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samedi 9 avril 2011

Tunisie : En visite à Kairouan, Caïd Essebsi a parlé sécurité

La sécurité, c’est la priorité des priorités, et c’est une responsabilité collective et non pas uniquement gouvernementale. C’est en substance le message délivré par le Premier ministre, Béji Caïd Essebsi, mercredi à Kairouan où il effectuait une visite de travail.
Il n’a pas caché que le phénomène d'insécurité suscite des inquiètes d’autant plus que de nombreuses entreprises sont menacées de fermeture, à cause notamment de la multiplication des manifestations de protestation.
Il expliquera aux représentants des partis politiques et des composantes de la société civile de la région que le gouvernement provisoire, qu’il dirige depuis un peu plus d’un mois, a entamé l'étude de la situation dans le pays et préparé un projet économique et social à court terme au profit des régions défavorisées, rapporte la TAP.
Parmi les mesures arrêtées dans ce projet, la garantie d'un emploi à 60 mille chômeurs, durant l'année en cours, dont 40 mille dès maintenant, afin de réduire le taux de chômage qui touche aujourd'hui 500 mille personnes dont 150 mille diplômés du supérieur.
M. Caïd Essebsi rappellera par la suite que ce projet comprend en outre des aides au profit de 180 à 190 mille familles nécessiteuses, et le programme "Amal" qui bénéficiera à 200 mille personnes.
De ce point de vue, les présents ont insisté sur la nécessité d’instaurer une corrélation étroite entre les dimensions économique, sociale, politique et sécuritaire, ainsi que sur la consolidation du rôle des médias dans les régions.
Par ailleurs, les spécificités et préoccupations en matière de développement ont également été évoquées au cours de cette visite. Tous les intervenants ont appelé à instaurer un équilibre entre les régions, soulignant l'impératif de demander des comptes aux personnes impliquées dans des affaires de corruption sous le régime du président déchu.

Tunisie : Le maire de Paris lance le Village du Jasmin

A l'occasion d'une table ronde organisée à la mairie de Paris, Bertrand Delanoë, maire de la capitale, a annoncé la création du Village du Jasmin qui se tiendra sur le parvis de l'Hôtel de Ville les 20 et 21 mai.
Bertand Delanoë, maire de Paris, né à Tunis et fortement attaché à ce pays, a organisé une table ronde vendredi à la Mairie de Paris pour débattre de la relance du tourisme en Tunisie avec les TO, agences, institutionnel compagnies aériennes. Mehdi Houas, ministre du Tourisme, avait fait le déplacement pour participer à cet événement : "Allez en Tunisie ! C'est le moment ou jamais de se faire plaisir" s'est exclamé le maire de Paris. Les pensées amicales ne suffisent pas, il faut aussi des preuves d'amitié". A Paris, au moi de mai, dans le 14e arrondissement, Bertrand Delanoë inaugurera la place Mohammed Bouazizi, du nom du martyr qui s'est immolé par le feu et qui est devenu le véritable symbole de la révolution du 14 Janvier. De plus, les 21 et 22 mai, le parvis de l'Hôtel de Ville mettra à l'honneur l'artisanat, l'art et le patrimoine du pays dans le cadre d'un Village du Jasmin. Enfin, Paul Roll, responsable de l'Office du tourisme de Paris, a été chargé d'aider la Tunisie à reconquérir ses visiteurs.

Tunisie: mandat de dépôt à l'encontre de l'ancien patron de la douane

Un mandat de dépôt a été émis vendredi à l'encontre de l'ancien directeur général de la douane et ex-ministre éphémère du Commerce Slimane Ourak, a annoncé l'agence de presse officielle TAP dans une dépêche laconique.
L'agence, qui cite une "source judiciaire" relevant du ministère de la Justice, ne précise pas les chefs d'accusations retenus contre le prévenu.
M. Ourak, 56 ans, a dirigé de main ferme les rouages de la douane de 2004 à 2010, période au cours de laquelle le clan de Leïla Trabelsi, la deuxième épouse de l'ex-président Zine el Abidine ben Ali, importait sans aucun contrôle et sans payer de taxes douanières toutes sortes de produits, selon des sources portuaires.
Les Trabelsi ont des années durant inondé le marché local de matériels et denrées asiatiques, portant un grand préjudice à l'économie nationale.
Comme pour le récompenser pour les services rendus, l'ancien chef d'Etat avait promu M. Ourak ministre du Commerce fin décembre -un poste qu'il n'a occupé que pendant deux semaines puisque le régime est tombé le 14 janvier.
Slimane Ourak est la sixième haute personnalité du régime déchu placée sous les verrous. Il a été précédé par le général Ali Sériati, ancien chef de la garde présidentielle, Rafik Belhaj Kacem, ministre de l'Intérieur, Abdelaziz Ben Dhia, porte-parole officiel de la présidence, Abdelwahab Abdallah, conseiller politique surnommé le "Goebels" de Ben Ali, et Abdallah Kallel, ex-ministre de l'Intérieur et président du Sénat.
Par ailleurs, la TAP fait état d'une mesure judiciaire portant "interdiction de voyage à toutes les personnes impliquées dans des affaires de corruption et aux proches du président déchu, ministres et conseillers".
Cette mesure préventive entre en vigueur "dans l'attente des décisions qui seront prises à leur sujet par le juge d'instruction", ajoute l'agence, qui ne mentionne pas les noms des personnes visées.
Au lendemain de la fuite de Ben Ali en Arabie Saoudite, le ministre de la Justice Lazhar Karoui Chebbi avait fait état d'une liste de plus de 50 personnes du clan Ben Ali/Trabelsi faisant l'objet de poursuites judiciaires.

vendredi 8 avril 2011

Tunisie : De grands dangers guettent la révolution (PCOT)

