Taoufik Bouderbela, président de la commission nationale d’établissement des faits sur les dépassements et abus commis au cours des événements liés à la révolution du 14 janvier, a déclaré ce matin lors d’un point de presse, que la plus jeune martyre est une bébé de 8 mois qui a reçu une balle perdue alors qu’elle était dans les bras de son père, et le martyr le plus âgé, est un retraité de 61 ans, et a été également victime d’ une balle perdue. La région de Sidi Bouzid a perdu 13 martyrs dont 4 à Sidi Bouzid ville, 1 à Menzel Bouzaïène, 1 à Meknassi (il a trouvé la mort à Tunis) et 6 à Regueb. Le bilan est plus lourd à Kasserine, 23 martyrs sont tombés dans le chef lieu du gouvernorat, 6 à Tala, 1 à Feriana, 1 à Majel Bel Abbès, et 2 à Foussana (ils ont trouvé la mort à Tunis). 111 blessés ont été enregistrés dans la région.
La commission à reçu jusque-là 979 dossiers, dont 106 dossiers de martyrs, 672 dossiers de blessés et 201 dossiers relatifs à des dommages causés à des biens publics et privés.
Les membres de la commission ont visité les familles des régions de Sidi Bouzid et de Kasserine, et comptent se rendre à Haïdra, une région frontalière qui a connu la révolte. "La commission s’est également rendue dans les tribunaux de Sidi Bouzid et de Kasserine, et a constaté que la justice fait son travail, et qu’une instruction a été ouverte contre le Président déchu, l’ancien ministre de l’Intérieur, l’ancien directeur général de la sûreté nationale et contre tous ceux dont l’implication dans les événements sera prouvée par les investigations", a souligné Taoufik Bouderbela. Il a fait savoir que 4 arrestations d’agents de la police sont survenues, 11 mandats d’amener ont été émis par le juge d’instruction de Kasserine, à l’encontre des membres de l’appareil sécuritaire dont certains auraient quitté le territoire. "La difficulté pour la Justice réside dans les noms des prévenus qui lui sont communiqués par les familles des victimes. En effet, ces noms correspondent souvent à des alias, chose courante dans les milieux de la police", a-t-il explique, précisant que les listes détenues par la commission et celles entre les mains de la justice sont conformes les unes aux autres. La commission a en sa possession trois dossiers des éléments de l’armée, qui seraient coupables de bavures, et s’est rendu au ministère de la Défense, et au tribunal militaire, à cet effet.
Après investigations, la commission a conclu qu’il y a bien eu une intention délibérée d’homicide volontaire, pour mater la révolte et mettre à genou ces régions, puisque les tireurs ont été positionnés de 50 à 100 mètres des victimes, et ils tiraient comme des lapins avec provocation. Il y a des martyrs qui se sont faits tirés deux fois à la tête, à la poitrine etc., a déploré le président de la commission.
Les snipers sont des tireurs d'élite
S’agissant des snipers qui compteraient une femme, la commission déduit qu’il s’agit de tireurs d’élite qui font partie des brigades de maintien de l’ordre public, deux unités de ces brigades ont été ramenées de Nabeul et de Gafsa. La police de Sidi Bouzid et de Kasserine n’a pas contribué aux événements, a-t-il laissé entendre. Taoufik Bouderbela en a appelle à la volonté politique pour dévoiler ces gens-là, s’ils existent, les arrêter et les placer en détention préventive.
Ceci étant, la commission va poursuivre ses visites, et se rendra la semaine prochaine à Monastir et la semaine d’après à Gafsa et à Tozeur. Parallèlement, les cités de Tunis, dont Ettadhamen sont au programme de ses prochaines visites, a affirmé son président. "Nous allons couvrir toutes les régions du pays, et visiter l’ensemble des familles des victimes maison par maison, pour savoir qui a tué qui. Tous ceux qui ont tiré seront jugés, car dans le droit international, la personne qui reçoit l’ordre ne doit pas l’exécuter s’il est illégal, c'est une règle qui a cours depuis le procès de Nuremberg, a-t-il noté.
Le Président de la commission a évoqué les raisons de la colère et de la rancune des habitants de Kasserine. "Ces derniers ont été victimes de provocation de la part de la police qui a jeté des bombes lacrymogènes dans un Hammam (Bain maure), ce qui a effrayé les femmes, qui sont sorties nues, chose qui a été perçue par les habitants comme une grande humiliation, et ils ne sont pas prêts à pardonner". Il a, par ailleurs, déclaré citant des personnes dignes de foi de l’appareil sécuritaire de Kasserine, que "Ben Ali a donné l’ordre de bombarder la cité Ezzouhour, un foyer de résistance dans la région, mais ses ordres n’ont pas été exécutés".
La commission détient quatre dossiers relatifs à des cas de viol survenus sur des hommes. "Deux hommes ont été agressés sexuellement alors qu’ils étaient en détention à Kasserine, et deux autres victimes se sont présentées eux-mêmes à la commission". Les membres de la commission se disent persuadés "qu’il y a eu des viols de femmes, mais ces dernières, par peur et par pudeur, refusent de briser le mur de silence et d’en parler. Une seule femme de Kasserine a parlé ; elle est venue exposer son cas à Tunis".
Ce faisant, "la situation socio-économique des familles des victimes est alarmante, voire explosive. Elles se sentent abandonnées par les autorités et les médias", regrettent les membres de la commission. Pour répondre à la détresse humanitaire, la commission est sortie de son rôle pour assurer le relais avec les associations de solidarité et faire parvenir des aides matérielles aux familles, et les faire bénéficier de carnet de soins du ministère de la santé. Les membres de la commission proposent la création de cellules de crise pour répondre aux urgences socio-économiques de ces familles qui vivent dans le dénuement le plus total.
