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jeudi 21 juillet 2011

Tunisie : marche pacifique contre la violence

Initiative de son parti, Ahmed Najib Echebi, Président du PDP a indiqué à Investir en Tunisie que la marche vise à dénoncer la violence et a soutenir le gouvernement provisoire : « Devant les tentatives de faire semer le désordre, et la violence en Tunisie, plusieurs parties visent à baisser le gouvernement consensuel. C’est un travail pour faire entrer le pays de nouveau dans un tunnel de violence et de terreur. Les partis ont appelé les citoyens à participer à la marche pour dire non au terrorisme et oui à la date du 23 octobre ». La marche a démarré place de la République et s’est dirigée vers le siège de la TV nationale, avenue de la Liberté.
La manifestation s’est déroulée dans le calme. Aucun imprévu n’a été enregistré.
Les partis participants sont les suivants : Le Pole démocratique Moderniste, Ettajdid, PDP, FDTL, Afek Tounes, Parti Communistre de Gauche, Le parti de consensus Républicain, Mouvement de citoyenneté et de justice, Parti du Travail Tunisien.



mercredi 20 juillet 2011

La Tunisie redoute une contre-révolution

Après une série d'incidents violents, l'ensemble des forces politiques dénonce une tentative de déstabilisation. 

Six mois après la fuite de l'ex-président Ben Ali, la fragile Tunisie demeure hantée par le spectre d'une contre-révolution. Depuis quelques jours, une série de manifestations et d'incidents violents alimentent de nouveau cette crainte. Dans la nuit de samedi à dimanche, plusieurs commissariats de police ont été attaqués un peu partout dans le pays. À Menzel Bourguiba, une localité située à une soixantaine de kilomètres de Tunis, le ministère de l'Intérieur affirme que «des extrémistes religieux mêlés à des délinquants ont pris d'assaut le poste de police et volé des armes».
Même scénario à Kairouan, Sousse, Hammam Ghzez, al-Agba et Tunis, dans le quartier populaire d'Intikala, où plusieurs centaines de personnes, dont certaines armées de pierres et de cocktails Molotov, ont affronté pendant plusieurs heures les forces de l'ordre. La tension a culminé à Sidi Bouzid, ville emblématique où avait commencé la révolution tunisienne, lorsqu'un adolescent a été tué pendant la dispersion d'une manifestation. Le garçon, âgé de 14 ans, aurait été tué par le ricochet d'une balle tirée en l'air par un policier. Mardi enfin, un gazoduc a explosé dans la région de Zaghouan (Nord-Est). Selon le ministère de l'Intérieur, il s'agirait d'un attentat.
Tunis bruisse à nouveau de spéculations sur les forces obscures qui auraient téléguidé ces dérapages. Certains y voient une manipulation de puissants réseaux «rcdistes», le parti dissous de Ben Ali. D'autres pointent du doigt les milieux salafistes. Dans un discours télédiffusé lundi, le premier ministre a ainsi mis en cause «des mouvements extrémistes religieux». À l'instar de l'ensemble des forces politiques, Béji Caïd Essebsi a dénoncé une tentative de déstabilisation : «Il y a des troubles pour empêcher la tenue des élections… Ceux qui ont volé des armes veulent renverser le régime.» Le chef du gouvernement a cependant assuré que l'élection d'une assemblée constituante «aura lieu, bon gré mal gré», comme prévu le 23 octobre.

Ennadha tente de rassurer 

Mardi, se sentant visés par ces accusations, les islamistes d'Ennahda ont nié, lors d'une conférence de presse, être derrière ces troubles. Rached Ghannouchi, le président d'Ennahda, a reconnu que «certains essayent de provoquer les jeunes islamistes et de les entraîner dans la violence dans le but de reporter les élections. Nous les appelons à ne pas réagir à ces provocations» . Donné grand favori du scrutin, le parti islamiste s'est efforcé de rassurer en dénonçant lui aussi ces violences et en s'engageant à ce que les échéances électorales soient respectées.

L’ONU fait confiance à la Tunisie

L’ONU s’est dite confiante quant à la réussite de la Tunisie dans l’établissement du processus démocratique, a précisé M. Lynn Pascoe, secrétaire général adjoint des Nations Unies, chargé des affaires politiques.
Lors d’un point de presse tenu mardi 19 juillet 2011, M. Pascoe a exprimé son admiration envers la Révolution, qui est selon lui, un modèle et un point de départ du processus de changement dans le monde arabe : « La Révolution tunisienne était à la bonne garde. Le peuple doit être fier de tout ce qu’il a fait. Je suis confiant et tout le monde est là pour vous accompagner durant cette phase délicate ».
Le responsable onusien a indiqué que la route vers la démocratie n’est pas facile et rapide : « Les Tunisiens doivent être plus patients en cette période. Vous avez témoigné au monde entier de l’aide des Nations Unies et nous sommes pleinement convaincus de ça ».
M. Pascoe a affirmé que l'ONU est prête à soutenir la Tunisie en cette étape transitoire et à contribuer à la réussite des prochaines élections : « Nous allons mettre à votre disposition notre savoir-faire et toute l’expertise acquise en matière des droits de l‘homme, de l'organisation des élections dans leurs différentes phases, en l'occurrence le vote, le dépouillement et la proclamation des résultats du scrutin.
L’ONU dispose de nombreux programmes que la Tunisie peut les utiliser en matière des droits de l’homme, de l’éducation, de l’Etat ... C’est aux Tunisiens à décider qu’est ce qu’ils veulent faire et comment ».
M. Pascoe a, également, exprimé sa considération envers la Tunisie, gouvernement et peuple, pour les efforts déployés en vue de venir en aide aux déplacés en provenance de Libye et pour la solidarité et l'accueil chaleureux qui leur ont été réservés afin qu'ils parviennent à surmonter leur rude épreuve.
Accompagné d’une délégation onusienne M. Pascoe s’est entretenu avec plusieurs membres du gouvernement de transition, à savoir le président de la République par intérim, le Premier ministre, les ministres de l’Education, des Affaires étrangères et de la Justice. Il s’est entretenu également avec les membres de l’Instance supérieure indépendante pour les élections.

