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vendredi 28 octobre 2011

Le futur premier ministre divise les Tunisiens | No 2 du parti islamiste Ennahda, Hamadi Jebali devrait diriger le prochain gouvernement

Au front, il porte la «tabaa», la marque foncée de prosternation qu’arborent certains musulmans. Avant d’être secrétaire général du parti islamiste Ennahda, Hamadi Jebali fut ingénieur et journaliste, directeur de l’organe du parti islamiste,

Al Fajr

. Il est aujourd’hui pressenti pour être le nouveau premier ministre, après la victoire de son parti aux élections pour l’Assemblée constituante.
Selon les résultats officiels, Ennahad disposera de 90 élus sur 217, alors les quatre principales formations de la gauche – le Congrès pour la République, Ettakatol, le Parti démocrate progressiste et la coalition du Pôle démocratique moderniste – en totaliseront 73, les sièges restant revenant à de petites formations ou à des indépendants.
Avec Rached Ghannouchi, Hamadi Jebali est l’un des fondateurs du Mouvement de la tendance islamique (MTI) en 1981, qui changera de nom au bout de huit ans pour devenir Ennahda (la «renaissance»).
Le numéro deux du parti gagnant du premier scrutin libre de Tunisie est originaire de Sousse, la ville côtière à l’est du pays. Sous le régime de Ben Ali, il est arrêté à deux reprises au début des années 1990, au moment où la répression contre les islamistes se fait la plus féroce.
Selon un politologue qui préfère garder l’anonymat, le nom de Hamadi Jebali n’était pas connu de la majorité des Tunisiens avant la révolution. Ceux-ci s’étaient «complètement désintéressés du jeu politique et surtout d’Ennahda dont ils se méfiaient à cause de la propagande du régime». Jusqu’au 14 janvier et le retour dans la vie politique du parti – légalisé en mars –,
Hamadi Jebali n’avait pas la renommée de Rached Ghannouchi, réfugié en Angleterre.
Après la révolution, Jebali s’est rendu aux Etats-Unis accompagné de deux autres cadres du mouvement, l’avocat Samir Dilou et Nourredine Bhiri, membre de l’Exécutif, et y aurait rencontré de hauts responsables américains.
S’il est souvent présenté comme le visage ouvert et rassurant du parti islamiste, ou encore comme l’interlocuteur privilégié des occidentaux, Radhia Nasraoui, avocate et militante des droits de l’homme ne partage pas cette analyse. Pour celle qui a défendu de nombreux islamistes sous le régime de Ben Ali, «Hamadi Jebali est connu en Tunisie comme faisant partie de l’aile la plus conservatrice d’Ennahda». Interrogé récemment sur la question d’une possible réforme de la question de l’héritage (en Tunisie la femme reçoit la moitié de l’homme), Hamadi Jebali aurait, selon une journaliste présente, «réagi de manière assez agressive».

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