La Tunisie exploite le capital sympathie dont bénéficie la révolution du jasmin pour relancer son industrie touristique. Les communicateurs de la destination invitent les touristes à bronzer sous le soleil d’une démocratie alors que les professionnels proposent déjà des « circuits de la révolution ».
Bien que les braises de la révolution du jasmin qui a chassé le président tunisien Zine El Abidine Ben Ali du pouvoir restent toujours incandescentes, les opérateurs locaux du secteur touristique s’efforcent déjà d’en faire un nouvel argument de vente. Au lendemain de la levée, par les principaux marchés émetteurs de touristes vers la Tunisie, de leurs restrictions sur les voyages dans le sillage de l’amélioration de la situation sécuritaire dans le pays, l’Office national du tourisme tunisien (ONTT) a lancé une grande campagne de séduction en France, qui a « détourné » des slogans entendus pendant la révolte contre le régime. « Enfin libre de bronzer », « Je révolutionne mon agenda, je viens en Tunisie » ou encore « I love Tunisia, the place to be now » (j’aime la Tunisie, l’endroit où il faut être en ce moment) ont été les principaux slogans de cette campagne lancée un mois jour pour jour après le départ de Ben Ali vers l’Arabie saoudite, le 14 janvier, sur un marché qui émet chaque année 1,4 million de touristes vers le pays du jasmin. Un logo sous forme de cœur comportant l’expression « I love Tunisia » a été diffusé à large échelle sur les réseaux sociaux, notamment Twitter et Facebook, qui avaient joué un rôle clé dans la chute du régime de l’ex-président. « Notre message est citoyen. La Tunisie a toujours le même visage, les même plages, le désert. Mais en plus, il y a un peuple qui s’est levé avec dignité. Cela vaut le coup de venir à sa rencontre », explique Mehdi Houas, le nouveau ministre tunisien du Tourisme. Et de renchérir : « Je ne demande pas l’aumône. Je demande un peu d’enthousiasme, de l’élan. On a besoin de l’Europe pour reconstruire un cercle vertueux. On n’a pas envie d’être un boulet, mais d’être un moteur, même petit ».
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