Dans sa première apparition publique, depuis sa nomination dimanche dernier en tant que Premier ministre, Béji Caïd Essebsi, a parlé à cœur ouvert aux Tunisiens, s’appuyant, à plusieurs reprises, sur des versets coraniques et des citations des compagnons du prophète, et appelant le peuple tunisien à accorder au gouvernement un préjugé favorable, et à lui donner du temps pour qu’il puisse donner des résultats tangibles. Il a annoncé que le nouveau gouvernement sera formé dans deux jours, avec l’accord du Président de la République par intérim.
Le nouveau premier ministre s’est engagé à s’acquitter de sa mission avec loyauté et probité, et dans une totale transparence, un engagement qu’il a dit s’appliquer à tous les ministres du gouvernement provisoire sans exception.
Il a dit avoir beaucoup hésité avant d’accepter cette lourde responsabilité, a fortiori qu’il a passé 35 ans au service de l’Etat tunisien. " Je pensais que cela était suffisant, et j’ai quitté de mon propre gré l’action politique et les fonctions suprêmes de l’Etat, pour m’occuper de mes affaires, et de ma famille". Et d’ajouter : " J’ai un âge, mais l’âge est un état d’esprit et non un état civil" .
Il a même évoqué les reproches que lui a faits son épouse," de couper les liens avec ses petits enfants, "mais, j’ai fait valoir le service de l’Etat, le temps qui me reste, je voudrais le passer au service de mon pays". Il a rappelé qu’il y a deux ans, il a offert un livre "le bon grain et l’ivraie" à la jeunesse de son pays, qui n’a pas vécu la période ayant permis à la Tunisie de construire une nouvelle République libre, indépendante souveraine, dont l’Islam est sa religion et l’arabe est sa langue. "Notre tache était facile, par rapport à ce qui nous attend aujourd’hui. Car, à l’époque, notre pays avait des leaders, alors que cette révolution populaire n’était pas encadrée au préalable, et n’avait pas de leadership".
Et de poursuivre : "Nous avons la chance, que nos ancêtres nous ont laissés un Etat purement tunisien, sans présence étrangère, un pays qui a émancipé la femme, généralisé l’enseignement à l’ensemble de ses enfants, et lutté contre l’analphabétisme", indiquant que le défi actuel est le chômage des diplômés du supérieur dont l’effectif augmente de jour en jour, avoisinant les 150 mille, sans compter les 80 mille qui se déversent tous les ans sur le marché de l’emploi, notre économie ne peut résorber qu’à peine la moitié.
Béji Caïd Essebsi a regretté que la Tunisie ait connu "deux décennies de ténèbres, avec une bande de corrompus, qui s’en est prise à la chair, au sang, à l’argent et aux acquis du peuple", indiquant qu’il n’ait pas trouvé le mot pour qualifier cette période. Le livre d’Ahemd Ibn Abi Dhiaf, "Ithaf Ahl Azzaman Bi Akhbari Muluki Tunis wa Ahd Al Aman", s’applique à ce qu’on a vécu. "Mais était-ce un loup ou un berger, on lui a confié la tâche de nous gouverner, il se retourne contre nous pour nous manger comme un loup", s’est-il interrogé au sujet du Président déchu.
"Ceux qui veulent partir du gouvernement qu’ils partent"
Béji Caïd Essebsi a martelé dans son long speech : "nous sommes devant une lourde responsabilité". "j’ai déjà dit que ceux qui veulent partir du gouvernement qu’ils partent, et ceux qui veulent travailler, ils restent", demandant au peuple de donner au gouvernement un préjugé favorable, et après c’est à lui que revient le jugement absolu. Il a dit que son gouvernement accepte les avis contraires, issus des hommes et des partis politiques. Et d'affirmer : "Le Président de la République par intérim et le Premier ministre se sont engagés à ne pas se présenter aux présidentielles. Les ministres du gouvernement provisoire n’ont pas le droit de présenter leur candidature, sauf s’ils se retirent du gouvernement".
