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jeudi 24 février 2011

Tunisie post-révolutionnaire: Le système s'est effondré mais les hommes qui le servaient sont toujours là !


Après un mois et demi de la chute du régime de président Ben Ali, la Tunisie est loin d'avoir réglé ses comptes avec le passé. Un grand nombre de Tunisiens continuent de se mobiliser pour donner suite à la révolution. Près de 600 personnes, se succèdent où se croisent, défilant du ministère de l'Intérieur au Théâtre de la Ville et même à la Place du Gouvernement La Kasba, les lieux de tous les rassemblements. Le scénario se répète chaque matin depuis le 14 janvier, date de la révolution du peuple tunisien.
Alors, certains parmi eux exigent le départ du Premier ministre, Mohamed Ghannouchi. D'autres, demandent l'assurance que le caractère laïc du pays ne sera pas remis en question. Quant à eux, les islamistes demandent l'ouverture complète des mosquées, jusque-là uniquement accessibles aux heures des prières.
Actuellement, la plupart des policiers ont été désarmés, sur ordre du gouvernement. Ils patrouillent désormais sur l'avenue Habib Bourguiba en portant à la taille des holsters vides qui baillent sur leur pantalon. Mais cela n’empêche que la police politique n'a pas encore disparu. Ils se font discrets. Le système, selon les manifestants, s'est effondré mais les hommes qui le servaient sont toujours là.
Tous les Tunisiens ont soutenu la Révolution du 14 janvier et participé à son avènement. Pas un Tunisien ne manque à l'appel pour dénoncer le régime mafieux et la corruption instituée à la société. Pourtant, le Rassemblement constitutionnel démocratique (RCD), le parti fondé par le président déchu, comptait 2 millions de membres. Deux millions de Tunisiens encartés par le pouvoir sur les onze qui vivent dans le pays ! La question qui se pose maintenant est la suivante : Où sont-ils passés ? Malheureusement, pas de réponse !
Juste avant cette révolution, la Tunisie était le pays le plus stable du monde arabe. C'est ce qui explique l'affaire Alliot-Marie. La ferme conviction que rien ne pouvait arriver ici, l'incompréhension de ce pays par l'extérieur et par ses élites. Maintenant, il va falloir organiser la coexistence de communautés qui se méfient les unes des autres. Les chrétiens, les juifs, les Noirs tunisiens, les Berbères, les anciens RCD, les islamistes, les personnes torturées, etc. La Tunisie nouvelle doit prévoir des frictions entre tous ceux-là.
Néanmoins, la situation actuelle est dangereuse, surtout qu’il n'y a pas de programmes social et économique. Cela risquerait de laisser le pays pourrir, pour de longues années, dans l'état de suspicion générale. La tâche n'est pas facile. C’est une tâche qui demande l’union et la solidarité du peuple tunisien afin de rendre notre Tunisie stable, démocrate et libre.

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