Béji Caïd Essebsi est attendu ce mardi 17 mai à Paris où il sera reçu par le Président Nicolas Sarkozy. Il espère le soutien de la France au prochain sommet du G8 à la fin du mois
Le Premier ministre tunisien Beji Caid Essebsi est aujourd'hui à Paris où il sera reçu par le président Nicolas Sarkozy et le Premier ministre François Fillon. Sa priorité: obtenir de la France, présidente du G8, qu'elle soutienne son plan de développement et qu'elle l'aide à obtenir le feu vert des autres pays membres lors du sommet prévu les 26 et 27 mai à Deauville. Ce plan vise d'abord à désenclaver les régions de l'intérieur de la Tunisie négligées depuis l'indépendance. Pour le financer, la Tunisie a besoin d'une aide de 5 milliards de dollars par an, pendant 5 ans. Béji Caïd Essebsi a déjà obtenu l'approbation de la Banque mondiale et celle de la secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton qu'il a reçu à Tunis. Et il fera, à la fin du mois, le voyage de Deauville.
"700.000 chômeurs dont 150.000 diplômés et une croissance voisine de zéro": ainsi résumée par le chef du gouvernement la situation de la Tunisie post-révolutionnaire n'est pas facile. L'ancien ministre de Bourguiba, appelé à la rescousse pour tenir les rênes du pays jusqu'à l'élection, en principe le 24 juillet, d 'une assemblée constituante, doit gérer à la fois le manque de moyens, les surenchères pré-électorales des uns et des autres, l'impatience de tous ceux qui veulent "tout, tout de suite", les débordements en tous genres et la démobilisation de la police...
Une partie de la classe politique, notamment à l'extrême gauche, lui reproche aussi de ne pas faire le ménage assez vite parmi les tenant de l'ancien régime qui peuple la haute administration. Lui répond qu'il veut bien nettoyer mais "dans la légalité". Jusqu'ici, il s'en est plutôt bien sorti. Il sait qu'il n'a pas la légitimité des urnes et que son pouvoir ne repose que sur un consensus fragile. Ces derniers jours il s'est efforcé de le consolider en recevant plusieurs personnalités de la société civile, ainsi que les responsables des principaux partis politiques.
Reste à savoir si les élections pourront vraiment se tenir le 24 juillet comme prévu. Beji Caïd Essebsi affirme lui que son contrat, quoiqu'il arrive, prendra fin à cette date.
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