Deux mois et demi sont passés depuis la glorieuse révolution du 14 janvier. Pendant cette période, le peuple a réalisé d’importants acquis grâce à sa lutte et ses sacrifices.
Après avoir fait chuter le dictateur et les deux gouvernements Ghanouchi, le peuple tunisien est parvenu à imposer sa revendication portant sur une assemblée constituante, la dissolution du « Rassemblement constitutionnel démocratique » et de la police politique. Il a aussi imposé de grands progrès sur le terrain des libertés d’expression, d’organisation, de réunion et de manifestation. Malgré tous ces acquis, la révolution demeure à mi-chemin, de grands périls la guettent et la menacent et grandissent jour après jour.
Le pouvoir n’est pas entre les mains du Peuple qui s’est soulevé contre la tyrannie, l’exploitation et la corruption, il est toujours détenu par les forces réactionnaires. Ces dernières tentent, par le biais de la présidence provisoire et le gouvernement de transition, de s’emparer de la révolution pour la réduire en un simple toilettage de l’ancien régime. Mbazaâ et Beji Kaïd Sebssi ne sont soumis à aucun contrôle, ils ont refusé de reconnaitre « le conseil national pour la protection de la révolution » pour échapper à toute contrôle, en contre-partie ils ont érigé une instance consultative dont ils ont désigné les membres.
Si Mbazaâ et Beji Kaïd Sebssi ont accepté l’élection d’une assemblée constituante, ils ont en outre fixé la date des élections sans prendre en considération les intérêts du peuple. D’un autre côté, la dissolution du RCD n’a pas empêché son retour sous couvert de nouveaux partis, les organisations qui lui sont liées continuent à exister (union nationale de la femme tunisienne...). Il s’est avéré que la dissolution de la police politique est une disposition presque formelle, elle existe toujours, elle pratique la répression, la torture, la surveillance, les écoutes téléphoniques, les coupures d’internet. Certains de ses symboles, occupent de hautes fonctions au ministère de l’intérieur, les responsables d’assassinats et de torture n’ont pas été inquiétés.
Le langage de la menace est réapparu comme lors de l’ère ancienne, au nom de « la lutte contre la violence et le désordre ». La police a réprimé des sit-in à la Qasbah et à Mahdia. Les Discours manipulant l’aspiration des citoyennes et des citoyens à la sécurité se sont multipliés, au détriment des questions sociales et politiques, dans le but de détourner la révolution.
Malgré la suspension de la constitution, les lois liberticides sont toujours en vigueur : le code de la presse et les lois régissant les associations, les partis, les réunions, les manifestations. Ces lois auraient due être abrogées et remplacées par des décrets garantissant les libertés, afin d’éviter leur incidences fâcheuses sur notre peuple.
L’administration est toujours sous l’emprise des symboles « destouriens » de la tyrannie et de la corruption, qui sont entrain de revenir en force, à leurs postes dans les différents gouvernorats. Ils ont renoué avec leurs pratiques anciennes opprimant la population, marginalisant les comités de protection de la révolution locaux et régionaux, dans la perspective de les anéantir.
La situation dans les établissements économiques et financiers n’est guère différente, les responsables du pillage du peuple, complices de « la bande criminelle » préservent leur puissance comme si de rien n’était.
L’état de la justice, minée par la corruption, n’a pas changé non plus, situation confirmée par l’association des magistrats. Les médias sont encore sous le joug des commis du régime de Ben Ali et fonctionnent toujours selon les instructions. Il n’y a eu aucune avancée sur le plan des poursuites et de la condamnation des emblèmes de la tyrannie et de la corruption y compris les assassins des martyres de la révolution à Sidi Bouzid, Menzel Bouzayane, Regueb, Thala, Kasserine, Tunis et les autres régions. Des membres du cercle proche de Ben Ali ont refait surface pour poursuivre leurs activités de façon provocatrice.
Sur le plan socio-économique, le gouvernement transitoire ne manifeste aucune volonté de prendre des mesures urgentes, en cette période décisive, au profit des classes populaires. La grande majorité de la population, particulièrement dans les régions marginalisées, a le sentiment qu’aucun changement n’est intervenu dans leurs situations critiques. Le chômage et la cherté de la vie sévissent encore, les services publics continuent à se dégrader et le gouvernent ne donne aucun signe démontrant sa volonté de faire face à ces difficultés.
Le gouvernement n’a pas encore mis ses pendules à l’heure de la révolution, il n’a pas remis en cause la minorité qui a pratiqué les pillages en s’appuyant sur le despotisme.
Le gouvernement applique encore les termes du budget décidé par le dictateur Ben Ali en décembre dernier, où la priorité est donnée au remboursement de la dette extérieure contractée par l’ancien régime et pour financer son gigantesque appareil sécuritaire. Malgré son caractère provisoire, ce gouvernement ne s’est pas gêné pour souscrire de nouvelles dettes externes, alors qu’il n’a pris aucune mesure pour la baisse des prix y compris pour les produits et services qui étaient sous le monopole des membres de la bande régnante. Les familles des martyres n’ont pas été indemnisées et aucune aide urgente n’a été fournie aux régions paupérisées...
Le gouvernement justifie son comportement en prétextant son caractère provisoire et en affirmant ne pas détenir « la baguette magique » pour régler tous les problèmes...
Pourtant, c’est bien le gouvernement qui freine la poursuite et le jugement de la bande des pilleurs de l’argent public, ainsi que la saisie de leurs biens. D’ailleurs, qu’est ce qui l’empêche de suspendre le remboursement de la dette pour un temps et en profiter pour régler les problèmes de notre peuple, comme cela a été le cas dans d’autres pays ? Pourquoi les prix des denrées de base, de l’eau et de l’électricité ne baissent-ils pas ? Pourquoi la redevance télé n’est pas supprimée ? Pourquoi, il ne fournit aucune aide aux habitants de Sidi Bouzid pour l’électrification de leurs puits ? Pourquoi il n’est pas à l’écoute des propositions des enseignants pour permettre l’embauche des hauts diplômés chômeurs ?
Si le parti communiste des ouvriers de Tunisie insiste sur les dangers qui menacent la révolution, c’est pour assumer les responsabilités qui sont le siennes. Le peuple a le droit d’utiliser tous les moyens légaux pour défendre sa révolution et ses acquis, pour faire face aux dangers qui la menacent, il est aussi habilité à lutter contre le gouvernement qui porte atteinte aux libertés et qui veut enfermer toutes actions à l’intérieur des seuls débats de « la haute instance »
Cette période exige l’approfondissement du processus révolutionnaire, pour parvenir à son aboutissement :
- 1- Le maintien du conseil national pour la protection de la révolution, comme un outil pour contrôler la présidence provisoire et le gouvernement transitoire et veiller sur la période transitoire.
- 2- le report de l’élection de l’assemblée constituante après l’été, pour permettre au peuple le choix conscient et aux forces politiques une bonne préparation.
- 3- empêcher les pivots du RCD de s’organiser dans de nouveaux partis.
- 4- La dissolution effective et de façon transparente de la police politique, ainsi que la poursuite des donneurs d’ordre et des auteurs de la torture, des assassinats et du pillage.
- 5- Assainir l’administration publique et semi publique de la corruption et des symboles de la répression.
- 6- Assainir l’institution judiciaire et permettre aux magistrats d’élire leur conseil supérieur.
- 7- Assainir le secteur médiatique des figures de l’ère révolue.
- 8- Abroger des lois répressives et respecter les droits du peuple à la liberté d’expression, de réunion et de manifestation.
- 9- Livrer, urgemment, les assassins des martyres et les responsables des crimes commis contre le peuple, juger les figures de l’ancien régime, saisir leurs biens et récupérer leurs fortunes placées à l’étranger.
- 10- Suspendre le remboursement de la dette extérieure pendant trois ans et la consacrer à la création d’emplois et au développement des régions marginalisées. S’abstenir de contracter de nouveaux prêts qui seront aux dépens de l’indépendance de notre pays.
- 11- Baisser les prix des produits de consommation de base, de l’eau, de l’électricité, du gaz et la suppression de la redevance de télévision.
- 12- Indemniser en urgence les familles des martyres et les victimes de la répression et du pillage pendant la révolution et pendant les évènements du bassin minier, de Benguerdane, etc.
Parti communiste des ouvriers de Tunisie (PCOT)
Tunis, le 31 mars 2011

