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samedi 26 février 2011

Tunisie-USA: L'intérêt américain dans la révolution tunisienne

M. William J. Burns - Que ce soit un "modèle de réussite". Personnalité éminente de l'administration américaine, William J. Burns est sous-secrétaire d'Etat chargé des Affaires politiques. Il était parmi nous hier et avant-hier pour une visite où il s'agissait de "discuter des programmes des Etats-Unis qui visent à soutenir le développement économique, les organisations de la société civile, et la transition vers la démocratie en Tunisie", selon la formulation d'un courrier qui nous est parvenu de l'ambassade américaine.

Avant de clore cette étape, au cours de laquelle il a rencontré notamment le Premier ministre ainsi que le nouveau ministre des Affaires étrangères, William J. Burns a donné une conférence de presse dans les murs de l'ambassade des Etats-Unis.

Dans une brève allocution introductive, le diplomate américain a exprimé son "soutien" au processus actuel de démocratisation. Pour lui, la Tunisie est un sujet "d'inspiration pour la région" et "personne n'oubliera que le réveil a commencé en Tunisie".

Il a indiqué par ailleurs que les Etats-Unis étaient disposés à fournir leur assistance à la Tunisie "en fonction des priorités" exprimées par les Tunisiens eux-mêmes, et ce, en collaboration avec l'Union européenne.

L'option consiste à "travailler pour la stabilité" de la Tunisie, "au profit de tous les Tunisiens et pas seulement au profit d'une élite", à travers un renforcement de l'échange économique.

A ce propos, il a rappelé qu'une délégation d'hommes d'affaires américains est attendue pour la fin du mois de mars. La volonté américaine d'apporter sa contribution à la révolution s'exprime aussi, cependant, au niveau de la mise en place "d'élections transparentes et démocratiques", a souligné M. Burns.

La séance des questions-réponses a confirmé la vision américaine qui consiste à reconnaître dans la "croissance économique" un "pilier de la transition" et, du même coup, du modèle tunisien de transition politique un modèle de transition économique.

Le responsable américain relève les atouts de la Tunisie de ce point de vue, comme le niveau d'éducation de la population, ou le respect des droits des femmes... Il évoque le tourisme, à la fois comme l'un des secteurs qui risquent de souffrir le plus de la situation actuelle, mais aussi comme un domaine qui se prête à l'investissement et à l'échange, et donc à un soutien de la part de son pays.

Mais le tourisme n'est pas le seul secteur où l'accroissement du partenariat économique a des possibilités de développement.

Sur l'intérêt que représente la révolution tunisienne pour l'administration américaine, M. Burns rappelle que, de la même manière que les Etats-Unis avaient soutenu notre pays lors de son indépendance il y a 50 ans, la réussite de la Tunisie demeure aujourd'hui très importante : "C'est aussi l'intérêt des Etats-Unis que la Tunisie soit prospère".

Au sujet d'un rôle supposé que l'administration américaine aurait joué dans les événements qui ont poussé le président Ben Ali à fuir le territoire, le diplomate a nié toute implication de son pays : "Cette révolution est 100 % tunisienne".

Les Etats-Unis n'ont pas eu d'autre rôle que celui du soutien, a-t-il fait remarquer, en rappelant toutefois les critiques faites à l'ancien régime par son administration au sujet de la question des droits de l'Homme : "Nous avons toujours exprimé nos divergences".

M. Burns a également été sollicité au sujet des événements qui se déroulent en Libye. L'action américaine consiste à s'inscrire dans une concertation au niveau des Nations unies, mais aussi avec des structures comme l'Union européenne ou la Ligue arabe. Il est cependant question de "pas très concrets dans les prochains jours" car, dit-il, "la communauté internationale doit agir".

En réponse à une question qui consiste à demander si les Etats-Unis continueront à considérer Israel comme une démocratie modèle dans la région, alors que ce pays a exprimé son hostilité à l'égard de ce vent démocratique qui traverse le monde arabe, le diplomate américain s'est contenté de réaffirmer le soutien américain aux mouvements de revendication en affirmant que "aucun leadership ne sera immune face au peuple" dans les pays arabes et en insistant sur la nécessité de "construire des modèles de réussite".

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