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vendredi 15 avril 2011

En Tunisie, la parité s'impose

 La nouvelle démocratie tunisienne s'affirme comme un modèle de parité : le principe de l'égalité entre hommes et femmes est acquis pour l'élection de l'Assemblée constituante. Un grand pas en avant, et « un modèle d’innovation pour la région et même au-delà », même si la vigilance reste de mise.

Les Tunisiennes vont-elles gagner à la révolution ? nous posions la question  il y a trois mois, à la chute du régime de Ben Ali. Aujourd'hui, la réponse apparaît positive.
La Haute instance pour la réalisation des objectifs de la révolution, de la réforme politique et de la transition démocratique (1) a décidé d'imposer la parité homme-femme pour l'élection de l'Assemblée constituante, le 24 juillet. Sur leurs listes, les partis devront faire figurer en alternance des candidats hommes et femmes. Celles qui ne respecteront pas la parité seront invalidées. Alors que la disposition originale prévoyait une proportion minimale de 25%, les débats ont abouti à ce principe de listes "chabadabada", finalement adopté à une large majorité.

Réactions enthousiastes

Dans le journal La Presse, Abdelhamid Largueche, historien et membre de la Haute instance, dit son émotion devant cette avancée : « J’ai eu l’intime conviction que nous nous sommes projetés dans le futur en enjambant d’un seul pas une ligne jugée par beaucoup infranchissable. »
« Les femmes ont participé à la révolution, sur le même pied d’égalité, elles participeront désormais à forger l’avenir politique de la Tunisie », se réjouit Sophie Bessis, Secrétaire générale adjointe de la Fédération internationale des droits de l'Homme (FIDH).
Un choix salué dans des termes semblables par la représentante de l'Union européenne pour les Affaires étrangères, Catherine Ashton : « La Tunisie a aujourd’hui l’occasion de renforcer davantage l’égalité entre les hommes et les femmes et de mettre fin à toutes les formes de discrimination, en droit et dans les faits, à l’encontre des femmes. »

Modèle à suivre

C'est aussi une responsabilité que prend la Tunisie, au regard de sa place de modèle pour l'égalité dans le monde arabe, souligne Catherine Ashton : « En accordant à ces principes une place centrale dans les réformes politiques en cours, la Tunisie peut véritablement devenir un modèle d’innovation pour la région et même au-delà. »
Cette étape importante ne marque pas la fin d'un processus dans le pays, au contraire. « Nous devons maintenant travailler à la participation de toutes les femmes aux élections du 24 juillet. Tout doit être fait pour que la nouvelle constitution tunisienne consacre l’égalité et la non-discrimination entre hommes et femmes », insiste Khadija Chérif, Secrétaire générale de la FIDH. D'autant que, selon certaines critiques, la composition de l'Assemblée constituante ne respectera pas forcément la parité annoncée : la multiplication des petites listes pourrait conduire à ce que beaucoup ne comptent qu'un élu... la tête de liste, qui pourrait bien souvent être un homme.

jeudi 14 avril 2011

Tunisie: 18 actions en justice intentées contre Ben Ali

Le président tunisien déchu Zine El Abidine Ben Ali fait l'objet de 18 actions en justice pour "complot contre la sûreté de l'Etat, homicide volontaire, usage et trafic de drogues", a fait savoir le ministre tunisien de la Justice Lazhar Karoui Chebbi.
Dans un entretien accordé à la télévision nationale et rapporté jeudi par l'agence officielle TAP, M. Chebbi a par ailleurs noté qu'un dossier juridique était en cours de constitution en vue d'obtenir l'extradition de M. Ben Ali, qui a fui en Arabie Saoudite en compagnie de son épouse Leïla.
Il a également indiqué qu'"Interpol était en train de pourchasser les autres membres de la famille de l'ancien président et de ses proches qui sont en état de fuite afin de les arrêter".
Le ministre de la Justice a par ailleurs annoncé qu'une délégation officielle tunisienne se rendrait prochainement en France, au siège d'Interpol à Lyon, afin d'accélérer l'opération d'exécution des mandats internationaux portant sur le gel des avoirs de l'ancien chef d'Etat et de sa famille.
Il a fait état de contacts "probants" engagés à cet effet avec des délégations représentant la Suisse, les Etats-Unis et le Canada, où s'est réfugié l'un des beaux-frères de l'ex-président, Belhassen Trabelsi.

Tourisme, le ministère rachète les sièges vides des vols charters


La Fédération Tunisienne de l’Hôtellerie, la Fédérations Tunisienne des Agences de Voyage, l’Office National du Tourisme Tunisien, ont signé ce matin une convention de partenariat avec les transporteurs aériens Nouvelair, Tunisair et Tunisair Express. L’objet de l’accord est « historique », comme l’a souvent répété Mehdi Houas, ministre du Tourisme et du Commerce, garant de l’opération. Il s’agit de soutenir financièrement l’effort commercial pour le redémarrage de la saison touristique. En fait l’Etat s’engage à maintenir les vols charters des tours opérateurs dont le taux de remplissage est inférieur à la capacité convenue avec ceux-ci. Ce soutien pourrait être accordé aux vols dont le coefficient de remplissage est supérieur à 50% et inférieur ou égal à 80%. La différence des sièges (maximum 30%), sera alors réglée à la compagnie concernée au prix de vente des sièges réellement facturés au TO.

Cependant, la compagnie concernée fera l’effort de revendre les sièges vides dans le sens Nord/Sud, en veillant à informer la FTH et la FTAV de l’évolution des ventes. Si malgré tous les efforts, les sièges demeuraient vides, la FTH, la FTAV, et l’ONTT pourraient en disposer pour inviter des agents de voyage, des tours opérateurs ou des journalistes capables de contribuer à la promotion du tourisme tunisien.

Tahar Saihi, président de la FTAV, ajoute que ces dispositions peuvent également servir d’autres partenaires et d’autres compagnies aériennes qui travaillent avec la Tunisie.

Ce soutien qui sera mis en place du 15 avril au 15 juin, est limité dans le temps mais aussi dans le budget. Nebil Chettaoui, PDG de Tunisair explique que ces décisions interviennent pour ne perdre aucun touriste. En temps normal, les vols qui ne sont pas remplis au moins à moitié, sont annulés.

Il ajoute : «Mesure exceptionelle pour sauver la saison, nous vendrons le «siège été» au même prix que le « siège hiver», une décision jamais prise jusque là ». Soit en moyenne 30% moins cher. Mehdi Houas, annonce un fonds initial d’une valeur de 10 millions de dinars pour les besoins de l’opération.  «Nous assurons les arrières de nos partenaires, et cet argent pourrait rouler si on n’y touche pas. C'est-à-dire que la campagne de soutien pourrait être reconduite aux mois d’après, en cas de nécessité », a dit le ministre.

mardi 12 avril 2011

Tunisie, Ben Ali a donné l’ordre de bombarder Kasserine


Taoufik Bouderbela, président de la commission nationale d’établissement des faits sur les dépassements et abus commis au cours des événements liés à la révolution du 14 janvier, a déclaré ce matin lors d’un point de presse, que la plus jeune martyre est une bébé de 8 mois qui a reçu une balle perdue alors qu’elle était dans les bras de son père, et le martyr le plus âgé, est un retraité de 61 ans, et a été également victime d’ une balle perdue. La région de Sidi Bouzid a perdu 13 martyrs dont 4 à Sidi Bouzid ville, 1 à Menzel Bouzaïène, 1 à Meknassi (il a trouvé la mort à Tunis) et 6 à Regueb. Le bilan est plus lourd à Kasserine, 23 martyrs sont tombés dans le chef lieu du gouvernorat, 6 à Tala, 1 à Feriana, 1 à Majel Bel Abbès, et 2 à Foussana (ils ont trouvé la mort à Tunis). 111 blessés ont été enregistrés dans la région.

La commission à reçu jusque-là 979 dossiers, dont 106 dossiers de martyrs, 672 dossiers de blessés et 201 dossiers relatifs à des dommages causés à des biens publics et privés.