jeudi 7 avril 2011

Tunisie: les "snipers" bientôt devant la justice

Près de deux mois après les troubles qui ont conduit à la chute du régime répressif de l'ex-président Ben Ali le 14 janvier, les autorités tunisiennes ont commencé à lever le voile sur le dossier de ce qu'on appelle en Tunisie les "snipers".
En pleine effervescence "révolutionnaire", ces tireurs isolés ont, pendant des semaines, semé la terreur à Tunis et dans plusieurs régions de l'intérieur du pays en tirant à bout portant sur les manifestants.
Jeudi, l'agence officielle TAP a rapporté que les tribunaux tunisiens ont été saisis de 192 affaires d'assassinat de tunisiens par des "snipers".
"Plusieurs agents de sécurité ont été arrêtés alors que d'autres font l'objet d'un mandat d'amener", a ajouté l'agence en se référant à "une source judiciaire". Selon la TAP, l'enquête se poursuit pour identifier d'autres suspects.
Sur les plus de 200 morts recensés, un grand nombre est attribué à l'appareil policier du président déchu. Depuis, les familles des victimes ne cessent de réclamer justice.
Mardi dernier, le Premier ministre du gouvernement transitoire, Béji Caïd Essebsi, a été interpellé devant l'instance supérieure chargée de la réforme politique et de la transition démocratique par une femme membre de cette commission le conjurant de faire la lumière sur le meurtre de son frère par un sniper à Tunis.
Il lui a promis de s'en occuper "personnellement" pour que "justice soit faite".

mardi 5 avril 2011

A la rencontre des féministes tunisiennes (2/3)

Du 31 mars au 2 avril, des militantes d'osez le féminisme  ont participé à un voyage d’études en Tunisie organisé par Touristra Vacances. Rencontres avec de nombreuses militantes féministes, activistes associatives ou représentantes de la société civile et compte-rendu des débats actuels sur les droits des femmes en Tunisie.

La Tunisie est souvent mentionnée comme le pays du monde dit « musulman » dans lequel les droits des femmes sont les plus avancés. Grâce à la volonté politique importante de Bourguiba, les femmes ont pu accéder à la vie sociale. Les droits des femmes sont reconnus par le Code du statut personnel de 1957 dans de nombreux domaines : l’éducation, l’emploi, l’avortement et la contraception, pour n’en citer que quelques uns.
Cette reconnaissance de certains droits des femmes n’est pas venue de nulle part, mais, comme partout ailleurs, d’un mouvement féministe fort. En Tunisie, le mouvement féministe a plus de cent ans. Bourguiba a été marqué par les idées de Tahar Haddad, par exemple, qui, en 1930, publiait un ouvrage intitulé « Notre femme dans la charia et la société », ou par celles de Radhia Haddad (aucun lien de parenté avec Tahar Haddad), militante féministe du parti destourien. Le mouvement féministe tunisien, proche du mouvement anticolonialiste, a permis, donc, de faire de la Tunisie l’un des pays les plus avancés en matière de droits des femmes. Mais la situation est loin d’être idéale.

 La condition des femmes tunisiennes

Les femmes tunisiennes sont éduquées, mais le taux d’alphabétisation des femmes est tout de même de seulement 65,3%, alors que le taux d’alphabétisation des hommes est de 83,4%. Le droit à l’avortement est reconnu depuis 1973. La démocratisation de la contraception a fait partie d’une politique de contrôle des naissances voulue par Bourguiba, qui, parfois, a plus été imposée aux femmes que véritablement choisie par elles. De nombreux cas de stérilisations forcées ont été recensés dans les zones rurales de la Tunisie. Le port du voile n’est pas autorisé dans les administrations et les universités, mais la loi n’est, concrètement, pas toujours appliquée. La polygamie est interdite depuis 1957. Enfin, des discriminations légales persistent, en matière d’héritage par exemple, les hommes héritent de deux tiers et les femmes d’un tiers. L’égalité en matière d’héritage est, d’ailleurs, un des combats prioritaires des féministes tunisiennes.
Malgré les prises de position tranchées de Bourguiba, ce dernier a toujours considéré les femmes comme des mères et des épouses avant de les considérer comme des citoyennes. Encore aujourd'hui, la garde des enfants et du foyer incombe aux femmes.
L’homosexualité est interdite. La virginité avant le mariage est une valeur absolue. Un couple non marié ne peut pas s’afficher main dans la main dans la rue.

En ce qui concerne l’accès à l’emploi, c’est une des avancées les plus importantes de la seconde moitié du XXème siècle. Il y a plus d’étudiantes que d’étudiants à l’université, mais les femmes sont plus touchées par le chômage que les hommes. Dans les régions centrales de la Tunisie, les femmes subissent la précarité de l’emploi plus que dans les grandes villes du nord ou de la côte maritime. Elles sont notamment assignées aux travaux agricoles et ne sont pas conscientes de leurs droits.

Enfin, la place des femmes dans la vie publique est limitée. Elles ne sont que deux au gouvernement de transition, et 30 membres sur 145 dans l’Instance supérieure de réalisation des objectifs de la révolution. Abdesselem Jerad, secrétaire général de l’UGTT, affirme que les droits des femmes sont une valeur indiscutable de son syndicat : l’UGTT a une commission femmes active au niveau national et dans chaque fédération locale ainsi que dans chaque fédération de secteur. Mais, concrètement, il n’y aucune femme au bureau exécutif.

Cette énumération des inégalités, qui pourrait encore continuer, permet de dessiner le paysage général de la condition des femmes. Ce sont toutes ces inégalités persistances qui sont aujourd'hui dénoncées par le mouvement féministe qui, malheureusement, n’a pas toujours pu s’exprimer librement.
 
Le mouvement féministe sous le joug de la dictature

Avec la dictature de Ben Ali, certaines associations féministes n’ont plus pu défendre les droits des femmes et le bien fondé du féminisme. Avec l’arrivée de Ben Ali en 1987, le mouvement féministe s’est inquiété pour ses acquis. Si le gouvernement de Ben Ali a protégé les droits des femmes, il les a aussi utilisés comme une vitrine pour les relations diplomatiques de la Tunisie. En effet, Leïla Trabelsi a encouragé les associations féministes proches du pouvoir et s’est érigée en défenseure des droits des femmes. Après Bourguiba le père, Trabelsi la mère. Le mouvement féministe a beaucoup pâti de cette appropriation du combat pour les droits des femmes par Leïla Trabelsi : associé à la dictature, le mouvement doit aujourd'hui reprendre les choses au début et réexpliquer le bien fondé du message pour l’égalité femmes/hommes.
Dans le même temps, seules deux associations indépendantes du pouvoir ont pu mener leurs activités à bien (autant que possible) : l’ATFD (Association tunisiennes des femmes démocrates) et l’AFTURD (Association des femmes tunisiennes pour la recherche sur le développement), créées dans les années 80 par des militantes proches les unes des autres. Sous Ben Ali, les droits des femmes existaient dans les textes, mais la dictature, en bafouant les libertés publiques, ne permettait pas aux féministes de les défendre. Aujourd’hui, les féministes revendiquent, comme tout le monde, la liberté d’expression pour pouvoir débattre des moyens les plus efficaces d’arriver à l’égalité réelle femmes/hommes. Le mouvement féministe indépendant est en train de revivre.
 