Tunisie: levée de boucliers contre les tentatives de déstabilisation du pays

TUNIS (AP) — Le Parti démocratique progressiste (PDP), l'une des principales formations politiques en Tunisie, a appelé mardi à la constitution d'un front des forces démocratiques pour faire face aux tentatives de déstabilisation du pays.
Cet appel intervient à la suite de la flambée de violence qui a sévi ces derniers jours à Tunis et dans plusieurs régions de l'intérieur du pays attribuée par le gouvernement à des "courants extrémistes religieux", une allusion évidente au mouvement Ennahdha et au parti islamiste radical "Attahrir" (non reconnu) ainsi qu'à des courants d'extrême gauche.
Selon le Premier ministre Béji Caïd Essebsi, ces troubles "prémédités" visent à entraver le processus de transition devant aboutir aux élections du 23 octobre pour la mise en place d'une assemblée constituante.
Lors d'une conférence de presse, le fondateur du PDP, Me Néjib Chebbi, a annoncé que son parti allait engager "d'urgence" des consultations avec "les partis attachés à un processus électoral pacifique", dont le mouvement "Ettajid" et le parti "Al Wifak".
"Le but de ces consultations est de prendre des initiatives communes de terrain pour défendre le régime républicain et préserver l'échéance électorale de tout revers", a-t-il précisé. Il a déclaré adhérer à l'analyse "positive" du Premier ministre qui a insisté sur le respect de la date prévue pour les élections.
Tout comme d'autres partis parmi la centaine légalisée après la chute du régime Ben Ali, le mouvement "Ettajdid" (Le Renouveau) d'Ahmed Brahim a "vigoureusement dénoncé les actes criminels" visant à déstabiliser le pays.
Dans un communiqué transmis à l'Associated Press, il appelle toutes les composantes de la société civile, et en particulier la puissante centrale syndicale, l'UGTT, "à faire face à toutes les formes de violence et à adopter un discours politique raisonné qui garantisse le succès de la transition démocratique du pays".
Le chef d'"Ennahdha", Rached Ghannouchi, dont le mouvement est pointé du doigt, s'est déclaré "surpris" par les accusations implicites adressées à sa formation.
"Nous refusons la violence et nous la condamnons d'où qu'elle vienne, tout comme nous condamnons le comportement de l'appareil policier à l'égard des manifestants", a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse mardi.
"Ce pays nous appartient à tous et il n'y a pas lieu de nous diaboliser les uns les autres", a-t-il martelé, en appelant à "une enquête sérieuse et neutre" sur les troubles qui ont secoué le pays. AP

Tunisie: un projet de loi interdit le financement étranger des partis

TUNIS — La Haute instance chargée de piloter les réformes dans la Tunisie post-Ben Ali a adopté mercredi un projet de décret loi interdisant tout financement étranger aux partis politiques, à trois mois de l'élection d'un assemblée constituante le 23 octobre.
Cette mesure qui sera soumise au gouvernement de transition a été prise en l'absence du puissant parti islamiste Ennahda, qui boycotte la haute Instance. Ennahda est soupçonné par de nombreux observateurs de recevoir des fonds de l'étranger, notamment de pays du Golfe.
Le texte en 30 articles prohibant formellement "tout financement étranger direct ou indirect" et toute subvention venant d'organismes privés ou publics, en dehors de l'Etat, a été adopté par 82 des 88 membres présents, cinq s'étant abstenus et un a voté contre.
Le projet de décret loi sera soumis à l'examen du gouvernement de transition jeudi, a indiqué à l'AFP Yadh Ben Achour, président de la Haute instance, se disant "soulagé" de l'adoption du texte par "une écrasante majorité".
Il a néanmoins exprimé sa frustration par l'absence d'Ennhada, dont le boycott a été suivi par celui du Congrès pour la république (CPR) de Moncef Marzouki.
"Mon soulagement sera total lorsque ceux qui ont suspendu leur participation se rejoindront à nous", a-t-il ajouté, affirmant qu'il allait reprendre le dialogue en panne avec le parti islamiste longtemps interdit et légalisé après la chute du régime de Ben Ali le 14 janvier.
Un dirigeant de ce parti, joint par l'AFP, a nié que sa formation soit contre le projet sur le financement des partis et expliqué son boycott de la Haute instance par son fonctionnement jugé partial et "anti-démocratique".
"Nous ne sommes pas contre le projet de décret loi sur les partis", a dit Samir Dilou, "mais contre le fonctionnement de la Haute instance".
Selon lui, Yadh Ben Achour a "un parti pris et son instance n'a pas de légitimité, ses membres n'étant pas élus".
Egalement très critique à l'égard de la Haute instance, le PDP (parti démocratique progressiste), que des sondages placent en deuxième position des intentions de vote après Ennahda, a participé mercredi à l'adoption du projet de décret.
Ces deux principales forces avaient contesté le projet qui risque, selon des observateurs, de réduire leurs marges de manoeuvre politique avant le scrutin du 23 octobre.
Outre l'interdiction de financement étranger, le texte consacre une limite aux donations privées et impose aux partis de désigner des commissaires au compte parmi les experts comptables attitrés.
Il plafonne à 60.000 milles dinars (30.000 euros environ) le montant des donations annuelles par personne physique et fixe à 200.000 dinars (100.000 euros) les engagements souscrits auprès des lignes de crédit.
Les partis politiques n'ont pas le droit d'offrir des privilèges en argent ou en nature aux électeurs, une interdiction qui pourrait là aussi contrarier Ennahda, très actif sur le terrain social.
Le texte énonce en outre les corps interdits de vote (militaires, magistrats, policiers, douaniers, responsables locaux...).
En chantier depuis plusieurs semaines, le décret loi a donné lieu à des débats houleux dans la Haute instance composée de différents courants et chargée de mener le processus politique jusqu'à l'organisation de premières élections "libres" de l'histoire de la Tunisie.

