Situation préoccupante à la frontière entre Libye et Tunisie (HCR)

Un seuil franchi dans la situation humanitaire à la frontière entre Libye et Tunisie. Le Haut Commissariat aux réfugiés des Nations Unies (HCR) estime qu’une crise a commencé.

Une crise qui a atteint un haut niveau, précise même l’agence de l’ONU pour les réfugiés qui estime à près de 75.000 le nombre de personnes qui ont fui la Libye pour la Tunisie ces dix derniers jours. Rien que pour la seule journée d’hier, précise le HCR, 14.000 réfugiés ont traversé cette frontière libyo-tunisienne.

Une situation à laquelle les Etats-Unis et l’Europe disent vouloir faire face. La secrétaire d’état américaine a annoncé l’envoi d’équipes d’aide humanitaire sur place. Tandis que des pays européens, à l’image de la France, envoient aussi personnels et aides directement en Libye dans les zones sous contrôle de l’opposition et notamment à Benghazi.

Les villes libyennes libérées où les fidèles au régime libyen effectuent toujours des opérations coup-de-poing comme à Misrata hier soir, deux civils y ont été tués par balle.

Ailleurs à l’ouest, l’opposition revendique aussi le contrôle de plusieurs localités comme Nalut ou encore Zawiyah. Mais l’objectif final – on le sait – c’est Tripoli où les barrages se multiplient alors que l’essence et le pain sont rationnés. La capitale libyenne où des tirs ont encore été observés hier contre plusieurs centaines de manifestants.

Tripoli toujours gardée par quelques milliers d’hommes fidèles à Kadhafi, lourdement armés et bénéficiant d’un soutien aérien. Une situation qui croit toutefois changer dans les prochaines heures.

La communauté internationale étudie très sérieusement la possibilité de mettre en place une interdiction de survol du ciel libyen pour éviter que les avions du régime Kadhafi n’aillent bombarder les civils.

Un dispositif auquel les avions de l’OTAN pourraient être associés comme ceux des forces aéronavales américaines positionnés désormais au large de la Libye.