Autre cas évoqué, celui du taxiste qui transportait des chasseurs suédois, qui a été battu presqu'à mort par la police, bien que les deux chasseurs aient été en possession de permis de port d’armes. Il s’en est sorti avec deux gros hématomes, et son cas nécessite une intervention chirurgicale de deux milles dinars, une somme qu’il n’a pas.
La commission à reçu jusque-là 979 dossiers, dont 106 dossiers de martyrs, 672 dossiers de blessés et 201 dossiers relatifs à des dommages causés à des biens publics et privés.
Les membres de la commission ont visité les familles des régions de Sidi Bouzid et de Kasserine, et comptent se rendre à Haïdra, une région frontalière qui a connu la révolte. "La commission s’est également rendue dans les tribunaux de Sidi Bouzid et de Kasserine, et a constaté que la justice fait son travail, et qu’une instruction a été ouverte contre le Président déchu, l’ancien ministre de l’Intérieur, l’ancien directeur général de la sûreté nationale et contre tous ceux dont l’implication dans les événements sera prouvée par les investigations", a souligné Taoufik Bouderbela. Il a fait savoir que 4 arrestations d’agents de la police sont survenues, 11 mandats d’amener ont été émis par le juge d’instruction de Kasserine, à l’encontre des membres de l’appareil sécuritaire dont certains auraient quitté le territoire. "La difficulté pour la Justice réside dans les noms des prévenus qui lui sont communiqués par les familles des victimes. En effet, ces noms correspondent souvent à des alias, chose courante dans les milieux de la police", a-t-il explique, précisant que les listes détenues par la commission et celles entre les mains de la justice sont conformes les unes aux autres. La commission a en sa possession trois dossiers des éléments de l’armée, qui seraient coupables de bavures, et s’est rendu au ministère de la Défense, et au tribunal militaire, à cet effet.
Après investigations, la commission a conclu qu’il y a bien eu une intention délibérée d’homicide volontaire, pour mater la révolte et mettre à genou ces régions, puisque les tireurs ont été positionnés de 50 à 100 mètres des victimes, et ils tiraient comme des lapins avec provocation. Il y a des martyrs qui se sont faits tirés deux fois à la tête, à la poitrine etc., a déploré le président de la commission.
Les snipers sont des tireurs d'élite
S’agissant des snipers qui compteraient une femme, la commission déduit qu’il s’agit de tireurs d’élite qui font partie des brigades de maintien de l’ordre public, deux unités de ces brigades ont été ramenées de Nabeul et de Gafsa. La police de Sidi Bouzid et de Kasserine n’a pas contribué aux événements, a-t-il laissé entendre. Taoufik Bouderbela en a appelle à la volonté politique pour dévoiler ces gens-là, s’ils existent, les arrêter et les placer en détention préventive.
Ceci étant, la commission va poursuivre ses visites, et se rendra la semaine prochaine à Monastir et la semaine d’après à Gafsa et à Tozeur. Parallèlement, les cités de Tunis, dont Ettadhamen sont au programme de ses prochaines visites, a affirmé son président. "Nous allons couvrir toutes les régions du pays, et visiter l’ensemble des familles des victimes maison par maison, pour savoir qui a tué qui. Tous ceux qui ont tiré seront jugés, car dans le droit international, la personne qui reçoit l’ordre ne doit pas l’exécuter s’il est illégal, c'est une règle qui a cours depuis le procès de Nuremberg, a-t-il noté.
Le Président de la commission a évoqué les raisons de la colère et de la rancune des habitants de Kasserine. "Ces derniers ont été victimes de provocation de la part de la police qui a jeté des bombes lacrymogènes dans un Hammam (Bain maure), ce qui a effrayé les femmes, qui sont sorties nues, chose qui a été perçue par les habitants comme une grande humiliation, et ils ne sont pas prêts à pardonner". Il a, par ailleurs, déclaré citant des personnes dignes de foi de l’appareil sécuritaire de Kasserine, que "Ben Ali a donné l’ordre de bombarder la cité Ezzouhour, un foyer de résistance dans la région, mais ses ordres n’ont pas été exécutés".
La commission détient quatre dossiers relatifs à des cas de viol survenus sur des hommes. "Deux hommes ont été agressés sexuellement alors qu’ils étaient en détention à Kasserine, et deux autres victimes se sont présentées eux-mêmes à la commission". Les membres de la commission se disent persuadés "qu’il y a eu des viols de femmes, mais ces dernières, par peur et par pudeur, refusent de briser le mur de silence et d’en parler. Une seule femme de Kasserine a parlé ; elle est venue exposer son cas à Tunis".
Ce faisant, "la situation socio-économique des familles des victimes est alarmante, voire explosive. Elles se sentent abandonnées par les autorités et les médias", regrettent les membres de la commission. Pour répondre à la détresse humanitaire, la commission est sortie de son rôle pour assurer le relais avec les associations de solidarité et faire parvenir des aides matérielles aux familles, et les faire bénéficier de carnet de soins du ministère de la santé. Les membres de la commission proposent la création de cellules de crise pour répondre aux urgences socio-économiques de ces familles qui vivent dans le dénuement le plus total.
Autre cas évoqué, celui du taxiste qui transportait des chasseurs suédois, qui a été battu presqu'à mort par la police, bien que les deux chasseurs aient été en possession de permis de port d’armes. Il s’en est sorti avec deux gros hématomes, et son cas nécessite une intervention chirurgicale de deux milles dinars, une somme qu’il n’a pas.
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