mardi 19 juillet 2011

Tunisie: «Toutes ces femmes ont joué un rôle prépondérant dans la révolution»


Ils sont issus de cette mouvance associative post-révolutionnaire et sont épris d'espoir et de liberté. Chaque jour, ils s'appliquent à écrire de nouvelles pages en mettant leur dynamisme et leurs compétences au service d'un pays en reconstruction. Témoignages de citoyens tunisiens. 

Khedija Lemkecher, réalisatrice, association des réalisateurs tunisiens.

« Le cinéma tunisien a beaucoup souffert des années de répression, la censure a trop longtemps étouffé la créativité des cinéastes. Cette révolution, c'est pour nous un second souffle.
Nous nous sommes réunis avec 5 autres cinéastes, de toutes générations, paritairement hommes et femmes afin d'être en accord avec cette valeur d'équité qu'on souhaite dans toute société. Nous avons écrit un projet traçant le portrait de six femmes tunisiennes issues de différents millieux sociaux et régionaux.
Qu'il s'agisse d'Olfa Riahi journaliste et militante, organisatrice de la Caravane de vérité ou encore de Faïda Hamdi l'agent municipal accusée d'avoir giflé Bouazizi - ce commerçant ambulant qui s'est immolé mettant le feu aux poudres de la révolte - toutes ces femmes ont joué un rôle prépondérant dans la révolution tunisienne.
Ces portraits sont mis en scène et sont esthétiquement très épurés; ce qui nous distingue d'un documentaire classique. Notre intention est de poser un regard différent sur ces femmes. Elles luttent et se sont incarnées et révélées dignement au sein de la révolution. Elles ont montré une image à contre-courant de la vision misérabiliste et mélodramatique de la femme, telle qu'elle est portée par les médias.
Nous sommes actuellement en plein tournage. Nous connaissons parfois des difficultés à filmer dans les quartiers populaires encore peu sécurisés dont sont issus la majorité des protagonistes mais nous sommes déterminés à aller jusqu'au bout. La Tunisie, dans son ensemble, aspire à la démocratie mais certains extrémistes religieux n'hésitent pas à remettre en question les droits fondamentaux et les acquis de la femme tunisienne.
Ce film sera le premier d'une série intitulée « Femmes du printemps ». Nous sommes d'ores et déjà en contact avec des réalisateurs lybiens et nous souhaitons étendre ce projet à d'autres pays du monde arabe tels que la Syrie, la Jordanie, le Maroc etc.
En différents points les femmes y subissent des pressions et sont aussi victimes de tout un système idéologique machiste. Pour autant et plus que jamais, elles manifestent partout leur désir de changement et d'émancipation dans la lutte. Elles portent désormais les germes de la révolution tunisienne. Ce sont elles que nous souhaitons soutenir et porter ».

BEJI CAID ESSBSI PIDE DEFENDER REVOLUCION

TUNEZ, 18 (ANSA) - El primer ministro provisorio de Túnez, Beji Caid Essebsi, hizo un llamamiento a los ciudadanos para que defiendan las conquistas y los objetivos de la revolución, despues que un joven de 14 años murió en enfrentamientos entre manifestantes y policías en Sidi Bouzid.
    Según las fuentes, el joven murió al ser alcanzado por un disparo durante los enfrentamientos, en los que también resultaron heridas otras dos personas y nueve detenidas.
    La adolescente, identificado como Thabet Belkacem, falleció en un hospital de Sidi Bouzid. Según la primera reconstrucción de los hechos, la policía abrió fuego cuando algunos agentes fueron atacados con botellas incendiarias y piedras.
    Luego de los hechos de violencia, el primer ministro provisorio de Túnez, Beji Caid Essebsi, hizo un llamamiento a los tunecinos para que defiendan las conquistas de Túnez y los objetivos de la revolución y hagan frente común contra quien atente contra la seguridad nacional.
    El gobierno de transición continuará su misión hasta el 23 de octubre próximo, fecha de la elección de la Asamblea constituyente, dijo Essebsi.
    El premier lanzó un ataque directo a los "partidos políticos" y "movimientos marginales", que "no están listos para las elecciones".
    Sidi Bouzid es la ciudad donde, el 17 de diciembre del 2010, un joven comerciante ambulante, Mohamed Bouazizi, se prendió fuego y falleció tras una semana de agonía.
    Se trató de un suicidio para protestar contra una sanción administrativa que le habían aplicado, y que dio inicio a la "revolución de los jazmines" que, el 14 de enero, culminó con la fuga del dictador Zine El Abidine Ben Ali.
    Sin embargo, las reivindicaciones y los reclamos continuaron en los últimos meses en esta región del país, afectada por una grave crisis ocupacional.
    Las circunstancias de la muerte del joven de 14 años serán investigadas por la justicia militar y no la ordinaria, anunció un portavoz del Ministerio de Justicia, quien precisó que ya nombró a un juez de instrucción. BY5

