Les partis tunisiens ont recours à de nombreux procédés pour s'attirer du soutien. Certains utilisent principalement la publicité dans les médias, d'autres inondent la population de cadeaux pour gagner des votes. Certains observateurs évoquent la possibilité d'une concurrence déloyale.
La distribution de fonds sous forme d'actions caritatives risque "d'entraîner une corruption dangereuse pour un système démocratique naissant et fragile, qui ne peut tolérer aucun abus", écrit Moncef Marzouki, leader du Parti du Congrès pour la République (PCR) dans une lettre adressée au parti Ennahda, au Parti Démocrate Progressiste (PDP) et au Forum démocratique pour le travail et les libertés (FDTL).
Les actions philanthropiques semblent s'être multipliées au cours du mois du Ramadan sous dinombrables formes telles que des subventions pour l'Aid al-Fitr, des mariages collectifs et un soutien financier.
La majorité des partis, y compris ceux dont la campagne révèle une certaine richesse, est prête à divulguer ses sources de financement.
Fin juin, au milieu des débats sur un projet de loi sur le financement des partis politiques, le mouvement Ennahda s'est retiré du comité supérieur pour la réalisation des objectifs de la révolution. Le parti islamiste demandait le maintien de l'ancienne loi jusqu'aux élections de l'assemblée constituante, en octobre.
Le PDP s'est à son tour opposé à la loi sur les partis politiques, qui interdit tout financement des partis par les entreprises et hommes d'affaires et fixe un plafond sur les fonds privés.
"Le problème réside, à la base, dans le fait que le gouvernement n'a pas signé la nouvelle loi sur les partis politiques, en dépit de sa ratification par le comité supérieur pour la réalisation des objectifs de la révolution. La faiblesse du gouvernement, son refus de créer des problèmes sur des sujets qu'il a toujours considérés comme secondaires, laisse libre cours à l'injection d'argent en politique et à son exploitation à travers des actions apparamment charitables mais en réalité destinées à gagner des votes," explique Amine Mahfoud, professeur de droit public, à Magharebia.
Pour répondre à ces craintes de fraude électorale, la haute instance indépendante chargée des élections (ISIE) a demandé aux partis de signer un document soulignant les règles de conduite lors d'une campagne électorale. Ce code est destiné à "contribuer à créer des conditions propices à des élections justes, loyales et transparentes, à favoriser l'acceptation des résultats par tous et à maintenir la sécurité et la paix publiques".
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