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vendredi 18 mars 2011

Pierre Lellouche en Tunisie : "la France est à vos côtés"

Accompagné de Mehdi Houas, ministre du Commerce et du Tourisme, Pierre Lellouche, secrétaire d'Etat français au Commerce extérieur, vient de donner une conférence de presse au siège de l’Institut arabe des Chefs d’Entreprise (IACE), à l’issue d’une visite de deux jours qu’il a qualifiée "d’extrêmement pleine". "Venir en Tunisie au moment où elle vit une histoire extraordinaire et accompagner sa transition démocratique est une réelle émotion et une vraie joie", a-t-il dit, rappelant les répercussions de la révolution tunisienne sur les centaines des milliers d’hommes dans la région, "ce qui prouve que la démocratie est aussi possible dans le monde musulman".

"La Tunisie est confrontée encore à des défis, avec  ce peuple qui découvre les valeurs de la liberté et de la justice et qui a des besoins importants", a-t-il indiqué, évoquant sa rencontre avec le Premier ministre tunisien, "où je lui ai assuré au nom du gouvernement, et de l’ensemble des Français de droite et de gauche que la France est à vos côtés".

Au-delà de la diplomatie et des ses symboles, la France appuiera la Tunisie sur le plan économique, a-t-il laissé entendre, annonçant la visite la semaine prochaine en Tunisie de son collègue de l’Industrie, Eric Besson. "Vous avez besoin de redémarrer votre croissance, et les 1200 entreprises françaises présentes en Tunisie ont le moral et comptent augmenter leurs investissements et leur présence en Tunisie, excepté quelques petits problèmes ça et là, des problèmes techniques et juridiques qui sont en train d’être réglés". Qu'en est-il au juste ? "Il y a des entreprises qui ont subi des dommages matériels, et qui ont besoin de règles pour sécuriser leurs investissements. Certaines entreprises contiennent des actifs de la famille de l’ex-Président, ces actifs appartiennent au peuple, et c'est au gouvernement tunisien de les récupérer", a-t-il répondu en substance.

"Les engagements futurs de la France en Tunisie dépendront des priorités du gouvernement actuel", a-t-il admis en réponse à une question. "C’est la Tunisie qui va établir son programme de relance, nous sommes en attente de vos besoins pour pouvoir fixer cette coopération et donner la possibilité aux entreprises françaises de travailler".

"La coopération entre la Tunisie et la France doit-être basée sur un principe gagnant/ gagnant à travers un transfert de technologie, et non de délocalisation de part et d’autre, a dit Pierre Lellouche, citant l’exemple de Danone où du lait tunisien est fabriqué par des machines françaises".


De son côté, Mehdi Houas, ministre du Tourisme, a indiqué que "ce qui reste à faire en Tunisie est difficile, mais le peuple tunisien saura être à la hauteur du challenge". Le ministre du Tourisme et du Commerce a parlé d’ un nouveau positionnement de la Tunisie par rapport à l’Europe. "La Tunisie était longtemps une destination Low cost, avec un tourisme de masse à bas prix, une industrie basée sur une fabrication à bas coût. Aujourd’hui avec cette révolution, et le respect du droit social, et du droit légal, nous sommes en train de présenter un deal gagnant/gagnant, non pas pour être une plateforme de délocalisation, mais une plateforme de relais pour attaquer l’Afrique".

"Il ne faut pas que le printemps arabe soit étouffé dans le sang"
Interrogé sur la frappe annoncée ce matin ( vendredi) "dans quelques heures" en Libye, et ses conséquences qui demeurent floues, Pierre Lellouche n’a pas donné une réponse claire se limitant à louer "l’effort de mobilisation de la communauté internationale pour que cesse  le massacre de la population libyenne par son guide actuel ou passé".

"Un gouvernant a un devoir de protection de sa population, et non de tuer son peuple au risque d’être traduit en justice. La France a dit non et nous avons mobilisé des pays européens, les Etats-Unis, et les pays de la Ligue arabe. Nous avons réussi à faire voter une résolution non sans mal, pour une zone d’exclusion aérienne, qui sous-tend une action militaire au besoin", a-t-il souligné. "Un sommet aura lieu demain à Paris en présence des Etats-Unis, des pays européens et arabes pour voir l’application de cette résolution".

"La France était au rendez-vous de ses valeurs, il ne fallait pas que le printemps arabe soit étouffé dans le sang par la répression libyenne", a-t-il indiqué s’abstenant de donner le moment prévue pour cette attaque militaire annoncée, "seul le Président de la République française, qui est chef des armées qui peut décider de l’emploi de la force".

Au sujet du conflit israélo-palestinien, la position de la France est claire, selon Pierre Lellouche, "nous avons demandé à Israël, en tant que pays ami, une position claire qui ne se borne pas à rendre la paix impossible par les constructions. Nous prônons une solution à deux Etats. Ce conflit facilite ceux qui exploitent le terreau de la misère. Il faut qu’on règle ce problème, si on veut empêcher que le fanatisme continue à s’accroitre". 

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