Tunisie: le PDP appelle au maintien de la paix civile et du processus électoral

Le Parti démocratique progressiste (PDP), l'un des principaux partis tunisiens, a appelé mardi au maintien de la paix civile et a demandé à "toutes les forces démocratiques de faire front contre les tentatives de déstabilisation" dans le pays. Plusieurs incidents violents - attaques de commissariats et manifestations - ont éclaté au cours des derniers jours dans diverses villes du pays et un adolescent a été tué par balle lors de la dispersion d'une manifestation dimanche à Sidi Bouzid, la ville emblématique de la révolution tunisienne. Le Premier ministre Béji Caïd Essebsi a dénoncé lundi une tentative de déstabilisation et assuré que l'élection d'une Assemblée constituante se tiendrait comme prévu le 23 octobre.

En Tunisie, les investisseurs français entre confiance et méfiance



Les observateurs notent deux tendances parmi les investisseurs français. Les entreprises déjà implantées en Tunisie avant la révolution du 14 janvier font des projets de développement, tandis que les investisseurs qui projetaient une première implantation dans le pays préfèrent attendre.

« La Tunisie est plus que jamais un terrain pour investir », assure-t-on chez Plastivaloire, une entreprise française de plasturgie qui vient d'ouvrir une deuxième filiale au pays du jasmin. Injection Plastiques Systèmes (IPS) est entrée en activité il y a un mois, suite au succès de Tunisie Plastiques Systèmes (TPS), la première filiale tunisienne de Plastivaloire, née en 2004. « Je crois en un meilleur climat d'affaires, plus transparent, avec plus de libertés d'investir », dit Chekib Debbabi, qui dirige les deux filiales. IPS a représenté un investissement de 4,7 millions de dinars tunisiens. Les travaux « ont été terminés pendant les jours révolutionnaires », note le dirigeant. « A aucun moment, Plastivaloire n'a pas remis en question ce projet, assure-t-il. Même s'il avait été en fondation nous n'aurions pas reculé ». Pour Chekib Debbabi, la période actuelle est certes dominée par l'incertitude, mais « le pays garde des bases saines et solides et les Tunisiens ont choisi de ne pas sombrer dans le chaos ». Une confiance partagée, dit-il, par ses clients, des « multinationales elles-mêmes implantées » en Tunisie. Alors que les investissements étrangers ont baissé de plus de 17,2% au cours des six premiers mois de 2011 – 775,3 millions de dinars contre 936,6 millions de dinars durant la même période de 2010– , selon l'Agence tunisienne pour la promotion des investissements  étrangers ((FIPA), ceux des entreprises françaises sont en hausse. D'après la chambre tuniso-française de commerce et d'industrie (CTFCI), elles ont réalisé 82 projets en Tunisie au cours des six premiers mois de 2011, contre 71 pendant la même période en 2010. Les investissements des entreprises françaises en Tunisie ont représenté 115,5 millions de dinars depuis le début de l'année, contre 99,5 millions de dinars au cours de la même période l'an dernier. Une évolution, souligne Habib Gaida, le directeur de la CTFCI, essentiellement « liée au rachat de 34% du capital de l'entreprise pharmaceutique Unimed par la banque française Société Générale », via l'un de ses fonds d'investissements, pour 31 millions de dinars.
Nouveaux marchés et… attentisme
« Les investisseurs déjà implantés en Tunisie, qui connaissent bien le tissu économique, continuent leurs activités et gardent confiance, explique Habib Gaida. Ils espèrent que l'évolution politique du pays fera disparaître les entraves à la libre entreprise », induites par la corruption du régime de Zine el-Abidine Ben Ali. Sur les 71 projets réalisés par des entreprises françaises depuis janvier, 46 dont des extensions de sites. Des développements qui dénotent la confiance d'investisseurs familiers du pays, qui voient se profiler de nouveaux marchés.  L'équipementier français Zodiac Aerospace, présent en Tunisie depuis le début des années 2000, doit construire une cinquième usine, et AsteelFlash, entreprise spécialisée dans l'industrie électronique, qui possède deux sites de production en Tunisie, en construit un nouveau pour une ouverture prévue en 2012. Le 2 juillet dernier, Stéphane Richard, le PDG de France Télécom Orange, qui détient 49% d'Orange Tunisie, a annoncé qu'il avait l'intention de « lancer une nouvelle activité en Tunisie, dès cette année 2011, avec 150 emplois dans le domaine de la maintenance informatique ».  Pourtant, admet Habib Gaida, « il y a un certain attentisme chez les investisseurs étrangers, y compris français, qui ne connaissent pas la Tunisie ». Des chefs d'entreprises « suspendus au scrutin du 23 octobre », qui doit élire une assemblée constituante. « Les investisseurs qui projetaient de pénétrer le marché tunisien préfèrent attendre, confirme un conseiller de l'ambassade de France. Jusqu'aux résultats des travaux de la Constituante, la prudence va dominer. On ne sait même pas quel régime politique sera en place! » La France est de longue date le premier investisseur étranger en Tunisie par le nombre d’entreprises établies et le nombre d’emplois directs induits. Mais sur les 1 270 entreprises françaises en activité fin 2010, 28 ont aujourd'hui fermé leurs portes.
Le plus délicat, c'est la prospective
Rémi Merle, directeur de Lacroix Electronics, une entreprise de sous-traitance présente en Tunisie depuis 2005, avoue que ses « clients se sont posés la question de la sécurité des livraisons ». Grâce à un « plan de sécurisation », il n'a pas enregistré d'annulations de commandes et a pu continuer à embaucher – l'entreprise compte actuellement 580 salariés contre 540 en décembre – mais s'inquiète pour l'avenir. « Le plus délicat actuellement, c'est la prospective, dit-il. Les nouveaux clients potentiels sont dans l'attente des élections. Ils veulent voir qui va prendre le pouvoir ». La prudence touche aussi certaines entreprises récemment installées en Tunisie. Entrée en production fin 2009, la filiale tunisienne du groupe Hutchinson, spécialisé dans la transformation du caoutchouc, devait être agrandie en 2013. L'investissement de 5 millions de dinars a été suspendu, explique Sadok Souguir, directeur financier d'Hutchinson Tunisie. « La direction du groupe est méfiante, elle préfère attendre de voir comment la situation politique et économique évolue », dit-il. Selon lui, « regagner la confiance des investisseurs qui ne connaissent pas la Tunisie prendra au moins trois ans ».

