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lundi 30 mai 2011

Pratiquement, la Tunisie convoitée ?

Une poignée de milliards de dollars est-elle suffisante pour que la Tunisie aliène sa liberté ? Sa souveraineté, si chèrement payée, est-elle en danger ? Qu’en pensent les quatre-vingt un partis que compte aujourd’hui le paysage politique ? Les médias qui prolifèrent ont-ils leur mot à dire ?
La société civile, que certains nomment la majorité silencieuse, restera-t-elle aussi passive qu’elle l’est maintenant ? La mondialisation condamne-t-elle les pays arabes et sous-développés à subir le diktat des grands et riches de la planète Terre ? Sinon, comment interpréter ce soutien conditionnel et vigoureux aux « aspirations des +printemps arabes+, ainsi que celles du peuple iranien » ? De quel droit s’immiscent-ils dans les affaires strictement intérieures des pays visés ? Peut-on leur reprocher de se terrer dans leur protectionnisme et de ne plus faire cas de cette valeur chère au libéralisme « laisser faire et laisser passer » ? Leurs frontières restent à sens unique.
Tirant les conclusions du G8 auquel la Tunisie participe pour la première fois, Béji Caïd Essebsi a indiqué qu’on « ne peut pas être totalement satisfait » de ces résultats. Il a affirmé que « la Tunisie compte d'abord sur ses propres moyens puis sur l'appui de ses différents partenaires dans le monde, pour la mise en œuvre de son plan de développement économique ».
Il faut dire que la Tunisie se trouve au creux de la vague. Elle est placée, pour ainsi, entre l’enclume et le marteau. D’un côté, des millions de personnes complètement démobilisées, mais exigeantes et revendicatrices, sont pressées de réaliser une hypothétique démocratie qui restera un vœu pieux tant que le choc salvateur ne survient pas à temps. De l’autre, des pays et des organismes forts ont hâte d’exploiter à leur profit la Révolution en Tunisie et dans d’autres régions.
La situation en Tunisie est marquée par une économie qui bât de l’aile, un déficit sécuritaire énorme, un attentisme de la plupart des citoyens, une conjoncture politique des plus délicates. Les débats, aussi diversifiés qu’improductifs, n’aboutissent qu’à creuser l’écart entre les points de vue des uns et des autres. Pire, ils marginalisent les vrais défis à relever et les priorités qu’ils conviennent de réaliser. Pour essayer de sortir de cette impasse, la Tunisie n’a pas d’autre choix que de recourir aux emprunts et affronter le joug de la dépendance.
C’est en tout cas le dilemme que doit gérer le gouvernement de transition durant les mois à venir. Béji Caïd Essebsi ne quittera probablement pas la scène avant le 16 octobre, report des élections de la Constituante oblige !

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