Le chef du gouvernement provisoire a indiqué que sa priorité est de redonner son autorité à l’Etat, car cette autorité s’est dégradée à un point insupportable, notamment pour ce qui est de l’aspect sécuritaire. "Nous sommes au bord du précipice", a-t-il mis en garde. "Je veux que tout le monde sache que l’instauration de la sécurité n’est pas une chose négligeable, tellement elle est dans un état de pourrissement, de décomposition et de dégradation, qu’ il serait difficile de surmonter, et ne pensez pas que les choses seront réglées dans un, deux ou trois mois", a-t-il souligné, faisant état d’une amélioration de la situation sécuritaire, et promettant que le gouvernement va s’occuper avec sérieux et précision du rétablissement de la sécurité. Il a fait savoir que le ministre de l’Intérieur lui a fait parvenir un dossier. "Mais, donnez-nous du temps, car l’affaire n’est pas négligeable et de nombreuses parties y sont impliquées des jeunes, des adultes, des voleurs, le ministre de l’Intérieur va présenter un rapport clair, sans que cela ne touche indûment à la réputation de personne. Ce n’est pas toute personne qui porte un nom déterminé ou qui occupait une fonction donnée est objet de reproches".
Et de renchérir : "la mission du ministre de la justice n’est pas aisée ; ce n’est pas facile de démettre un juge, mais si cela s’impose, il le fera. On ne peut pas lui demander de démettre, d’un coup, 50 à 60 juges. Les procès en justice ne sont pas également faciles. Nous devons en une période courte rompre avec le passé d’une manière irréversible et avec responsabilité sans être injustes envers personne. Celui qui a commis quelque chose, il sera jugé". Et de poursuivre : "je n’ai aucun doute et aucune hésitation que le Président déchu a commis une haute trahison, il a quitté ses responsabilités sans crier gare, en tant que chef suprême des forces armées, il s’est rendu coupable, dans le langage de la défense, de désertion. Et la peine préconisée dans ce cas de figure est la peine capitale. Nous allons nous réunir avec les ministres de la Justice, de l’Intérieur, et de la Défense, pour examiner cette affaire, celui qui y a participé est complice".
La croissance est proche de zéro
Le Premier ministre a dit comprendre les réactions populaires, " je ne reproche pas à un peuple qui a vécu 20 ans sous la répression, l’oppression et le pillage, d’exploser". Il a dit comprendre les jeunes en Sit-in à al-Kasbah qui ont défié la pluie, le froid… pour faire entendre leur voix., ainsi que les manifestants de la coupole d’El-Menzah, "mais, avec la disparition des causes, les effets doivent disparaître, et ce qui a été annoncé par le Président de la République était clair pour que les choses rentrent dans l’ordre, car si les choses ne s’arrangent pas, on ira vers la catastrophe".
Et de poursuivre : "Pour créer des postes d’emploi, nous devons atteindre un taux de croissance de 8 à 9 %, alors maintenant la croissance est plutôt proche de zéro. On ne peut pas répondre aux exigences de l’heure si la situation ne change pas. La coopération internationale ne sera pas réactivée, en l’absence de sécurité. Idem pour le tourisme, notre source initiale, l’année touristique doit commencer aujourd’hui". Et d'ajouter : "Le ministre du Tourisme m’a informé sur des engagements, dont il se porte garant, et pense que l’on va pouvoir sauver la saison touristique de la détérioration". Caïd Essebsi a affirmé que personne n’est en train de travailler aujourd’hui, appelant à rompre avec le terme "dégage" et de trouver un mot plus positif, afin que les rouages de l’Etat reprennent leurs activités et les gens retournent au travail.
"Nous avons une obligation de résultats. Si le résultat est mauvais, cela signifie que l’homme d'Etat est mauvais. Et je n’ai pas envie qu’on me dise que vous êtes arrivé tard dans une opération de sauvetage". Pour le Premier ministre, le chef de l’Etat intérimaire était on ne peut plus clair, "certains se sont posés la question sur la dissolution des deux chambres des députés et des conseillers, mais, lorsqu’on annonce qu’il a été mis fin à la constitution du 1er juin 1959, cela signifie que toutes les institutions, dont les deux chambres, qui sont dans le cadre de cette constitution, sont désuètes". Le Premier ministre a promis une opération électorale "crédible, transparente, et démocratique, sous le contrôle des observateurs internationaux", estimant qu’elle constituera le premier pas vers la démocratie.
Il a promis que ce gouvernement provisoire investi d’une mission de sauvetage travaillera avec fermeté, jusqu’à ce que le peuple dise son mot pour élire une assemblée constituante.
Avec beaucoup d’humour, ce politique chevronné a avoué "Dieu merci je ne possède rien du tout, je n’ai pas de maison, mais juste une voiture, citant l’adage arabe qui dit que "le contentement est un trésor intarissable".
Appelé à commenter les propos de Rached Ghannouchi qui aurait dit, à son propos, qu'"on l'a sorti des archives", il a répondu sur un ton anecdotique, "cela ne me dérange pas qu’il ait dit qu’on l’a sorti des archives, ou du musée, nous avons été dans les archives de l’Etat tunisien. J’aime et je respecte Cheikh Rached, lui aussi il était dans les archives, mais nous n’avons pas été dans la même boîte".
