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dimanche 20 février 2011

Manifestation contre le gouvernement provisoire à Tunis

Les forces de sécurité tunisiennes ont tiré en l'air dimanche à Tunis pour tenter de disperser 40.000 manifestants réclamant la démission du gouvernement mis en place après la chute, le 14 janvier, du président Zine ben Ali.

Il s'agissait de la seconde journée consécutive de manifestation de rue dans la capitale malgré l'interdiction frappant les rassemblements prise après le départ en exil du "raïs" de Carthage.
Les protestataires s'étaient rassemblés dans la matinée devant les bureaux du Premier ministre Mohamed Ghannouchi en criant "Dégagez !" et "Nous ne voulons pas des amis de Ben Ali !", a rapporté un journaliste de Reuters.
D'autres réclamaient des augmentations de salaire.
Les forces de sécurité ont tiré à plusieurs reprises des coups de semonce en l'air avant d'y renoncer tandis que deux hélicoptères militaires survolaient le rassemblement à basse altitude, d'après son récit.
Les manifestants sont restés sur place et il ne semble pas qu'il y ait des blessés.
Samedi, 15.000 personnes avaient manifesté sur la principale artère de la capitale, l'avenue Bourguiba, pour dénoncer la mouvance islamiste et appeler à la tolérance religieuse, à la suite de l'assassinat d'un prêtre polonais par un groupe extrémiste.
"Le terrorisme n'est pas tunisien" et "La religion est une affaire privée", avait scandé la foule.
Plusieurs centaines d'autres manifestants avaient également réclamé le remplacement du gouvernement de transition.
Le ministère de l'Intérieur a publié samedi soir un communiqué où il souligne que les manifestations restent illégales, en vertu des mesures d'exception prises depuis la révolution. Les personnes qui se joindront à de nouveaux mouvements de rue seront poursuivies, a-t-il prévenu.
Plus d'un mois après le chute de Zine ben Ali, certains Tunisiens reprochent au gouvernement provisoire chargé de préparer la transition vers des élections libres de ne pas assurer une sécurité suffisante face à une montée de la criminalité.
Ils l'accusent aussi de ne pas en faire assez pour venir en aide aux plus défavorisés.
Les manifestations du week-end à Tunis font suite à une période de calme relatif.
Zine ben Ali, qui dirigeait la Tunisie d'une main de fer en se présentant comme le rempart contre le danger islamiste, était considéré par beaucoup de ses compatriotes comme un autocrate corrompu.
Il se trouve aujourd'hui en exil à Djeddah (Arabie saoudite) où il serait selon certaines sources, en mauvaise santé.
Une élection présidentielle devrait intervenir en juillet ou août en Tunisie pour clore la phase de transition de la "révolution du jasmin".
Guy Kerivel et Jean-Loup Fiévet pour le service français

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