Assurer les droits acquis et la place des femmes dans le processus démocratique

Aujourd'hui, le mouvement féministe a conscience de la période particulière dans laquelle la Tunisie se trouve, et, veut l’utiliser pour faire progresser les droits des femmes.
Elles poussent pour que les réserves à la convention de l’ONU pour l’élimination de toutes les formes de discriminations envers les femmes (CEDAW) soient toutes levées : en matière de transmission de la nationalité par la mère, en matière d’égalité dans le mariage, le divorce, la garde des enfants et les responsabilités parentales, et, bien sûr, en matière d’héritage.

Mais actuellement l’urgence est le maintien de la place des femmes au processus démocratique. Alors que les femmes ont tout autant participé à la chute de Ben Ali que les hommes, les féministes s’interrogent sur les invisibilités dans l’espace public depuis le 17 janvier dernier.
Noura Borsali, essayiste, fondatrice avec d’autres de l’AFTURD, membre de l’Instance supérieure pour la réalisation des objectifs de la révolution, s’interroge. Est-ce un oubli ou une volonté politique délibérée ? Quelle que soit la réponse à cette question, elle se dit contrariée. Dans les émissions télévisées ou à la radio, les femmes ne sont quasiment jamais invitées à donner leur avis. Lors du 8 mars, très peu de débats ont été organisés pour évoquer les droits des femmes.

Il s’agit donc de faire en sorte que les femmes continuent d’investir la politique.
Cela passe d’abord par assurer leur présence dans l’Assemblée constituante qui sera élue le 24 juillet prochain et, surtout, une présence paritaire. Pour atteindre cet objectif, les discussions se concentrent sur le choix du mode de scrutin : uninominal ou de liste ? La future loi électorale doit, dans l’esprit de toutes et tous, traduire les caractères de la révolution. La révolution n’a pas eu de leader : il faudrait donc un scrutin de liste. Mais elle n’a pas été menée par les partis classiques, donc il faut donner la possibilité à tous de se présenter : il faudrait donc un scrutin uninominal. Les Tunisiens demandent de la proximité avec leurs responsables politiques : il faudrait donc un scrutin uninominal. Mais il ne faut pas favoriser les notables : il faudrait donc un scrutin de liste. Noura Borsali, elle, nous a glissé qu’elle pensait, peut-être, à un système mixte… Bref, la discussion promet d’être longue dans l’Instance supérieure pour la réalisation des objectifs de la révolution.
La discussion, surtout, n’est pas confinée dans cette instance : vendredi, la session du Club femmes du Centre culturel Tahar Haddad, au milieu de la médina de Tunis, était dédiée à cette question. Elle rassemblait une cinquantaine de femmes, dont Noura Borsali, Souad Moussa, professeure de droit à l’Université de Sousse, et des membres de l’ATFD.
Alya Chammari, avocate au barreau de Tunis et auprès de la Cour pénale Internationale, Présidente du Collectif 95 – Maghreb Egalité, nous affirmait que la tendance se portait vers le scrutin de liste. Dans ce cadre, les féministes défendent l’obligation de l’alternance femmes / hommes dans les listes, pour assurer une Assemblée constituante parfaitement paritaire.

La question de la place des femmes au pouvoir se pose aussi à l’UGTT. Pour régler le problème de l’absence de femmes au bureau exécutif, Abdesselem Jerad nous a vanté la méthode des quotas.
 
Les interrogations autour de la laïcité

Le débat sur la laïcité occupe aussi toutes les têtes féministes.
Nos questions sur la force des islamistes ne trouvent pas de réponses tranchées. Le mouvement Islamiste existe mais personne ne peut ou ne veut quantifier leur poids réel dans la société : on ne connaitra leur force qu’après le 24 juillet. Pour le moment, les féministes ne reconnaissent que le fait qu’ils sont la force la mieux organisée du pays et qu’ils s’organisent. Ils placent leurs imams dans certaines mosquées. Ces derniers prêchent souvent contre la laïcité et déforment le débat en associant la laïcité à l’athéisme et à une valeur occidentale et colonialiste. Des manifestations pour la laïcité ont eu lieu à Tunis et à Sousse et ont dégénéré suite aux agressions de jeunes opposants à la séparation de l’État et du religieux. Ces derniers revendiquaient le maintien en l’État de l’article 1er de la Constitution tunisienne selon lequel la religion de l’État tunisien est l’islam. Vendredi après-midi, après la prière, plusieurs centaines d’islamistes ont manifesté dans les rue de Tunis contre la laïcité en scandant des slogans comme « Non à la laïcité, la Tunisie est un pays musulman ».

Pour les féministes, la laïcité seule peut assurer l’égalité. Mais elles reconnaissent aussi la nécessité de mener ce combat de manière progressive et stratégique. C’est pourquoi, aujourd'hui, elles mettent en avant la notion d’État « sécularisé ».
Elles refusent aussi de jouer sur la peur des islamistes, comme l’ont fait par le passé Ben Ali et les pays occidentaux. Au contraire, elles veulent poser le problème autrement et utiliser la liberté d’opinion et d’expression pour convaincre. Certaines défendent aussi l’utilisation de tous les outils à disposition pour convaincre sur leurs arguments : l’universalisme bien sûr, mais aussi les conventions internationales comme la CEDAW et une interprétation progressive du Coran basée par les recherches faites par des intellectuels musulmans sur les droits de succession par exemple. Il s’agit, par là, de convaincre dans les zones rurales plus pratiquantes. Mais le danger est aussi de tomber dans le relativisme culturel, de se contenter de n’importe quelle sorte de raisonnement pour justifier l’égalité des droits et de justifier sans le vouloir certaines positions sexistes de la charia.
Si l’objectif est de trouver un compromis, nécessaire pour que la révolution soit un succès, les féministes ont tout de même posé un certain nombre de lignes jaunes qui ont été acceptées dans les discussions sur la loi électorale. Par exemple, les mosquées ne pourront pas être utilisées comme des lieux de campagne électorale, et des sanctions seront prévues.
 
Ainsi, l’espoir du mouvement féministe est que la laïcité s’imposera progressivement. Les militantes savent aussi que le mouvement doit se renforcer et se diversifier. Essentiellement implanté chez les élites intellectuelles, le défi est maintenant de porter la parole féministe auprès de la jeunesse, des couches populaires de la société et dans les zones rurales pour que ce dernier représente toutes les femmes. Dans un but simple : peser davantage sur le cours de la révolution.

Tunisie : bilan noir du chômage en 2011


Quand le gouvernement choque !