Les membres de la commission ont visité les familles des régions de Sidi Bouzid et de Kasserine, et comptent se rendre à Haïdra, une région frontalière qui a connu la révolte. "La commission s’est également rendue dans les tribunaux de Sidi Bouzid et de Kasserine, et a constaté que la justice fait son travail, et qu’une instruction a été ouverte contre le Président déchu, l’ancien ministre de l’Intérieur, l’ancien directeur général de la sûreté nationale et contre tous ceux dont l’implication dans les événements sera prouvée par les investigations", a souligné Taoufik Bouderbela. Il a fait savoir que 4 arrestations d’agents de la police sont survenues, 11 mandats d’amener ont été émis par le juge d’instruction de Kasserine, à l’encontre des membres de l’appareil sécuritaire dont certains auraient quitté le territoire. "La difficulté pour la Justice réside dans les noms des prévenus qui lui sont communiqués par les familles des victimes. En effet, ces noms correspondent souvent à des alias, chose courante dans les milieux de la police", a-t-il explique, précisant que les listes détenues par la commission et celles entre les mains de la justice sont  conformes les unes aux autres. La commission a en sa possession trois dossiers des éléments de l’armée, qui seraient coupables de bavures, et s’est rendu  au ministère de la Défense, et au tribunal militaire, à cet effet.

Après investigations, la commission a conclu qu’il y a bien eu une intention délibérée d’homicide volontaire, pour mater la révolte et mettre à genou ces régions, puisque les tireurs ont été positionnés de 50 à 100 mètres des victimes, et ils tiraient comme des lapins avec provocation. Il y a des martyrs qui se sont faits tirés deux fois à la tête, à la poitrine etc., a déploré le président de la commission.

Les snipers sont des tireurs d'élite
S’agissant des snipers qui compteraient une femme, la commission déduit qu’il s’agit de tireurs d’élite qui font partie des brigades de maintien de l’ordre public, deux unités de ces brigades ont été ramenées de Nabeul et de Gafsa. La police de Sidi Bouzid et de Kasserine n’a pas contribué aux événements, a-t-il laissé entendre. Taoufik Bouderbela en a appelle à la volonté politique pour dévoiler ces gens-là, s’ils existent, les arrêter et les placer en détention préventive.

Ceci étant, la commission va poursuivre ses visites, et se rendra la semaine prochaine à Monastir et la semaine d’après à Gafsa et à Tozeur. Parallèlement, les cités de Tunis, dont Ettadhamen sont au programme de ses prochaines visites, a affirmé son président.  "Nous allons couvrir toutes les régions du pays, et  visiter l’ensemble des familles des victimes maison par maison, pour savoir qui a tué qui. Tous ceux qui ont tiré seront jugés, car dans le droit international, la personne qui reçoit l’ordre ne doit pas l’exécuter s’il est illégal, c'est une règle qui a cours depuis le procès de Nuremberg, a-t-il noté.

Le Président de la commission a évoqué les raisons de  la colère et de  la rancune des habitants de Kasserine. "Ces derniers ont été victimes de provocation de la part de la police qui a jeté des bombes lacrymogènes dans un Hammam (Bain maure), ce qui a effrayé les femmes, qui sont sorties nues, chose qui a été perçue par les habitants comme une grande humiliation, et ils ne sont pas prêts à pardonner". Il a, par ailleurs, déclaré citant des personnes dignes de foi de l’appareil sécuritaire de Kasserine, que "Ben Ali a donné l’ordre de bombarder la cité Ezzouhour, un foyer de résistance dans la région, mais ses ordres n’ont pas été exécutés".

La commission détient quatre dossiers relatifs à des cas de viol survenus sur des hommes. "Deux hommes ont été agressés sexuellement alors qu’ils étaient en détention à Kasserine, et deux autres victimes se sont présentées eux-mêmes à la commission". Les membres de la commission se disent persuadés "qu’il y a eu des viols de femmes, mais ces dernières, par peur et par pudeur, refusent de briser le mur de silence et d’en parler. Une seule femme de Kasserine a parlé ; elle est venue exposer son cas à Tunis".

Ce faisant, "la situation socio-économique des familles des victimes est alarmante, voire explosive. Elles se sentent abandonnées par les autorités et les médias", regrettent les membres de la commission. Pour répondre à la détresse humanitaire, la commission est sortie de son rôle pour assurer le relais avec les associations de solidarité et faire parvenir des aides matérielles aux familles, et les faire bénéficier de carnet de soins du ministère de la santé. Les membres de la commission proposent la création de cellules de crise pour répondre aux urgences socio-économiques de ces familles qui vivent dans le dénuement le plus total.

Autre cas évoqué, celui du taxiste qui transportait des chasseurs suédois, qui a été battu presqu'à mort par la police, bien que les deux chasseurs aient été en possession de permis de port d’armes. Il s’en est sorti avec deux gros hématomes, et son cas nécessite une intervention chirurgicale de deux milles dinars, une somme qu’il n’a pas.