«Le prix a fait la différence» CHRISTINE 36 ans, a payé 2 500 € les deux semaines à trois, tout inclus

Ses deux filles, Laurine, 9 ans, et Justine, 12 ans, barbotent tranquillement dans la piscine du Palm Beach Club. Christine Thiot, 36 ans, chef de projet dans un centre d’appels à Clichy (Hauts-de-Seine), profite de ses dernières heures de vacances, allongée sur son transat. « Je me suis décidée pour Djerba en avril, explique la jeune femme, lunettes de soleil dans les cheveux. prix qui a fait la différence : 2500 € les deux semaines à trois, en tout inclus, je n’ai pas trouvé mieux ailleurs!  » La révolution tunisienne et l’instabilité sociale qui en résulte aujourd’hui ne l’ont pas dissuadée de partir en famille.
« Je connais bien la Tunisie pour y être venue de nombreuses fois en vacances. Et puis, je suis en relation, grâce à mon travail, avec un centre d’appels tunisien, et je savais qu’il n’y a aucun souci de sécurité, ni le moindre problème à Djerba. » Le Palm Beach, occupé à près de 100% par des clients de Nouvelles Frontières, est à moitié vide. Du jamais-vu dans un hôtel de Djerba en cette mi-juillet, alors que les vacances scolaires en France sont déjà bien entamées.
Sami Loukil, le propriétaire des lieux, affiche pourtant un optimisme teinté de soulagement : « Nous avons entièrement rénové l’établissement cet hiver, et ce n’est jamais facile d’attirer une clientèle qui doit redécouvrir l’endroit. Réussir à remplir l’hôtel à 50% est déjà une victoire pour moi, malgré les conséquences immédiates de la révolution sur le marché du tourisme. Les réservations de dernière minute devraient permettre de passer à 60% d’ici à la fin du mois, et même 80% début août. »
Les temps sont durs pour les hôteliers, mais la fréquentation en chute libre ravit ceux qui ont fait le voyage, comme Marie-Noëlle, 62 ans, consultante en import-export et jeune retraitée, et son mari, Jean, clients du Park Inn, un hôtel classé 5 étoiles. « On voulait le soleil et du calme… C’est exactement l’ambiance, ici, explique Jean, tout sourire. Au moins, ce n’est pas la course pour avoir un transat libre au bord de la piscine. » L’hôtel, de près de 300 chambres, accueille, pour cette deuxième semaine de juillet, à peine 150 clients pour une capacité maximale de 500 clients. « Le patron du Radisson, juste à côté, nous a confié qu’il arrive tout juste à payer ses frais, poursuit Jean. Pour les bénéfices, il faudra attendre des jours meilleurs. » Pour ce couple sans enfant, habitué des hôtels plutôt luxueux, le facteur prix a également joué en faveur de la Tunisie. « Ce n’était pas notre premier choix de vacances, précise Marie-Noëlle. Nous voulions partir en Floride, mais les billets d’avion étaient prohibitifs. Même chose en Espagne, où les prix des hôtels de qualité ont vraiment augmenté ces derniers mois. »
Les formules à prix cassés sont celles qui ont le plus de succès. Le club Marmara, au sud de la « zone touristique », une enfilade d’une cinquantaine d’hôtels-clubs le long de la mer, semble faire davantage le plein. A 530 € la semaine en tout inclus, le prix payé par la famille Giacomini, difficile de faire plus économique en pleines vacances scolaires! « J’ai quand même une pointe de culpabilité à venir me dorer la pilule, alors que les Tunisiens que l’on croise nous disent tous la même chose : C’est dur, très dur », confie André Giacomini, 52 ans, instructeur nautique à Grenoble. Avec ses deux filles, Amélie, 22 ans, et Laura, 19 ans, étudiantes, il s’est confronté à la réalité sociale et politique de la région lors d’une excursion dans le désert. « Les Bédouins que nous avons rencontrés avaient demandé à notre guide de leur apporter du sucre, dont ils manquent cruellement, raconte Amélie. Beaucoup de Libyens, parmi ceux qui en ont les moyens, se sont installés ici pour fuir les combats dans leur pays, et achètent tout ce qu’ils trouvent. La pénurie commence à se faire sentir, et les prix de l’immobilier sont montés en flèche. »
Des visiteurs moins nombreux, ce sont des rentrées d’argent moindres pour les Tunisiens qui vivent du tourisme. Béchir, 29 ans, loueur de scooters de mer sur la plage en face du Radisson, fait grise mine. « Ils sont où, les touristes? » se demande-t-il, inquiet. « C’est la vraie galère pour ceux qui font de la vente sur la plage ou des balades à cheval ou à dromadaire. Les patrons ne sont pas contents de payer des gens à ne rien faire. » D’autant que le peu de touristes présents ne sortent pas ou très peu de leur hôtel tout confort. « Ailleurs, comme ici, c’est la crise pour tout le monde, confie, dépité, un chauffeur de taxi au volant de sa vieille Golf toussotante. Ça ira mieux l’année prochaine, inch Allah… »

