Une page est tournée en Tunisie où la justice a dissous le Rassemblement constitutionnel démocratique (RCD), le parti de l'ex-président Ben Ali, à la demande des nouvelles autorités. Cette décision empêchera le parti de présenter un candidat à la prochaine élection présidentielle. Elle permet également de confisquer les fonds de cette formation politique. Le ministère de l'Intérieur avait réclamé la dissolution du RCD le 21 février dernier.
L’annonce de la dissolution du RCD a déclenché des scènes de liesse, ce mercredi matin 9 mars 2011, au Palais de justice de Tunis. Des centaines de personnes étaient venues pour l’occasion, et les plus émues se sont mises à pleurer. Tous, ont chanté l’hymne national, entrecoupé de cris de victoire et de soulagement. « Vive la Tunisie, vive la Révolution ! », scandait la foule.
Pour beaucoup cette dissolution du parti de Ben Ali montre qu’enfin la révolution tunisienne est sur la bonne voie. Après des semaines de violences, de manifestations et d’instabilité politique. Le RCD, cet instrument de la répression pendant vingt-trois ans, qui contrôlait tous les pans de la société, qui revendiquait deux millions d’adhérents, n’a désormais aucune existence légale. Ces biens sont liquidés, ainsi que tous ces fonds, sur décision d’une nouvelle justice tunisienne : celle de l’ère post-révolution.
Pour autant, beaucoup craignent que ce RCD ne parvienne à renaître de ses cendres, sous d’autres formes grâce à ses puissants réseaux. Deux anciens ministres de Ben Ali viennent d’ailleurs de créer leur propre formation politique.
Du coup sur le plan judiciaire, l’avocat du ministère de l’Intérieur, à l’initiative de cette action en justice, souhaite aller plus loin et juger les anciens membres les plus influents de ce parti détesté, ceux qui ont, selon lui, le plus participé à spoliation du pays, à la répression pour lancer enfin une vraie réconciliation en Tunisie.
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