeña un fuerte papel regional y crecientemente global como una de las potencias económicas y políticas emergentes, junto con Brasil, India y China. Washington y los europeos deberán, inevitablemente, contar con el factor turco para renegociar su papel en la región.

Los refugiados de Ras Jdir


Caminando por el campamento Un hombre camina por el campo de desplazados de Ras Jdir, Túnez, donde han ido a parar miles de refugiados huidos de Libia. En el campo permanecen aquellos que no tienen dinero para llegar hasta sus países, y que estos no se preocupan de su repatriación. Cola para salir ... de Ras Jdir Refugiados ganeses que huyeron de Libia se disponen a subir a un autobús para abandonar el campamento levantado cerca de Ras Jdir, Túnez, hoy, martes 15 marzo de 2011. Unos 215.000 trabajadores emigrantes de diversas nacionalidades han abandonado ya Libia desde el comienzo de la crisis ... hacen cola para obtener alimentos en el campo de refugiados de Ras Jdir, en Túnez. Entre las tiendas Una mujer camina entre las tiendas de campaña que la ONU ha instalado en el campo de refugiados de Ras Jdir, Túnez.

mardi 15 mars 2011

Visite du nouveau Premier ministre tunisien à Rabat

Le nouveau Premier ministre tunisien Béji Caïd Essebsi est arrivé mardi à Rabat où il sera reçu par le roi Mohammed VI pour sa première tournée à l'étranger depuis le changement de régime en Tunisie.
"Je suis porteur d'un message de fraternité et de solidarité du peuple tunisien au roi Mohammed VI, à son gouvernement et à son peuple", a déclaré M. Caïd Essebsi à l'aéroport de Rabat-Salé où il a été accueilli par son homologue marocain Abbas El Fassi.
Le Premier ministre tunisien venait d'Alger où il s'est notamment entretenu avec le président Abdelaziz Bouteflika.
"Je veux à travers cette visite, la première après les changements en Tunisie, souligner les rapports de voisinage et de lutte commune entre les peuples marocain et tunisien", a ajouté M. Caïd Essebsi.
Selon une source officielle, le responsable tunisien aura un tête à tête mardi sor avec Abbas El Fassi et sera reçu par le roi mercredi par le roi avant de quitter le Maroc.
"Nous n'oublierons jamais que le Maroc a été parmi les premiers pays à nous soutenir", a précisé M. Caïd Essebsi.
"Nous sommes là parce que nous voulons construire le Maghreb de nouveau", a souligné le Premier ministre tunisien, accompagné de son homologue marocain.
"Nous n'oublierons pas la solidarité dont a fait montre le Maroc, lors de la crise des réfugiés" à la frontière entre la Libye et la Tunisie.
"La situation des réfugiés est un fait lourd et pesant, mais grâce à la solidarité, les choses se sont allégées", selon M. Caïd Essebsi. "Avant de venir ici, j'ai appris la naissance d'un nouveau bébé parmi les réfugiés. C'est un bon signe", a-t-il conclu.
Le Maghreb sera au coeur des entretiens entre les responsables politiques marocains et le Premier ministre tunisien, avait déclaré une source officielle à Rabat ayant requis l'anonymat.
Le nouveau Premier ministre tunisien effectue sa première tournée à l'étranger depuis sa nomination le mois dernier.
Ancien ministre et compagnon de route de Habib Bourguiba, le premier président de la Tunisie indépendante, M. Essebsi a été nommé chef du gouvernement de transition le 27 février par le chef d'Etat par intérim Foued Mebazaa.
Il a succédé à Mohammed Ghannouchi, homme de l'ancien sérail qui était resté en place après la chute le 14 janvier du président Zine el Abedine Ben Ali.

