Vers le report des législatives en Tunisie

La commission indépendante, chargée de préparer et superviser l'élection de l'Assemblée nationale constituante en Tunisie, a proposé dimanche de reporter les législatives au 16 octobre prochain.

Nouvellement élu, le président de cette instance, Kamel Jendoubi, a invoqué des problèmes d'ordre technique et logistique en précisant que la commission électorale n'aurait pas assez de temps pour tenir les élections prévues le 24 juillet.

Selon le président de la Commission nationale de réforme politique, Yadh Ben Achour, il y a des problèmes d'organisation et de formation des agents inscripteurs pour 7 millions d'électeurs. Il revient au gouvernement d'en tenir compte lorsqu'il convoquera le corps électoral, dit-il.

Le premier ministre de transition, Béji Caïd Essebsi, avait répété mercredi que son exécutif voulait maintenir la tenue de cette élection à la date prévue. Mais le dernier mot, avait-il précisé, devait revenir à la commission spéciale chargée de l'organisation et de la tenue des premières législatives après la chute de Zineel Abidine Ben Ali.

Débat sur la date

La question de la date du scrutin était au coeur d'un débat qui ne fait pas l'unanimité au sein de la classe politique tunisienne.

Des partis, peu connus, plaidaient pour le report de ces élections, mais de grandes manifestations ont eu lieu début mai dans la capitale pour réclamer des législatives dans les deux mois.

Le principal parti d'opposition, Ennhada, ne voyait pas d'un bon oeil un report de l'élection.

« En ce qui me concerne, je ne suis pas convaincu qu'une élection trois mois plus tard que prévu soit dans l'intérêt du pays ou de la stabilité et de la sécurité du pays », a déclaré Ali Larayad, porte-parole du parti islamiste.

Le président du Parti communiste POCT, Hamma Hammami, s'est dit favorable à la date du 16 octobre, qu'il juge logique. Selon lui, elle donne aux partis politiques l'occasion de présenter leur programme et au peuple tunisien celle de mieux connaître les différentes formations de l'opposition.