lundi 18 juillet 2011

Tunisie/Troubles : Béji Caïd Essebsi dénonce "une bande de malfaiteurs"

Beji Caïd Essebsi a affirmé dans un discours à l’adresse de la nation que les élections vont se tenir à l’échéance prévue du 23 octobre 2011, et que son gouvernement va partir avec l’arrivée de l’instance élue soit l’assemblée nationale constituante. Le chef du gouvernement provisoire a attesté de l’échec  du Sit-in de Kasbah 3, le qualifiant "d’illégal et d’illégitime".

Béji Caïd Essebsi est revenu, en préambule, sur les différends survenus au sein de la haute instance pour la réalisation des objectifs de la révolution, avec le retrait de certains partis politiques, soulignant que son gouvernement a essayé de les circonscrire, sans y être parvenu. Parallèlement à ces tentatives,  des sit-in et des grèves ont été observés dans les domaines du phosphate, des ports, de l’électricité et de l’énergie, la production a baissé, ce qui a porté un coup dur à l’économie, relève-t-il en substance. "Bien que ces actions aient été illégales, nous avons essayé de les régler par le dialogue et les négociations".

"Seulement, des brèches ont été ouvertes, et certaines sensibilités politiques ont appelé à un nouveau sit-in à la Kasbah", poursuit-il. "La seule explication à ce sit-in est que certaines sensibilités ne sont pas prêtes à mener la course électorale. Ces sensibilités doutent de leur capacité à réussir dans l’opération électorale, laquelle va déterminer leur vrai poids, chose qui leur fait peur", estime-t-il.

"Ce sit-in est injustifié, il n’a pas réussi, car, il n’avait pas un grand appui populaire. Il est resté au niveau de certaines minorités, qui ne cherchent qu’à semer le désordre".  Le Premier ministre dit connaître les personnalités et les partis ayant appelé à ce Sit-in, et ceux qui ont visité les sit-inneurs. Le chef du gouvernement provisoire fait le lien entre l’échec de ce sit-in et les troubles survenus pendant le week-end dans plusieurs régions du pays. "Des bandes de malfaiteurs, en politique et en criminalité, se sont mobilisées. Elles avaient un plan clair pour attenter à la stabilité et à la sécurité et peut-être préparer de nouveaux actes politico-criminels ou purement criminels. Leur objectif n’est pas de protester, mais de semer la zizanie et le désordre pour que les élections n’aient pas lieu", laisse-t-il entendre.

Le Premier ministre déplore les agressions contre les forces de sécurité, indiquant que quatre agents de police sont hospitalisés et sont dans un état grave. "Face à cette situation, l’Etat ne peut pas se taire", assène-t-il, réitérant que les élections vont se tenir à l’échéance du 23 octobre, n’en déplaise à certains. Et ceux qui disent que le gouvernement veut rester plus, ils se trompent, le jour du scrutin et après l’arrivée de l’instance élue, nous lui passerons le relais", déclare-t-il.

Béji Caïd Essebsi  appelle les médias à être conscients de leur rôle et à se garder de nourrir les rumeurs, signalant que certains médias appellent au désordre, y compris les médias qu’il qualifie "d’officiels".

Il s’est, par ailleurs, adressé aux partis et organisations politiques, les appelant à condamner ces actes, à s’intéresser à la chose publique, et à ne pas se préoccuper uniquement des élections. "Certains partis ont un double-langage", dit Béji Caïd Essebsi, indiquant que "la Tunisie est un pays centriste, on ne veut ni extrémisme de gauche ni extrémisme de droite".