Hillary Clinton à la rencontre de la jeunesse tunisienne


Hillary Clinton, la chef de la diplomatie américaine, a quitté dimanche les Etats-Unis pour une tournée en Europe, en Tunisie et en Egypte.
Pour la première fois depuis le début des révoltes arabes, Hillary Clinton, se rendra en Tunisie où elle rencontrera les responsables politiques, les représentants de la société civile et autres personnalités tunisiennes. Lors de sa visite en Tunisie, Hillary Clinton se réunira lors d’une après-midi ouverte, avec la jeunesse tunisienne qui a été à l’origine de la révolution. A travers cette rencontre avec la jeunesse tunisienne, Hillary Clinton ambitionne de découvrir les aspirations des jeunes tunisiens ainsi que leurs désirs et leurs intentions, notamment après la chute du régime mafieux de Ben Ali, apprends-nous auprès des sources étrangères.

Le PM tunisien déclare être à Alger en mission d'information sur la situation en Tunisie

ALGER- Béji Caïd Essebsi, Premier ministre du gouvernement provisoire tunisien et envoyé spécial du président tunisien par intérim, Fouad Mebazaa, a déclaré mardi à Alger qu'il se trouvait en Algérie pour informer les autorités algériennes des derniers développements survenus dans son pays près de deux mois après la "Révolution tunisienne". Dans une déclaration à la presse à son arrivée à l'aéroport international Houari Boumediene, M. Essebsi a fait savoir qu'il était "porteur d'un message d'amitié et de respect du peuple tunisien au peuple algérien ainsi qu'à son Président et à son gouvernement". "J'attends de rencontrer le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, pour tirer profit de ses orientations et points de vue et lui faire part des derniers développements de la situation en Tunisie", a ajouté le responsable tunisien.    

La communauté tunisienne émigrée veut s’impliquer dans la politique

La diaspora tunisienne est longtemps restée muette, de peur des représailles du régime. Seule une poignée de militants clamait son opposition à la dictature. Aujourd'hui, les jeunes émigrés s'investissent en masse dans la politique et veulent faire entendre leur voix depuis leur terre d'accueil.