Tunisie: l'ex-président accusé de "meurtres avec préméditation"

Pendant les troubles qui ont précédé la chute de son régime le 14 janvier dernier, l'ex-président tunisien Zine El Abidine Ben Ali aurait donné des ordres de bombarder la cité Ezzouhour, dans la ville de Kasserine (centre-ouest), pour mâter la révolte populaire.
C'est ce qu'a révélé mardi le président de la commission d'investigation sur les violations et les abus commis pendant cette période, Me Taoufik Bouderbala, lors d'une conférence de presse.
"L'intention était claire de faire plier la région et de mettre à genoux ses habitants pour des meurtres collectifs avec préméditation", a accusé cet ancien président de la Ligue tunisienne de défense des droits de l'Homme (LTDH).
La région de Kasserine avait enregistré à elle seule 33 victimes pendant le soulèvement populaire qui a eu raison du régime répressif de Ben Ali, contre 13 à Sidi Bouzid d'où est partie l'étincelle à la suite de l'immolation par le feu d'un jeune vendeur ambulant.
Selon des informations de presse, le général Rachid Ammar, chef d'état-major de l'armée de terre, avait refusé d'exécuter l'ordre de tirer sur les manifestants. Il est devenu depuis l'une des figures les plus populaires du pays, selon des sondages.
Les autorités et des organisations non gouvernementales ont fait état d'un bilan global dépassant les 200 morts, tombés sous les balles des forces de sécurité.
Le président déchu est depuis réfugié en Arabie Saoudite en compagnie de son épouse Leïla en dépit d'un mandat d'amener lancé à travers Interpol. Une demande d'extradition adressée par Tunis est restée sans réponse

L'Union européenne accorde une rallonge de 140 M€ à la Tunisie


TUNISIE / EUROPE. En visite à Tunis où il a rencontré le premier ministre Béji Caied Essebsi, José Manuel Durao Barroso, président de la Commission européenne, a confirmé que son institution allait accorder à la Tunisie une rallonge de 140 M€ au budget d'aides initialement prévu de 257 M€ pour la période 2011-2013.

"Il y a une trentaine d’années, j’ai moi-même vécu la transition démocratique de mon propre pays, le Portugal. J'avais 18 ans et sais bien comment c'est exigent. La démocratie créée beaucoup d'attentes. Elle a besoin de la patience de chaque jour. Dans cette heure d’espoir, mais également de défis énormes, mon message à la Tunisie est clair : L’Europe est avec vous ! Et nous restons avec vous" a déclaré au premier ministre tunisien José Manuel Durao Barroso.

Le président de la Commission européenne a dit être déterminé à faire "un saut qualitatif avec nos voisins du Sud qui s'engagent dans des réformes à travers un Partenariat pour la démocratie et la prospérité partagée. Ce partenariat doit s'articuler autour des trois grands axes suivants: un soutien ciblé à la transition démocratique; un partenariat étroit avec la population; une stimulation de la croissance économique inclusive et de la création d'emplois."
L'Europe prévoit de verser 4 mrds€ d'aides aux pays du sud pour la période 2011-2013.

La BAD accordera un appui budgétaire de 300 à 400 millions €

Confiant dans une reprise rapide » de l’économie tunisienne, la Banque africaine de développement (BAD) va accorder à la Tunisie un appui budgétaire de 300 à 400 millions d'euros, a annoncé Donald Kaberuka, le président de cette institution à la suite de l'entretien qu’il a eu, lundi, avec le Premier ministre par intérim, Béji Caïd Essebsi.
Cet appui budgétaire, dont le montant définitif sera arrêté en juin prochain, servira au financement de la politique sociale et à la réduction des disparités régionales en Tunisie.
Le patron de la BAD espère une reprise très rapide de la croissance économique de la Tunisie qui devrait se situer entre 0 % et 1 % en 2011. « Cette baisse était attendue, avec notamment l'impact régional de la crise en Libye. Le plan de transition politique très clair, la démocratisation de la société, tout cela est un gage de confiance pour les investisseurs. Et nous allons assister à une reprise importante », a-t-il déclaré. « Cette fois-ci nous allons favoriser une croissance génératrice d'emplois », a-t-il ajouté.
Par ailleurs, Donald Kaberuka a indiqué que la BAD va aider techniquement les autorités tunisiennes à récupérer les « biens mal acquis » du président déchu, Zine el-Abidine Ben Ali, de son épouse Leila Trabelsi, et de leurs proches, à travers une « facilité juridique africaine » qui permet de mettre des avocats au service des requérants.