Un sombre tableau de la situation de l’emploi a été brossé par Saïd Aydi, ministre de la Formation professionnelle et de l’Emploi, lundi 4 avril 2011.
Au cours d’un entretien express avec Investir en Tunisie, le ministre n’a pas caché sa préoccupation quant au bilan de 2011. Malgré les efforts consentis et les mesures annoncées, la situation n’est guère réjouissante.
Comment évaluez-vous la situation de l’emploi ?
M. Saïd Aydi : en fait la Tunisie passe aujourd’hui par une phase de transition dans tous les domaines. Nous vivons actuellement une crise dd l’emploi due à des facteurs internes et externes. L’arrivée sur le marché de l’emploi de nouveaux diplômés de l’enseignement supérieur en juillet 2011 (environ 80.000), le retour des travailleurs tunisiens de Libye (entre 30.000 et 35.000), la perte de 10.000 emplois en 2011 et environ 80.000 emplois menacés, une estimation du taux de croissance pour l’année 2011 ne dépassant pas 1%.
Ainsi, le nombre de chômeurs en Tunisie s’élève à 520.000 dont 160.000 diplômés de l’enseignement supérieur. Ce chiffre est appelé à croître. Il atteindrait 700.000 au cours de l’année 2011, sachant que le marché enregistrera l’arrivée de nouvelles demandes, estimées entre 150.000 et 200.000.
Cette situation conduit à un pourcentage de chômage atteignant les 19% de la population active contre un pourcentage de 14% en 2010. Cela constitue un chiffre jamais atteint dans l’histoire de la Tunisie moderne.
Quels seront les mesures urgentes ?
Pour faire face à ce tsunami dévastateur, nous devons créer 270 mille postes d’emploi en 2011 et 2012. Au regard de cette situation, le plan d’urgence emploi mis en place par le ministère de la Formation professionnelle et de l’Emploi s’articule autour de 4 grands axes à court terme:
1. La création de nouveaux emplois salariés dans tous les secteurs (public, privé, société civile et à l’étranger) soit 40 mille postes d’emplois
2. Le développement de l’entreprenariat et de la création de micro-entreprise avec un accompagnement des promoteurs pour assurer la pérennité des emplois créés. Ce développement s’opère à travers la formation et l’initiation à la création d’entreprise ainsi que l’accompagnement et le suivi dans toutes les étapes du projet.
3. Le soutien des entreprises en difficulté et la préservation des emplois existants à travers des mesures financières et fiscales.
4. L’accompagnement actif des demandeurs d’emploi et le développement de leur employabilité à travers le programme Amal. Chaque demandeur d’emploi a la possibilité de fixer un parcours professionnel personnalisé qui augmentera ses chances d’employabilité et d’insertion dans le marché du travail. Les primo-demandeurs d’emploi bénéficient d’une allocation de recherche active d’emploi d’un montant de 200 Dinars et d’une couverture sociale pour une période d’une année. Nous allons débloquer la subvention de 127 mille demandeurs dans 10 jours.
Comment se répartissent les offres d’emploi dans le secteur public ?
Nous comptons offrir 20 mille postes d’emplois dans le secteur public répartis comme suit : Le ministère de l’Emploi embauchera 400, le ministère de l’Education offrira 3050, l’enseignement supérieur intégrera 3000, le ministère de la Santé récupèrera 150 et pour le reste les besoins seront communiqués ultérieurement.
Y aura –t-il des une éventuelle suspension du CAPES?
C’est important de vérifier la compétence du candidat, mais pour le moment pas d’intention de suspendre le CAPES.
Comment vous allez procéder pour rompre avec la crise de confiance entre le ministère et le citoyen ?
Comme vous l’avez remarqué, précédemment, nous voulons être sincères et transparents le plus possible. Nous avons le devoir et l’obligation de dire la vérité. La Révolution nous a tout apporté, le chômage mais aussi la démocratie. Nous n’avons plus droit à l’erreur.

L'Italie a conclu un accord avec Tunis pour la régularisation de 22.000 clandestins tunisiens


Le Premier ministre tunisien Beji Caïd Essebsi a fait état mardi d'un accord avec l'Italie prévoyant la régularisation de 22.000 Tunisiens en situation irrégulière dans ce pays, rapporte l'agence officielle tunisienne TAP.
Selon la TAP, cet "accord inédit" a été passé lors de la visite lundi à Tunis du président du Conseil italien Silvio Berlusconi.
M. Caïd Essebsi était interpellé sur ce dossier par les membres de l'"Instance supérieure pour la réalisation des objectifs de la révolution, la réforme politique et la transition démocratique" devant lesquels il a exposé la situation qui prévaut en Tunisie près de deux mois après la chute du régime de Zine El Abidine Ben Ali.
Selon la journaliste Soufia Hammami, membre de cette instance chargée de proposer des réformes politiques en prévision de l'élection d'une assemblée constituante le 24 juillet prochain, le Premier ministre tunisien a assuré que M. Berlusconi "a promis de délivrer à 22.000 immigrés tunisiens sur les 23.000 arrivés ces derniers mois en Italie des titres de séjour leur permettant de circuler librement dans les pays de l'espace Schengen".
Au cours de la visite éclair du chef du gouvernement italien, Tunis et Rome ont convenu de mettre sur pied "le jour même" une commission technique devant se pencher "de manière approfondie" sur le dossier des flux migratoires. Le ministre italien de l'Intérieur Roberto Maroni, qui l'accompagnait, est retourné mardi à Tunis pour signer le document sanctionnant les travaux de la commission.
Dans la soirée, M. Maroni a parlé devant des journalistes italiens de la signature d'un "accord de sécurité" qui prévoit notamment la fourniture d'équipements et de matériel logistique à la Tunisie pour lui permettre de renforcer le contrôle de ses côtes.
Selon Rome, quelque 6.000 migrants, des Tunisiens pour la plupart, sont arrivés récemment sur la petite île sicilienne de Lampedusa, située à 160km des côtes tunisiennes.

Des rescapés décrivent "l'enfer de Misrata" en Libye

La ville libyenne de Misrata, aux mains des insurgés qui tentent de contenir l'attaque des soldats fidèles à Mouammar Kadhafi, est le théâtre d'un "massacre", affirment lundi des rebelles hospitalisés en Tunisie voisine.

"Il faut aller à Misrata pour se rendre compte du massacre orchestré par Kadhafi", assure Omar Boubaker, ingénieur de 40 ans, touché par balle à la jambe.
Un bateau de l'ONG humanitaire Médecins Sans Frontières (MSF) est amarré dans le port de Sfax, en Tunisie, avec à son bord 71 blessés, dont certains très grièvement, provenant de Misrata et présentant des blessures par balles, des membres fracturés ou des visages défigurés par des brûlures.
"Il y a des cadavres dans les rues (...). Il n'y a plus de place à l'hôpital et les médecins soignent les blessés dans les rues", ajoute Boubaker.
Le port de Sfax, dans le sud-est de la Tunisie, résonne des sirènes des ambulances qui conduisent les blessés libyens aux hôpitaux de la ville.
Abdoullah Lacheeb, grièvement touché au bassin et à l'abdomen et qui a une balle logée dans la jambe, s'indigne de la violence de la répression menée par les troupes fidèles au colonel Mouammar Kadhafi.
"Regardez ce que Kadhafi et ses fils ont fait, juste parce que l'on manifestait pacifiquement. Je pourrais vivre ou mourir mais je pense à ma famille et à mes amis qui sont bloqués dans l'enfer de Misrata. Imaginez, ils lancent des chars contre les civils. Il (Kadhafi) est prêt à tuer tout le monde là-bas", dit-il.
Les autorités de Tripoli nient attaquer des populations civiles et estiment affronter des bandes armées liées à Al Qaïda.
Les événements de Misrata, seule ville d'importance de l'ouest du pays aux mains des rebelles, ne peuvent pas être vérifiés de source indépendante, les autorités libyennes interdisant aux journalistes d'effectuer des comptes rendus impartiaux.
La plupart des blessés arrivés à Sfax jurent que les insurgés ne déposeront pas les armes.
Wael Ali, 25 ans, est de ceux-là.
Couvert de multiples fractures, il parvient néanmoins à soulever son bras et à faire le signe V de la victoire.
"Nous gagnerons ou nous mourrons. C'est notre message à Kadhafi (...). Nous n'avons pas peur de périr au nom de la liberté", lance-t-il.
Un autre blessé demande lui l'aide urgente des pays étrangers.
"Nous ne pouvons plus rien faire contre ce massacre. Nous demandons aux Américains et aux Européens de débarquer sur place et de nous aider à mettre fin à ces crimes", glisse-t-il.
Les frappes de la coalition aériennes ont visé les forces loyalistes dans la ville mais elles n'ont pas permis de mettre un terme aux attaques des unités de Kadhafi. Selon des habitants, des tireurs embusqués sont postés sur des toits et font feu au mortier et à l'artillerie sur leurs maisons.
A Sfax, la population tunisienne réserve un accueil secourable aux évacués de Misrata. Hani, un habitant de la ville attablé à un café, va se rendre dans un dispensaire pour donner son sang au profit des insurgés libyens.
"C'est bien le minimum que l'on puisse faire pour aider nos frères à connaître un jour la liberté dont nous jouissons aujourd'hui en Tunisie", explique-t-il.