Rafik Baraket, franco-tunisien de 32 ans, a pris sa carte dans un parti tunisien avec quelques amis, après la fuite du président Zine el Abidine Ben Ali. "C'est la révolution qui m'a fait m'engager, j'avais envie de changer la politique de mon pays", clame-t-il. Pourtant, M. Baraket n'aspire pas à retourner en Tunisie. Il milite à travers les réseaux sociaux. "La communauté tunisienne à l'étranger est un poids à faire entendre au pouvoir sur place, il y a beaucoup à faire ici." En effet, 10 % des Tunisiens vivent à l'étranger. 600 000 sont en France et s'investissent de plus en plus dans les anciens partis de l'opposition. A Paris, la communauté bouillonne, rassemblements et initiatives politiques se multiplient.
Mohamed Lakhdar Ellaba est membre du bureau politique d'Ettajdid à Paris. Ce parti post-communiste, légalisé en 1994, comptait quatre sièges au Parlement pendant la dictature. M. Lakhdar Ellala, qui préside aussi l'Association des Tunisiens de France (ATF), veut porter la voix des émigrés au nouveau Parlement. Soutenue par d'autres organisations, l'ATF a remis le 25 février un courrier au président de la haute commission des réformes politiques afin de demander l'introduction dans la future loi électorale du "droit de vote et d'éligibilité des Tunisiens résidant à l'étranger aux élections législatives et [du] droit de choisir, parmi eux, des représentants".
"Les émigrés ont toujours été considérés comme une simple manne de devises, aujourd'hui nous voulons changer cela", clame Rabeh Arfaoui, également membre de l'ATF.
"PARTICIPER À LA RECONSTRUCTION DU PAYS"
L'entrée en scène de plusieurs hommes politiques binationaux a encouragé les élites expatriées à mettre leur compétences au service de la nouvelle administration, même si les plus enthousiastes se voient accusés d'opportunisme par ceux qui ont, au pays, conduit la révolution.
L'Association des Tunisiens des grandes écoles (Atuge) incite depuis vingt ans ses membres à travailler en Tunisie. Controversée pour sa passivité pendant les années de dictature, l'Atuge se défend toutefois de n'avoir jamais "roulé pour personne". Trois des adhérents sont devenus ministres du gouvernement de transition,  Mehdi Houas, Jalloul Ayed, et Elyès Jouini, qui est parti dans les bagages de Mohammed Ghanouchi,  le précédent premier ministre.
"Dans nos cercles d'actifs et de membres proches, nous constatons une forte volonté d'aller sur le terrain et de participer à la reconstruction du pays, surtout chez les plus jeunes", explique  Maher Barboura, président de l'Atuge-France.
"TERMINER LA RÉVOLUTION" PLUTÔT QUE SE "PARTAGER LE GÂTEAU"
Pendant les vingt-trois ans de dictature, un petit nombre de militants des droits de l'homme, altermondialistes et nationalistes arabes, portait le combat contre Ben Ali à bout de bras depuis la France. Dans les années 2000, ils ont été rejoints par de plus jeunes, qui diffusaient leur message sur Internet. Les associations historiques de l'émigration, comme la Fédération des Tunisiens pour une citoyenneté des deux rives (FTCR), ont d'abord été le sas par lequel se sont engagés de nombreux jeunes. Elles sont désormais entourées d'une galaxie de collectifs d'étudiants désireux d'être acteurs du changement, à l'instar d'Action tunisienne, qui s'est formé le 13 janvier, la veille de la chute du régime.
Omeyya Seddik a fait le choix de retourner à Tunis, mais garde un pied à Paris pour agir aussi depuis la France. Ancien du Mouvement de l'immigration et des banlieues (MIB) et de divers autres collectifs, opposant à Ben Ali de la première heure, il fait partie d'un groupe de Tunisiens qui constitue de fait le bureau politique du Parti démocrate progressiste (PDP) en France. Il est également membre de la FTCR, qui porte depuis longtemps les revendications des émigrés. Ces deux organisations ont toujours été opposées radicalement à M. Ben Ali. Lui et ses camarades préfèrent "terminer la révolution" plutôt que de se "partager le gâteau". Aujourd'hui, le PDP recrute à tour de bras les jeunes militants en France, en prenant soin de dissuader ceux dont l'ambition principale serait de faire carrière.

« Je veux faire de la Tunisie la Suisse du monde arabe »

Dimanche, vous serez à Tunis pour fonder officiellement votre parti, pourquoi cette date ? Le 20 mars 1956, la Tunisie devenait indépendante. Je fais un clin d’œil à Habib Bourguiba en venant créer un Nouveau parti nationaliste tunisien. Je lui dois bien ça. C’est le père de la Nation...

Dimanche, vous serez à Tunis pour fonder officiellement votre parti, pourquoi cette date ?
Le 20 mars 1956, la Tunisie devenait indépendante. Je fais un clin d’œil à Habib Bourguiba en venant créer un Nouveau parti nationaliste tunisien. Je lui dois bien ça. C’est le père de la Nation.
Pensez-vous que Bourguiba correspond à l’attente de la Tunisie d’aujourd’hui ?
Non, 45 % de la population tunisienne a moins de 25 ans. Ils n’ont pas connu Bourguiba mais Ben Ali l’usurpateur et sa coiffeuse arriviste. Bourguiba a été terni par Ben Ali pendant la période où il était ministre de l’Intérieur, puis Premier ministre, le laissant apparaître sénile et inactif.
Depuis l’annonce de votre candidature dans L’Est républicain, reprise par les médias tunisiens, que s’est-il passé ?
Ma consommation téléphonique a explosé. Les messages de soutien ont afflué, les critiques aussi… Quelques-uns m’ont traité de « fils de bourge » avec ma chemise blanche et ma montre suisse, d’autres m’ont conseillé de rester chez moi, mais c’est normal. Cela peut être choquant dans la Tunisie vivant le chaos de voir un type au look européen débarquer avec ses idées pour le pays. Mais les gens vont apprendre à me connaître.
Qui vous contacte et que vous disent-ils ?
Un peu tout le monde, des gens modestes, des mineurs de Gafsa, des habitants de Tataouine, des hommes d’affaires, beaucoup de binationaux, des jeunes surtout et même des femmes voilées. J’ai retrouvé des amis que j’avais perdus de vue depuis le lycée et qui sont établis en Chine ou au Canada. C’est surréaliste et très encourageant. Tous les soirs, après la clôture de Wall street, à 22 h 15, je mange puis je m’accorde une bonne heure de tchatche avec mes interlocuteurs sur Facebook. Je suis ému. On me demande comment je vais apporter de l’argent à la Tunisie. Comment je vais combler le fossé entre la Tunisie profonde et la bourgeoisie. Quels sont les liens avec les islamistes.
« Je suis un nationaliste libéral »
Quels sont-ils justement et où vous situez-vous sur l’échiquier politique ?
Je suis nationaliste libéral, un parti de droite mais généreux quant à la redistribution des fruits de la croissance économique que je vais générer. Mais la gauche et la droite ça ne veut rien dire en Tunisie. Je ne conçois pas ce pays évoluant dans un rapport de lutte des classes. Les islamistes, je les considère à l’extrême droite. Ce sont des alliés potentiels et je les respecte. Ils sont les garants des valeurs de l’islam. Moi, je suis musulman mais mon parti est laïque. Je représente la modernité et le catalyseur des forces vives de la Nation. Avec eux nous formons une force inouïe. Je n’attends rien des forces de gauche sinon des polémiques à n’en plus finir…
Pensez-vous avoir réellement le temps de vous faire connaître de la population ?
L’autre jour, le site web Kapitalis m’a consacré un article. Le lendemain j’avais une centaine de demandes de renseignements. Là je vais me rendre 10 jours en Tunisie pour déposer les statuts du NPNT, tenir la première assemblée générale, nommé les derniers chefs de sections dans les gouvernorats. Je me rendrai aussi dans deux villes. Sidi Bouzid où tout a commencé et le Kef, qui est la région céréalière car le blé est l’emblème du parti. Des élections auront lieu le 24 juin pour créer une assemblée constituante qui sera chargée de revoir la constitution. Les rumeurs les plus fondées situent la date de l’élection présidentielle à la mi-novembre. J’ai largement le temps de militer et de rencontrer les habitants de 24 villes. J’irai au contact des gens, avec ma chemise blanche aux manches longues.
Quelle est votre ambition pour la Tunisie ?
Je veux en faire la Suisse du monde arabe. Si je suis élu, je vais me transformer en VRP pour trouver les fonds d’un plan Marshall. Et ce que je sais faire en temps que gestionnaire de patrimoine, je vais le faire pour la Tunisie. Pour 10 millions d’habitants, on peut gouverner depuis une salle de marché. Ben Ali a détourné 5 milliards de dollars. Un seul placé dans un fond de spéculation peut rapporter 1 million de dollars par jour. C’est peu et beaucoup à la fois. Cela permettrait de lancer les projets locaux et de créer un fonds des générations futures, pour financer les dépenses de santé et de scolarité des enfants qui ne sont pas encore nés. Car je veux aussi que la Tunisie se forge un vivier intellectuel, en particulier par les mathématiques, toujours dans le but ultime de générer des retombées économiques.
Paradoxalement, depuis la Révolution, la fuite des jeunes Tunisiens s’amplifie ?
C’est dommage. Ils n’ont rien à gagner à venir en Europe où l’on ne veut pas d’eux. Ils seront humiliés, exploités, méprisés, logés dans des taudis pour un salaire de misère payé au noir. C’est une perte de temps. Ils bousillent leur jeunesse au lieu de la consacrer à leur pays. Mais sont-ils prêts à l’entendre ?