Il a promis qu’un intérêt accru sera accordé aux médias locaux, afin que le peuple soit informé à temps sur toutes les activités du gouvernement, appelant les médias à aider le gouvernement à parvenir à l’unité nationale.
Il a dit avoir beaucoup hésité avant d’accepter cette lourde responsabilité, a fortiori qu’il a passé 35 ans au service de l’Etat tunisien. " Je pensais que cela était suffisant, et j’ai quitté de mon propre gré l’action politique et les fonctions suprêmes de l’Etat, pour m’occuper de mes affaires, et de ma famille". Et d’ajouter : " J’ai un âge, mais l’âge est un état d’esprit et non un état civil" .
Il a même évoqué les reproches que lui a faits son épouse," de couper les liens avec ses petits enfants, "mais, j’ai fait valoir le service de l’Etat, le temps qui me reste, je voudrais le passer au service de mon pays". Il a rappelé qu’il y a deux ans, il a offert un livre "le bon grain et l’ivraie" à la jeunesse de son pays, qui n’a pas vécu la période ayant permis à la Tunisie de construire une nouvelle République libre, indépendante souveraine, dont l’Islam est sa religion et l’arabe est sa langue. "Notre tache était facile, par rapport à ce qui nous attend aujourd’hui. Car, à l’époque, notre pays avait des leaders, alors que cette révolution populaire n’était pas encadrée au préalable, et n’avait pas de leadership".
Et de poursuivre : "Nous avons la chance, que nos ancêtres nous ont laissés un Etat purement tunisien, sans présence étrangère, un pays qui a émancipé la femme, généralisé l’enseignement à l’ensemble de ses enfants, et lutté contre l’analphabétisme", indiquant que le défi actuel est le chômage des diplômés du supérieur dont l’effectif augmente de jour en jour, avoisinant les 150 mille, sans compter les 80 mille qui se déversent tous les ans sur le marché de l’emploi, notre économie ne peut résorber qu’à peine la moitié.
Béji Caïd Essebsi a regretté que la Tunisie ait connu "deux décennies de ténèbres, avec une bande de corrompus, qui s’en est prise à la chair, au sang, à l’argent et aux acquis du peuple", indiquant qu’il n’ait pas trouvé le mot pour qualifier cette période. Le livre d’Ahemd Ibn Abi Dhiaf, "Ithaf Ahl Azzaman Bi Akhbari Muluki Tunis wa Ahd Al Aman", s’applique à ce qu’on a vécu. "Mais était-ce un loup ou un berger, on lui a confié la tâche de nous gouverner, il se retourne contre nous pour nous manger comme un loup", s’est-il interrogé au sujet du Président déchu.
"Ceux qui veulent partir du gouvernement qu’ils partent"
Béji Caïd Essebsi a martelé dans son long speech : "nous sommes devant une lourde responsabilité". "j’ai déjà dit que ceux qui veulent partir du gouvernement qu’ils partent, et ceux qui veulent travailler, ils restent", demandant au peuple de donner au gouvernement un préjugé favorable, et après c’est à lui que revient le jugement absolu. Il a dit que son gouvernement accepte les avis contraires, issus des hommes et des partis politiques. Et d'affirmer : "Le Président de la République par intérim et le Premier ministre se sont engagés à ne pas se présenter aux présidentielles. Les ministres du gouvernement provisoire n’ont pas le droit de présenter leur candidature, sauf s’ils se retirent du gouvernement".
Le chef du gouvernement provisoire a indiqué que sa priorité est de redonner son autorité à l’Etat, car cette autorité s’est dégradée à un point insupportable, notamment pour ce qui est de l’aspect sécuritaire. "Nous sommes au bord du précipice", a-t-il mis en garde. "Je veux que tout le monde sache que l’instauration de la sécurité n’est pas une chose négligeable, tellement elle est dans un état de pourrissement, de décomposition et de dégradation, qu’ il serait difficile de surmonter, et ne pensez pas que les choses seront réglées dans un, deux ou trois mois", a-t-il souligné, faisant état d’une amélioration de la situation sécuritaire, et promettant que le gouvernement va s’occuper avec sérieux et précision du rétablissement de la sécurité. Il a fait savoir que le ministre de l’Intérieur lui a fait parvenir un dossier. "Mais, donnez-nous du temps, car l’affaire n’est pas négligeable et de nombreuses parties y sont impliquées des jeunes, des adultes, des voleurs, le ministre de l’Intérieur va présenter un rapport clair, sans que cela ne touche indûment à la réputation de personne. Ce n’est pas toute personne qui porte un nom déterminé ou qui occupait une fonction donnée est objet de reproches".
Et de renchérir : "la mission du ministre de la justice n’est pas aisée ; ce n’est pas facile de démettre un juge, mais si cela s’impose, il le fera. On ne peut pas lui demander de démettre, d’un coup, 50 à 60 juges. Les procès en justice ne sont pas également faciles. Nous devons en une période courte rompre avec le passé d’une manière irréversible et avec responsabilité sans être injustes envers personne. Celui qui a commis quelque chose, il sera jugé". Et de poursuivre : "je n’ai aucun doute et aucune hésitation que le Président déchu a commis une haute trahison, il a quitté ses responsabilités sans crier gare, en tant que chef suprême des forces armées, il s’est rendu coupable, dans le langage de la défense, de désertion. Et la peine préconisée dans ce cas de figure est la peine capitale. Nous allons nous réunir avec les ministres de la Justice, de l’Intérieur, et de la Défense, pour examiner cette affaire, celui qui y a participé est complice".
La croissance est proche de zéro
Le Premier ministre a dit comprendre les réactions populaires, " je ne reproche pas à un peuple qui a vécu 20 ans sous la répression, l’oppression et le pillage, d’exploser". Il a dit comprendre les jeunes en Sit-in à al-Kasbah qui ont défié la pluie, le froid… pour faire entendre leur voix., ainsi que les manifestants de la coupole d’El-Menzah, "mais, avec la disparition des causes, les effets doivent disparaître, et ce qui a été annoncé par le Président de la République était clair pour que les choses rentrent dans l’ordre, car si les choses ne s’arrangent pas, on ira vers la catastrophe".
Et de poursuivre : "Pour créer des postes d’emploi, nous devons atteindre un taux de croissance de 8 à 9 %, alors maintenant la croissance est plutôt proche de zéro. On ne peut pas répondre aux exigences de l’heure si la situation ne change pas. La coopération internationale ne sera pas réactivée, en l’absence de sécurité. Idem pour le tourisme, notre source initiale, l’année touristique doit commencer aujourd’hui". Et d'ajouter : "Le ministre du Tourisme m’a informé sur des engagements, dont il se porte garant, et pense que l’on va pouvoir sauver la saison touristique de la détérioration". Caïd Essebsi a affirmé que personne n’est en train de travailler aujourd’hui, appelant à rompre avec le terme "dégage" et de trouver un mot plus positif, afin que les rouages de l’Etat reprennent leurs activités et les gens retournent au travail.
"Nous avons une obligation de résultats. Si le résultat est mauvais, cela signifie que l’homme d'Etat est mauvais. Et je n’ai pas envie qu’on me dise que vous êtes arrivé tard dans une opération de sauvetage". Pour le Premier ministre, le chef de l’Etat intérimaire était on ne peut plus clair, "certains se sont posés la question sur la dissolution des deux chambres des députés et des conseillers, mais, lorsqu’on annonce qu’il a été mis fin à la constitution du 1er juin 1959, cela signifie que toutes les institutions, dont les deux chambres, qui sont dans le cadre de cette constitution, sont désuètes". Le Premier ministre a promis une opération électorale "crédible, transparente, et démocratique, sous le contrôle des observateurs internationaux", estimant qu’elle constituera le premier pas vers la démocratie.
Il a promis que ce gouvernement provisoire investi d’une mission de sauvetage travaillera avec fermeté, jusqu’à ce que le peuple dise son mot pour élire une assemblée constituante.
Avec beaucoup d’humour, ce politique chevronné a avoué "Dieu merci je ne possède rien du tout, je n’ai pas de maison, mais juste une voiture, citant l’adage arabe qui dit que "le contentement est un trésor intarissable".
Appelé à commenter les propos de Rached Ghannouchi qui aurait dit, à son propos, qu'"on l'a sorti des archives", il a répondu sur un ton anecdotique, "cela ne me dérange pas qu’il ait dit qu’on l’a sorti des archives, ou du musée, nous avons été dans les archives de l’Etat tunisien. J’aime et je respecte Cheikh Rached, lui aussi il était dans les archives, mais nous n’avons pas été dans la même boîte".
Il a promis qu’un intérêt accru sera accordé aux médias locaux, afin que le peuple soit informé à temps sur toutes les activités du gouvernement, appelant les médias à aider le gouvernement à parvenir à l’unité nationale.
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