Tunisie/Libye: Angelina Jolie en visite

L'actrice américaine Angelina Jolie, ambassadrice de bonne volonté du Haut Commissariat des Nations unies pour les Réfugiés (HCR), a fait aujourd'hui une visite surprise à la frontière tuniso-libyenne pour rencontrer des réfugiés ayant fui la Libye, a-t-on constaté.

L'arrivée de la star, dans un convoi d'une dizaine de voitures sous escorte de l'armée tunisienne et du protocole diplomatique tunisien, a provoqué une grosse bousculade dans le camp de réfugiés de Choucha par où ont transité des dizaines de milliers de personnes depuis le déclenchement des affrontements en Libye à la mi-février.


"Angelina on t'aime", Angelina we love you", lui criaient des réfugiés ghanéens, congolais, nigérians et ivoiriens surexcités. L'épouse de Brad Pitt a visité deux tentes où sont hébergées des familles et a ensuite discuté avec des responsables du HCR qui gèrent ce camp, à 7 kilomètres du poste-frontière de Ras Jdir.


"On est fatigués d'être là! On veut retourner au Nigeria, ramenez-nous!", lui lance un réfugié nigérian". "Chez moi c'est la guerre. On ne s'occupe pas de nous", renchérit Félix Atoubé, un réfugié ivoirien. "C'est une très bonne chose qu'elle soit là même si je n'ai pas vu ses films", commente Emmanuel Gatoni, un congolais de Bukavu.


Début mars, Angelina Jolie s'était rendue deux jours en Afghanistan pour y rencontrer des réfugiés afghans rentrés au pays.

Le Cediv se mobilise pour la Tunisie



Preuve de son soutien actif à la destination, le Cediv réunira pour sa convention ses membres non plus à Marrakech, mais à Tunis.

Changement de destination et de dates pour le 8ème Convenc’tour 2011 : la présidente Adriana Minchella et son équipe estiment avoir « le devoir et la volonté » de se mobiliser pour participer à la relance du tourisme en Tunisie. Du coup, l’événement aura lieu du 16 au 19 juin, à l’hôtel The Residence de Tunis. Le thème choisi pour les séances de travail fait écho à la conjoncture touristique dans le monde arabe. Il sera question de « Savoir tirer profit des situations difficiles ! », soit de la gestion de crise avec laquelle doivent composer les agences.

lundi 4 avril 2011

Pas d'accord sur l'immigration entre l'Italie et la Tunisie




Lors de sa visite éclair à Tunis, le Premier ministre italien Silvio Berlusconi n'a pas réussi à finaliser un accord avec les autorités de Tunis sur la question du rapatriement des immigrés. Plus de 20 000 jeunes Tunisiens ont pourtant débarqué ces trois derniers mois sur les côtes italiennes.


Si la courte visite de Silvio Berlusconi à Tunis n'a pas débouché sur un accord avec son homologue tunisien Béji Caïd Essebsi, les deux parties sont déterminées à trouver une solution rapide au problème de l'immigration clandestine. Le chef du gouvernement italien a proposé la somme de 300 millions d'euros pour venir en aide aux autorités tunisiennes afin qu’elles exercent un contrôle plus efficace de leur littoral.
Par ailleurs, une commission technique pilotée par le ministère de l'Intérieur sera chargée de finaliser au plus vite un accord bilatéral sur le rapatriement. Cet accord existait entre les deux pays jusqu'à la chute du président Ben Ali et autorisait l'Italie à assister les patrouilles maritimes tunisiennes dans le rapatriement des immigrés clandestins.
Cette première visite de Silvio Berlusconi en Tunisie depuis l'effondrement du régime avait aussi pour objectif de faire taire les critiques sur l'incompétence et la désorganisation du gouvernement de centre-droit, alors que d'importantes élections locales doivent se tenir le mois prochain en Italie. Et de détourner l'attention de l'opinion publique, en raison de ses multiples affaires judiciaires en cours. Le nouveau gouvernement tunisien doit faire face à un afflux massif d'immigrés Libyens. Selon différentes sources, plus de 100 000 personnes auraient fuit la Libye voisine depuis le début des combats le 15 février.


Des Libyens arrivés en Tunisie racontent l'"enfer de Misrata"

