Les tribunaux militaires tunisiens auront à statuer sur 182 affaires à caractère criminel dans lesquelles sont impliqués l'ex-président Zine El Abidine Ben Ali, son ministre de l'Intérieur Rafik Haj Kacem et d'autres responsables de l'appareil sécuritaire, a révélé vendredi le directeur de la justice militaire, le colonel-major Marwane Bouguerra.
Ces dossiers s'ajoutent aux 93 affaires relevant des tribunaux civils mettant en cause le président déchu, son épouse Leïla et leur entourage.
Les deux premières affaires seront jugées à partir de lundi prochain en l'absence du couple présidentiel qui a fui en Arabie Saoudite le 14 janvier dernier, chassé par un soulèvement populaire après un règne totalitaire de 23 ans.
Elles portent notamment sur des faits d'abus de pouvoir, de malversations, de trafic de drogue, de recel de pièces archéologiques et de détention d'armes.
Les affaires du ressort de la juridiction militaire seront examinées par le tribunal de Tunis (130 affaires), de Sfax (sud/51 affaires) et du Kef (nord-ouest/une affaire) en vertu de leur compétence territoriale, a précisé le colonel-major Bouguerra.
"La plupart sont dans une étape préliminaire et leur instruction prendra du temps que nous essaierons de réduire du mieux que nous pouvons", a-t-il noté. Selon lui, "il importe d'établir les faits en toute clarté: qui a tué, qui a exécuté, qui a donné les ordres?".
"Il s'agit de délimiter les responsabilités de manière à ce que la justice prenne son cours normal dans le cadre de procès équitables où toutes les garanties sont assurées", a-t-il dit.
Il a néanmoins annoncé qu'un premier procès aurait lieu le 27 juin à Sfax sur la mort d'un citoyen, Slim Hadhri, dont l'auteur présumé est un agent de l'ordre.
Evoquant le mutisme observé par les autorités saoudiennes face à la demande d'extradition de Ben Ali et de son épouse, il a indiqué que la Tunisie continuerait de s'employer pour obtenir gain de cause en s'appuyant sur l'accord inter-arabe signé à Ryad en 1983 qui prévoit l'extradition des personnes accusées de crimes.
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