Selon ses dires, "le pays est visé par un groupuscule de malfaiteurs qui veulent semer la terreur, effrayer la population, et renverser le régime. Mais, l’Etat ne laissera pas les choses s’aggraver, nous avons  demandé de poursuivre tous ceux dont l’implication est prouvée dans ces actes, qu’ils soient  arrêtés aujourd’hui, demain ou après-demain", relève-t-il.

Selon le Ministre de l’intérieur Tunisien : « Des extrémistes islamistes ont incendié des commissariats et se sont emparés des armes et de plusieurs équipements »

Le ministère de l'Intérieur a accusé aujourd’hui le mot d'ordre des extrémistes visant à semer le désordre pour déstabiliser le pays. Le Ministre a fait part de mouvements de troubles accompagnés d'actes de destruction et d'incendie dans différentes régions de la Tunisie.  

Selon, le Ministre de l’intérieur des émeutiers ont perpétré des actes de troubles, de destruction et d'incendie "suite à mot d'ordre donné par des forces extrémistes afin de ternir le climat de sécurité et de stabilité qu'a connu le pays ces derniers. Temps. Le Ministre a cité les régions qui ont connues les troubles à savoir : J'beniana, Kairouan, Sousse, Hammam Ghezaz, Sers, Negra, Cité EL Intilaka (Tunis) et El Agba (La Manouba).  Ces actes de troubles, précise le ministère, ont atteint leur paroxysme dans la ville de Menzel Bourguiba où "un groupe d'extrémistes d’islamiste accompagné de délinquants ont attaqué le commissariat de police de la ville. Les assaillants et après avoir incendié le commissariat ont réussi à s’emparer de plusieurs armes dont deux fusils ''Shtayer'' et d'autres équipements. Le centre ''Ennajah'', la recette des finances et le siège de la CNAM ainsi que des voitures et des centres commerciaux ont été également incendiés. Les accrochages entre policiers et manifestants ont fait six blessés parmi les policiers, dont quatre sont actuellement en soins intensifs. Les policiers se sont opposés aux manifestants «sans pour autant faire usage d'armes à feu». Ces évènements, explique le ministère de l'intérieur, viennent suite « à l'échec du Sit-in d'El Kasbah » auquel ont appelé « des partis politiques extrémistes » qui cherchent à faire avorter le rendez-vous électoral du 23 octobre soutenu en cela par une chaîne de télévision. Le communiqué du Ministère ne précisé pas le nom de la télévision.

Tunisie. Des postes de police attaqués, le pouvoir accuse des extrémistes religieux

Des postes de police ont été attaqués à Menzel Bourguiba et à la cité populaire d’Intilaka, à l’ouest de la capitale, et des troubles ont eu lieu dans plusieurs régions, attribués par le pouvoir aux extrémistes religieux. 

Les postes de police ont été attaqués dans la nuit de samedi à dimanche. Les attaques ont fait au moins quatre blessés graves.
A Tunis, dans la cité populaire d’Intilaka, 300 à 400 personnes, dont certains armés de pierres et de cocktails molotov, ont tenté de pénétrer dans le principal poste de police et les affrontements ont duré plusieurs heures. «Ils sont venus exprès pour incendier le poste, certains avaient des sabres, d’autres ont jeté des cocktails molotov», a déclaré à l’Afp un agent sous couvert de l’anonymat.
Quatre personnes gravement blessées
Des pneus incendiés, des pierres et des restes de barricades jonchaient la route devant le poste de police, a constaté l’agence. Dans l’enceinte du poste, des traces de cocktail molotov et des vitres brisées témoignaient de la tentative d’assaut.
A peu près à la même heure, des attaques contre la police et des magasins se sont produites à Menzel Bourguiba, ville industrielle au nord de Tunis, a indiqué le porte-parole du ministère de l’Intérieur Mohamed Hichem Moueddeb. Quatre personnes ont été gravement blessées et transférées à Tunis, a-t-il ajouté, précisant qu’il ne s’agissait pas de policiers.
Dans un communiqué diffusé dimanche, le ministère de l’Intérieur a dénoncé un mot d’ordre des extrémistes pour semer le désordre dans le pays, faisant part de mouvements de troubles accompagnés d’actes de destruction et d’incendie dans différentes régions du pays. Le ministère accuse «des groupes d’extrémistes» d’avoir perpétré des actes de troubles, de destruction et d’incendie «suite à mot d’ordre donné par des forces extrémistes afin de ternir le climat de sécurité et de stabilité qu’a connu le pays ces derniers temps». Les troubles ont eu lieu dans les régions de J’beniana, Kairouan, Sousse, Hammam Ghezaz, Sers, Negra, Cité Intilaka (Tunis) et El Agba, près de Manouba.
Vol de deux fusils ShtayerCes actes de troubles, précise le ministère, ont atteint leur paroxysme dans la ville de Menzel Bourguiba où «un groupe d’extrémistes religieux accompagné de délinquants» a attaqué le poste de police de la ville où il s’est emparé de deux fusils Shtayer et d’autres équipements. Les manifestants ont ensuite incendié le poste de police, le centre Ennajah, la recette des finances et le siège de la Cnam ainsi que des voitures et des centres commerciaux.
Les accrochages entre policiers et manifestants ont fait six blessés parmi les policiers, dont quatre sont actuellement en soins intensifs. Les policiers se sont opposés aux manifestants «sans pour autant faire usage d’armes à feu».
Ces évènements, explique le ministère de l’Intérieur, viennent suite «à l’échec du sit-in de la Kasbah3» auquel ont appelé «des partis politiques extrémistes» qui cherchent à faire avorter le rendez-vous électoral du 23 octobre soutenu en cela par une chaîne de télévision dont le communiqué ne précise pas l’identité. Mais l'allusion fait penser à la chaîne qatarie Al Jazira.