Les forces kadhafistes ont déployé leurs chars dans les rues de Misrata, jonchées de cadavres, où les hôpitaux ne peuvent plus faire face à l'afflux de blessés, a-t-on appris lundi auprès de rescapés arrivés en Tunisie qui comparent la ville de l'Ouest libyen à un "enfer".
Sur le front diplomatique, un émissaire a été dépêché par le colonel Mouammar Kadhafi à Athènes pour tenter de montrer que le régime de Tripoli est ouvert à une issue politique afin de mettre un terme au conflit armé qui s'enlise.
Misrata, troisième ville du pays située à 250 km à l'est de Tripoli et seule agglomération de l'Ouest aux mains des insurgés, subit les pilonnages des forces loyalistes.
"Le pilonnage a débuté aux petites heures de la matinée et se poursuit à l'aide d'obus de mortier et de pièces d'artillerie. Les bombardements visent les quartiers résidentiels", a déclaré à Reuters un porte-parole rebelle prénommé Gemal joint au téléphone.
Des rescapés arrivés dans le port de Sfax, dans le sud-est de la Tunisie, témoignent de la violence des combats.
"Il faut aller à Misrata pour se rendre compte du massacre orchestré par Kadhafi", assure Omar Boubaker, un ingénieur de 40 ans touché par balle à la jambe. "Il y a des cadavres dans les rues (...). Il n'y a plus de place à l'hôpital et les médecins soignent les blessés dans les rues.
Les frappes aériennes de la coalition ont visé les forces loyalistes dans la ville mais elles n'ont pas permis de mettre un terme aux attaques des unités de Kadhafi qui tirent au mortier et à l'artillerie sur les maisons et ont posté, selon des habitants, des tireurs embusqués sur les toits.
L'ITALIE RECONNAÎT LE CNT
Le vice-ministre libyen des Affaires étrangères Abdelati Obeïdi, dépêché en Grèce, a tenté de montrer que Tripoli ne bloquait pas la voie diplomatique. "L'émissaire libyen voulait transmettre le message que la Libye a l'intention de négocier", a dit un responsable grec après la visite d'Obeïdi à Athènes.
Le diplomate libyen, qui doit se rendre mardi à Malte, est arrivé à Ankara lundi après-midi."Nous allons discuter et voir s'il existe une base commune pour un cessez-le-feu", a dit un responsable du ministère turc des Affaires étrangères.
Toujours sur le front diplomatique, l'Italie a désigné le Conseil national de transition (CNT) formé par les insurgés libyens à Benghazi comme le "seul interlocuteur légitime" de la communauté internationale.
Franco Frattini, ministre italien des Affaires étrangères, n'a en revanche pas jugé "crédibles" les propositions formulées par l'émissaire pour un arrêt des combats.
Le chef de la diplomatie italienne, qui a jugé inacceptable une éventuelle partition de la Libye, a promis que Rome armerait les insurgés si ces derniers en avaient besoin pour se défendre, et notamment pour protéger les populations civiles.
Sur le front oriental, ni les forces gouvernementales ni les rebelles ne parviennent à prendre le dessus, malgré les raids aériens de la coalition internationale engagée militairement en Libye depuis le 19 mars sous mandat des Nations unies.
Après plusieurs retournements de situation sur la route côtière, les deux camps se font face à Brega, important terminal pétrolier du golfe de Syrte. Lundi, les rebelles sont néanmoins parvenus à faire reculer légèrement l'armée loyaliste vers l'ouest mais ils continuaient d'essuyer des bombardements.
Avec Alexander Dziadosz à Brega, Angus MacSwan à Benghazi, Tarek Aamara à Sfax, ainsi que les rédactions du Caire, Alger, Athènes et Ankara, Jean-Philippe Lefief et Benjamin Massot pour le service français, édité par Gilles Trequesser

L’instance de Yadh Ben Achour veut écarter les anciens du RCD des prochaines élections

L'Instance supérieure pour la protection des objectifs de la révolution, de la réforme politique et de la transition démocratique, a poursuivi, lundi après-midi, au siège de la Chambre des Conseillers, le débat autour du projet de décret-loi relatif à l'élection d'une Assemblée nationale constituante. La séance s'est déroulée sous la présidence de M. Yadh Ben Achour.
Les intervenants ont insisté sur la nécessité pour l'Assemblée constituante de refléter les attentes et les ambitions du peuple tunisien, avec ses différentes catégories intellectuelles et politiques, et qu'elle soit ouverte à toutes les franges de la société, notamment les jeunes, qui sont les artisans de la révolution du 14 janvier 2011 et qui ont débarrassé le pays du "cauchemar de l'injustice et de la dictature".
Ils ont, d'autre part, appelé à l'élaboration d'une charte nationale engageant toutes les parties : partis politiques, organisations nationales et composantes de la société civile. Cette charte doit contenir le cadre de l'action de l'assemblée et des conceptions pour l'avenir de la Tunisie, tout en veillant à ne pas porter atteinte aux constantes et aux fondements de la République, et à ne pas perdre les acquis réalisés, dans le pays, depuis la constitution du Pacte fondamental, afin d'éviter la régression du pays vers le sous-développement.

Lors du débat instauré autour des articles du décret-loi relatifs à l'électeur, aux candidatures, au mode de scrutin et au financement de la campagne électorale, les membres de l'Instance ont relevé l'importance d'ouvrir la voie aux candidatures de toutes les catégories de la société, au cours des prochaines élections "sans marginalisation, ni exclusion", tout en abaissant l'âge requis de 23 à 21 ans.
Des intervenants ont appelé à ne pas exclure les magistrats du droit de se présenter en tant que candidat à l'Assemblée nationale constituante, à placer les opérations de financement des campagnes électorales sous le contrôle de la Cour des comptes et à consacrer le principe de la parité dans la représentation de la femme et de l'homme, au sein de l'Assemblée.
Ils ont, en outre, fait part de leur refus du recours aux médias étrangers pour l'organisation des campagnes électorales.

Les membres de l'instance ont, par ailleurs, souligné l'impératif de ne pas accorder le droit de candidature aux prochaines élections à tous ceux qui avaient collaboré avec l'ancien régime ou assumé des responsabilités, locales, régionales ou nationales, au sein du Rassemblement constitutionnel démocratique dissous.
Cette mesure sera, de leur point de vue, une parfaite illustration de la rupture totale avec l'ancien régime, de même qu'une concrétisation des attentes du peuple tunisien à un régime démocratique consacrant le droit de citoyenneté.

Fiche d’identité des 51 partis, leurs fondateurs, leurs idéologies

Chers lecteurs, vu le nombre assez important des partis politiques autorisés en Tunisie depuis la Revolution Tunisienne, je vous invite a lire l'article de BusinessNews qui donne une petite idée sur chacun des partis (ideologie, date de création, et leurs fondateurs.

Lire l'article se trouvant a: http://www.businessnews.com.tn/pdf/Partis040411.pdf




dimanche 3 avril 2011

Gisèle Halimi: "Il est impératif de préserver le statut de la femme tunisienne"


Il est impératif de préserver le statut avant-gardiste de la femme tunisienne, a souligné, samedi, à Tunis, la militante féministe française d'origine tunisienne Gisèle Halimi.
"Le Code du Statut Personnel garantit à la femme tunisienne le statut de citoyenne à part entière", a soutenu Mme Halimi, affirmant que la "préoccupation majeure, aujourd'hui, est de ne pas toucher à ce statut qui a fait d'elle la femme la plus libre au monde arabe"
Mme Halimi, qui était reçue à la Kasbah par le Premier ministre du gouvernement transitoire, Béji Caïd Essebsi, a fait part de sa vive émotion de revisiter "son pays, sa terre natale", et de retrouver "un vieil ami, un homme modeste et un grand patriote qui constituera le meilleur rempart contre le désordre, l'extrémisme et surtout la régression".
L'avocate et femme politique française a assuré avoir "toute confiance" que la Tunisie, qui entame aujourd'hui une phase "cruciale" de son histoire, parviendra à la "construction d'une vraie démocratie" à la faveur de sa direction transitoire qui "comme Bourguiba, représente l'école des lumières, de la philosophie et du respect de l'autre".
Mme Halimi donnera une conférence dans le cadre de la manifestation "Fête de la citoyenneté et de la solidarité", samedi à la Coupole d'El Menzah et participera à une conférence-débat, dimanche matin, au Zéphyr (la Marsa)."

