La Tunisie espère obtenir une aide internationale de 25 milliards de dollars sur cinq ans à l'occasion de sa participation au sommet du G8, prévu les 26 et 27 mai à Deauville (ouest de la France), a déclaré le chef du gouvernement tunisien Beji Caïd Essebsi.
"Nos estimations portent sur un montant de 25 milliards de dollars - 18 milliards d'euros - sur cinq ans, soit 5 milliards par an, c'est très raisonnable", a-t-il déclaré dans un entretien au Monde daté de vendredi.
Le Premier ministre tunisien, qui a effectué mercredi une visite de travail en France dans la perspective du sommet du G8, s'est dit confiant à cet égard dans la présidence française du groupement des huit pays les industrialisés.
"C'est une source de confiance et que les choses iront dans le bon sens", a-t-il dit.
"Nous avons présenté un plan bien ficelé avec des chiffres, des objectifs et un calendrier. Si les pays du G8 nous ont invité, c'est bien parce qu'ils nous portent un certain intérêt", a-t-il estimé.
Selon M. Essebsi, le plan tunisien, qui comporte plusieurs volets, est basé d'abord sur la participation des Tunisiens eux-mêmes "parce que nous souhaitons qu'ils participent à leur relèvement et à leur développement", mais il y aura "un +gap+ qui peut être comblé par une contribution de la communauté internationale".
Interrogé sur la question migratoire, objet de discorde en la Tunisie et l'Europe qui, depuis la Révolution du Jasmin, fait face à un afflux massif des clandestins tunisiens, M. Essebsi a souligné que "c'est un problème électoraliste dont certains partis de droite veulent faire un épouvantail".
Sur le principe, dit-il, la Tunisie "comprend tout à fait qu'un pays n'accepte pas que ses frontières soient violées".
"Il y a eu un relâchement sécuritaire - en Tunisie au moment de la révolution- , mais les frontières sont à nouveau contrôlées. Le problème est résiduel", a-t-il assuré, notant que si on regarde le nombre de migrants ayant reçu des titres provisoires en Italie pour voyager et peut-être venir en France, "cela ne concerne que 9.800 personnes".
"Je ne pense pas que ça change les équilibres sociologiques ou démographiques. Mais la Tunisie ne néglige pas ses enfants et nous sommes prêts à travailler avec les pays qui reçoivent des clandestins pour trouver des solutions", a-t-il relevé.
Evoquant les conséquences du conflit libyen sur la Tunisie qui subit des bombardements sur son territoire et le risque d'infiltrations de bandes armées, dont celles d'Al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI), le chef du gouvernement tunisien s'est montré rassurant, affirmant que "la situation est sous contrôle", la sécurité ayant toujours été, selon lui, une priorité.
A la question de savoir si les élections seront tenues comme prévu au 24 juillet, il a assuré que cette date est maintenue, notant à cet égard que le gouvernement "ne voit pas de raisons qui justifieraient un report".
"Il n'y a pas de raisons d'en changer. Nous avons deux mois devant nous.
Nous allons bientôt lancer le décret de convocation des électeurs. C'est à la commission chargée des élections de prendre la décision", a-t-il dit.
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