Tunisie : la parité hommes/ femmes à l’Assemblée adoptée

La haute commission chargée de préparer les élections du 24 juillet de l’assemblée constituante tunisienne a adopté lundi soir un décret qui prévoit un mode de scrutin à la proportionnelle et la parité-hommes/femmes, rapporte Trends top. L’élection prévoit le système des plus forts restes, qui favorise les petits partis. Le décret interdit également à toute personne ayant eu des responsabilités dans le gouvernement ou sous le Rassemblement démocratique constitutionnel (RDC), parti de l’ex-dirigeant Zine El Abidine Ben Ali. La parité hommes/ femmes dans ce scrutin a été saluée par les membres de la haute commission, y compris par le mouvement islamiste Ennahdha. La haute commission a approuvé le 7 avril la création d’une commission électorale indépendante de 12 membres. Cette commission doit être validée par le gouvernement.

lundi 11 avril 2011

Tunisie: arrestation du patron de l'ex-parti au pouvoir et d'un frère de Ben Ali

Le secrétaire général de l'ancien parti au pouvoir en Tunisie, Mohamed Ghariani, a été arrêté et incarcéré lundi, a annoncé l'agence officielle TAP.
L'ancien patron du Rassemblement constitutionnel démocratique (RCD) du président déchu Zine El Abidine Ben Ali a fait l'objet d'un mandat de dépôt émis par le juge d'instruction près le tribunal de première instance de Tunis, ajoute l'agence, qui ne précise pas les chefs d'accusation retenus contre l'inculpé.
Cette arrestation intervient au lendemain de celle d'un frère de l'ancien président tunisien, Slah Ben Ali, annoncée dans un communiqué du ministère de l'Intérieur.
Ce dernier a été arrêté dimanche soir dans une maison à Sousse, à 150 km au sud-est de Tunis, par les unités de sécurité nationale, après trois mandats d'amener lancés contre lui.
Aucune indication n'a été fournie pour le moment sur les délits qui lui sont reprochés.
Ces deux proches de Ben Ali rejoignent en prison six hauts responsables de l'ancien régime incarcérés

dimanche 10 avril 2011

Bertrand Delanoë encourage les Français à se rendre en Tunisie

Lors de son déplacement en Tunisie (son pays natal) en février, Bertrand Delanoë avait exprimé le souhait d’aider le secteur du tourisme en Tunisie, à l’occasion de sa rencontre avec des acteurs politiques et économiques . C’est pourquoi la Ville de Paris et le Ministère du Tourisme Tunisien ont décidé de s’associer pour une action de soutien en faveur de la reprise de l’activité touristique en Tunisie.
Ainsi une table ronde présidée par le maire de Paris et le Ministre tunisien du commerce et du tourisme, Mehdi Houas, a été organisée à l’Hôtel de Ville de Paris vendredi en réunissant une trentaine de professionnels.
S’appuyant sur les conclusions de deux ateliers de travail associant les acteurs du tourisme en Tunisie, la table ronde a abordé surtout deux thèmes : comment favoriser le renouveau du tourisme en Tunisie et comment découvrir la Tunisie autrement.
« Le peuple français s’est enthousiasmé pour la vitalité du peuple tunisien, qui a réussi à se donner à lui-même lae démocratie, et ce n’est pas le moment de laisser les Tunisiens tomber. Il faut y aller ! C’est un acte de solidarité qui permet en même temps de se faire plaisir » a déclaré le maire de Paris. Et il même lancé une initiative symbolique en proposant la candidature du peuple tunisien au prix Nobel de la Paix.
Alors que le Ceto (Centre d’Etude des Tours Operateurs) met en avant une baisse de l’activité de 70% sur la destination par rapport à l’an dernier, sa représentante Anne Bouferguene a, elle, annoncé que son organisme lève ses dernières restrictions de voyage sur la Tunisie. Elle a aussi affirmé que Boris Boillon, l’Ambassadeur de France en Tunisie l’avait assuré que le Ministère des Affaires étrangères allait bientôt faire de même.