Promouvoir les sites culturels tunisiens en Europe


La Tunisie bénéficie d'un patrimoine artistique et culturel "exceptionnel" qui est insuffisamment valorisé auprès du public français et européen, a déclaré, samedi, à Tunis, M. Frédéric Mitterrand, ministre français de la Culture et de la Comunication, actuellement en visite de travail en Tunisie.
A l'issue d'une réunion de travail, tenue avec M. Mehdi Haouas, ministre du Commerce et du Tourisme, le ministre français a indiqué à l'Agence TAP que le tourisme et la culture sont deux domaines qui sont très proches et peuvent aller de pair.
Le nouveau contexte que la Tunisie vit après la révolution du 14 janvier 2011, a-t-il dit, est à même de promouvoir la destination Tunisie, notamment à travers la valorisation du patrimoine culturel.
Il a évoqué, dans ce contexte, les sites patrimoniaux "extraordinaires" de Dougga, Makthar, El Jem et Sbeitla qui permettent aux visiteurs de découvrir de nouveaux aspects de la vie tunisienne, ajoutant que ces sites sont actuellement peu médiatisés en dépit de leur importance dans le bassin méditerranéen.
La coopération franco-tunisienne dans le domaine du tourisme culturel est ainsi appelée à connaître une nouvelle relance, eu égard à l'importance de cette branche, a fait savoir le ministre.
Transmettre aux touristes que la Tunisie est maintenant un pays de dialogue et de sérénité est devenue l'une des démarches à adopter pour encourager la découverte de la Tunisie nouvelle (respect des droits de l'homme, liberté d'expression..), a affirmé le responsable français.
Au sujet des festivals, M. Mitterrand a préconisé, qu'outre les festivals d'El Jem, de Carthage et de Hammamet, il y a lieu d'organiser des festivals dans des régions comme Kasserine, Sidi Bouzid et Gafsa, à l'initiative de leurs habitants, tout en assurant leur suivi par les autorités concernées.

Tunisie: Béji Caïd Essebsi… Peut-il remettre l'Etat debout


La Révolution est en train de glisser vers l’insurrection. L’Etat doit se remettre debout. Et, passer à l’action.

Trois semaines en temps de crise, c’est une éternité. Le Premier ministre, lors de sa première interview après sa prise de fonctions rappelait qu’un état de grâce dure 100 jours. Mais la Tunisie à l’heure stresse à la manière de Napoléon pressant ses généraux de finir la campagne de Russie: «vous pouvez tout me demander sauf du temps!». Premier ministre d’un gouvernement transitoire n’est pas un emploi. C’est un «job». C’est un poste «intérimaire». Il agit sous la contrainte de l’urgence et la tyrannie du chrono. Le temps presse car le compte à rebours du 24 juillet est déjà enclenché. Nous voulons découvrir la suite.

Une fonction. Deux responsabilités
Premier ministre, c’est une fonction. Et, deux responsabilités. Béji Caïd Essebsi sait qu’il doit s’installer à la barre. Il a la responsabilité de conduire le pays à bon port. A présent, de son poste de timonier, il va superviser les déplacements de ses ministres, dans les régions de l’intérieur. Ces derniers vont monter au filet avec un plan de redressement économique, élaboré avec une expertise 100% tunisienne. La démarche est louable. La stratégie risque de ne pas être payante. Winston Churchill, en circonstance similaire, a promis: «des larmes, du sang et de la sueur».
Les extrémismes de droite et de gauche attaquent le gouvernement sur deux flancs et risquent de le prendre en étau. En communiquant sur le moyen terme, le gouvernement sera pris de court par les extrémismes lesquels sont à pied d’œuvre. Ils sont dans les quartiers populaires et font du dépannage de circonstance, avec de l’assistance sociale. En embrigadant les esprits. Ils sont dans les usines et attisent la surenchère revendicative. Ils pilotent les conquêtes sociales. Le gouvernement s’emploie à sévir l’intérêt national, les  courants politiques font du clientélisme.
Le gouvernement peut apaiser les opérateurs économiques. Les partis mobilisent l’opinion. Ils peuvent cisailler l’action du gouvernement. Le Premier ministre doit donc agir en Toréador, c'est-à-dire que l’arène doit retourner dans le champ de l’Etat, pas des courants activistes. On est sur les charbons.
On attend la suite
Le Premier ministre a fait preuve de fermeté. Il ne partagera pas ses prérogatives. Et, de pédagogie. Assis face à un sit-inner il lui a administré la preuve que dans cette posture, c’est la Tunisie qui se retrouvera par terre et l’économie au tapis. Il a pris l’initiative d’appeler un patron à «l’Intérieur» pour remettre de l’ordre dans la maison. Le challenge, en bonne logique, sera de faire revenir la sécurité dans la rue. L’armée ne sera jamais qu’un rempart face à l’ennemi extérieur. La police seule peut s’occuper de ramener la discipline et de mettre fin à la désobéissance civile, véhiculée par le turban et la salopette. Le «sit-in» et la «ferveur» sont les deux instruments de la contre-révolution pour paralyser l’Etat. Béji Caïd Essebsi a appelé à restaure le lustre de l’Etat. Nous espérons qu’il voulait- dire son autorité. Il est nécessaire de barrer la route à l’avancée rampante des extrémismes. A Menzel Bourguiba, les émeutiers tiennent le haut du pavé. Au sud, le contre-modèle a déjà installé le nouvel ordre social.
Nous espérons qu’en reconstituant ses munitions, l’Etat ne vas pas simplement se contenter de riposter mais d’organiser la contre-offensive. Il doit reconquérir l’espace public, qui lui revient de droit. Sinon, il sera doublé par les contre-pouvoirs. Et adieu la Tunisie.

L'Egypte présente ses excuses à l'Algérie et à la Tunisie après les incidents au stade du Caire

Après les graves incidents qui ont émaillé le match des 16ès de finale retour de la Ligue des Champions qui a opposé samedi au stade de Caire le Zamalek au Club Africain, le Premier Ministre égyptien, Issam Charaf, n'est pas resté silencieux et a présenté, samedi soir, ses excuses aux peuples tunisien et algérien.  

L'arbitre algérien Mohamed Bennouza gardera un souvenir amer de cette qui a opposé le Zmalek au Club Africain, deux des plus belles équipes africaines. Il faut dire que le drame a été évité de justesse car les joueurs du Club Africain ont été agressés en plein match par des supporters de Zamalek, furieux de voir leur équipe victorieuse (2-1) éliminée (aller : 4-2 pour le CA) après de supposées erreurs d'arbitrage, dont l'annulation d'un but pour un hors-jeu flagrant à la 93ème. 
Ainsi, à la fin du match, les plus virulents des supporters égyptiens ont envahi le terrain par dizaines et de se ruer sur les onze Clubistes et leur staff.  Mohamed Bennouza a été, lui aussi, victime d'une tentative d'agression par les supporters  de l'équipe du Zamalek. Fort heureusement, les forces de l'ordre ont réussi à établir un cordon de sécurité autour des arbitres algériens pour les sauver d'un véritable lynchage.
"Je présente mes excuses au peuple tunisien et à son gouvernement  et aux joueurs tunisiens pour ces incidents regrettables. Je présente également  à l'Algérie mes excuses pour l'intimidation subie par l'arbitre algérien", a  réagi par la suite le Premier ministre égyptien dans une déclaration à la télévision égyptienne.