A propos de l’inscription sur les listes électorales pour les Tunisiens à l’étranger

Le Comité de suivi des assises de l’immigration tunisienne ont rendu public une déclaration sur les conditions pour réussir le processus d’inscription sur les listes électorales pour les Tunisiens vivants à l’étranger.

La déclaration, qui fait suite à une réunion, vendredi 15 juillet, au siège de l’Ugtt à Tunis, alerte l’opinion publique, le gouvernement, les partis politiques et l’Instance supérieure indépendante pour les élections (Isie), sur certains aspects de cette opération.
«Les échos et réactions qui nous sont parvenus après le démarrage, le 11 juillet, de la campagne d’inscription que ce soit en Tunisie ou à l’étranger confirment les appréhensions et difficultés ressenties et annoncées», lors de la rencontre du Comité avec Kamel Jendoubi, président de l’Isie, lit-on dans le communiqué.
Le comité signale une «lenteur», des «problèmes humains et techniques signalés et vérifiés dans beaucoup de villes», un «manque d’information», le «report de l’ouverture des inscriptions dans certains lieux et l’absence à ce jour de Commissions régionales indépendantes à l’étranger». Il réitère, par conséquent, sa demande de prolongation des délais prévus pour l’inscription sur les listes électorales jusqu’au 15 septembre.
Le Comité fait des propositions concrètes pour donner plus de chance de réussite aux opérations d’inscription, notamment la mise sur pied des six instances régionales de l’étranger appelées à superviser et contrôler les élections, la mise en place des moyens nécessaires pour cette opération, le recours à Internet pour faciliter l’opération, le déploiement de moyens humains et logistiques suffisants pour le lancement de campagnes d’information et de sensibilisation en direction des Tunisiens à l’étranger (TV, presse, radios, réunions publiques, diffusion de dépliants dans les aéroports et les gares maritimes, engagement de vacataires et d’étudiants pour une durée déterminée), l’intégration de bénévoles, la multiplication des lieux d’inscription (locaux appartenant à l’Etat tunisien ou utilisés par ses services, bateaux assurant des liaisons entre la Tunisie, la France ou l’Italie, bus itinérants pour se rendre dans les zones éloignées des consulats), l’information des migrants tunisiens qui se trouvent en Tunisie pendant la période d’inscription de la possibilité d’effectuer l’inscription dans des centres habilités à proposer ce service, la publication de la liste, des coordonnées et des horaires d’ouverture des centres chargés de cette opération à l'étranger et en Tunisie, la prolongation des horaires et des jours d’ouverture, y compris le week-end (9h à 18h) et l’abandon momentané des horaires de la séance unique, l’harmonisation et l’établissement d’une liste unique des papiers à fournir quelle que soit la région, la ville ou le pays dans lequel s’effectue l’opération.

En Tunisie, un appel à manifester vivement contesté

De nouvelles manifestations ont été organisées vendredi 15 juillet 2011 à Tunis. L'appel à manifester avait été lancé sur Facebook. Beaucoup d'internautes avaient critiqué cette initiative qui ne bénéficie pas du soutien de tous en Tunisie. Beaucoup y voient en effet la main des islamistes et de l’extrême-gauche pour empêcher un retour à la normalisation dans le pays.
Sur Facebook, l'appel au sit-in n'a toujours pas fait l'unanimité. Les administrateurs de la page demandaient, pêle-mêle : le départ du ministre de l'Intérieur, ancien du régime Ben Ali ; l'exclusion de la Haute instance de transition démocratique des partis favorables à une normalisation des relations avec Israël ; l'indépendance de la justice ; ou encore la condamnation des snipers qui, pendant la révolution, avaient tiré sur des manifestants.
Mais pour de nombreux internautes, l'heure n'est plus aux manifestations en Tunisie. « Stop à l'anarchie, appelait l'un d'eux. Laissons le gouvernement provisoire préparer les élections du 23 octobre prochain pour éviter la chute libre de l'économie ». « Ce sit-in risque d'handicaper le pays et permettre le retour des forces obscures », écrivait un autre, accusant les islamistes et l'extrême-gauche tunisienne d'être derrière ce mouvement baptisé Kasbah 3, en référence aux dernières manifestations de février qui après plus de deux semaines de forte mobilisation sous les fenêtres des ministères avaient fini par faire tomber le précédent gouvernement.
Mais vendredi 15 juillet 2011, la manifestation est bien loin d'avoir réuni autant de monde. Plusieurs anciens de Kasbah 2 avaient d'ailleurs refusé de participer à ce mouvement inutile et contre-productif à leurs yeux. Du coup, seules 200 à 300 personnes se sont finalement retrouvées sur l'esplanade de la Kasbah avant d'être dispersées sans ménagement par les forces anti-émeute à coups de matraques et de gaz lacrymogènes.