Pourquoi toute cette haine ? Nous sommes tous des Tunisiens libres !


Les Tunisiens sont différents, et ce n’est guère un phénomène nouveau. Ils sont différents et l’ont toujours été  dans leurs convictions, leurs idéologies, leurs cultes, leurs visions, leurs  pays et régions d’origine, leurs appartenances sociales, leurs catégories professionnelles, leurs générations, leurs pratiques de toutes sortes,…Ils sont différents, mais très fortement unis autour des mêmes acquis, depuis le 14 Janvier : Tunisiens, Citoyens, Libres, Unis contre la dictature et la répression.

Alors pourquoi  toutes ces divisions  précoces ? Pourquoi tous ces échanges de  haine ? Pourquoi tout ce manque de conscience ?

Pourquoi, ayant recouvré leur liberté, oublient-ils la tolérance et se tournent vers la violence ? Ils sont tout de même connus pour leur  pacifisme et  leur esprit d'ouverture.

Il est tout à fait normal que nous soyons différents. Il est même impératif que nous exprimions nos différences dans le nouveau paysage démocratique, mais il est tout aussi important de comprendre que nous devons nous accepter les uns les autres.

Cette problématique se trouve aussi projetée sur le plan politique : Une guerre est ouverte entre  partisans et sympathisants  des différents partis. Une guerre peut-on dire, tout à fait légitime, mais qui semble, dépasser les limites tolérées : les Tunisiens s’insultent, ne se respectent plus, voire même se bagarrent et commencent à agresser ceux qui sont différents d’eux, sur les lieux publics et sur les réseaux sociaux.

Aujourd’hui, nous oublions  que lorsqu’on parle de liberté et de démocratie, il faut, tout d’abord, tourner le dos à tout ce qui s'apparente à la théorie du parti unique, de la religion unique, de l’idéologie unique et du modèle unique. Tous ceux qui nous semblent différents ont le droit d’exister. Même si ceci nous semble dangereux pour le pays, nous n’avons pas le droit de nous y opposer : c’est la loi de la démocratie .

Alors, arrêtons toutes les formes de violence contre ceux qui sont différents de nous, car il y a bien des méthodes beaucoup plus intelligentes pour exprimer nos tendances et nos idées, ou même les propager.

Sans raisons valables, une guerre  s’est déclenchée entre les femmes. Il faut tout simplement que les femmes non voilées acceptent celles voilées et arrêtent de publier, sur les pages des réseaux sociaux, des commentaires et des photos qui touchent leurs compatriotes dans  leur dignité. Il y en a certaines parmi ces dernières qui ont souffert de la répression plus que toutes les autres. Les voilées, à leur tour, ne doivent pas juger explicitement  les autres femmes émancipées, ou leurs imposer des modèles de comportement ni même accepter que des hommes, barbus ou non, peu importe, agressent leurs compatriotes femmes dans la rue. Une femme non voilée est en droit de refuser de se voir imposer le port du voile, ou qu’on lui interdise une certaine tenue vestimentaire ou comportementale. Celle voilée n’acceptera pas non plus qu’on la discrimine pour son apparence ou qu’on lui interdise des droits, à cause de ses tendances religieuse : Nous voyons bien qu’elles ont le même souci : rester libres.

Sur un autre plan, ceux qui veulent  défendre un parti politique, doivent mettre en valeur ses principes, ses actions, son programme ainsi que les qualités de ses représentants. Il relève de la faiblesse de chercher à discréditer des hommes politiques, ou insulter les autres aux seuls motifs qu'ils nous déplaisent  ou que nous  ne partageons  pas leurs idées, ou encore pour renforcer d’autres partis. Aussi, certains activistes seraient-il plus inspirés  d'encourager les coalitions avec leurs partis et leurs semblables .  Vous me direz qu’ils sont libres de leurs choix, mais, au fait, il a  déjà été remarqué que plusieurs partis ne sont pas différents, et que, dans la précipitation des faits, nous avons besoin de leur union qui constituera une  force réelle, exactement comme notre Tunisie aurait besoin de notre union, dans nos différences, ce qui ferait pour nous un bel avenir.

