Des centaines de personnes ont manifesté lundi dans le centre de Tunis pour réclamer une justice indépendance et une rupture avec l'ancien régime de Ben Ali, a constaté lundi un journaliste de l'AFP.
"En finir avec la dictature", "Ni liberté, ni retour à la bande des RCDistes", ont scandé les manifestants, en référence au retour sur scène de certains membres du Rassemblement constitutionnel démocratique, parti de Ben Ali dissous après la chute de son régime le 14 janvier.
"Nous souhaitons en finir avec le régime de Ben Ali", a déclaré Najiba Bakhtri, syndicaliste de l'Union générale tunisienne du travail, principale centrale syndicale.
"Les éléments de l'ancien système sont toujours présents. Ils se sont intégrés dans de nouveaux partis, sous d'autres noms, mais ils agissent encore. Il est temps que nos voix soient entendues", ajoute cette enseignante, criant "Fidélité au sang des martyrs".
"Il n'est pas normal qu'en Egypte un président dictateur puisse être jugé et qu'en Tunisie, d'anciens ministres de Ben Ali soient libérés", lance Khouloud Adouli, étudiante à Tunis. "Nous voulons montrer que nous restons vigilants face aux objectifs de notre révolution", ajoute-t-elle.
Jeudi 4 août, Abdelrahim Zouari, ancien ministre du gouvernement du président tunisien déchu, arrêté le 13 avril pour corruption et financement illicite, a été remis en liberté par la chambre d'accusation de la cour d'Appel de Tunis. Il est accusé d'avoir abusé de ses fonctions de ministre et financé de manière illicite le RCD dont il avait assuré la direction entre 1988 et 2000.
Mercredi, Béchir Tekkari, un autre ministre dans le gouvernement de Ben Ali, en garde à vue depuis le 11 juillet pour corruption présumée, avait été libéré sur ordre de la chambre d'accusation de la cour d'Appel de Tunis.
Saida Agrebi, figure emblématique de la propagande sous Ben Ali et bras droit de son épouse Leïla Trabelsi, qui dirigeait une association caritative féminine, a quitté le pays récemment pour la France, alors qu'elle était sous le coup d'une plainte en justice. Son association, qui menait les campagnes "les plus honteuses", selon la presse, a repris du service en changeant d'appelation.
Slim Tlatli, ancien ministre du Tourisme et conseiller du président déchu, a été empêché de quitter le pays, dimanche, qu'il s'apprêtait à partir pour le Luxembourg.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire