Le gouvernement de transition tunisien a nommé un diplomate de carrière, Mouldi Kefi, au poste de ministre des affaires étrangères, en remplacement d'Ahmed Ounaeïs, qui avait dû démissionner le 13 février après une controverse suscitée par ses propos laudateurs envers son homologue française, Michèle Alliot-Marie, a annoncé l'agence officielle TAP, citant une source autorisée au sein de la présidence.
Mouldi Kefi, qui a servi sous les présidence de Habib Bourguiba et de Zine El-Abidine Ben Ali, a notamment travaillé comme diplomate à Prague, Berlin-Est et Moscou, avant d'enchaîner les postes d'ambassadeur au Nigeria, Ghana, Liberia et en Sierra-Leone ainsi qu'en Indonésie, selon une biographie officielle.
"MME ALLIOT-MARIE, AVANT TOUT UNE AMIE DE LA TUNISIE"
Agé de 65 ans, marié et père de quatre enfants, il succède à Ahmed Ounaïes, 75 ans, qui avait démissionné à la mi-février à la veille de la visite en Tunisie de la chef de la diplomatie européenne, Catherine Ashton. Ancien ambassadeur à la retraite, M. Ounaïes avait été nommé secrétaire d'Etat aux affaires étrangères dans le premier gouvernement d'union nationale, le 17 janvier. Il était devenu ministre dans le gouvernement de transition remanié le 27 janvier par le premier ministre, Mohamed Ghannouchi.
En visite à Paris, dont le ralliement tardif à la révolution du jasmin a fait grincer des dents à Tunis, Ahmed Ounaïes n'avait pas tari d'éloges début février sur son homologue Michèle Alliot-Marie. "J'aime écouter Mme Alliot-Marie en toutes circonstances et dans toutes les tribunes", avait-il affirmé. Il avait salué en elle "avant tout une amie de la Tunisie", alors que Michèle Alliot-Marie était sommée au même moment de s'expliquer en France pour avoir bénéficié des largesses d'un grand patron tunisien lié en affaires au clan Ben Ali et pour avoir proposé au régime vacillant le "savoir-faire" des policiers français, alors que la répression battait son plein.
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