Il faut aussi rappeler que ceux qui ont choisi de demeurer apolitiques,  sont aussi libres de leur choix, dans la mesure où ils restent des électeurs bien avertis et conscients de leur environnement politique,  mais aussi dans la mesure où ils peuvent toujours participer à la construction de leur pays, en s'investissant dans le mouvement associatif ou dans toute forme d’action de sensibilisation, de motivation, de formation et d’assistance à leurs concitoyens.

 Nous avons tous le droit d’être politisés ou non, de pratiquer la religion de notre choix, de nous exprimer librement, de mener la vie qui nous plait, de porter les habits qui nous conviennent,  de soutenir un parti, une association, une ONG, une personnalité ou une cause, tant que nous le faisons dans le respect de l’autre. Nous avons tous  droit à la liberté que nous avons chèrement acquise. Alors unissons-nous et faisons de nos différences un atout  plutôt qu'une source de conflit. Ne serait-il pas plus judicieux pour nous, de militer ensemble, chacun dans sa structure ou son environnement, pour imposer, aux futurs membres de la constituante, un engagement pour  la non discrimination et le respect des libertés individuelles.

Toute atteinte à la liberté de l’autre, par le jugement, l’interdiction, la moquerie, l’agression physique ou morale, est à mon avis une forme de violence. Alors, chers Tunisiens disons « Stop à la violence » : cessons  de nous quereller, et apprenons à accepter le droit à la différence. Notre  révolution était celle de la liberté, certes, mais la liberté des uns s’arrête là où celle des autres commence.

De vuelta a Túnez

Tras la revolución, el país mediterráneo intenta que el turismo vuelva a ser un motor económico 

La avenida de Burguiba, caótica y ruidosa, fue el escenario de la revolución del jazmín, de las manifestaciones que se llevaron por delante el régimen cleptocrático del presidente Ben Ali. Sus terrazas y comercios, sus fachadas art nouveau, sus lujosos hoteles y la catedral neobizantina invitan al extranjero a pasear y ser testigo privilegiado de cómo viven los tunecinos sus primeras semanas de democracia, porque el cambio verdaderamente sugerente está en la calle: mítines espontáneos y abiertas discusiones en los cafés, sin miedo ya a la temida policía secreta. Sin embargo, algo falta en el paisaje: ¡turistas!

La avenida de Burguiba, caótica y ruidosa, fue el escenario de la revolución del jazmín, de las manifestaciones que se llevaron por delante el régimen cleptocrático del presidente Ben Ali. Sus terrazas y comercios, sus fachadas art nouveau, sus lujosos hoteles y la catedral neobizantina invitan al extranjero a pasear y ser testigo privilegiado de cómo viven los tunecinos sus primeras semanas de democracia, porque el cambio verdaderamente sugerente está en la calle: mítines espontáneos y abiertas discusiones en los cafés, sin miedo ya a la temida policía secreta. Sin embargo, algo falta en el paisaje: ¡turistas!

El país, una pequeña cuña entre Argelia y el mar, es una mezcla de razas y culturas mediterráneas absolutamente enriquecedora. Casi tres meses después de la caída de Ben Ali, Túnez sigue el camino de la democracia, pero a los costes económicos de la revolución, iniciada en diciembre pasado, se suma la caída del turismo, generador de unos ingresos que representan el 7% del PIB y da empleo a unas 400.000 personas, según cifras oficiales. Por ello, el Gobierno provisional está inmerso en la ardua tarea de reactivar este sector clave para su economía. Mehdí Houas, ministro de Comercio y Turismo, admitió recientemente ante un grupo de periodistas el descenso del número de visitantes: un 40% menos (unos 600.000) que el año pasado, en temporada baja, situación que está favoreciendo el aumento del turismo en España, especialmente en Canarias. Pero Houas insiste: "No queremos vender revolución", sino patrimonio cultural e histórico.

Túnez

La Medina (casco antiguo) de Túnez es una de las más bellas del mundo islámico, declarada patrimonio mundial. En un área aproximada de un kilómetro cuadrado, un laberinto de callejuelas y callejones ofrece al visitante la posibilidad de perderse. Es recomendable visitar la Gran Mezquita y los zocos (mercados) con sus tiendas de perfumes y alfombras, donde conviene evitar toda la parafernalia made in China para turistas.

Cartago

Siguiendo por el litoral hacia el norte se llega al golfo de Cartago, donde entre ruinas púnicas y romanas ha crecido uno de los barrios más lujosos de la ciudad. Cartago fue en su día la ciudad más grande de África: su museo acoge los restos del esplendor pasado. Desde la colina de Byrsa se tiene una magnífica vista del lago y de la bahía, y cerca de allí se hallan las ruinas del circo, el anfiteatro, las cisternas de la Malga o los baños de Gargilius y el teatro de Adriano.

Sidi Bou Said

La caída de la tarde es el mejor momento para visitar Sidi Bou Said, pintoresco pueblo de casas de una altura y patios interiores con portones, dinteles, ventanas y rejas azules. Un paseo por sus empinadas calles comiendo un bambaluni (especie de donut delicioso) recién hecho, o un té con piñones o almendras en el Café des Nattes (de las esteras), sentados alrededor de pequeñas mesas de madera tallada, puede convertirse en una experiencia evocadora de otros tiempos. Si se prefiere disfrutar de la brisa del mar, el Café des Delices ofrece unas estupendas vistas del puerto.
Túnez lleva años intentando potenciar su gran extensión de desierto. Aunque la situación está aparentemente tranquila, el Ministerio de Exteriores español sigue desaconsejando (al cierre de esta edición) los viajes al interior y al sur del país, mientras que el Ministerio de Comercio y Turismo tunecino está enfrascado en una campaña de promoción para que se eliminen dichas recomendaciones.

Tozeur

En el pequeño aeropuerto de Tozeur, rostros sorprendidos reciben a los visitantes extranjeros: "Bienvenidos. Gracias por venir, aquí todo está tranquilo, no pasa nada". Aparentemente, todos están contentos: "Ben Ali est parti".
Tozeur es una de las ciudades meridionales más agradables y base perfecta desde la que explorar toda la zona. Está delimitada, por un lado, por un enorme palmeral y, por otro, por el lago salado más grande de África, Chott el-Jerid. Para los que quieran huir de la zona turística y de los hoteles de hormigón, el hotel Diar Abou Habibi, a dos kilómetros, ofrece alojamiento en una docena de cabañas de madera construidas sobre pilares y decoradas primorosamente, en medio de un palmeral y alejadas del mundanal ruido. Una experiencia inolvidable para mayores y pequeños.

Chott el-Jerid

El paisaje del Chott el-Jerid, de 5.000 kilómetros cuadrados y 30 metros por debajo del nivel del mar, se extiende hasta el infinito, desolador, inquietante, sin horizonte definido y con un silencio atronador. No se asuste si de repente ve extrañas figuras moviéndose a lo lejos, frótese los ojos y desaparecerán: son espejismos.

Tamerza

Merece la pena visitar el oasis de montaña de Chebika o la ciudad amurallada de Tamerza, con un vasto palmeral que produce los mejores dátiles de Túnez, según los lugareños, o el hotel Tamerza Palace, con vistas al oasis y al pueblo, relajarse en su piscina y degustar los platos típicos en su terraza.

Midès

Cerca de Tamerza se encuentra el oasis de Midès, a un kilómetro de la frontera argelina. Midès, que se asienta sobre un impresionante desfiladero, fue el escenario de El paciente inglés (1996, Anthony Minghella). No sería difícil imaginar al conde László Almásy por allí si no fuera porque el comerciante de turno ofrece sus productos "más baratos que en Mercadona". Ong Jemal (Cuello de Camello) se ha convertido en un gran atractivo turístico por sus dunas y porque allí se mantiene intacto el poblado que ideó George Lucas para su Episodio I: la amenaza fantasma, de la hexalogía de La guerra de las galaxias. Cerca de aquí también están las dunas en las que el paciente inglés vivió su historia de amor entre tormentas de arena.

Douz

Al otro lado del Chott el Jerid está Douz, la puerta del desierto del Sáhara. Esta acogedora localidad, cuya vida cotidiana transcurre alrededor de los soportales, fue en el pasado parte de una importante ruta comercial. Cuenta con uno de los mercados más típicos y coloridos de Túnez, donde se puede alternar con los habitantes de la región y sus dromedarios. El Museo del Sáhara desvela los secretos de la vida del desierto: las civilizaciones de los oasis, la vida de los nómadas, el arte del tatuaje. Y, por supuesto, hay que cumplir con el paseo en dromedario. Cada año, entre noviembre y diciembre, se celebra el festival internacional del Sáhara, que muestra las principales tradiciones del desierto, con sus carreras y sus músicas y bailes típicos.