Nombre total de pages vues

mardi 1 mars 2011

Après la démission du Premier ministre, la fière Tunisie n'a pas terminé sa révolution







Un mois et demi après la fuite de Ben Ali, la Tunisie n'est pas loin d'en revenir à la situation du 15 janvier au matin. ...

Malgré de tardives intentions louables, le Premier ministre Mohamed Ghannouchi a été contraint à la démission. Par la puissance de la rue qui ne se dément pas.
Comment l'ancien chef de gouvernement de Ben Ali pendant onze ans a-t-il pu s'imaginer en hardi bâtisseur de la nouvelle Tunisie ? « Je le pense sincère, pas au courant de la profondeur des dégâts causés par Ben Ali, nous disait il y a deux semaines le ministre du Tourisme, Mehdi Houas.
Il a envie de se racheter et d'aider à prendre le virage démocratique. »

Situation intenable

En réalité, la situation était politiquement intenable. Cent mille personnes ont manifesté samedi devant le palais du gouvernement, puis dévalé l'avenue Bourguiba en direction du ministère de l'Intérieur, symbole brutal de l'ancien régime. Bilan : cinq morts.
Déjà au poste sous la dictature, le ministre de l'Industrie et de la Technologie, Afif Chelbi, et celui de la Planification et de la Coopération internationale, Mohamed Nouri Jouini, ont démissionné hier. La complexité de la transition ne se dément pas. Le président par intérim, Fouad Mebazaa, a nommé Premier ministre, Béji Caïd Essebsi, ancien compagnon de l'indépendance en 1956 et ministre de Bourguiba.
Ce qui fait dire à Moncef Marzouki, opposant un rien désabusé : « C'est une révolution de la jeunesse, démocratique et la voilà conduite par un vieillard de 84 ans. » Essebsi, malgré le respect dû à son grand âge, n'est pas sûr d'arriver au port des élections de juillet. Les manifestants sont revenus hier place de la Kasbah avec un mot d'ordre : « Sit-in jusqu'à la chute du régime. » Un comité national provisoire pour la protection de la révolution réclame un gouvernement d'union nationale, une assemblée constituante et un référendum pour une nouvelle constitution. Pas simple de sortir par le haut d'une révolution.




Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire